| Date | - |
|---|---|
| Lieu | La Rochelle -île de Ré - Nord de l'île d'Oléron |
| Issue | Victoire française Reddition allemande à la suite de lacapitulation du 8 mai 1945 |
Seconde Guerre mondiale
Libération de la France
| Coordonnées | 46° 09′ 34″ nord, 1° 09′ 05″ ouest | |
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Lapoche de La Rochelle est l'une despoches de l'Atlantique, des zones de résistance allemandes subsistantes sur le littoral ouest-européen lors de laSeconde Guerre mondiale. Elles se créent à partir de la fin de l'été 1944, avec la fin de labataille de Normandie, puis ledébarquement de Provence obligent les armées allemandes à refluer vers le nord-est de la France. Leur but était de bloquer l'accès aux Alliés des grands ports, mais ces poches n'auront pas de réel impact sur le déroulement de la suite de la guerre, certains ports ayant pu être capturés. La poche de La Rochelle est constituée de la ville deLa Rochelle et ses pourtours sur une dizaine de kilomètres dont labase sous-marine de La Pallice, de l'île de Ré et de la majeure partie de l'île d'Oléron (le sud de l'île faisant partie de lapoche de Royan). Elle ne se rendra que le, après lacapitulation du Troisième Reich.
En prévision du débarquement allié sur le littoral ouest européen, Hitler avait demandé que les grands ports de la côte Atlantique, de la Manche et de la mer du Nord soient transformés enfestung (forteresse) afin que les Alliés ne puissent disposer d'un port pour le ravitaillement de leurs troupes après le débarquement[1]. La création deports artificiels sur la côte normande puis laprise assez rapide du port de Cherbourg, suivie de ceuxde Saint-Malo et de Brest rendront ce plan caduque mais Hitler refusera la demande de certains de ces généraux d'évacuer les poches malgré le repli vers le nord-est de la France des armées allemandes après ledébarquement de Provence et la rapide progression des troupes alliées[1].
À la suite de l'immobilisation importante de troupes américaines et des fortes pertes humaines pourla prise de Brest et avec la remise en fonction du port de Cherbourg, celui prévisible de Marseille, conjugués à laprogression rapide du front vers l'est, la capture des poches restantes de la façade atlantique ne présentait plus un intérêt stratégique pour les Alliés[1]. LeSupreme Headquarters Allied Expeditionary Force (SHAEF) décide donc début septembre 1944 de ne pas tenter de les prendre d'assaut et juste d'en faire le blocus avec le minimum de troupes nécessaires[1].
Dans l'île de Ré, on trouve2 sites debatteries de marine, la première appelée « Kora » composée de4 pièces d'un calibre de 220 mm d'une portée de 25 km, la seconde « Karola » composée de4 pièces d'un calibre de 203 mm.[2][Note 1]
Dans l'île d'Oléron, on trouve une dizaine d'ouvrages d'artillerie[2].
Le dispositif défensif terrestre était constitué, notamment à une dizaine de kilomètres de La Rochelle, d'une bande minée s'appuyant au nord et au sud sur de vastes étendues inondées, doublée d'un profond fossé antichar en arrière duquel étaient dissimulés les nids de résistance[3].
Une seconde ligne de défense,8 kilomètres en avant de la première, constituée d'un fossé antichar, de champs de mines et de nids de résistance s'étendait sur une longueur de 30 km[3].
Au total, la poche était constituée d'environ200 pièces d'artillerie fixes ou mobiles d'un calibre supérieur à 75, de100 canons fixes affectés à la défense du littoral et autant pour la défense aérienne[4].
15 000 soldats allemands la défendaient, des hommes de laHeer, l'armée de terre allemande et de laKriegsmarine[1]. Mais comme pour les autres bases sous-marines allemandes de la façade atlantique, les sous-marins en état de naviguer s'étaient repliés vers la Norvège[1].
Le généralde Gaulle se rend àSaintes le pour rencontrer les principaux responsables des unités militaires issues de la Résistance, et engagées dans la libération du pays, dont le colonelAdeline, ancien responsable desFFI de Dordogne[5].

Deux semaines après sa venue à Saintes, il nomme le colonelAdeline commandant des opérations du secteur de la Rochelle et dusecteur de Royan - Pointe de Grave[5].
Le sont créées les Forces françaises du Sud-Ouest (FFSO)[6], qui deviendront plus tard détachement d'armée de l'Atlantique (DAA), dirigées par le généralde Larminat, alors sur le front de l'Allemagne avec la1re armée dede Lattre, secondé par le générald'Anselme (sl)[5].
Le colonel Adeline, secondé du commandant de marineMeyer, obtenaient, au cours de pourparlers avec les Allemands, que ceux-ci reconnaissent que les hommes portant un brassard sur la manche soient traités comme des combattants ordinaires et qu'en cas de capture ils soient traités comme des prisonniers de guerre[7].
Puis Larminat désigne un commandant par secteur. Adeline devient commandant dusecteur de Royan et le colonelChêne, ancien chef de maquis de la Vienne, commandant du secteur de La Rochelle, toujours secondé par le commandant de marineMeyer[7].
Christiane Gachignard parle d'« originalité rochelaise »[8], en effet, c'est la seule poche à avoir conservé une population nombreuse, à avoir été épargnée par les combats, à être sortie sans dommages de la tourmente, à avoir négocié avec l'occupant unmodus vivendi et, enfin, à n'avoir été libérée que par des troupes françaises[9].
Après diverses rencontres menées par le commandantMeyer avec le contre-amiralSchirlitz, une convention temporaire est signée avec l'accord du généralAdeline, commandant des forces françaises du Sud-Ouest[10].
« Dans le but d'éviter la destruction des installations portuaires et urbaines du port de La Rochelle-La Pallice, il a été convenu ce qui suit :
- 1. Les zones désignées ci-après ne peuvent faire l'objet d'attaques ni par terre, mer ou air de la part des troupes.
- a. Zone interdite à l'action des troupes françaises : l'île de Ré et une portion de terre ferme limitée du côté de la terre par la ligne indiquée en rouge sur le plan joint.
- b. Zone interdite à l'action des troupes allemandes : les régions situées à l'est de la ligne figurée en bleu telle qu'elle est indiquée sur le plan joint.
- 2. Dans la zone indiquée au paragraphe 1a, le commandant allemand s'engage à s'abstenir de toute destruction des installations portuaires et urbaines.
- 3. Dans la zone indiqué au paragraphe 1b, le commandant français s'engage à ne pas fomenter ou appuyer des mouvements de résistance et des actes de sabotage de la part de la population.
- 4. Dans la zone comprise entre les lignes rouge et bleue indiquées ci-dessus, les deux parties contractantes se réservent pleine liberté d'action. [...]
- 8. Le présent accord entre en vigueur, le à20 h[11]. »
— Convention du entre le généralAdeline et l'amiralSchirlitz
La ligne rouge part deVilledoux jusqu'à lapointe de Châtelaillon en passant parLongèves,Sainte-Soulle etLa Jarrie.
La ligne bleue part deMarans jusqu'à lapointe de la Fumée en passant parCourçon,Bouhet,Forges,Ciré-d'Aunis,Breuil-Magné etFouras[12].
Les deux négociateurs étaient parvenus à un compromis : « la diplomatie l'emportait sur la force, la raison sur l'entêtement »[11].
Cet arrangement n'empêchait pas les bataillons d'engagés volontaires FFI de poursuivre le siège de forteresse et de faire face aux coups de main allemands (raids surMarans,Aigrefeuille d'Aunis,Saint-Jean-de-Liversay)[13].
En, le généralde Larminat fait parvenir au contre-amiralSchirlitz un courrier dans lequel il fait connaître son intention de dénoncer la convention du délimitant la zone de combats. Il ajoute que la destruction des installations portuaires et urbaines de La Rochelle serait considérée comme uncrime de guerre. En revanche, en cas de respect du patrimoine existant, la garnison allemande pourrait bénéficier d'une certaine mansuétude de la part des vainqueurs. Sitôt la convention dénoncée, les troupes françaises avancent, sans atteindre cependant la ligne rouge[14].

Le, après avoir appris par la radio la capitulation du Reich, le contre-amiral allemand négociait sa propre reddition, alors que les troupes françaises entraient dans la ville pavoisée[14].
Après des préliminaires menées auchâteau de Buzay àLa Jarne, la cérémonie se déroule le au matin, avec la remise par le contre-amiral Schirlitz de ses pouvoirs au colonelChêne, suivie de l'entrée des troupes françaises dans la cité. Tôt le au matin, Schirlitz signe l'acte officiel de capitulation et remet ses armes au commandant de marineMeyer[15].
Après cette dernière rencontre, un régiment dezouaves débarque sur l'île de Ré et capture le commandant de la garnison et la Marine nationale prend possession de labase sous-marine intacte de La Pallice[15].
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
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