| Date | 20 janvier - |
|---|---|
| Lieu | Alsace |
| Issue | Victoire desAlliés |
| 420 000 hommes France: 5 divisions d'infanterie 3 divisions blindées États-Unis: 3 divisions d'infanterie 1 division blindée | 72 000 hommes 7 divisions d'infanterie 1 division de montagne 1 brigade de Panzer |
| Français : 13 390 Américains : 8 000 | 22 000 à 38 500 |
Batailles
Campagnes d'Afrique, du Moyen-Orient et de Méditerranée
| Coordonnées | 48° 05′ nord, 7° 22′ est | |
|---|---|---|
Lapoche de Colmar (Alsace) est l'emplacement d'une bataille de trois semaines pendant laSeconde Guerre mondiale qui opposa la Première armée française et leXXIe corps U.S. à laXIXe armée de l'occupant allemand durant labataille d'Alsace. Les combats eurent lieu du au dans des conditions extrêmement difficiles liées à l'hiver particulièrement rigoureux cette année-là et au terrain qui n'offrait pratiquement aucune couverture naturelle aux Alliés.

Une poche de 65 km de long sur 50 km de large fut formée en sur la rive occidentale duRhin lorsque la défense allemande dans lesVosges s'effondra à la suite de l'offensive du6e groupe d'armées américain. La1re armée française du généralde Lattre de Tassigny, arrivant deBelfort, au sud, parvint à libérerMulhouse le et à atteindre leRhin à proximité deBâle. De même, la2e division blindée française perça le front dans les Vosges du nord et libéraStrasbourg le. Les forces allemandes encore présentes en Alsace méridionale se retrouvèrent donc dans une poche semi-circulaire centrée sur la ville deColmar.
Cette poche ne fut pas réduite rapidement en raison des difficultés logistiques croissantes que connurent les Alliés après leur déferlement sur la France qui les éloignait de plus en plus des côtes et de leurs ports de ravitaillement. On peut rajouter que l'Alsace, qui avait été annexée par l'Allemagne quatre ans plus tôt, fut défendue plus ardemment que d'autres régions par des Allemands choisis pour leur endoctrinement total au nazisme. À cette fin, ces derniers avaient spécialement formé legroupe d'armées"Oberrhein" (Rhin supérieur) placé sous le commandement direct duReichsführerSSHeinrich Himmler. Ce groupe d'armées avait à sa charge la défense de ce secteur qui allait duBienwald au nord jusqu'à la frontière suisse au sud. Le ravitaillement des forces allemandes qui se trouvaient dans cette poche se faisait grâce aux ponts sur le Rhin encore intacts près deChalampé etNeuf-Brisach.
En, les Allemands lancèrent l'opération Nordwind dans le nord de l'Alsace en direction de Strasbourg. Pour appuyer cette action, les troupes allemandes de la198e division d'infanterie et de la106e Panzer-Brigade Feldherrnhalle attaquèrent vers le nord, en direction de la capitale alsacienne, depuis la poche de Colmar du 7 au (Opération Sonnenwende). Les troupes françaises furent chargées par le général de Gaulle de tenir le sud de Strasbourg (les Américains ayant retiré leurs troupes du secteur), elles y parvinrent au prix de lourdes pertes et en particulier grâce à l'héroïque résistance du24e bataillon de marche (BM24) de la1re division française libre (bataillon anéanti le car à court de munitions) dans la ville d'Obenheim. Après l'échec de l'opérationNordwind, le6e groupe d'armées allié reçut l'ordre de réduire la poche de Colmar. Cette action faisait alors partie du plan global défini par le généralEisenhower qui prévoyait que toutes les forces alliées traversent le Rhin pour atteindre l'Allemagne. Et comme la majeure partie des troupes alliées entourant la poche de Colmar étaient françaises, cette mission fut assignée à la Première armée française.
La3e division d'infanterie U.S. s'était retirée dans les Vosges à la mi-décembre pour relever la36e division d'infanterie U.S. et était ainsi déjà en place pour soutenir la réduction de la poche de Colmar. Réalisant que les Français auraient besoin du soutien de troupes américaines additionnelles pour la bataille qui allait commencer, le généralJacob Devers, commandant du6e groupe d'armées U.S., arrangea le transfert d'une division américaine depuis une autre partie du front. La28e division d'infanterie U.S. fut donc transférée depuis lesArdennes et prit position le long du flanc droit de la3e division d'infanterie U.S. Avec la28e division positionnée dans la vallée deKaysersberg, la3e division pourrait alors se concentrer pour attaquer les deux divisions allemandes qui lui faisaient face, la708e Volksgrenadier Division et la189e division d'infanterie. En plus, une division blindée U.S., la10e, avait été détachée pour soutenir l'offensive, mais à la suite de l'évolution des événements, ce fut finalement la12e division blindée U.S. qui participa à la bataille.
L'hiver 1944-1945 fut inhabituellement froid pour l'Europe du Nord-Ouest. Dans sonHistoire de la Première Armée française, le général de Lattre a décrit le temps en Alsace comme « sibérien », avec des températures pouvant atteindre−20 °C, des vents forts et une couche de neige de près d'un mètre d'épaisseur.
La plaine alsacienne est extrêmement plate et n'offre pratiquement aucune couverture à un attaquant, hormis quelques forêts occasionnelles. La plaine est également un colossalbassin versant pour le Rhin et est par conséquent coupée par beaucoup de rivières et de canaux de drainage avec des berges aménagées, les rendant difficilement franchissables à gué par des véhicules. D'autre part, la plaine est parsemée de petits villages composés de maisons solides dont la construction sur plusieurs étages offre aux troupes les défendant une bonne vue du champ de bataille. Lorsque les troupes alliées attaquèrent, elles furent donc gênées par un temps très froid et fortement exposées aux feux défensifs des Allemands bien retranchés dans les villages.
Le général de Lattre prévoyait une attaque en tenaille, faite d'une poussée au sud par le1er corps d'armée français, suivie d'une attaque au nord par le2e corps d'armée deux jours plus tard. L'objectif n'était pas uniquement de reprendre le terrain mais d'encercler les Allemands : les deux corps d'armée devaient se rejoindre en un point situé près de la rive du Rhin. Pour surprendre l'ennemi, l'attaque principale au nord eut lieu dans un secteur proche de Colmar (et non au niveau du saillant créé quelques jours plus tôt en direction de Strasbourg). Pour conserver une bonne vitesse de progression, l'idée était de contourner Colmar et de ne surtout pas chercher à investir la ville directement[1].
Le1er corps d'armée français du généralBéthouart passa à l'attaque le. La2e division d'infanterie marocaine et la4e division marocaine de montagne (DMM) avaient pour objectif initial de prendreEnsisheim. La9e division d'infanterie coloniale conduisit des attaques secondaires sur le flanc droit du corps, au nord deMulhouse. Ces unités furent appuyées par des chars de la1re division blindée française. Attaquant durant une tempête de neige, le1er corps d'armée français réussit d'abord à surprendre le LXIIIe corps d'armée du généralErich Abraham et à libérer cinq villages dès le premier jour :Lutterbach,Pfastatt,Bourtzwiller,Illzach etKingersheim. Mais lorsque l'offensive française commença à être ralentie par la tombée de la nuit, les Allemands contre-attaquèrent. Le mauvais temps et le terrain difficile, couplés à une défense allemande farouche, stoppèrent finalement l'avance du1er corps d'armée français et limitèrent sévèrement son succès.
L'attaque française conduisit tout de même les Allemands à déplacer leurs réserves (la106e Panzer-Brigade Feldherrnhalle, le654e bataillon antichar lourd et la2e division de montagne) vers le sud. Mais ce succès limité ne fut pas sans coût significatif : une brigade de la1re division blindée française, leCombat command 1 (CC1), perdit trente-six blindés moyens (sur un total d'environ cinquante) qui sautèrent sur desmines. Dans d'autres unités blindées les pertes furent semblables.
À la différence de la majeure partie du terrain de la plaine alsacienne, le terrain sur lequel opérait le1er corps d'armée français comprenait des régions boisées et des secteurs urbains, ce qui entraîna une progression lente le premier jour de l'attaque. Ainsi la4e D.M.M. ne réussit qu'à progresser d'environ 3 km vers le nord-est en direction deCernay. Sur le flanc droit de la4e division, la2e division d'infanterie marocaine remporta un plus grand succès, poussant presque 6 km vers le nord-est en direction deWittelsheim. Sur le flanc droit et au départ de Mulhouse, la9e division d'infanterie coloniale progressa également de 5 à 6 km dans les banlieues et les bois au nord de la ville, avec le CC1 prenantRichwiller et le6e régiment d'infanterie coloniale libérantWittenheim. Le, une contre-attaque blindée allemande de la106e Panzer BrigadeFeldherrnhalle près de Richwiller fut repoussée par les troupes coloniales françaises commandées par Doyen, les Allemands perdant 15 chars et chasseurs de chars. Globalement, les gains de terrain du1er corps d'armée français étaient plus importants dans la partie occidentale (flanc droit) de son secteur du front, mais les Allemands réussirent en grande partie à interrompre l'avance française entre le 20 et le. Durant cette période, les Français durent se battre dans les cités minières dubassin potassique, au milieu deterrils, de puits demines et d'usines piégées qui offraient une bonne protection aux occupants allemands. La violence des combats était telle que le, le CC2 ne disposait plus que de 16 charsSherman sur un total de 53.
Le2e corps d'armée français du généralde Monsabert lança son offensive les 22 et avec la3e division d'infanterie américaine et la1re division française libre. Le sud de la3e division était défendu par la28e division d'infanterie U.S., tandis que la2e division blindée française restait en réserve.


La3e division d'infanterie américaine du généralO'Daniel lança son offensive en direction du sud-est le, traversant l'Ill, contournant la ville de Colmar par le nord et ouvrant une brèche pour les chars de la5e division blindée française en direction du pont ferroviaire deVogelgrun, utilisé par les Allemands pour ravitailler leurs troupes se trouvant encore en Alsace. Le30e régiment d'infanterie se dirigea vers le sud-est, traversa l'Ill au nord de la fermeLa Maison Rouge, puis avança vers le sud et captura le pont deLa Maison Rouge au petit matin du. Le30e régiment d'infanterie traversa ensuite le bois de Riedwihr en direction des villages deRiedwihr,Wickerschwihr et deHoltzwihr. Le pont deLa Maison Rouge s'avéra finalement trop faible pour supporter le poids des chars américains et le pont s'effondra lorsqu'un blindé tenta de le traverser. De ce fait, le30e régiment d'infanterie ne pouvait compter que sur un minimum de moyens de défense anti-char (constitué debazookas et de trois canons anti-char de 57 mm) lorsqu'il subit tard dans l'après-midi une contre-attaque de l'infanterie allemande de la708e Volksgrenadier Division soutenue par des chasseurs de chars du780e bataillon de canons d'assaut. Sans protection naturelle et ne pouvant pas creuser de tranchées à cause du gel, le30e régiment d'infanterie fut contraint de se replier et de se reformer sur la rive ouest de l'Ill. Sa réorganisation prit trois jours pendant lesquels il ne fut pas en mesure de poursuivre le combat.
Le, le15e régiment d'infanterie U.S. poursuivit l'action du30e régiment d'infanterie et reprit le pont deLa Maison Rouge. Une contre-attaque allemande, soutenue par des blindés, enfonça les lignes d'une compagnie de ce régiment, mais ne parvint pas à atteindre le pont défendu par les Américains. Plus tard dans la journée, des troupes du génie U.S. édifièrent un pont sur l'Ill au nord deLa Maison Rouge et un bataillon du15e régiment d'infanterie, appuyé par des blindés, attaqua en direction du sud pour finalement sécuriser cette tête de pont. Durant les deux jours suivants, le15e régiment d'infanterie poussa au sud vers les villages de Riedwihr et Holtzwihr puis entra dans la forêt de Riedwihr. Les contre-attaques allemandes étaient fréquentes, mais les Américains parvinrent à leur tenir tête grâce au soutien de leurs blindés.
Le, au sud du bois de Riedwihr, des unités d'infanterie et de blindés allemandes déboulèrent depuis Riedwihr pour contre-attaquer la compagnieB du15e régiment d'infanterie. Le lieutenantAudie Murphy ordonna alors à ses hommes de se replier dans les bois, tandis que lui-même grimpa sur un charM10 destroyer en feu et engagea les Allemands avec la mitrailleuse lourde du blindé tout en réclamant un tir de barrage d'artillerie sur sa propre position. Incapables de déterminer d'où Murphy leur tirait dessus, les assaillants allemands furent désemparés avant de se faire attaquer par deschasseurs-bombardiers américains qui profitèrent d'une trouée dans les nuages au-dessus du champ de bataille. Les Allemands furent contraints de se replier surHoltzwihr et le lieutenant Murphy fut décoré avec laMedal of Honor pour son acte héroïque. Riedwihr tomba aux mains du15e régiment d'infanterie le et Holtzwihr fut conquis par le30e régiment d'infanterie le jour suivant. Wickerschwihr sort à moitié détruit des combats, le[2]. Cette dernière unité poursuivit en direction du sud, atteignant le canal de Colmar le.
Lalibération de Jebsheim devenait nécessaire pour protéger le flanc nord de la3e division. Le général O'Daniel chargea le254e régiment d'infanterie de cette mission. Du 26 au, des Allemands du136e régiment deGerbirgsjäger (chasseurs de montagne) défendirentJebsheim qui fut finalement prise le 28 et par le254e régiment d'infanterie U.S., des chars français duCombat command 6 (5e D.B.) et un bataillon du1er régiment de chasseurs parachutistes français. Le254e régiment d'infanterie poussa ensuite vers l'est, en direction ducanal du Rhône au Rhin. Pendant ce temps, le7e régiment d'infanterie U.S. s'est déplacé vers l'avant et fut déployé, en même temps que le15e régiment d'infanterie et la5e division blindée française, pour se diriger vers la ville fortifiée deNeuf-Brisach, distante de 8 km des unités avancées de la3e DIUS.
Sur le flanc gauche, au nord de la3e D.I.U.S., la1re division de marche d'infanterie (anciennement1re division française libre) du généralGarbay attaqua vers l'est le avec le Rhin comme objectif. Face à quatre bataillons de la708e Volksgrenadier Division, soutenus par des blindés chasseurs de chars et de l'artillerie, la division française combattit dans des conditions semblables à celles que connurent les Américains plus au sud. Les Allemands avaient mis en place une défense en profondeur, en mettant à profit leurs positions dans les villages et les forêts d'où ils dominaient le terrain découvert que devaient traverser les assaillants. Les Allemands avaient de plus miné le terrain afin de ralentir et de canaliser l'avance des attaquants. Deux bataillons de la708eVolksgrenadier Division contre-attaquèrent les unités françaises avancées situées sur l'Ill le mais ils furent repoussés. Désireux d'attirer l'infanterie et les blindés allemands dans la forêt d'Elsenheim, le général Garbay ordonna à la1re brigade d'avancer le long de la route entreIllhaeusern et Elsenheim. Du 26 au, la1re brigade concentra ses efforts pour ouvrir cet itinéraire et nettoyer l'obstacle que constituait la forêt d'Elsenheim, avec une attaque principale dans les bois réalisée le par le3e bataillon légion étrangère.
Le village deGrussenheim fut libéré au prix de lourdes pertes le, grâce au soutien de chars de la2e division blindée française. Afin de disperser la résistance allemande, les Français poussèrent en avant, prenant Elsenheim etMarckolsheim le et atteignant la frontière du Rhin le jour suivant. Durant les opérations dans la poche de Colmar, la1re division française libre eut à déplorer 220 tués, 1 240 blessés, 96 disparus.
Notant la progression difficile des unités alliées qui avaient subi la forte résistance allemande dans la poche de Colmar, le général de Lattre demanda des renforts au6e groupe d'armées U.S. Donnant son accord, le général Devers plaça leXXIe corps U.S. du généralMilburn sous les ordres de la1re armée française. Ce corps américain prit position entre les deux corps d'armée français le et assuma le commandement des3e et28e divisions d'infanterie U.S. Deux autres divisions américaines, la75e division d'infanterie et la12e division blindée, furent également assignées auXXIe corps ainsi que trois unités françaises, la5e division blindée, le1er régiment de chasseurs parachutistes, et le1er Bataillon de choc (commando). LeXXIe corps ainsi constitué reçut alors la mission de prendre la ville de Colmar et de se diriger vers le pont de Neuf-Brisach.
Pour sa part, le haut commandement allemand interpréta mal les objectifs alliés, pensant que l'assaut allié était une offensive générale sur tout le front pour essayer de percer à n'importe quel endroit.Hitler avait donné son accord pour effectuer un retrait partiel dans le nord (le saillant d'Erstein) dans la nuit du 28 au mais interdit un retrait général au-delà du Rhin. Des avant-postes allemands dans les Vosges furent retirés, mais dans la confusion générale de la retraite et des pressions du champ de bataille, beaucoup d'unités se mélangèrent à d'autres. Cela n'affecta pas l'effectif disponible pour combattre, mais diminua sensiblement la cohésion défensive des unités allemandes. Le, leHeeresgruppe Oberrhein fut dissous et les unités se trouvant dans la poche de Colmar furent placées sous le commandement duHeeresgruppe G (groupe d'armées G) sous les ordres du général SSPaul Hausser.
Pendant ce temps, la3e division d'infanterie U.S. continua sa manœuvre en direction du sud et de l'est. Dans la soirée du, l'artillerie divisionnaire ouvrit le feu pendant trois heures avec ses canons de 105 mm et de 155 mm pour préparer l'assaut des7e et15e régiments d'infanterie vers le canal de Colmar, au sud, que l'infanterie traversa effectivement entre 21 heures et minuit. Après avoir sécurisé les points de passage, les unités du génie commencèrent la construction de troisponts Bailey au-dessus du canal pour permettre aux véhicules blindés de le franchir. Le jour suivant, lesCombat commands blindés français CC4 et CC5 (tous les deux appartenant à la5e D.B.) traversèrent le canal, le CC4 appuyant le7e régiment d'infanterie U.S. et le CC5 appuyant le15e régiment d'infanterie U.S. Peu de temps après, le15e régiment d'infanterie et le CC5 prirentUrschenheim au cours d'une vive action, alors que le7e régiment d'infanterie s'était positionné devantHorbourg. Le même jour, le254e régiment d'infanterie U.S. progressa vers l'est en direction d'Artzenheim avec l'appui duCombat command CC6 français, mais les Allemands utilisèrent l'appui d'artillerie et desJagdpanthers camouflés pour parer l'assaut, détruisant six chars et quatrehalftracks français. Artzenheim fut finalement libérée par le2e corps d'armée français le.
Combattant dans la zone de la3e division, le1er régiment de chasseurs parachutistes français attaqua et libéraWidensolen au petit matin du31 janvier. Vers 17 heures, des patrouilles de la3e division U.S. atteignirent le canal du Rhône au Rhin à environ 8 km au sud-est des points de passage déjà établis sur le canal de Colmar. Le même jour, le CC6 français fut retiré du front après avoir subi de lourdes pertes et ne comptant plus que 13 blindés opérationnels dans son bataillon de chars et 30 hommes dans sa compagnie de fusiliers de la légion étrangère. Il fut remplacé par unCombat command de la2e division blindée française. Le, les15e et30e régiments d'infanterie se redéployèrent au sud, le long du canal du Rhône au Rhin, atteignant le secteur situé juste au nord de Neuf-Brisach. Du 2 au, le7e régiment d'infanterie U.S. se déplaça au sud, le long du même canal, passant par Artzenheim et prenantBiesheim après avoir livré une bataille amère durant toute une journée. Le, près de Biesheim, leTechnician 5 Forrest E. Peden de la3e division d'artillerie U.S. traversa les violents tirs allemands pour aller chercher de l'aide afin de dégager une unité encerclée. Retournant dans un char léger, Peden trouva la mort lorsque son blindé fut frappé de plein fouet et détruit. Pour son héroïsme, le soldat Peden fut décoré à titre posthume de laMedal of Honor.
Après un jour passé à consolider ses positions fraîchement conquises, la3e division se déplaça encore vers le sud le, prenantVogelgrun le jour suivant. La ville fortifiée deNeuf-Brisach fut rapidement libérée le par le30e régiment d'infanterie U.S. grâce à l'aide de deux enfants français et d'un autre civil qui montrèrent aux Américains les passages non défendus dans la cité. Mais les Allemands, qui avaient auparavant évacué le restant de leurs hommes et de leur équipement, avaient détruit non loin de là le pont enjambant le Rhin àBreisach, incitant les Alliés à pénétrer sur le territoire allemand. La libération de Neuf-Brisach marqua la fin des opérations dans la poche de Colmar pour la3e division d'infanterie U.S.
La75e division d'infanterie U.S. rejoignit le front le et elle prit position entre les3e et28e divisions d'infanterie U.S. Attaquant le, le289e régiment d'infanterie U.S. nettoyaHorbourg et le290e régiment d'infanterie U.S. progressa surAndolsheim, occupant la ville le à 14 heures.
Le même jour, la75e division d'infanterie effectua des attaques de diversion pour couvrir l'avancée alliée sur la ville de Colmar située juste à l'ouest de son secteur. Le, la75e division d'infanterie nettoya une forêt et le jour suivant elle consolida ses nouvelles positions. Se déplaçant encore le, la division débordaAppenwihr,Hettenschlag etWolfgantzen. Le, la75e division d'infanterie atteignit le canal du Rhône au Rhin au sud de Neuf-Brisach. Cette action fut la dernière de cette division dans la poche de Colmar.
Ayant été maintenue en réserve jusqu'à ce moment de la bataille, la28e division d'infanterie U.S. du généralCota était maintenant liée aucombat command CC4 français et reçut pour mission de prendre la ville de Colmar.
Le, progressant en compagnie du109e régiment d'infanterie U.S., lesfantassins franchirent un fossé antichar au nord de la ville, tandis que les blindés français cherchaient un point de passage pour franchir l'obstacle. Cela accompli, les chars français entrèrent dans Colmar, atteignant la place Rapp à 11 heures 30. Du 2 au, le109e régiment d'infanterie U.S., le CC4 français, le1er régiment de parachutistes et les commandos nettoyèrent la ville des Allemands. Dans un acte symbolique, le152e régiment d'infanterie français regagna Colmar, sa garnison d'avant-guerre. Le, poussant au sud, le112e régiment d'infanterie U.S. entra àTurckheim et nettoyaIngersheim située à l'ouest de Colmar. D'autres unités de la28e division d'infanterie U.S. rejoignirent les Français qui bloquaient les voies de retraite des Allemands en provenance des Vosges. Le, la28e division se déplaça à l'est du canal du Rhône au Rhin, sur le flanc du sud duXXIe corps U.S., terminant par cet acte sa participation à cette bataille.

Le, la12e division blindée U.S. fit mouvement vers le sud, longeant les lignes de la28e division d'infanterie U.S., avec pour objectif de faire la jonction avec le1er corps d'armée français et de couper ainsi la poche de Colmar en deux. Lecombat command B (CCB) tenait une tête de pont près deSundhoffen et le CCR avança sur la route entre Colmar etRouffach. Le jour suivant, le CCA capturaHattstatt, mais le CCR fut stoppé par des défenseurs allemands. Le, le CCA entra à Rouffach et fit la jonction avec la4e division marocaine de montagne du1er corps d'armée français, quelque 17 jours après le début de l'assaut des Français. Plus tard, la12e division blindée U.S. prêta main-forte à la28e division d'infanterie pour bloquer la retraite allemande en provenance des Vosges.

Début février, le1er corps d'armée français procéda au nettoyage des îlots de résistance allemands dispersés au sud de laThur, entreCernay etEnsisheim qui étaient toujours aux mains des Allemands. Cette action ne fut pas achevée avant le. Le, enfin, le1er corps d'armée parvint à percer vers le nord, traversa la Thur, et, ne rencontrant qu'une faible résistance allemande, la4e division marocaine de montagne (D.M.M.) parvint, après avoir libéré Cernay et la chaîne des villages qui flanque le pied des Vosges (Uffholtz,Wattwiller,Hartmannswiller,Wuenheim,Berrwiller,Soultz,Guebwiller...), jusqu'à la périphérie sud deRouffach.

Le lendemain, la4e D.M.M. réalisa la jonction avec la12e division blindée américaine à Rouffach et la9e division d'infanterie coloniale attaqua Ensisheim, l'objectif initial du corps d'armée.Hirtzfelden fut prise par la2e division d'infanterie marocaine le et la9e division coloniale acheva d'accomplir la libération d'Ensisheim avant de se positionner à l'est, dans laforêt de la Hardt. Le7 février, la9e D.I.C. et la1re division blindée atteignirent le canal du Rhône au Rhin à l'est d'Ensisheim. Lesspahis et le151e régiment d'infanterie nettoyèrent la Hardt le, tandis que la1re division blindée avançait vers le sud, en direction de la tête de pont allemande deChalampé, tout en effectuant plus au nord la jonction avec des éléments de la2e division blindée française, près deFessenheim.
Durant toute cette période, les forces allemandes positionnées sur la rive occidentale du Rhin étaient soumises au feu intensif de l'artillerie et des chasseurs-bombardiers américains et français. Finalement, le, le1er corps d'armée élimina l'arrière-garde allemande à Chalampé et, n'ayant plus de forces majeures à l'ouest du Rhin dans cette région, les Allemands dynamitèrent, non loin de là, le pont enjambant le fleuve. Cette action marqua la fin des opérations alliées dans la poche de Colmar.

Conformément aux directives du général Eisenhower, la poche de Colmar avait été réduite et le6e groupe d'armées américain occupa alors des positions sur le Rhin depuis la frontière suisse jusqu'au nord de la région de Strasbourg. La19e armée allemande, bien qu’incomplètement détruite, perdit la plupart de ses combattants expérimentés (seule la708e Volksgrenadier Division ne subit presque pas de pertes) et fut forcée de se reformer dans lepays de Bade en recrutant parmi le personnel inexpérimenté duVolkssturm pour remplacer ses pertes subies dans laplaine d'Alsace. Les Allemands laissèrent également derrière eux 55 véhicules blindés et 66 pièces d'artillerie.
L'élimination de la poche de Colmar permit au6e groupe d'armées U.S. de se concentrer sur son assaut pour franchir laligne Siegfried et envahir l'Allemagne, une opération qui débuta enmars 1945. En Alsace du nord, en revanche, le front était toujours figé depuis l'échec allemand de l'opération Nordwind et cette région ne sera finalement entièrement libérée par l'opération Undertone que le.
L'Alsace avait alors changé de mains pour la quatrième fois en 75 ans entre la France et l'Allemagne.
Après la bataille, les Français accordèrent à la3e division d'infanterie U.S. le droit de porter laCroix de Guerre, et le président des États-Unis lui octroya laDistinguished Unit Citation. La France distingua également le109e régiment d'infanterie U.S. (28e Division) avec la Croix de Guerre.
Aujourd'hui, de nombreuses rues en Alsace sont nommées d'après les commandants et les unités alliés qui ont combattu au cours de cette bataille et les grands cimetières militaires français et américains, mais aussi allemands, toujours visibles en Alsace, témoignent aujourd'hui encore de la sauvagerie du combat qui eut lieu durant le terrible hiver 1944-1945 dans cette région de l'est de la France.

Unités allemandes au 20 janvier 1945![]()
19. Armee (General der InfanterieSiegfried Rasp)
Unités alliées au 20 janvier 1945![]()
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1re Armée Française (Général d'arméeJean de Lattre de Tassigny)
Les pertes de la1re armée française sont estimées par lemaréchal de Lattre de Tassigny à 2 137 tués (1 595 Français et 542 Américains) et 11 253 blessés (8 583 Français et 2 670 Américains). Les 2 137 tués se répartissent comme suit[3] :
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