Les altitudes au sein du territoire communal varient du niveau de la mer jusqu'à 78 mètres à Lannaneyen, 77 mètres à Gorréquear ; l'altitude moyenne de la commune est de 60 mètres[1].
en 1990, 114 exploitations et 133 chefs d'exploitation (superficie moyenne des exploitations : 19,8 ha) ;
en 1996, 72 exploitations et 91 chefs d'exploitations (superficie moyenne des exploitations : 31,8 ha).
Les principales productions agricoles en 2008 sont le lait (plus de 13 millions de litres produits dans la commune) et le porc (4 160 places d'engraissement de porcs, 2 810 truies)[2].
Plouvien possède des commerces alimentaires, quatre bars, des garages, des banques, une auto-école, trois salons de coiffure, des entreprises de transport, une pharmacie, ainsi que des activités médicales et paramédicales (kiné, infirmière)[1]. Plouvien possède également une vie artisanale, avec par exemple un potier, Éric Ducret.
L'entrepriseSill (Société industrielle laitière du Léon) est l'entreprise la plus importante de Plouvien : lalaiterie a été créée en 1962 pour assurer la collecte du lait ; en 1973 commence la fabrication delait en poudre et en 1981 la production delait UHT ; l'entreprise diversifie ses productions (jus de fruits et boissons aux fruits (marquePlein Fruit) en 1983, potages en 1987 (marqueLa Potagère), produits surgelés en 1993, plats cuisinés en 2001). Le groupe Sill a repris "Herry gastronomie" (deLandivisiau) en 1992, "Primel gastronomie" (dePlougasnou, mais installé désormais également àPlabennec, marquesCompagnie Arctique etSaveurs de Bretagne) en 1995, le groupe laitier "Le Gall" (deQuimper, production de beurres de baratte, crèmes fraîches, lait fermenté et fromage fondu) en 1998, lalaiterie de Saint-Malo en 2008 (marqueMalo)[3].
Le groupe Sill sponsorise des courses à la voile : leTour de France à la voile dès 1987, le navigateurRoland Jourdain (qui a remporté de nombreuses courses à la voile sur son bateau baptiséSill,Sill entreprise,Sill La Potagère,Sill Plein Fruit..., selon les années, un premier bateau de 60 pieds étant construit en 1999, un second de même taille en 2004). En 2006, Roland Jourdain et son bateauSill gagnent laRoute du Rhum.
En 2010, la Sill emploie 750 personnes (dont 270 à Plouvien) pour un chiffre d'affaires de 320 millions d'euros[4].
Installé près de Tariec dans la vallée qui descend vers l'Aber Benoît, le groupeSill est actuellement entravé dans ses projets d'extension sur place par les contraintes de laLoi littoral et l'action de riverains[5].Ces entraves ont contraint le groupe à installer une nouvelle tour de séchage pour produire de la poudre de lait àLandivisiau ; la tour de séchage historique de l'entreprise à Plouvien, construite dans la décennie 1970 et détruite par un incendie en juillet 2019, a toutefois pu être restaurée et remise en service en septembre 2021[6].
En 2010, le climat de la commune est de typeclimat océanique franc, selon une étude duCNRS s'appuyant sur une série de données couvrant lapériode 1971-2000[11]. En 2020,Météo-France publie une typologie desclimats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à unclimat océanique et est dans la région climatique Finistère nord, caractérisée par une pluviométrie élevée, des températures douces en hiver (6 °C), fraîches en été et des vents forts[12]. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Monts d'Arrée », avec des hivers froids, peu de chaleurs et de fortes pluies[13].
Au, Plouvien est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à7 niveaux définie par l'Insee en 2022[18].Elle appartient à l'unité urbaine de Plouvien, une unité urbaine monocommunale constituant une ville isolée[19],[20]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Brest, dont elle est une commune de la couronne[Note 1],[20]. Cette aire, qui regroupe 68 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[21],[22].
La commune, bordée par laManche, est également une commune littorale au sens de la loi du, diteloi littoral[23]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique dulittoral, tel le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si leplan local d’urbanisme le prévoit[24].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (87,5 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (88,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :terres arables (43,4 %), zones agricoles hétérogènes (41,4 %), forêts (6,2 %), zones urbanisées (5,5 %), prairies (2,7 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (0,9 %)[25]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Plouvien est une ancienne paroisse qui englobait jadis les territoires actuels de Plouvien, Balanant (aujourd'hui en Plouvien), duBourg-Blanc,Coat-Méal etLoc-Brévalaire. La paroisse a été fondée par saint Gwien (ou saint Wien, ou saint Wigon), un moine de l'abbaye Saint-Guénolé de Landévennec.
Plouvien faisait, au Moyen Âge, partie de lachâtellenie de Landerneau et deuxtrèves,Balaznant (Saint-Jean-Balanant) etLe Bourgblanc (Bourg-Blanc) sont indiquées comme dépendant de Plouvien auXVe siècle[27].
Chapelle Saint-Jean-Balanant et ordre des Hospitaliers
La chapelle Saint-Jean-Balannant fut achevée en 1443. C'est une ancienne possession desHospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem[28]. Par exemple en 1443, Perrot du Dresnay, chevalier de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem est « gouverneur de Saint-Jean-Balaznant »[29]. Les armoiries de la famille de Carman (qui vivait au château de Lesquelen enPlabennec) sont représentées sur un vitrail[30],[31].Des travaux de sauvegarde de la chapelle Saint-Jean-Balanant ont mis au jour en 2022, sous la chaux qui recouvrait les murs,des fresques duXVIe siècle[32].
Plouvien : portail occidental de la chapelle Saint-Jean-Balanant.
Plouvien : baptême du Christ autympan du portail occidental de la chapelle Saint-Jean-Balanant.
Plouvien :Ecce Homo autrumeau du portail occidental de la chapelle Saint-Jean-Balanant.
Plouvien : chapelle Saint-Jean-Balanant, vue extérieure de la fontaine de dévotion.
Plouvien : chapelle Saint-Jean-Balanant, vue intérieure de la fontaine de dévotion.
En 818 les religieux qui desservaient le premier sanctuaire adoptèrent la règle de saint Benoît et le monastère prit le nom deSaint-Mathieu-Penn-ar-bed. En 1415, l'église paroissiale est déplacée à son emplacement actuel (une translation d'environ 400 mètres) et les moines bénédictins quittent le monastère existant pour aller fonder le prieuré de Loctudon (ou Loctunou) dans la paroisse de Ploudiner (actuellementLannilis).Saint Jaoua aurait peut-être fait construire (lui-même ?) deux chapelles à Plouvien, l'une au niveau duminihi, l'autre à l'emplacement de l'actuelle chapelle saint Jaoua.
À l'emplacement du minihy, la première église, en bois et peut-être fondée par saint Jaoua lui-même (?), fut remplacée auXIe siècle par une église romane. Devenue après 1415 simple chapelle de latrève du Minihi-bian, encore existante à coup sûr en 1517, mais qui fut supprimée dans la seconde moitié duXVIe siècle[34], elle fut progressivement abandonnée. En 1856, deux croisées, un arc-boutant, une arcade et un pan de mur étaient les seuls vestiges subsistant.
Les seigneurs de Kernazret (paroisse deLoc-Brévalaire) étaient aussi seigneurs de Refuge[35] (ouMinihi ouMenehy de Saint-Paul [Saint-Pol], terme breton qui signifie "asile" ou "refuge", n'importe qui pouvant y trouver refuge quels que soient les crimes ou délits qui leur étaient reprochés) ; ceminihy était situé dans la paroisse de Plouvien ; les seigneurs de ce lieu se nommant "de Kernazret" ("du Refuge" en français) ; plusieurs d'entre eux sont connus, par exemple[36] :
Hervé du Refuge, sieur de Kernazret, qui épouse vers 1358 Agace.
Alain du Refuge, sieur de Menehy, qui épousa vers 1390 Thiéfaine du Chastel, fille deTanneguy III du Chastel.
Hervé du Refuge, sieur de Kernazret, qui épouse le Adelice (Alix) de Coëtivy, fille d'Alain de Coëtivy et de Catherine du Chastel[37].
Guy du Refuge, surnommé l'écuyer Boucar, qui, sous les ordres deBayard, commanda une bande de mille aventuriers pendant lesguerres d'Italie ; il fut tué lors du siège deNovare en 1521 lors de laSixième guerre d'Italie (1521-1526).
Le tombeau de saint Jaoua occupe l'aile sud de la chapelle. Le monument semble remonter de la moitié (ou de la fin) duXVe siècle. Il est enpierre de Kersanton et est décoré d'arcades gothiques le tout soutenu par de petites colonnes. La tête du défunt est posée sur un coussin. Le saint est dans sa tenue d'évêque portant ainsi ses ornements. Allongé à ses pieds, on peut voir un animal (probablement un chien). Le tombeau a été ouvert en 1856[38] et à nouveau en[39]. Il porte l'inscriptionS. Joevin Ep(iscop)us Leonensis fuit huic sepulturus.
Un fragment des reliques retrouvées a été transporté en grande pompe dans la cathédrale de Saint-Pol-de-Léon le et d'autres fragments furent solennellement transportés dans l'église paroissiale de Plouvien, dans l'église deBrasparts et à l'évêché de Quimper le[40].
La table d'offrandes de Pors-ar-Groaz fut construite au Moyen Âge à l'endroit où, selon la légende, la charrette qui transportait la dépouille de saint Jaoua se serait brisée[41].
Une description de la chapelle Saint-Jaoua qui date de 1928 évoque le récit légendaire de la mort de saint Jaoua :
« La chapelle de Saint-Jaoua (...) s'élève, avec ses toits pointus qui descendent presque jusqu'à terre, sur unplacître ombragé de grands arbres, aux murs blanchis par les lichens, et où sont demeurés deux tombes de châtelains et un petitossuaire à arcadestrilobées. Le troc, destiné à recevoir les offrandes données au saint, est un véritable tronc d'arbre, équarri à la hache et bardé de fer. À l'intérieur le tombeau de saint Jaoua, probablement du début duXVIe siècle, porte cette inscription en lettres gothiques :Sanctus Jocvinus Episcopus Leonensis fuit hic seplultus. Et si l'on se demande pourquoi saint Jaoua, disciple et successeur desaint Pol Aurélien, le célèbre apôtre duLéon, fut enterré aussi loin de sa ville épiscopale, la légende populaire répond que son corps fut, sur son ordre suprême, placé dans un chariot que trainaient les bœufs et dont l'itinéraire est encore marqué par un tronçon de route nommé en bretonstreat ar relegou (la "route des reliques") et un endroit appelépors ar strak (le "lieu du craquement") parce que les planches du chariot s'y seraient disjointes; elles se brisèrent un peu plus loin ; c'est là que la chapelle se dresse aujourd'hui, en souvenir de ce voyage funèbre[42]. »
En 1497, la seigneurie de Coëtivy (le nom des Coëtivy reprend le nom desaint Ivy qui vécut en ermite à proximité auVIe siècle) se composait de sept manoirs situés dans les paroisses de Plouvien, Plouguerneau, Plouédern et Guipavas. Lafamille de Coëtivy était seigneur des fiefs de Coëtivy (paroisse de Plouvien à l'époque, commune de Bourg-Blanc actuellement), du Ménant, de Froutgel, de Runinisi (les trois en Plouguerneau), du Forestic (en Plouédern), de Trégouroy et de Kerhuon (paroisse de Guipavas, commune du Relecq-Kerhuon pour le dernier cité désormais). Le fief de Coëtivy fut acheté en 1497 par lafamille du Juch et passa, par mariage, aux mains de lafamille du Chastel en 1501 (mariage de Marie du Juch avec Tanguy V du Chastel)[44].
« La terre de Coëtivi, qui eût l'honneur de donner son nom à une race illustre, dont les exploits, les talents et les vertus suppléèrent fort largement à tout ce qui pouvait manquer à son berceau en termes d'importance féodale[45]. »
De nombreux autres manoirs seigneuriaux ont existé dans la paroisse de Plouvien : ceux du Breignou[46], de Camcazre, de Coatanhaye, de Coat-Salliou, de Garziahan, de l'Isle, de Keragon, de Keralliou, de Kerbradigou, de Kerbréder (Kerbréden)[47]. Par exemple Gabriel de Kersauson, seigneur de Rosormon, de Poncelin, de Kerbréder, etc., épouse en 1658 Claudine Gourio de Lanoster dans la chapelle de Lanorven (enPlabennec)[48] et le Marie-Anne du Coëtlosquet, originaire dePlounéour-Ménez[49]. Les Philippes de Gorréquer[50], sieurs de Kerdu, Gorréquer et Kerogat, habitèrent Plouvien duXVIe siècle auXVIIIe siècle avant que Philippe de Gorréquer n'émigre àJersey. L'un de ses descendants, Gédéon Philippe Gorréquer (1781-1841) fut secrétaire d'Hudson Lowe, gouverneur deSainte-Hélène pendant la captivité deNapoléonIer[51].
Deux manoirs de Kerohic existaient également : l'un, Kerohic-Kerménou : Maurice Meugam est seigneur de Kerohic en 1443, Guillaume Gourio en 1478 et Prigent de Kerouartz en 1594 ; l'autre Kerohic-Jouhan dont Guillaume Kerangar est seigneur en 1443, Yves Kerangar en 1481 et Jean Jouhan en 1590 et par la suite ses descendants[52].
Deux lavoirs, appelésPoullou-ar-Vozen et situés l'un dans le bois de Kerbréden, l'autre à Kerdavid, rappellent l'épidémie de peste de1509 ; lesregistres paroissiaux gardent la trace de l'épidémie detyphus de1695, les décès étant cette année-là le double de la moyenne habituelle[53].
Le déménagement du site de Plouvien et l'église paroissiale d'avant 1857
Vers 1415, l'évêque de Léon Alain de Kerazred ou Alain du Refuge de Kernaëret, seigneur de la Rue[54], du nom d'un ancien manoir de Plouvien, transféra le centre de sa paroisse natale à son emplacement actuel, d'où la construction d'une nouvelle église qui fut démolie en 1857. Elle est ainsi décrite :
« Le maître-autel, dédié à saint Pierre et saint Paul était placé au fond de l'abside : une balustrade séparait le sanctuaire du chœur. À l'entrée du chœur s'élevait un arc-de-triomphe surmonté d'un magnifique calvaire. Aux pignons latéraux et à des colonnes de la nef étaient des autels duRosaire, desaint Antoine de Padoue, de Notre-Dame de Bonne-Nouvelle, desainte Catherine, desaint Sébastien, desaint Herbaud et desaint Maudet. (...) La chapelle du Rosaire, [avait été] construite à neuf pour y accueillir laconfrérie (du Rosaire) par Guiomar de Saint-Laurent. [Son] retable était destyle Renaissance. Le fondateur avait placé son écusson[55]. (...) Les quinze mystères du Rosaire étaient d'une exécution supérieure. Hélas, le constructeur de la nouvelle église, en 1856, a voué au feu ces boiseries précieuses[56]. »
Des confréries existaient dans l'église : la "confrérie de l'Adoration perpétuelle du Saint Sacrement", établie à perpétuité dans l'église paroissiale parbref du papePaul V datant du ; la confrérie du Rosaire, fondée en 1672.
Située au fond de la partie maritime de l'Aber Benoît, la cale de Tariec permettait les échanges maritimes entre les paysans de Plouvien et des environs d'une part, les marins de la côte d'autre part, apportant sable et algues. La récolte dulichen Carragheen, dit aussi "mousse d'Irlande", active au début duXXe siècle tout au long de laCôte des Légendes se faisait aussi à partir du petit port de Tariec : une publication de 1915 indique 60 tonnes récoltées annuellement[57].
Un pardon s'y déroulait chaque année au mois de septembre[58].
En 1759, une ordonnance deLouis XV ordonne à la paroisse de Plouyen [Plouvien] de fournir 58 hommes et de payer 380livres pour « la dépense annuelle de lagarde-côte de Bretagne »[59].
Deux marins originaires de Plouvien, François Simon et Louis Simon (deux frères ?) ont participé à laGuerre d'indépendance des États-Unis dans l'escadre ducomte d'Estaing. Un autre, François-Marie Le Gall, mousse dans l'escadre ducomte de Grasse fut grièvement blessé dans un combat le[60].
Le des rebelles (« plus de 4 000 hommes »), après une fusillade àGouesnou, attaquent un détachement de soldats à Plabennec, et le général Canclaux est envoyé deBrest avec 1200 hommes pour lutter contre les rebelles. « Les citoyens Julou et Guével, nos commissaires àLannilis nous marquent par une lettre écrite à onze heures du matin que sur les neuf heures et demie les révoltés, s'étant montrés à l'entrée du bourg par différents chemins avaient été repoussés par le détachement et qu'ils s'étaient déterminés à demander du renfort àLesneven. Par une lettre écrite à une heure après midi, ils annoncent que le détachement a été assailli par les rebelles au nombre de deux ou trois mille et (...) une décharge de mousqueterie les a repoussés. (...) Les commissaires préviennent que les "attroupés" (révoltés) dePlouguerneau,Tremenach, Plouvien etBourg-Blanc »[65].
Un hameau de Plouvien est dénomméToul ar bleiz (le "trou du loup").André Guilcher dans "L'habitat rural à Plouvien"[66] décrit une particularité léonarde, le kuz-taol (cache-table). « Entre la porte et le pignon comprenant la cheminée, le mur dessine une avancée (en bretonapotheis ouavañs-taol) qui constitue à l'intérieur une sorte de petite pièce dans la grande, où on prend les repas. Le côté de ce saillant qui regarde la porte était, et est encore quelquefois, muni d'une meurtrière, letoull ar fuzuilh ("trou du fusil"), par laquelle on pouvait tirer sur les brigands. Kuz-taol et toull ar fuzuilh ont subsisté dans certaines maisons réaménagées ; mais toutes les chaumières n'en ont pas ». Lorsqu'on trouvait une nichée de louveteaux, on la portait, dans un sac ou un boutog, jusqu'à la maison ; la louve ne tardait pas à venir gratter à la porte d'entrée, et par une petite fenêtre pratiquée dans le mur de l'avañs-taol et donnant sur la porte, on pouvait facilement la tirer.
À Plouvien, certaines personnes semblent s'être fait une réputation de chasseurs de loups. Ainsi en 1812, la commune versa 21 francs à François Kerhuel, Yves Gogeur et François Leost, pour la destruction de 7 louveteaux. En 1813, elle versa 15 francs à Pierre Simon et François Leost encore pour avoir tué plusieurs loups. En 1815, elle versa 21 francs à François Leost, une fois de plus[67].
A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Plouvien en 1845 :
« Plouvien : commune formée par l'ancienne paroisse du même nom, moins leBourgblanc, son ancienne trève, devenue commune ; aujourd'huisuccursale ; chef-lieu de perception. (...). Principaux villages : Poulcaër, Forestic, Kerminguy, Kerdavid, le Penher, le Créau, Mez-Guézou, Kerriou, Lannanélen. Superficie totale 3 366 hectares, dont (...) terres labourables 1 630 ha, prés et pâtures 132 ha, bois 23 ha, canaux, étangs et marais 121 ha, landes et incultes 1 285 ha (...). Moulins : 19 (de Kerbréden, Commou, Roudoux, Châtel, Kerventénant, Tariec, Penher, Ar-Querc'h, Dénès, Keriber, Kerdu. (...). La route deLannilis àLesneven coupe cette commune de l'ouest à l'est. On parle lebreton[68]. »
La nouvelle église de Plouvien, destyle néogothique, fut construite par l'architecteJoseph Bigot et consacrée le. Ce fut l'entreprise Bergot de Lannilis qui assura sa construction.
« Les terrains communaux (...) sont livrés toute l'année au pâturage au profit des habitants des communes possédant ces communs, composés la plupart de dunes et de marais peu susceptibles d'être cultivés ; c'est ce qu'on voit àLampaul-Plouarzel, àPloudalmézeau, àPorspoder, àLandunvez, àRumengol, àPlabennec, à Plouvien, etc. Chacun y envoie son bétail quand et comme bon lui semble ; c'est là encore qu'on dépose et qu'on met à sécher les plantes marines. Seulement de temps en temps, les communes vendent tout ou partie des communs, qui disparaîtront insensiblement et accroîtront la masse des terrains cultivés. (...) Les landes, marais, et généralement tous terrains déclos et non cultivés sont encore soumis à la servitude de vaine pâture. (...) La cessation de l'indivision ne suffit point pour mettre fin à la vaine pâture, il faut encore qu'il y ait clôture des terres[69]. »
L'appropriation privée des terres jusque-là indivises suscitait des conflits : par exemple à Plouvien il faut un arrêt de laCour de cassation en date du pour confirmer que « les habitants de la commune de Plouvien qui y ont constamment passé et fait paître leurs bestiaux, y ont établi plusieurs chemins, notamment un en pierres, y ont pris des terres, en ont extrait des matériaux moyennant certaines redevances (...) » pouvaient continuer à exercer leur droit de vaine pâture sur les terrains concernés[70].
En 1874 est décidée la construction d'une école des filles à Plouvien : leConseil général du Finistère vote une subvention de 3 000 francs pour la financer[71].
Le décret du qui a délégué une subvention pour 18 écoles de hameaux sur l'arrondissement de Quimperlé ; toutes ont été bâties.
Le décret du qui a délégué une subvention pour 50 écoles de hameaux sur les quatre autres arrondissements du département (Brest, Châteaulin, Morlaix, Quimper) à choisir dans les communes « dont le territoire est le plus étendu et les ressources les plus restreintes » ; 49 ont été bâties dont 1 à Plouvien (Le Tariec)[72].
La lande de Lanveur est une étendue de terre argileuse à cheval sur les communes de Lannilis et Plouvien.
Des potiers exerçaient leur activité à Lannilis et Plouvien auXIXe siècle et au début duXXe siècle[74] sur le site de la « Lande de Lanveur » à Kerambo. LeBottin du commerce de 1842 indique déjà la fabrication de poteries et de briques à Plouvien[75].
« AuXVIe siècle, l'industrie des potiers semble déjà très florissante à Lanveur. Sous laRévolution,Cambry, qui visita le Finistère en 1794; signale qu'il y avait alors 50 à 60 poteries en Lannilis et en Plouvien. En 1807, aux foires de Lannilis, on signale des poteries innombrables. (...) LaTerre de Lanveur se vend partout dans leLéon. Mais, après cette période de prospérité, trois actes préfectoraux (1872, 1874, 1878) vinrent porter une atteinte sérieuse à cette industrie. Les poteries sont recouvertes d'une peinture à l'oxyde de plomb qui n'est pas sans danger. (...) 250 personnes [furent] réduites à la misère la plus noire[7]. »
L'industrie des potiers est alors en pleine période de prospérité. En 1811, on estime qu'elle emploie un millier d'individus environ dans la région de Lannilis-Plouvien. C'est à cette époque et jusqu'en 1874 que sont notées de nombreuses demandes d'achats de terrain, à la commune de Lannilis, sur la terre alors disputée de Lanveur. Disposés en ceinture autour d'elle, se peuplent les groupements de Prat-Torchen, Prat-Lédan, Kerizaouen, Kerien, Grollo, Bergot, Kerabo… C'est là que s'installent les familles Corre, Cléac’h, Guéguen, Aballéa, Cloarec, Jaffrès, Tréguer, Allégoet, Gouez, autant de noms familiers de nos jours. À ces noms, il convient de rajouter celui de Landuré, potier aveugle, né en 1827 à Lannilis. Des charrettes remplies de poteries s'en vont, par toutes les routes du Léon, écouler leur contenu sur les foires et les marchés. La terre de Lanveur se vend à Landerneau, au Faou, à Chateaulin, à Carhaix, à Saint-Pol-de-Léon[76].
Coupe et vue perspective d'un four utilisé par les potiers de Lanveur.La potière devant son four (à Lannilis, vers 1910).
Leur travail est ainsi décrit :
« Dans la lande, il fallait creuser de grandes fosses, profondes d'environ deux mètres (…) pour en extraire une terre (…) variant du jaune indien au rougeâtre foncé. Cette terre argileuse, mélangée de sable dans de bonnes proportions, était naturellement favorable à la bonne tenue des poteries au feu. Pour piocher la terre dans ce terrain imperméable, le potier était souvent dans l'eau jusqu'aux genoux[7]. »
Alexandre Brongniart décrit ainsi les fours en 1877 :
« Les fours actuels, des plus primitifs, sont des fours couchés, à foyer latéral inférieur, placé dans la direction de l'axe du tirage, à l'opposé de la cheminée d'appel de l'air froid ; chaque four peut recevoir 14 à 15 douzaines de pièces pour le vernissage desquelles on emploie 25 à 30 kilogrammes de plomb (...). La cuisson des pièces dure environ deux heures ; elle est obtenue à l'aide de fagots d'ajoncs mêlés de bruyères. La température de cuisson est celle du rouge cerise ; on compte environ une soixantaine de ces fours dans la commune de Lannilis et dans celle de Plouvien, sa voisine[77]. »
Article publié dans le journalLa Presse le concernant l'interdiction de la vente des poteries de Lannilis et Plouvien, vernissées à l'aide d'oxyde de cuivre et d'oxyde de plomb, à la suite de nombreux cas d'intoxication.
L'âge d'or fut les deux premiers tiers duXIXe siècle. L'interdiction d'utiliser l'oxyde de plomb, réputé toxique, accéléra un déclin provoqué aussi par l'essor de la céramique industrielle et de laferblanterie. En 1912, leplomb était encore utilisé en dépit de l'interdiction (un mélange de plomb et de cendres étendu à la main sur la poterie crue avant son passage au four) ; les potiers étaient atteints desaturnisme. Selon L. Franchet « les potiers de Lannilis sont, en général, tous malingres. Au point de vue intellectuel, ils sont au-dessous de la normale, mais le manque d'intelligence que l'on observe chez la plupart d'entre eux peut provenir de laconsanguinité, car ils constituent une classe à part, peu estimée des paysans cultivateurs (...). Aucun animal domestique ne peut vivre dans ce milieu spécial (...). J'ai vu (...) les enfants se plonger les mains dans cette poudre et se barbouiller ensuite la figure, en jouant (...) »[78].
La technique de fabrication utilisée restait très primitive : « [à Lannilis et Plouvien] on fabrique des poteries très grossières, celles-ci sont faites exclusivement par les femmes qui se tiennent exactement dans la même position accroupie que les potièreskabyles. La petitetournette, de 0,30 m de hauteur, dont elles se servent, se compose d'un plateau en bois relié par des jantes à une pièce également en bois, faisant fonction devolant et que la potière fait tourner avec l'orteil du pied droit. Un pivot en bois ou en fer, fixé sur une pièce de bois, en forme de croix, traverse le volant et vient engager sa tête arrondie dans un évidement, ménagé sous le plateau supérieur ougirelle »[79].
La concurrence des ustensiles en fer blanc et des poteries etfaïences d'autres provenances accentuèrent la crise et les derniers potiers disparurent pendant l'entre-deux-guerres. En 1935, il ne subsistait que deux potiers à Lanveur.
Cette description, qui date de 1935, illustre la fin de l'activité potière :
« Dans cette campagne bretonne du Léon, où toute rudesse est beauté à qui sait la découvrir, après l'arrêt de Plouvien, on se trouvait soudain dans une étendue de plusieurs kilomètres de lande inculte, couverte d'ajoncs ras et de bruyères, et dont la terre au ton chaud avait été creusée de place en place ; le train coupait par le milieu la terre de Lanveur, précédant de trois kilomètres la commune de Lannilis à laquelle elle se rattache en partie (l'autre partie dépendant de la commune de Plouvien). (…) Aujourd'hui, on cherche vainement autour de soi une activité, une présence même, dans cette lande à l'aspect désolé, aux crevasses béantes. À peine une fumée monte-t-elle, à longs intervalles, du dernier four de Prat-Torchen[80]. »
Gabriel Bergot, maire de Plouvien, fit partie des onze maires ducanton de Plabennec qui adressèrent en une protestation au préfet du Finistère à propos de la circulaire interdisant l'usage de la langue bretonne dans les églises[81].
Le, un train de voyageurs circulant de Brest à l'Aber-Wrac'h dérailla entre Plabennec et Plouvien ; l'accident fit un mort (le mécanicien) et un blessé grave (le chauffeur)[84]. Le, en gare de Plouvien, un passager qui voulait prendre le train en marche glisse sous un wagon et est gravement blessé ; il fut amputé d'une jambe[85].
Le, un autocar de l'entreprise Romeur, de Plouvien, entra en collision avec un train circulant sur la ligne ferroviaire Plouescat-Brest au passage à niveau non gardé situé sur la route nationale 188 à 700 mètres à l'est deGouesnou en direction dePlabennec faisant 12 blessés dont 5 graves[86].
Unpardon est organisé chaque année, début juillet. Le journalL'Ouest-Éclair décrit ainsi celui de 1906 :
« Dimanche a eu lieu le grand pardon de Plouvien, favorisé par un temps superbe. Les courses de chevaux et de vélocipèdes organisées à cette occasion ont été très réussies[87]. »
« Les foires de Plouvien ont lieu les seconds samedis de février, d'avril et d'octobre. Depuis leur création, qui date d'octobre 1907, toutes les foires ont été très fréquentées. Aux dernières foires, on ne comptait pas moins de 400 poulains, tous detrait breton. Les éleveurs du Haut-Léon sont donc assurés de trouver à Plouvien, aux époques sus-indiquées, un beau choix de poulains de trait breton[88]. »
Le même journal L'Ouest-Éclair rajoute quelques semaines plus tard : « Les cultivateurs des cantons de Plabennec, Lannilis, Ploudalmézeau et Saint-Renan, pays où l'élevage du cheval de trait est si importante et si bien réputée, à juste titre, emmènent en foule leurs produits à ces foires »[89].
Ces foires existaient encore dans la décennie 1920, le journal Ouest-Éclair du indique par exemple l'organisation d'une foire à Plouvien le « importante pour poulains de gros trait [ = trait breton] » et elles sont encore évoquées en 1927[90] et en 1936.
Selon une étude faite par le géographeAndré Guilcher, Plouvien a connu untaux de natalité de 31,3 pour mille entre 1920 et 1924, de 28 pour mille entre 1925 et 1934, de 25,3 pour mille entre 1935 et 1939 alors que les taux français correspondants étaient respectivement de 18,5, 16,5 et 14,8 pour mille pour les mêmes périodes) et untaux d'accroissement naturel largement positif (15,1, 13,0 et 10,7 pour mille respectivement) alors qu'il était voisin de zéro pour l'ensemble de la France. Plouvien connaît unaccroissement naturel de 620 personnes pendant l'Entre-deux-guerres, mais la population communale reste stable, ce qui s'explique par l'importance de l'exode rural[91].
En 1943, 21 % des maisons de Plouvien n'ont ni grenier, ni étage ; 5 % comportent un grenier habité ; 40 % d'entre elles sont divisées en deux ou plusieurs pièces, le plus souvent par des cloisons en bois, au rez-de-chaussée ; parmi celles-ci beaucoup ont une salle à manger « décorative » (c'est-à-dire qui n'est quasiment jamais utilisée). À cette date, les toits de chaume ne concernent plus que 4,1 % des habitations, la plupart des autres étant couvertes d'ardoises ; 91 % disposent alors d'une cuisine, mais très rare sont celles qui disposent d'un lavabo (on se lave dans des cuvettes et des seaux) et encore moins des W.C. Seul le bourg et ses alentours sont électrifiés. Le sol est souvent encore en terre battue, mais les habitations sont pourtant très propres : « Les meubles sont astiqués, le sol ou le ciment balayés. Tous les samedis après-midi, on lave à grande eau les bancs et les tables qu'on met à sécher devant la porte »[91].
En 1951, les géographesAndré Meynier etAndré Guilcher ont fait cette description de l'habitat rural traditionnel à Plouvien :
« Dans cette commune divisée en cinq "cordelées", elles-mêmes subdivisées en quartiers, le lieu habité n'a pas d'existence légale. Une liste des 144 "hameaux" risque d'être absolument artificielle étant donné la dispersion de l'habitat. La distance moyenne d'un hameau à l'autre est de 280 mètres, mais peut s'abaisser à 160. À l'intérieur d'un même hameau, la distance moyenne entre les maisons est de 64 mètres, mais peut monter à 140. un tel travail statistique était nécessaire au départ pour classer les types de lieux habités et poser le problème de leur origine. Beaucoup furent au départ de simples maisons isolées (ker), soit dédoublées ou détriplées par la suite (hameaux à maisons imbriquées), soit devenues centre d'attraction pour des constructions ultérieures (hameaux allongés au bord d'un chemin), où logeait la main-d'œuvre utilisée dans la plus ancienne exploitation. (...) La cohabitation avec les bêtes, et même la mitoyenneté (séparation par une simple cloison) ont disparu depuis plus d'une génération. Le chaume n'est plus guère employé que pour les constructions annexes. Les trois-quarts des habitations disposent d'un étage. Et seules 13 à 14 % des maisons ne comprennent qu'une pièce d'habitation ; 40 % ont des volets à leurs fenêtres. Cependant, bien que disparaissant les unes après les autres, les traces d'archaïsme sont nombreuses : sol en terre battue (55 %), rareté des latrines, maintien du lit clos (mais souvent ce n'est plus qu'un ornement), précarité de l'alimentation en eau, existence d'un bâtiment temporaire en bois et branches, lelokenn, servant de remise à charrettes ou de silos à betteraves[92]. »
Les troupes allemandes, puis les troupes américaines, réoccupèrent le site des "Landes de Lanveur" et y creusèrent de profondes tranchées pour leur entraînement, rendant la partie sud du site presque impénétrable[7].
Le, leCombat Command B, de la6e division blindée américaine, arrivant deLesneven qu'ils avaient libéré et après avoir bivouaqué à proximité la nuit précédente, contournaPlabennec, mais dût repousser une contre-attaque allemande à Plouvien etBourg-Blanc, rencontrant une forte résistance ennemie dans le secteur de Coat Laëron enMilizac où fut détruit un poste de surveillance anti-aérien[94].
Plouvien : un des panneaux du "Chemin de mémoire".
Dans la nuit du 8 au leCombat Command Reserve, membre aussi de la 6e division blindée américaine, essuya de puissants tirs d'artillerie allemands à Plouvien, avant que dans la journée du elle attaque une compagnie de la 266e division allemande, laquelle fut anéantie ; l'après-midi du même jour, pendant les violents combats opposant Américains et Allemands, le clocher de l'église de Plouvien fut abattu[96].
Le environ 300 soldats allemands furent faits prisonniers à Locmaria (à l'est de Plouvien) par la 6e division blindée américaine[97].
Un "monument aux fusillés"[98] commémore les 28 personnes exécutées lors de la bataille des 8 et à Plouvien, mais en tout, dans les environs, 185 personnes trouvèrent la mort pendant les combats de la Libération[99].
Plouvien a inauguré le un « Chemin de mémoire », dénommé en bretonHent ar Peoc'h, en souvenir du massacre de 33 civils les 8 et. Ce chemin est composé de 8 stations. Chaque panneau comporte des photos prises en 1944 et des témoignages des rescapés. Répartis dans le bourg, ces panneaux sont posés à l'endroit exact où avaient pris place les photographes les 8 et[100].
En 1872, la population agglomérée (c'est-à-dire celle vivant dans le bourg) est de 198 habitants pour une population communale totale de 2544 habitants[101]. En 1886, le hameau de Kergrac'h comptait 87 habitants[102].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[103]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[104].
En 2022, la commune comptait 3 930 habitants[Note 2], en évolution de +4,91 % par rapport à 2016 (Finistère : +2,16 %,France horsMayotte : +2,11 %).
L'augmentation de la population est due désormais à la fois à unsolde naturel positif, atteignant + 1,2 % l'an en moyenne entre 1999 et 2008 et à unsolde migratoire également positif, le record ayant été atteint entre 1975 et 1982 (+ 1,4 % l'an), mais restant positif (+ 0,3 % l'an entre 1999 et 2008). La population est jeune (24,8 % de 0 à 14 ans pour 11,4 % de 65 ans et plus en 2008), ce qui explique untaux d'accroissement naturel largement positif (+ 12,2 pour mille en 2008, letaux de natalité étant cette année-là de 17,8 pour mille et letaux de mortalité de 5,6 pour mille). Les naissances l'emportent largement sur les décès : entre 2000 et 2009 inclus, la commune a enregistré 582 naissances pour 178 décès, le record ayant été atteint en 2004 (71 naissances, 17 décès) mais restant largement positif (49 naissances et 17 décès en 2009).
Cette rapide augmentation démographique récente a entraîné la prolifération des constructions neuves et des lotissements : entre 1968 et 2008, le nombre des logements est passé dans la commune de 610 à 1509 (+ 899 logements, soit + 147,3 % en 41 ans). Ces logements sont très majoritairement des maisons individuelles (94,9 % du parc immobilier total en 2008) et desrésidences principales (2,7 % des logements seulement sont desrésidences secondaires en 2008)[108]. L'évolution du nombre des permis de construire délivrés est également révélatrice : 398 permis délivrés en 14 ans entre 1995 et 2008 inclus, soit un peu plus de 24 par an en moyenne, le record étant atteint en 1998 (70 permis de construire délivrés), seulement 6 l'étant en 2007 et 19 en 2008[1].
Une crêche-halte-garderie existe, dénommée "Au Clair de la Lune" et les aides maternelles sont regroupées dans une association baptisée "Rayons de Soleil".
Deux écoles primaires existent (en tout 457 enfants scolarisés pendant l'année scolaire 2010-2011)[1] :
L'école des Moulins (école publique)
L'école Saint-Jaoua (école privée)
À la rentrée 2007, 8,9 % des enfants de la commune étaient inscrits dans le primaire bilingue[111].
L’adhésion à la charteYa d'ar brezhoneg a été votée par le conseil municipal le.
L'église paroissiale Saint-Pierre-et-Saint-Paul, de style néogothique, reconstruite en 1887. À l’intérieur se trouve le tombeau (mausolée destyle Renaissance) d'Olivier Richard, sieur de Tariec, docteur en théologie, chanoine de Nantes, Rennes et de Léon, décédé en 1555, provenant de l'ancienne chapelle de Saint-Tariec. C'est un sarcophage supporté par des pilastres entre lesquels sont sculptées de petites figures de moines dans l'attitude de la prière et de la douleur. Au milieu d'elles est un ange soutenant un écusson aux armes d'Olivier Richard, représenté couché au-dessus du tombeau, et revêtu de ses ornements sacerdotaux[112]. Le clocher de l'église, abattu lors des combats du, fut reconstruit et inauguré le et trois nouvelles cloches baptisées[96].
Chapelle Saint-Jaoua. Construite sur les vestiges de l'ancienne église romane duXIe siècle, elle a été achevée auXVIe siècle. Elle abrite legisant de saint Jaoua et est fréquemment le lieu d'événements festifs organisés par les Plouviennois, très attachés à leur chapelle.
Chapelle Saint-Jean-Balannant. Achevée en 1443, elle a été rénovée auXVIIe siècle.
Le MuséeSkolig al louarn. Le musée de « la petite école du renard » (école buissonnière) avait pour vocation de retracer l'histoire de la région de manière originale et résolument vivante. Il a fermé ses portes en 2016
Football : Association Sportive de Plouvien, qui évolue en DSR pour la saison 2007/2008, évolue en DHR pour la saison 2009/2010, en PH pour la saison 2010/2011 et enfin en D1 pour la saison 2011/2012.
Le club de football de Plouvien possède un complexe sportif assez moderne car il possède un terrain synthétique.
Lafamille de Coëtivy, qui trouve son origine dans le manoir de Coëtivy, situé alors dans la paroisse de Plouvien, et notamment le cardinalAlain IV de Coëtivy fils d'Alain III de Coëtivy et de Catherine du Chastel, à l'origine de la création de la paroisse deSaint-Yves-des-Bretons àRome : le papeNicolas V, à la demande du cardinal céda l'église Saint-André-de-Mortariis à lanation des Bretons, qui la consacrèrent à leurSaint Yves.
Lafamille Thépault (seigneurs de Leinquelvez et de Kervolongar, paroisse deGarlan, de Treffalégan, paroisse deLanhouarneau et châtelains du Breignou, paroisse de Plouvien, de Rumelin et de Mesaudren enGuimaëc, etc.).
Anna-Vari Arzur (1921 - 2009) a beaucoup œuvré en faveur de la langue bretonne, et a fondé en 1981 à Plouvien le centreSkolig al Louarn.
Jean Bothorel (né en 1940 à Plouvien), journaliste et écrivain.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155,lire en ligne, consulté le)
↑Pour un total de 1 000 tonnes dans le Finistère cette année-là, dont 150 tonnes à Plouguerneau, 100 tonnes à Plouescat ainsi qu'à Kerlouan, etc., voir "Le Moniteur scientifique duDocteur Quesneville : journal des sciences pures et appliquées, compte rendu des académies et sociétés savantes et revues des progrès accomplis dans les sciences physiques, chimiques et naturelles", 1915, consultablehttps://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2152612/f178.image.r=Plouvien.langFR.
↑Jean Rohou, "Catholiques et Bretons toujours ? (essai sur l'histoire du christianisme en Bretagne)", éditions Dialogues, Brest, 2012,(ISBN978-2-918135-37-1).
↑Marie-Paule et Bernard Kernéis,Les écoles de hameaux : deux programmes d' envergure à la fin du XIXe siècle dans le Finistère, revue "Le Lien", Centre généalogique du Finistère, n° 151, septembre 2019. Site des auteurshttp://www.roch-gad.eu.
↑Paul Guérin,Dictionnaire des dictionnaires. Lettres, sciences, arts, encyclopédie universelle, tome 7, finXIXe siècle,[lire en ligne] et revueLa Céramique, Paris, 1912,[lire en ligne].
↑Sébastien Bottin,Almanach-Bottin du commerce de Paris, des départemens de la France et des principales villes du monde, 182=42,[lire en ligne].
↑a etbAndré Guilcher, "L'Habitat rural à Plouvien, Finistère : Contribution à l'étude de l'habitat rural en Bretagne, 1950, Brest, imprimerie du Télégramme.
↑Il s'agit d'unebrisure des armes de la famille de sa mère, Catherine du Chastel (d'or à trois fasces de gueules), héritière de la branche aînée des comtes deLéon (d'or au lion de sable), la branche cadette, les seigneurs deLéon, ayant survécu et adopté unlion morné. C'est ce qui explique peut-être la couleur des fasces.