
Lapolitique étrangère des États-Unis (enanglais :foreign policy of the United States ouUnited States foreign policy) est lapolitique étrangère menée par lesÉtats-Unis vis-à-vis des États tiers et du système multilatéral mondial.
Elle constitue le résultat d'un processus d'élaboration complexe, fait de débats contradictoires tranchés par des arbitrages. D'autre part, lesystème constitutionnel américain prévoit une distribution précise des pouvoirs (checks and balances), ce qui donne aux différents acteurs (présidence,administration,Congrès,Cour suprême ousociété civile) un pouvoir capable d'influer de façon très différenciée sur l'élaboration de la politique étrangère des États-Unis. Certains fondamentaux de la politique extérieure des États-Unis sont cependant présents depuis leur création. La prise de décision est partagée entre lepouvoir exécutif et lepouvoir législatif, sous la supervision dupouvoir judiciaire. Les deux subissent l'influence de la société civile (groupes de pression,électorats etthink tank).
Lesecrétaire d'État est à la tête dudépartement d'État des États-Unis. Il est chargé de représenter la diplomatie américaine ; actuellement,Marco Rubio occupe le poste.
Le principe deséparation des pouvoirs voulu par lesPères fondateurs des États-Unis les conduit à tenter de créer « deux branches vigoureuses, actives et combatives en leur octroyant, dans le domaine de la politique étrangère, des rôles significatifs se chevauchant l'un l'autre »[1].
La constitution fixe en principe auCongrès le rôle prédominant en politique étrangère (article 1 section 8 de laConstitution des États-Unis). Cependant, les pouvoirs du président ont été ré-affirmés à de nombreuses reprises par laCour suprême, qui dès lesannées 1930 admettaient par exemple la validité dessole executive agreements, c'est-à-dire d'accords signés par le seul président avec une puissance étrangère, contrairement auxtraités qui requièrent l'approbation duSénat.
En plus des pouvoirs généraux du Congrès s'appliquant aussi à la politique extérieure[2], il lui appartient en effet : du point de vue diplomatique : réglementer le commerce extérieur, définir et punir les crimes commis en haute mer ; du point de vue militaire : assurer une défense commune, lever et entretenir les armées et déclarer la guerre. En application du mécanisme des poids et contre-poids (check and balance) régissant la séparation des pouvoirs aux États-Unis, le Sénat doit ratifier les traités à la majorité des 2/3 et confirmer les nominations à la majorité simple.
Si le fait que le président soit le symbole de l'unité nationale tend à renforcer son ascendance dans le domaine de la politique étrangère, il demeure que le Congrès a également su reprendre la main dans de nombreuses circonstances (face àNixon pendant laguerre du Viêtnam, face àReagan pour sa politique auNicaragua, etc.) comme pendant de longues périodes (Entre-deux-guerres, après-Viêtnam, etc.). Son pouvoir budgétaire et dans les affaires économiques reste prédominant. Et plus encore, il a parfois refusé de ratifier des traités pourtant signés par le président, et qui s'avéraient déterminant sur la scène internationale (Traité de la SDN par exemple, et malgré les efforts du président Wilson).
Le rôle du département d'État est de mener la diplomatie officielle des États-Unis. Son budget est relativement faible (1 % du budget fédéral contre 16 % au département de la défense par exemple)[3].Avant la Seconde Guerre mondiale, le département d'État constitue l'administration dominant la politique étrangère. Jusqu'en 1968, il prend encore de l'importance, à mesure de l'accroissement de l'intervention des États-Unis dans les affaires mondiales. À partir de cette date, il est de plus en plus concurrencé par d'autres administrations, notamment le département de la Défense et leconseil de sécurité nationale et connaît une certaine perte d'influence.
Ledépartement de la Défense des États-Unis a profité de la période de laguerre froide pour devenir un acteur essentiel de la politique étrangère.

Du fait de ladoctrine Monroe, legouvernement américain ne s'implique pas dans les affaires européennes jusqu'en 1905, date à laquelle le présidentTheodore Roosevelt offrit sa médiation pour arrêter laguerre russo-japonaise, cela aboutissant autraité de Portsmouth.
L'implication des États-Unis pendant la Première Guerre mondiale commence en 1917 tout en commerçant bien davantage avec les pays de laTriple-Entente qu'avec l'Allemagne impériale et ses alliés (l’Entente emprunte 2,3 milliards de dollars alors que les banques américaines ne prêtent que 26 millions aux puissances centrales). Laguerre sous-marine à outrance et les désastreuses initiatives allemandes tels des sabotages d'usines d'armement sur le sol américain et letélégramme Zimmermann font basculer l'opinion publique et le, le congrès des États–Unis déclarent la guerre à l'Allemagne impériale en tant que« puissance associée » à l'Entente.

L'administration Bush reconnaît l'indépendance duKosovo le[4],[5], sans l'accord de l'ONU et de son Conseil de sécurité. 64 autres États, la plupart alliés des États-Unis, avaient auparavant fait de même. Cependant, les États-Unis auraient poussé laSlovénie à faire de même, selon la presse slovène[6],[7], l'Allemagne deAngela Merkel ayant reconnu le Kosovo, ce que dénonce l'ancien chancelierGerhard Schröder[8]. Enavril2010, l'Argentine déclare qu'elle a résisté aux pressions américaines, qu'ils l'auraient poussé à une reconnaissance du Kosovo[9]. le Kosovo n'est toujours pas reconnu par l'ONU. La décision desÉtats-Unis est soutenue par ses alliés européens, à l'exception de laGrèce et de l'Espagne, laSlovaquie et laRoumanie (pays tous membre de l'OTAN).
Souhaitant en début de son mandat remettre à 0 (reset) les relations russo-américaines et rallier Moscou à la cause anti-chinoise, Barack Obama doit néanmoins composer avec leCongrès et les agences fédérales (CIA,Pentagone) partisans d'un endiguement de la Russie et d'un contrôle direct sur les États voisins (Pays baltes, Ukraine, Géorgie) par le biais de l'OTAN[10]. L'affaire Snowden et larévolution ukrainienne de février 2014 compliquent ces relations, la Russie accusant les agences américaines d'avoir joué un rôle déclencheur dans les événements ukrainiens. Quand les régions de l'Est du pays se révoltent contre le pouvoir central,Vladimir Poutine est accusé d'encourager unsoulèvement pro-russe. Lacrise de Crimée et leréférendum qui la suit sont sévèrement condamnés par le gouvernement américain[11], le président russe, de son côté, ne manquant pas de rappeler l'antécédent duKosovo[12]. Barack Obama décide de répondre par une politique de sanctions économiques imposées à la Russie et suivie par ses alliés européens[10].
Depuis leXIXe siècle, l'Amérique latine est une préoccupation majeure de la politique étrangère des États-Unis. Ladoctrine Monroe de 1823 en fait une zone réservée associantinterventionnisme etisolationnisme. Tout acte d'intervention européen vers l'Amérique latine sera considéré comme un acte d'hostilité envers la jeune République. Au cours duXIXe siècle, le rôle de « gendarme » de l'Amérique se développe. Il légitime laguerre hispano-américaine de 1898 déclenchée par l'insurrection cubaine contre le colonisateur espagnol[13] ainsi que diverses interventions militaires (Doctrine du Big Stick) jusqu'à ladoctrine du bon voisinage deFranklin Roosevelt qui modère celle-ci.
Au lendemain de laSeconde Guerre mondiale, la politique étrangère américaine en Amérique latine n'est pas épargnée par l'affrontement avec l'URSS qui justifie d'une manière nouvelle la suprématie américaine. Letraité de Rio (ou pacte de Rio) du stipule : « Toute attaque armée contre un État américain sera considérée comme une attaque contre les autres États américains. » Le, lacharte de Bogota crée l'Organisation des États américains (OEA) qui regroupe tous les États du continent sauf le Canada. Dès 1942, l'Organisation interaméricaine de défense préparait une certaine coopération militaire américaine, tandis que lacoopération policière internationale est organisée par l'Office of Public Safety (en) de 1957 à 1974. En 1962,Cuba,devenu communiste, est exclu de l'OEA, tandis que leCanada attendra 1980 pour la rejoindre[14].

Les années 1959-1962 marquent une rupture dans la politique américaine vis-à-vis de l'Amérique latine. Elle doit s'adapter à la présence d'un État pro-soviétique, Cuba, à sa porte. Lesrelations deviennent vite tendues, malgré la tentative de médiation du président argentinArturo Frondizi, avec le fiasco dudébarquement de la baie des Cochons en avril 1961 puis l'embargo à partir de février 1962. En, la tension monte lors de lacrise des missiles, qui marque la limite de lacoexistence pacifique entre les deux blocs. La résolution de cette crise conduit à ladétente entre les deuxsuperpuissances, cependant, les leçons de cette crise n'ont pas été tirées et le droit d'attaquer un pays possédant l'arme nucléaire reste de mise.
Entre 1961 et 1965, les États-Unis cherchent à se donner une image de générosité en lançant l'Alliance pour le progrès, programme qui fait partie de ladoctrine Kennedy, et prévoit 20 milliards de dollars d'aide en 10 ans et le soutien aux réformes agraires. Mais le Congrès rogne les dépenses et l'énergie des Américains est vite absorbée par laguerre du Viêtnam. De plus, ce volet d'aide économique est lié à une coopération militaire renforcée qui dépasse nettement les simplestraités bilatéraux d'assistance militaire, signés dans le cadre duMutual Security Act (en) de 1951[15]. À l'exception duGuatemala, oùJacobo Arbenz Guzmán estrenversé en 1954 par la CIA, « l'Amérique latine n'est pas », jusqu'àKennedy, « une zone à haute priorité défensive »[15]. Avec le tournant Kennedy-Mc Namara de 1962, « la sécurité intérieure et la lutte antisubversive se substituent à la politique commune de défense contre une agression extérieure » (A. Rouquié, 1982[15]). L'aide militaire s'institutionnalise davantage, mettant l'accent sur l'anticommunisme et l'« action civique », en vue de « convertir des armées de défense hémisphériques en forces de l'ordre intérieur mobilisées contre la subversion communiste »[16]. Lesprogrammes d'assistance militaire (PAM), dont l'École des Amériques n'était qu'un chaînon, étaient coordonnées par leSouthern Command, transféré au Panama en 1963[17].
Bien que parfois surévaluée, la « diplomatie du relais militaire » a pu servir comme « substitut à l'intervention directe des États-Unis »[18], par exemple lors durenversement de João Goulart auBrésil (1964), soutenu par Washington (opérationBrother Sam), ou d'Allende au Chili (1973)[18]. En poste àBrasilia, l'ambassadeurLincoln Gordon reconnaissait alors que l'assistance militaire avait été « un élément important pour influencer dans un sens pro-US les militaires brésiliens »[18]. Ladictature brésilienne (1964-85) diffuse en Amérique latine ladoctrine de sécurité nationale duPentagone. L'année suivante, l'occupation de la République dominicaine par les États-Unis, pour réprimer un soulèvement d'officiers progressistes, marque la fin de l'Alliance pour le progrès. L'agent duFBIDan Mitrione se rend enUruguay en 1969 pour le compte de l'Office of Public Safety; accusé d'enseigner la torture à la police locale, il est enlevé par lesTupamaros, scène peinte dans le filmÉtat de siège (1972) deCosta-Gavras.
Dans les années 1970, malgré la publication, en 1971, desPentagon Papers, qui conduisent à uncredibility gap (en), le présidentNixon et son conseillerKissinger poursuivent une politique agressive à l'égard de l'URSS et des régimes assimilés, à tort ou à raison, avec Moscou. Ainsi, beaucoup soupçonnent Washington d'avoir accordé au minimum un blanc-seing à l'opérationCondor mise en place par les dictatures latino-américaines à partir de 1976, qui conduit à ladisparition forcée de milliers d'opposants dans le cadre de la « guerre sale ». Ladoctrine Nixon conduit toutefois à un désengagement relatif de la présence militaire américaine à l'étranger, remplacée par un interventionnisme plus discret.

Lavisite de Richard Nixon en Chine en 1972 est une étape importante dans le processus de normalisation des relations diplomatiques entre les États-Unis et larépublique populaire de Chine. Il constitue la première visite d'un président des États-Unis dans ce pays qui considérait alors les États-Unis comme l'un de ses principaux adversaires.
Entre 1977 et 1981, le présidentJimmy Carter tente de modifier la politique étrangère de son pays.Il reconnaît la participation de la CIA dans lecoup d'État de Pinochet au Chili en 1973[réf. nécessaire]. Il établit un lien entre l'aide américaine et le respect des droits de l'homme dans les pays bénéficiaires provoquant l'exaspération de la junte brésilienne alors au pouvoir[19]. Le, il signe lestraités Torrijos-Carter organisant le transfert progressif de la souveraineté ducanal de Panama auPanama. En 1979, il abandonne le soutien au dictateur duNicaragua,Anastasio Somoza Debayle, permettant l'accès au pouvoir duFront sandiniste de libération nationale pro-communiste[20].
Les années de présidence deRonald Reagan sont marquées par l'opposition résolue à l'expansion communiste dans le Tiers-Monde, ladoctrine Kirkpatrick et ladoctrine Reagan justifiant ouvertement le soutien aux dictatures militaires. Cela se traduit en Amérique centrale par la volonté d'étouffer le régimesandiniste auNicaragua (financement deContras qui aboutit à l'Irangate lors du second mandat de Reagan), par l'encouragement à l'installation d'un régime démocratique auSalvador en pleineguerre civile. Reagan nommeJohn Negroponte auHonduras, en proie auxescadrons de la mort, tandis que Washington reprend en main l'opérationCharly, par laquelle lajunte argentine exportait la doctrine decontre-insurrection à l'Amérique centrale. En 1983, l'invasion de la Grenade renverse le gouvernement marxisant deMaurice Bishop. En 1984, les ports nicaraguayens sont minés. Après une plainte de cet État auprès de laCour internationale de justice, les États-Unis sont condamnés le (cas Nicaragua contre États-Unis[21]).
Laguerre des Malouines plonge la diplomatie américaine dans l'embarras. Soit elle est fidèle à la doctrine Monroe et considèrent que les généraux argentins ont eu raison d'envahir les Iles Falklands, reliquat de l'Empire colonial britannique, le ; soit elle soutient son plus fidèle allié, le Royaume-Uni face à l'agression argentine. Les tentatives de médiation américaines échouent. L'expédition militaire pour reconquérir les Falklands bénéficie d'un soutien logistique américain déterminant[22].
Au cours desannées 1980, la consommation destupéfiants devient de plus en plus un enjeu politique important, menant à la « guerre contre la drogue », une politique prohibitionniste stricte, accompagnée demesures pénales sévères, lespeines plancher, qui mènent à une explosion de lapopulation carcérale. Outre l'aspect judiciaire intérieur, cette politique possède aussi un versant extérieur, letrafic de drogues étant contrôlé par différents cartels, dont lecartel de Medellín. À peine un an après la chute dumur de Berlin, la politique prohibitionniste de Washington fournit le prétexte de l'opérationJust Cause (), une invasion duPanama afin de capturerManuel Noriega, le dictateur local, inculpé de trafic de stupéfiants, mais ancien allié des États-Unis. Washington met par ailleurs sur pied un programme de surveillance militaire navale destiné à arraisonner les navires transportant de la drogue, qui culmine dans l'édification duJoint InterAgency Task Force-South, réunissant plusieurs forces militaires (États-Unis, Colombie, Venezuela, France, etc.), qui surveille l'Atlantique, les Caraïbes et le Pacifique.
Outre l'intervention militaire directe, les États-Unis frappent aussi de sanctions économiques les États « certifiés », c'est-à-dire qui ne montrent pas leur bonne volonté à lutter contre le trafic de drogue sur leur territoire. C'est le cas de laColombie dans lesannées 1990, le présidentAndrés Pastrana mettant en place, en 1998, avec l'accord deBill Clinton, leplan Colombie visant à l'éradication des cultures decoca. Celui-ci comprend un volet de coopération militaire etpolicière, les agents de laDEA en particulier étant présents sur le terrain. LaDEA s'oppose parfois à laCIA sur le terrain, ainsi auPérou: la DEA, qui a connaissance dès 1996[23] des activités denarcotrafic deVladimiro Montesinos, le chef des services secrets du présidentFujimori, par ailleurs payé par la CIA[24], l'emporte alors contre l'agence rivale, ce qui marque la chute de Montesinos, causée en partie par son implication dans unevente d'armes à destination desFARC colombiens. Outre la Colombie et le Pérou, les États-Unis sont aussi présents enBolivie, qui était devenu un important producteur decocaïne sous la dictature deLuis García Meza Tejada (1980-81).
Cette politique n'est pas sans susciter une certaine opposition des États d'Amérique latine, à l'exception notable du Mexique et de la Colombie. L'Amérique latine soutient en effet que les responsables principaux du trafic de stupéfiants ne sont pas les paysans producteurs, mais les consommateurs du Nord[25]. De plus, certains des États andins considèrent que la feuille de coca fait partie de la culture locale, et refusent l'assimilation de celle-ci à la cocaïne, qui n'en est qu'un produit dérivé. Ainsi, lePérou et laBolivie négocient en 1988 un amendement à laConvention contre le trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes permettant l'usage licite de celle-ci lorsqu'il est traditionnel (art. 14, §2). Le président bolivienJaime Paz Zamora (1989-1993) lance alors la « diplomatie de la coca », s'opposant à la criminalisation des cultivateurs duChapare, tout en extradant vers les États-UnisLuis Arce Gomez (en), l'ex-ministre de l'Intérieur deMeza Tejada, inculpé pour trafic de drogue. L'élection en 2005 d'Evo Morales à la présidence bolivienne constitue un nouveau camouflet pour la politique d'éradication de la coca prônée par Washington, tandisqu'au Mexique, la lutte contre les narcotrafiquants, entamée parBill Clinton etErnesto Zedillo, bascule en conflit armé dans les années 2000.
La politique étrangère des États-Unis dans la région est marquée par l'alliance stratégique avec l'Arabie saoudite concrétisée par lepacte du Quincy (1945), qui en échange d'un accès aupétrole, engage les États-Unis à protéger militairement la dynastie desSaoud. Cette alliance se révèlera d'autant plus durable que le pays se présente comme un allié de poids face à la montée desnationalismes arabes dans les années 1950-1960 soutenus par l'Union soviétique[26]. Cette proximité se poursuit dans la lutte organisée contre l'Union soviétique dans leconflit afghan pendant laquelle la dynastie saoudienne finance lesmoudjahid afghans et exporte sa doctrine religieuse sous la forme dusalafisme[26].

L'Arabie saoudite prend ses distances avec son allié américain au début des années 2010, en réponse à la non-intervention militaire du pays pendant laguerre civile syrienne et au rapprochement irano-américain qui fait suite à l'élection d'Hassan Rohani à la présidence de la république islamique d'Iran. En conséquence, l'Arabie saoudite refuse son siège obtenu par l'élection du Conseil de sécurité de l'ONU de 2013[27].
Les relations entre les États-Unis etIsraël sont également un facteur important dans la politique étrangère dugouvernement des États-Unis auMoyen-Orient depuis1948. Les États-Unis maintiennent avec Israël une relation de proximité et de soutien via une aide financière annuelle et desaccords militaires. En dépit de cette très grande proximité, les relations entreBarack Obama etBenyamin Netanyahou sont marquées par de très fortes tensions entre les deux hommes[28],[29]. Fin, malgré son influence, le lobby sionisteAIPAC échoue à convaincre le président américain d'engager des frappes enSyrie[30].
Ces tensions entre les deux États se manifestent notamment durant l'été 2014, lors de l'opérationBordure protectrice. L'administration Obama est exaspérée[31],[32], bien qu'elle soutienne publiquement Israël[33], et elle appelle à un cessez-le-feu[34]. Néanmoins, LeCongrès américain de son côté vote dans une majorité écrasante (395 à 8) plus d'argent pour aider l'armée israélienne[35],[36].
Le 13 avril 2021, l'administration du président américainJoe Biden a procédé à plus de 23 milliards de ventes d'armes, y compris des avions avancés F-35 et des drones armés aux ÉAU[37]. Le, cependant, deux sénateurs démocrates,Dianne Feinstein etBob Menendez, ont présenté un projet de loi qui pourrait empêcher les États-Unis de vendre des jets de combat F-35 aux Émirats arabes unis[38].
Selon la nouvelle politique, la porte est ouverte aux ventes dedrones militaires auxÉmirats arabes unis et à d'autres pays autoritaires. Ce, alors même qu'en juillet 2020, les démocrates progressistes du Sénat avaient présenté une législation pour renverser la décision de l'administration Trump qui souhaitait assouplir les restrictions vieilles de plusieurs décennies sur les exportations de drones militaires[39].
Selon une analyse des documents FARA, plus de deux douzaines d'entreprises de lobbying représentaient des clients émiratis entre 2020 et 2021. En outre, le nouveau rapport de Quincy Institute for Responsible Statecraft[40] en 2022 ont trouvé que les clients émiratis ont dépensé plus de 64 millions de dollars pour des entreprises de lobbying au cours de la même période. Par ailleurs, le rapport a aussi constaté que les 25 entreprises de lobbying et les agents étrangers enregistrés représentant des intérêts des ÉAU avaient donné plus de 500 000 $ aux membres du Congrès qui ont été contactés au nom de leurs clients émiratis. Selon le renseignement américain, bien qu'il soit un allié politique proche, les ÉAU ont tenté de manipuler le système politique américain[41],[42].
LaHuman Rights Foundation a publié un rapport intitulé « Infiltrating America: How the United Arab Emirates Initiated an Unprecedented Political Interference Campaign in the United States ». Le rapport détaille diverses activités, notamment le lobbying illicite, l'infiltration de la Maison Blanche, le financement secret des laboratoire d'idées américains, les dons de haut niveau aux universités américaines, le recrutement de responsables militaires américains et l'embauche depirates informatiques américains par le programmeProject Raven (en). Les efforts des ÉAU ont été décrits comme l'une des opérations politiques et d'infiltration politiques les plus remarquables et les plus réussies aux États-Unis[43].
Le 18 janvier 2024, le Département du Trésor américain[44] annonce des sanctions liées à la Russie, en se concentrant sur la Hennesea Shipping Company basée aux ÉAU et 18 de ses navires. Selon le ministère, ces navires ont participé au transport du pétrole maritime russe à des prix dépassant la limite de 60 $ par baril imposée par une coalition internationale dirigée par les États-Unis[45].
En octobre 2024, l'administration Biden approuve la vente de missilesHellfire etSidewinder, ainsi que de l'artillerie, du réservoir et des munitions de mitrailleuses à l'Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis, évalués à plus d'un milliard de dollars et destinés à une utilisation contre les rebelleshouthis auYémen. Cette décision fait suite à la levée par Joe Biden des restrictions sur la vente d'armes offensives en août 2024[46]

Le soutien desmoudjahidines afghans lors de laguerre d'Afghanistan (« programme afghan » de la CIA, 1979-1992) se révèle en Asie centrale à double tranchant, cette politique étant accusée d'avoir favorisé l'islamisme. Les États-Unis s'engagent militairement sur le terrain après lesattentats du 11 septembre 2001,George W. Bush déclarant la « guerre contre le terrorisme », une guerre mondiale, ne s'opposant pas à un État mais à des organisations terroristes, et n'ayant pas de terme prévisible. Ilsenvahissent d'abord l'Afghanistan, puis l'Irak, faussement accusé de poursuivre illégalement un programmenucléaire. Le conflit afghan déborde dans lesrégions tribales du Pakistan, les États-Unis soutenant, notamment à l'aide dedrones, l'armée pakistanaise dans leconflit armé du Nord-Ouest du Pakistan. À l'automne 2009, l'administration Obama parvient à faire voter par leCongrès un plan quinquennal d'aide auPakistan, doté d'un budget de 7,5 milliards de dollars. Assortie de conditions importantes, Washington devant superviser aussi bien l'usage des fonds que les nominations au sein de l'armée pakistanaise, la proposition d'aide fait cependant l'objet de contestations importantes par le gouvernement deRaza Gilani et les militaires pakistanais[47].
Le tournant majeur de l'ère Obama est la primeur donnée à la zone Asie-Pacifique dans la nouvelle politique étrangère du pays[10]. Cette politique répond à plusieurs buts : l'endiguement de laChine face à un système d'alliances bilatérales et la concentration des Forces armées en Asie pour étouffer le pays[10]. Pour cela, les États-Unis disposent d'installations militaires en Corée du Sud, au Japon, en Thaïlande et àSingapour[10].
Le pays nord-américain a également desrelations avecTaïwan, bien que celles-ci ne soient pas officielles au vu de la situation géopolitique avec la Chine.
Si les États-Unis n’ont pas été une puissance colonisatrice, ils sont intervenus à plusieurs reprises dans les pays du continent noir. À partir début duXIXe siècle, lesAméricains ont lutté contre latraite négrière[48].
L’Afrique subsaharienne a été pratiquement absente de la politique extérieure des États-Unis durant leXIXe siècle et la première moitié duXXe siècle.
À partir de 1945, tant Washington que Moscou soutiennent la décolonisation, au nom du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ». En Afrique, les États-Unis est longtemps quelque peu réticente à intervenir sur la base du respect des « zones d’influence » des partenaires européens (Royaume-Uni, France, Portugal, Belgique). Mais, face au risque de prise de contrôle du continent par l’URSS, les États-Unis se substituent aux petites puissances pour gérer la décolonisation. Ainsi, Washington intervient auCongo en 1960 et finit par soutenir le généralMobutu qui, pourtant, n’était pas son favori au départ et qui grâce à un soutien militaire et l'aide financière arrivera à reconstruire le pays en trois ans (1966-1969). Dans le sud, enAngola, enNamibie et auMozambique, les Américains interviennent très indirectement, via l’Afrique du Sud, et à partir de 1975 quand le Portugal se désengage de ses anciennes colonies, ces pays basculent dans le camp dubloc de l'Est et soutiennent les mouvements armées d'opposition comme l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola.
Dans un contexte de retrait des petites puissances, l’action américaine repose sur le principe d’opposition à l’URSS.John Fitzgerald Kennedy instaure une "politique africaine", mais, fondamentalement, il s’agit là plus d’une politique antisoviétique que d’une véritable politique africaine. L’Afrique, à l’instar des autres régions du monde, n’est alors qu’un terrain d’affrontement. En outre, les intérêts économiques y sont relativement modestes, sauf dans quelques cas, comme en Afrique du Sud (en raison de la richesse minérale du pays) ou en Angola (où la richesse pétrolière intéresse l’entreprise américaineGulf Oil).
Après l'indépendance, en 1975, de l'Angola, qui bascule dans laguerre civile, elle soutient l'UNITA contre leMPLA, lui-mêmesoutenu par Cuba.
L'opérationRestore Hope lancée en 1993 enSomalie pour le compte desNations unies est un fiasco total, et conduit Washington à un moindre interventionnisme dans les années suivantes.
L'attentats des ambassades américaines de Dar-es-Salaam et de Nairobi en 1998 marque l'émergence de la menace islamiste pour les États-Unis et lesannées 2000 voient un intérêt accru de ce pays pour lecontinent noir sur les plans économiques (pétrole dans le golfe de Guinée), humanitaire (programme contre le SIDAPresident's Emergency Plan for AIDS Relief et sécuritaire (mise en place duUnited States Africa Command en 2008, lutte contre lapiraterie autour de la Corne de l'Afrique et le terrorisme dans la corne de l'Afrique et le Sahel).
Avec la fin de la guerre froide, l'axe majeur de la politique extérieure des États-Unis a été la propagation du modèle américain de capitalisme libéral. Sous l’appellation générique deconsensus de Washington, leTrésor américain et leFonds monétaire international (FMI) ont mis en œuvre un programme de libéralisation et de privatisation à l'échelle internationale, qui fut parfois imposé aux pays endettés et donc vulnérables d'Afrique et d'Amérique latine[49].
Le développement économique rapide de laChine a fait de celle-ci un adversaire majeur des États-Unis. En 2011,Barack Obama annonce faire de l'Asie la priorité de la politique américaine. Dans un discours donné en 2015, il déclare : « La Chine veut écrire les règles pour la région du monde qui connait la croissance la plus rapide. Pourquoi-la laisserait-on faire ? Nous devrions écrire ces règles ». L'administration Trump poursuit cette orientation et déclenche à partir de 2018 une « guerre commerciale » contre la Chine[49].

À la sortie de laSeconde Guerre mondiale, l'économie américaine renforce sa place de première du monde face à celle de l'Europe, épuisée par ce conflit, et devient le centre de l'économie mondiale. Lesaccords de Bretton Woods élaborés durant ce conflit créent leFonds monétaire international et labanque mondiale, dont les sièges se situent dans la capitale fédérale des États-Unis.
Sous l'influence duconsensus de Washington, fortement soutenu par ledépartement du Trésor, des réformesnéolibérales sont imposées à la plupart des pays d'Amérique latine. L'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) entre en vigueur le, regroupant leCanada, les États-Unis et leMexique. L'ALENA conduit à l'installation demaquiladoras à lafrontière américano-mexicaine et à l'émigration de millions de travailleurs mexicains[réf. nécessaire]. Celle-ci est cependant restreinte dès le mandat deGeorge H. W. Bush, la signature de l'ALENA en 1989 s'étant accompagnés de la sécurisation voire de la militarisation de laTortilla Border, qui culmine dans la construction d'unebarrière grillagée séparant les deux pays, alors que de plus en plus de voix s'élèvent aux États-Unis contre l'immigration hispanique, en partie sous l'influence de discoursxénophobes[50]. Au Mexique, l'ALÉNA est contesté le jour même de son entrée en vigueur par la création de l'Armée zapatiste de libération nationale (EZLN), dirigée auChiapas par la figure charismatique dusous-commandant Marcos, soutenu par lemouvement alter-mondialiste.
L'économie du Mexique décolle et le pays se démocratise peu à peu[51]. Succès pour les uns, tandis qu'il aggrave les inégalités selon les autres, l'ALÉNA est suivi d'une succession d'accords bilatéraux de libre échange avec différents pays d'Amérique latine et du monde (African Growth and Opportunity Act de 2000,traité avec le Chili en 2003,avec l'Australie en 2004,avec la Colombie en 2006,avec le Maroc) tandis que l'accord de Marrakech () clôt lesnégociations duGATT et instituent l'Organisation mondiale du commerce (OMC). L'opposition altermondialiste parvient toutefois à interrompre la négociation secrète de l'Accord multilatéral sur l'investissement (AMI) en 1998; dix ans plus tard, les États-Unis sont à la pointe des négociations opaques concernant l'Accord commercial anti-contrefaçon (ACAC), qui vise à aller au-delà des dispositions de l'ADPIC sur lapropriété intellectuelle.

Ces accords bilatéraux sont complétés par l'ALÉAC (Accord de libre-échange entre l'Amérique centrale, les États-Unis d'Amérique et la République dominicaine), approuvé par le Sénat américain en 2005. Par ailleurs, en contrepartie avec la politique d'éradication de la coca, Washington accepte d'inclure des clauses depréférence régionale dans certains de ses accords avec les États andins (Andean Trade Preference Act de 1991, remplacé par l'Andean Trade Promotion and Drug Eradication Act de 2002).
La politique de sanctions décidée par les États-Unis à l'égard de certains pays constitue un levier de puissance économique. Au cours des années 2010, les entreprises européennes ont dû payer aux États-Unis plus de 40 milliards de dollars d’amendes pour avoir maintenu des transactions avec des pays placés sous embargos par les États-Unis (Cuba, Iran, etc). D'après le journaliste économiqueJean-Michel Quatrepoint, les sanctions sont considérablement plus sévères pour les entreprises européennes que pour les entreprises américaines et visent dans certains cas, notamment en raison des puissants efforts de lobbying déployés par les entreprises américaines, à éliminer la concurrence européenne. En outre, cette politique permet à terme aux États-Unis de se réserver certains marchés[52].
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