Lepoint-virgule est unsigne de ponctuation représenté par unevirgule surmontée d’unpoint, principalement utilisé pour séparer deux membres de phrase indépendants l'un de l'autregrammaticalement, mais entre lesquels il existe une liaison logique[1]. Le mot qui suit un point-virgule ne prend pas de majuscule, à moins bien sûr qu'il ne s'agisse d'unnom propre.
Extrait deDe Aetna (1495) figurant un point-virgule.
Le point-virgule moderne remonte à, date d’impression deDe Aetna, le récit de l’ascension du volcanEtna par le jeune humaniste vénitien et futur cardinalPietro Bembo (1470-1547)[2]. D’après lepaléographe britanniqueMalcolm Parkes, il s’inspire de lavirgula suspensiva pointée, c’est-à-dire une barre avec un point au milieu[2].
Dans sonEpitome orthographiae, traité paru en,Alde le Jeune, petit-fils d’Alde Manuce, décrit le point-virgule comme un« punctum semicirculo junctum »[2].
Le point-virgule a été inventé comme signe typographique par l’imprimeur italienAldus Manutius[3] pour deux usages : marquer qu’un mot est l’antonyme d’un autre, et séparer despropositions indépendantes dans une phrase.
Le signe est cependant bien plus ancien puisqu’on le rencontre déjà dans les manuscrits médiévaux comme signe d’abréviation, notamment pour la syllabe « et ». Ainsi, « deb; » se lisait « debet ». Le point-virgule est parfois aussi appelépoint et virgule.
La tendance actuelle est à l’emploi dephrases courtes, et donc à l’emploi exclusif dupoint et de lavirgule. Sylvie Prioul en parle dans son livreLa Ponctuation ou l’art d’accommoder les textes, y compris pour appeler à sauver ce signe[4]. Le, le site webRue89 publie un canular[5] annonçant que l’usage du point-virgule dans lesdocuments administratifs allait être obligatoire afin de sauvegarder ce signe[6].
Certainsfrancophones accusent l’influence de l’anglais d’être responsable de cet abandon en français. Toutefois, le problème est exactement le même dans les deux langues[7] ; la même argumentation pour sauver le signe, qui est développée dans le livreEats, Shoots & Leaves, dénonce cet abandon[8].
Par ailleurs, l'usage d'Internet — et particulièrement celui desforums de discussion —, très développé en anglais, s'est accompagné d'un emploi fréquent de « TL;DR », parfois épelé « TL,DR », voire de « TL:DR » ou encore de « TLDR » (Too Long; Didn't Read), qui signifie littéralement« trop long ; ([je] n'ai) pas lu » et qui fait office de réponse cynique à un message jugé trop long par rapport à son intérêt présumé. Il est aussi souvent utilisé par courtoisie comme titre d'un résumé synoptique minimal fourni par l'auteur d'un message jugé trop long (par lui ou par l'usage) pour la commodité du lecteur. La forme avec point virgule est de loin la plus utilisée[réf. à confirmer][9].
il permet d’équilibrer logiquement une phrase un peu longue (particulièrement en poésie classique et romantique) ;
il peut servir de séparateur dans une énumération (sous forme de liste) ouverte par le signedeux-points, notamment si divers éléments de l’énumération (dans la phrase) sont eux-mêmes des regroupements de plusieurs sous-éléments énumérés (par exemple, une liste de la forme« a ; b ; b1, b2, b3 ; f ; f1, f2 ») ;
il sert également à séparer despropositions indépendantes mais qui ont entre elles une relation faible, généralement une relation logique, une signification liée ;
il remplace la virgule lorsque celle-ci prêterait à confusion comme après un nombre à virgule ;
Dans lalecture à haute voix, le point-virgule est censé être accompagné d’une pause de durée intermédiaire entre la pause marquée sur unevirgule et la pause marquée sur unpoint.
En typographie de la langue française, le point-virgule est un signe de ponctuation double (comme le point d'exclamation, le point d'interrogation et le double point — cf.ponctuation). À ce titre, plusieurs codes typographiques prescrivent que le point-virgule doit être précédé d’uneespace fine insécable ou d’uneespace insécable et suivi d’une espace sécable. Parmi les codes qui le prévoient, figurent leLexique des règles typographiques de l’Imprimerie nationale (Paris) et leGuide du typographe (édité en Suisse). Cependant, au Québec, l'Office québécois de la langue française (OQLF) prescrit dans saBanque de dépannage linguistique qu'il ne devrait être précédé d’aucune espace ou d’une espace fine insécable[11].
Après un point-virgule, le mot qui suit ne prend pas de majuscule à moins qu'il s'agisse d'unnom propre.
« Quand je sortis de ceLéthé, je me trouvai entre deux femmes ; lesodalisques étaient revenues ; elles n’avaient pas voulu me réveiller ; elles s’étaient assises en silence à mes côtés ; soit qu’elles feignissent le sommeil, soit qu’elles fussent réellement assoupies, leurs têtes étaient tombées sur mes épaules. »
« En province, les femmes dont peut s’éprendre un homme sont rares : une belle jeune fille riche, il ne l’obtiendrait pas dans un pays où tout est calcul ; une belle fille pauvre, il lui est interdit de l’aimer ; ce serait comme disent les provinciaux, marier la faim et la soif ; enfin une solitude monacale est dangereuse au jeune âge. »
Le point virgule est généralement utilisé dans le domaine de latraduction littéraire. En effet, lors d'une traduction, il est de convenance d'utiliser le point-virgule pour ne pas casser une phrase ou, quand bien même pour respecter la ponctuation d'une langue étrangère, pour garder le sens le plus proche possible de la langue étrangère traduite.[réf. souhaitée]
Le sens ne concorde pas toujours, alors pour remédier à cela, l'emploi du point-virgule permet de compléter une phrase tout en gardant intact le sens de celle-ci.
Engrec ancien et moderne, le point-virgule (« ; »), appeléερωτηματικό /erotimatikó, est utilisé en lieu et place dupoint d'interrogation pour indiquer unequestion. Pour séparer deux parties de phrase, on utilise lepoint haut (« · »), appeléάνω τελεία /áno teleía, là où, enfrançais ou dans diverses langues européennes, on emploie un point-virgule ou undeux-points[14].
La languearabe ayant adopté les signes de ponctuation relativement récemment, peu de règles régissent leur utilisation de manière très définie. Les signes de ponctuation sont tirés des langues latines et bénéficient d'une utilisation similaire[15].
Le point-virgule (الفاصلة المنقوطة, littéralement : « virgule pointée ») consiste en un point surmonté d'une virgule (؛) à l'inverse de point-virgule latin.
intmain(void){intx=1;inty=2;// Deux instructions séparées par un point-virgule (sans retour à la ligne)std::cout<<x<<std::endl;std::cout<<y<<std::endl;return(0);}
Dans beaucoup de langages, il est coutume d'écrire une seule instruction par ligne bien que cela ne soit pas une obligation. Dans l'exemple ci-dessus, deux instructions sont placées sur la même ligne : cela est possible et conforme grâce au point-virgule faisant office de séparateur.
Dans le langageSmalltalk, le point-virgule permet d’appeler des messages en cascades.
En langageassembleur et enCommon Lisp, le point-virgule introduit un commentaire : aucun texte situé à droite du point-virgule ne sera considéré lors de l’exécution du code.
(defunf(x); définit une fonction f(x)(sin(/(*xpi)180))); retourne le sinus de x après l'avoir converti en radians