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Point suscrit

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Pour les articles homonymes, voirpoint etpoint suscrit (homonymie).

Lettres portant un point suscrit
Lettres portant un point suscrit

Lepoint suscrit oupoint en chef est undiacritique de l'alphabet latin. Le signe est utilisé de manière nondiacritique suri etj.En turc, cependant, le point sur lei se comporte bien comme un diacritique. Il s'utilise aussien arabe.

Paléographie médiévale

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Article connexe :Paléographie.

i et j

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Dans l'Antiquité, seule la lettrei de l'alphabet latin existait, tracée invariablement sans point, que ce soit encapitalequadrata ou encursive romaine. Enlatin, la lettre notait /i/ ou /j/ (deyourte).

On commence à trouver uni allongé sous la ligne (unj sans point) dès la nouvelle cursive romaine (qui suit l'onciale), pour des raisons purement esthétiques ou de lisibilité (en début de mot, après un autrei et dans le cas où on pourrait, en contexte, le confondre avec une autre lettre : l'absence de point fait de cette lettre un caractère particulièrement peu lisible). L'habitude se conserve dans les écritures postérieures. Le point est cependant toujours absent. Il faut attendre laminuscule caroline duXIIe siècle pour qu'on prenne l'habitude de marquer d'une sorte d'accent aigu deuxi à la suite, pour éviter qu'on les confondent avec unu :prıuılegıı sera écrit, par exemple,prıuılegíí. Au cours du siècle, l'usage s'étend à d'autresi isolés, surtout lorsqu'ils jouxtent des lettres à jambages courts (commem,n etu). L'usage dui long se répand de plus en plus, toujours pour des raisons de lisibilité. L'utilisation du diacritique (au sens propre : « qui distingue ») sur lei se transmet à l'écriture gothique (dont l'apogée se situe auXIIIe siècle), qui le développe : entre leXIVe et leXVe siècle, le signe diacritique se rencontre, sans grande régularité d'emploi, de plus en plus souvent et en des positions variées. À l'accent aigu on préfère de plus en plus un simple point, forme qui s'impose auXVe siècle.

Dans l'écriture humanistique des siècles suivants puis en imprimerie, le point est généralisé ainsi que l'utilisation d'uni long (toujours pour des raisons de lisibilité et surtout dans le cas où l'on trouve deuxi à la suite, alors écritsij) le portant aussi. AuXVIIe siècle,i est préféré pour noter la voyelle,j pour la consonne (qu'elle soit [ʒ] ou [j], selon les langues).

On consulteraVariante contextuelle etHistoire de l'alphabet latin pour plus de détails concernant la différenciation entrei etj, qui n'est pas aussi simple que ce court exposé pourrait laisser croire.

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Dès les premiersmanuscrits envieil-anglais (écrits enonciale insulaire), ley a volontiers été tracé avec un point suscrit :. Plus tard, dans les graphies utilisées en Angleterre la confusion possible entre les lettresy etþ (thorn) – laquelle lettre en est venue à se tracer quasiment comme uny à partir dumoyen anglais – a confirmé cet usage, afin qu'on distinguât mieux le « vrai »y duþ.

La lettreþ ayant été complètement remplacée par ledigrammeth à laRenaissance (les imprimeurs commeCaxton n'en disposant pas – non plus queeth niyogh – dans leurs jeux de caractères venus d'Europe), le point duy a disparu, ce qui a conduit à certaines erreurs : en effet, jusqu'auXIXe siècle et encore aujourd'hui, pour donner un tour archaïsant ou plaisant à la graphie, on peut se souvenir de l'ancienthorn et vouloir l'utiliser. C'est cependant sous sa dernière forme connue, uny en apparence, qu'il le sera :the (article défini) est alors écritye, ce qui conduit les locuteurs, par influence de la graphie, à le prononcer comme s'il débutait réellement par uny.

L'usage de placer un point sur ley se rencontre aussi sur le Continent, surtout dans lagraphie gothique, pour aider à distinguery de suites de lettres ambiguës (commeij sans point), fréquentes dans ce type d'écritures.

Punctum delens duvieil irlandais

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ḃ [β,v],Ċċ [χ/ç],ḋ [ð],ḟ [-],Ġġ [ɣ],ṗ [ɸ,f],ṫ [θ],ṡ [s/-].
Légende : la virgule sépare la valeur historique de la valeur récente, la barre oblique lesvariantes combinatoires.

Les langues celtes partagent un phénomène phonétique nommélénition consonantique, qui n'est pas noté avec précision dans les manuscrits irlandais. Ce phénomène est unespirantisation des consonnes initiales après certains mots, parsandhi. Les consonnes pouvant être lénifiées sont les occlusives,c [k],g,t,d,p etb, ainsi que les fricativesf ets. Le vieil irlandais ne note pas toutes les lénitions : c'est tardivement qu'elle a été systématiquement indiquée, au moyen du point suscrit, oupunctum delens — qui précisait initialement qu'une lettre marquée ainsi était unlapsus calami et ne devait pas être lue. C'est donc au départ non pas un diacritique mais un signe de correction.

Ensuite, le point a été systématisé et étendu aux lettres encore écrites mais muettes à cause de la lénition, d'abordf puiss ([f] lénifié seul est toujours muet : le recours aupunctum delens est dans ce cas motivé ; [s] lénifié peut valoir [h] ou être muet). Encore plus tard et jusqu'aujourd'hui, la lénition des occlusives sourdes a été notée par unh subséquent, à l'imitation de coutumes anciennes, telle la notation enlatin des consonnes aspirées grecques (ch,ph,th).

On trouvegrosso modo dans les manuscrits antérieurs auXIIe siècle lepunctum delens surs etf et le-h aprèsc,t et, parfois,p. Après leXIIe siècle et jusqu'auXVIe, selon les manuscrits, c'est soit lepunctum delens soit le-h qui sont utilisés systématiquement pour chaque consonne pouvant être lénifiée (dans certains textes, le scribe emploie alternativement l'un ou l'autre). Entre leXVIe et leXXe, lepunctum delens est étendu, remplaçant le-h dans tous les emplois.

C'est auXXe siècle, cependant, que lepunctum delens a été éliminé au profit du-h, pour des raisons de compatibilité avec les claviers de machines à écrire, puis d'ordinateurs. Exemples :an ḃean ṁór (=an bhean mhór), « la grande femme ».Unicode et lanormeISO/CEI 8859-14 permettent maintenant le codage avec point suscrit, qui connaît un regain d'intérêt.

Orthographes modernes

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Maltais

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Ċċ [t͡ʃ], Ġġ [d͡ʒ],Żż [z].

L'orthographe, datant de1934, est inspirée de l'italien ; c'est pour cette raison que deux lettres, Ġġ et Żż, ont été diacritées, de manière originale, par un point : Ġġ pour être distingué de Gg [g] et Żż pour l'être de Zz [t͡s,d͡z]. Le point de Ċċ n'a aucune justification puisqu'il n'existe pas de Cc ; de plus, Cc vaut déjà [t͡ʃ] (entre autres) en italien.

Turc,azéri,tatar

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İi [i] (Iı [ɯ]).

Le cas est surprenant ici. Alors que le point sur lei n'est normalement pas un diacritique (écrireİ ouI ne change pas la lecture deİLLİSİBLE /ILLISIBLE, par exemple), et, bien qu'initialement lei n'eût pas de point (voir plus haut), il n'existe plus dans les alphabets autres que celui du turc (et ses dérivés comme enazéri et entatar) deı sans point. Le point n'est donc normalement pas un élément graphique pertinent, puisqu'il ne permet pas d'oppositions.

En turc, pourtant, ilexiste lei avec point notant /i/ et leı sans point pour /ɯ/. Pour cette raison, lescapitales doivent aussi être distinguées : les lettres fonctionnent en pairesİi /. Consulter aussiPrononciation du turc.

Polonais

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Żż [ʒ].

Jan Hus, au début duXVe siècle, alors en exil, avait dans sonDe Orthographia Bohemica proposé une nouvelle orthographe pour sa langue, letchèque, en instaurant un système de consonnes diacritées d'un point suscrit servant à noter les consonnes résultant d'unepalatalisation et remplaçant les graphies àdigrammes (il a aussi introduit l'accent aigu comme marque dequantité vocalique longue). C'est ce système qui a donné naissance aux nombreuses consonnes diacritées deslangues slaves à écriture latine, le point évoluant dans la majorité des cas enháček ; en polonais, cependant, le point est resté tel quel sur la seule lettre z, le résultat ż valant [ʒ]. C'est un équivalent direct, mais archaïque, du ž, utilisé dans les autres langues slaves à écriture latine.

Lituanien

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Ėė [eː].

Comme en polonais, le point semble être un emprunt à l'orthographehussite.

Cheyenne

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Ȧȧ [ḁ], Ėė [ɪ̥],Ȯȯ [o̥].

Les voyellesdévoisées (et parfoisamuïes, selon leur environnement) du cheyenne sont normalement écrites avec un point suscrit (sauf en fin de mot, où elles sont automatiquement sourdes). Pour des raisons de compatibilité, ce point est très souvent remplacé par unaccent circonflexe. Par exemple :taxemesėhestȯtse [taxɪmɪsːhɪsto̥tsɪ̥], « table », écrit plus communémenttaxemesêhestôtse.

Romanisations récentes,transcriptions / translittérations

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Sanskrit etlangues indiennes

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ṁ [+nasalisation],ṅ [ŋ],ṙ [ɽ] (transcription).

Le caractère s'emploie, dans la transcription des langues de l'Inde, en concurrence avec, pour l'anusvāra (=ं, signe denasalisation dont la réalisation varie grandement d'une langue à l'autre ; il peut aussi noter uneconsonne nasale simple) ; le phonème [ɽ] (devanāgarī : ड), quant à lui, n'est que rarement transcrit. C'est le plus souvent lepoint souscrit que l'on utilise :.

L'emploi de pour [ŋ] (ङ), cependant, remonte aux plus anciennes normes de transcription du sanskrit.

Berbère

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Ġġ [ɣ] (transcription).

Cette notation représente dans plusieurs normes la lettre غġayn. Voir aussiTranscription des langues sémitiques.

Kazakh,tadjik

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Ėė [e] (transcription).

Kurde

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Ġġ [ɣ].

Cette translittération de la lettre غ suit les conventions adoptées pour l'arabe.

Livonien

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Ȯȯ [ɤ].

Tchétchène

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Ç̇ç̇ [t͡ʃʼ], Ġġ [ʁ], Q‌̇q̇ [qʼ], Ẋẋ [ħ].

Venda,igbo (langues d'Afrique)

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Ṅṅ [ŋ].

Ce caractère est maintenant utilisé dans l'orthographe romanisée de plusieurs langues d'Afrique. Dans l'alphabet pan-nigérian — et dans la majorité des langues d'Afrique utilisant le phonème [ŋ] —, celui-ci est simplement rendu parŋ.

Arménien

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Ṙṙ [r] (transcription classique).

On peut employer ou (notation deMeillet) dans les ouvrages delinguistique pour translittérer la lettre ռ [r], qui s'oppose àr ր [ɾ] (ou [ɹ]). La graphie avecpoint souscrit,, est utilisée dans la translittération proposée par la Library of Congress.

Ulithien

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Ȧȧ, Ėė, Ȯȯ.

Physique

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Enphysique (et parfois enmathématiques), le point suscrit est parfois utilisé pour indiquer ladérivée d'une valeur par rapport autemps.

Par exemple, lavitessev{\displaystyle v}, dérivée de la positionx{\displaystyle x}, peut être écritev=x˙{\displaystyle v={\dot {x}}}.

D'une manière similaire, ladérivée seconde d'une valeur par rapport au temps peut être représentée par un double point suscrit. Par exemple, l'accélérationa{\displaystyle a}, dérivée seconde de la positionx{\displaystyle x}, peut être écritea=x¨{\displaystyle a={\ddot {x}}}.

Le point suscrit au-dessus de la lettreV est également utilisé enphysiologie pour exprimer la consommation maximum d'oxygène (V˙O2{\displaystyle {\dot {\mathrm {V} }}\mathrm {O} _{2}}).

Codage informatique

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De nombreux caractères existent dans les tables d'Unicode en tant que précomposés avec le point suscrit. Quand un caractère manque, il est possible d'utiliser le point suscrit sans chasse situé à l'emplacement U+0307 du bloc des diacritiques. Par exemple, le signeégal surmonté d'un point suscrit peut se composer de cette manière :. Il existe, dans le bloc des lettres modificatives avec chasse, un point suscrit chassant :˙ U+02D9.

Ces caractères ne doivent pas être confondus avec les nombreux points suscrits des autres blocs et écritures (comme l'anusvāra de ladevanāgarī). Pour l'instant (version 4 d'Unicode), lejinkim bohaïrique de l'alphabet copte ne peut cependant être codé que par U+0307.

Notes et références

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v ·m
Ponctuation
Signediacritique outypographique
Solfège
v ·m
Lettres latines
Double point suscrit
Trois point suscrit
Combinaisons
Lettres cyrilliques
Lettres grecques
v ·m
Ponctuation
Diacritique (de l’alphabet latin)
Symbole typographique
Symbole mathématique
Symbole logique
Symbole monétaire
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