Lafamille desPlumbaginaceae (Plumbaginacées ou Plombaginacées) regroupe des plantesdicotylédones ; elle comprend 775espèces réparties en 14 à 24genres.
Ce sont des plantes herbacées la plupart du temps, des arbustes ou des lianes. C'est une famillecosmopolite, que l'on peut rencontrer dans tous les milieux, y compris salins, des régions froides à tropicales.
Dans cette famille, on peut rencontrer enFrance les genres suivants:
Le nom vient dugenre typePlumbago qui dériverait du latinplumbum, plomb, et du suffixe-ago, « action ou état », et ferait référence à cette plante utilisée, autrefois, pour traiter les intoxications au plomb[1]. Une autre version considère qu'il s'agirait de l'ancien nom latin d'une plante aquatique indéterminée, qui servait à traiter unetaie cornéenne nomméeplumbum[2]. Une autre hypothèse propose que le nom de la famille viendrait de la propriété de la racine de certainsPlumbago de laisser sur le papier une teinte semblable à celle demines de plombs[3].
La famille des Plombaginacées compte des lianes (rarement), des arbustes, mais plus généralement des plantes herbacées annuelles ou plus souvent vivaces qui poussent dans de nombreux habitats, des régions arctiques aux tropicales. De nombreuses espèces de cette famille cosmopolite se trouvent en abondance dans les régions semi-désertiques (xérophytes adaptées à la vie dans des conditions de sécheresse), dans lessteppes riches en sel, dans les marais et les zones littorales au sol salé et à l'air chargé d'embruns (halophytes strictes ou facultatives, adaptées à des sols à forte teneur en sels minéraux). Ces deux types adaptatifs se traduisent par desconvergences évolutives au niveau végétatif :succulence foliaire ou caulinaire (présence d'unparenchyme aquifère constitué de cellules hypertrophiées riches enmucilage), faible développement de la surface des organes aériens comparativement à leur volume (feuilles épaisses, tiges courtes,port en coussin), épaisseur accrue de la cuticule, importance de la pilosité, modification de la densité et de la protection desstomates. Les feuilles chez cette famille sont souvent disposées enrosette basale, ou sont plus rarement alternes sur les tiges aériennes ramifiées. Elles sont simples, entières oupinnatilobées, dépourvues destipules mais, chez les halophytes, pourvues de glandes épidermiques assurant le rejet du sel accumulé dans les tissus à la suite de latranspiration (glandes à sel sur les feuilles et les tiges qui sont capables d'emmagasiner de fortes doses desels minéraux tels que l'iode, le fer, le brome ou encore le chlorure de sodium, mais sont également tolérantes à d'autres formes de stress, comme la sécheresse ou l'exposition à des quantités importantes d'éléments traces métalliques, d'où l'utilisation de ces halophytes enphytoremédiation, et notamment enphytodésalinisation)[5].
À lafructification, la fleur se transforme enfruit sec entouré du calice persistant. Il s'agit généralement d'unakène, d'unecapsule ou parfois d'unepyxide, s'ouvrant par une fente circulaire ou irrégulièrement. Ce fruit renferme une seule grainealbuminée qui contient un embryon droit[8].
Laclassification phylogénétique situe cette famille dans l'ordre desCaryophyllales. Elle est subdivisée en deux sous-familles, lesLimonioideae et lesPlumbaginoideae qui se distinguent par des caractères morphologiques, chimiques et moléculaires. LesPlumbaginoideae sont principalement réparties dans la région tropicale et comprennent quatre genres (Plumbago avec près de 20 espèces est le plus important). LesLimonioideae se sont développées dans les régions au climat méditerranéen et sont morphologiquement plus diversifiées. Cette sous-famille est divisée en deux tribus : lesAegialitidaee (comprenant un genre avec deux espèces) et lesLimonieae. La plupart des espèces deLimonieae (> 85 %) sont regroupées en trois genres :Acantholimon,Armeria etLimonium[9].
↑Paul-Victor Fournier,Les quatre flores de la France : Corse comprise (Générale, Alpine, Méditerranéenne, Littorale), Paris, Lechevalier,, 1104 p.(ISBN978-2-7205-0529-4),p. 718