Laploutocratie[1] (dugrecploutos : dieu de la richesse etkratos : pouvoir) consiste en un système de gouvernement où larichesse constitue la base principale dupouvoir politique[2].
Le terme est directement inspiré d'une pièce d'Aristophane dont le titre estPloutos (388 av. J.-C.) mettant en scène le dieu grec du même nom rendu aveugle parZeus par jalousie, et auquel les personnages vont « rendre la vue » afin qu'il distribue plus équitablement les richesses. Cette œuvre fait partie de la critique satirique de l'auteur à l'égard des responsables politiques grecs de l'époque[3].
Par extension, la ploutocratie se dit d'unrégime politique où les plus riches sont au pouvoir ; cette dégénérescence du régimeoligarchique choisit les responsables politiques chargés de la gestion des affaires de la cité sur le seul critère de leur richesse.
Aujourd'hui, ce terme est utilisé pour dénoncer les dérives des systèmes représentatifs où les groupes de pression (souvent associés aux entreprisesmultinationales) influencent fortement les textes de lois[1].
La ploutocratie ne doit pas être assimilée aux systèmes politiques dans lesquels l’exercice de la citoyenneté est lié à une richesse minimale. La nécessité de jouir d'une richesse minimale est imposée par la croyance que les plus fortunés ont plus d’intérêt pour que la collectivité soit en évolution et ont la possibilité d’acquérir du matériel militaire, pour défendre et étendre la cité. Dans les différents systèmes politiques descités antiques, en effet, les citoyens étaient très souvent les soldats, et devaient s’équiper eux-mêmes, à leurs frais : les citoyens étaient ceux qui pouvaient le faire, avec parfois un privilège politique pour ceux qui étaient capables de s’offrir un cheval comme leschevaliers romains. Cependant, ces systèmes politiques avaient un minimum assez bas pour garantir une armée assez nombreuse, ce qui ne permet pas de les qualifier de ploutocraties.
Lessuffrages censitaires, c’est-à-dire exigeant une contribution minimale aux finances publiques, sont très fréquents dans l’Histoire. Par exemple, de tels systèmes existèrent à Rome : lecens ou sous la restauration en France : l'impôt appelé lecens. Ces systèmes ne sont pas ploutocratiques, car le plus souvent seules les contributions directes (généralement à base foncière) étaient comptées, au contraire des contributions indirectes (souvent à base commerciale) ; de ce fait, les plus riches, souvent des commerçants, n’appartenaient pas forcément à la base politique.
Depuis l'élection d'Emmanuel Macron à laprésidence de la France en 2017, des médias commeMédiapart, et des économistes, telleJulia Cagé, ancienne responsable du « pôle économie » de la campagne présidentielle deBenoît Hamon, ont décrit legouvernement français comme « ploutocratique », affirmant que les règles actuelles de financement des partis politiques favorisent les préférences politiques des plus riches[10].
Selon diverses sources, la fortune deVladimir Poutine, président de la Russie serait estimée entre 40 et 200 milliards de dollars, ce qui ferait de lui le dirigeant le plus riche du monde[11].
↑« La fortune des 17 membres du cabinet Trump dépasse celle cumulée de 126 millions d'Américains »,Le Huffington Post,(lire en ligne, consulté le)
↑« En un an, Trump a installé une ploutocratie aux antipodes des attentes de ses électeurs »,Le Monde.fr,(ISSN1950-6244,lire en ligne, consulté le)
↑Robert O. Paxton, « «Le régime de Trump est une ploutocratie» »,Le Temps,(lire en ligne, consulté le)
↑Robert O. Paxton (professeur émérite d’histoire, Columbia University (NewYork)), « Robert O. Paxton : « Le régime de Trump est une ploutocratie » »,Le Monde.fr,(ISSN1950-6244,lire en ligne, consulté le)
↑« Voici la composition du gouvernement du pire de Donald Trump »,Marianne,(lire en ligne, consulté le)