| Politischer Arbeiter-Zirkel | ||||||||
| Situation | ||||||||
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| Création | mars 1918 | |||||||
| Dissolution | janvier 1919 | |||||||
| Type | Groupe d'activistes | |||||||
| Domaine | Politique | |||||||
| Siège | Munich | |||||||
| Dirigeant | Karl Harrer | |||||||
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LePolitischer Arbeiter-Zirkel (PAZ) (en français, leCercle des Travailleurs Politiques) était un groupe d'activistes politiques fondé parKarl Harrer en mars 1918, l'un desnationalistes allemands les plus célèbres du début duXXe siècle, dans l'espoir de réunir desintellectuels pour discuter de l'avenirpolitique de l'Allemagne[1]. L'organisation fusionne en janvier 1919 avec le Comité Ouvrier pour une Bonne Paix créé parAnton Drexler pour devenir leParti ouvrier allemand (Deutsche Arbeiterpartei, DAP)[2],[3]. L'ensemble des idées et des intellectuels présents dans le PAZ, puis le DAP forment la base politique etidéologique duParti national-socialiste des travailleurs allemands (Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei, abrégé en NSDAP), également connu sous le nom de Parti nazi[2].
La défaite de l'Allemagne lors de laPremière Guerre mondiale lui impose d'assumer l'entière responsabilité de laguerre, humiliant par la même occasion lepeuple allemand[1]. Lemythe du coup de poignard dans le dos, ou l’idée selon laquelle l’Allemagne gagnait en réalité la guerre mais était déstabilisée de l'intérieur par des révolutions politiques et sociales, émerge en 1918 et rajoute de la colère et de la frustration à l’équation[4]. LaSociété Thulé, unesociété secrète regroupant des individus de toutes lesclasses sociales et centrée sur l'espoir d'unecontre-révolution, apparait à la même période pour tenter de combler le sentiment d'abandon des Allemands par laRépublique de Weimar[5].
La Société Thulé contacte alorsKarl Harrer, unjournalistesportif pour lejournal de droiteMünchner-Augsburger Abendzeitung, dans l'espoir de créer un groupe d'activistes politiques àMunich[3],[6]. Le groupe a pour fonction principale de discuter ensemble des problèmes à résoudre en urgence pour les Allemands, à savoir le nationalisme et l'antisémitisme[6].
LePolitischer Arbeiter-Zirkel se réunissait régulièrement pendant environ un an, généralement en petit comité de trois à sept membres[3]. Tous les membres avaient en commun une vision traditionaliste de l'Allemagne, fortement nationaliste,antimarxiste et antisémite[2]. Parmi les idées reprises plus tard par le NSDAP, on retrouve lahaine des Juifs, considérés comme étant les ennemis de l'Allemagne, mais aussi d'autres communautés responsables de l'échec de 1914-1918, dont lesBritanniques ou lesFrançais (en grande partie lié autraité de Versailles)[2]. Malgré la critique du marxisme, Harrer a souvent utilisé des idées proches de larévolution russe comme solution pour l'Allemagne[7].
Anton Drexler rencontre Karl Harrer lors d'un rassemblement de droite au Wagner Hall de Munich en 1918[6]. Harrer, convaincu par la volonté de Drexler de créer un parti politique à proprement parler pour avoir une influence dans la sphère politique allemande, invite Drexler à assister aux réunions du groupe[6]. Drexler était déjà à la tête de son propre parti politique, le Comité Ouvrier pour une Bonne Paix, composé principalement d'amis de Drexler[3],[5]. Le Comité était lui aussi uni autour de la conviction que les capitalistes internationaux, considérés comme Juifs, et que les marxistes étaient les ennemis des Allemands[3],[5].
Alors que Harrer préférait garder lePolitischer Arbeiter-Zirkel dans l'ombre et avec un nombre restreint de membres, Drexler souhaitait lui avoir un plus grand nombre d'adhérents et partager ses idées au plus grand nombre. Drexler voulait un parti politique, pas une organisation secrète[3]. Il finit par proposer la création duParti ouvrier allemand à Harrer, né de l'union duPolitischer Arbeiter-Zirkel et du Comité[8]. Parmi les membres fondateurs du DAP, on retrouve égalementGottfried Feder etDietrich Eckart. Le nouveau parti se réunit pour la première fois le 5 janvier 1919 à l'hôtelFürstenfelder Hof de Munich[2],[3]. C'est alors qu'un nouveau conflit survient entre Harrer, qui préfère qu'un "cercle d'élites restreint" soit aux commandes du parti, et Drexler qui souhaite l'étendre pour en faire un parti de masse. Lorsqu'Adolf Hitler rejoint le parti, l'avis de Drexler devient majoritaire, ce qui aboutit à une marginalisation des anciens membres duPolitischer Arbeiter-Zirkel. Harrer, critiqué par le reste du parti, démissionne. Le 24 février 1920, le DAP est rebaptisé Parti national-socialiste des travailleurs allemands (Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei, NSDAP)[9].