
Lesplantations du Sud des États-Unis sont des exploitations agricoles, étroitement associées à l'esclavagisme qui a sévi dans cette partie des États-Unis. Apparues avant le début de laguerre civile américaine (1861-1865), cesplantations furent établies dans leSud des États-Unis sur un sol fertile jouissant d'unclimat subtropical humide et recevant d'abondantes précipitations. Ces conditions favorisèrent les grandes plantations qui exploitaient de nombreuxesclaves, desAfricains pour la plupart.

Un individu qui possédait ou exploitait une plantation était désigné comme un « planteur ». Les historiens spécialistes de l'époque avant la guerre civile américaine définissent un « planteur » comme une personne qui détient des terres et au moins 20 esclaves[1]. Les planteurs les plus riches, comme lesFirst Families of Virginia (des familles de propriétaires d'origine britannique qui vivaient dans laColonie de Virginie), exploitaient des plantations près de laJames River et contrôlaient plus de terres et d'esclaves que les autres agriculteurs. Letabac était la principale source de revenus dans leSud supérieur.
Le développement ultérieur de la culture ducoton et de lacanne à sucre dans leSud profond au début duXVIIIe siècle a mené à la création de grandes plantations qui exploitaient des centaines d'esclaves. La majorité des agriculteurs du Sud avaient moins de cinq esclaves ou aucun. Les esclaves étaient en effet plus coûteux que la terre.
Dans les États de l'Alabama et duMississippi, parties de laBlack Belt, les mots « planteur » (planter) et « agriculteur » (farmer) étaient souvent synonymes[2], mais un « planteur » était souvent un agriculteur qui possédait plusieurs esclaves. Même si la plupart des agriculteurs duSud profond ne possédaient pas d'esclaves et que la majorité des propriétaires d'esclaves contrôlaient dix esclaves ou moins, les planteurs possédaient un grand nombre d'esclaves, surtout utilisés pour l'agriculture. Avant laGuerre civile américaine, les planteurs étaient souvent perçus comme faisant partie d'une élite (planter elite) ou d'une aristocratie (planter aristocracy).
Les historiensRobert Fogel etStanley Engerman définissent comme grands planteurs les propriétaires de plus de 50 esclaves, alors que les planteurs propriétaires de 16 à 50 esclaves sont dits de taille moyenne[3]. L'historien David Williams suggère que l'exigence minimale pour être considéré comme un planteur est de 20 esclaves noirs (negroes), ce qui est surtout vrai pour un exploitant agricole du Sud qui pouvait être exempté du service militaire sur la base d'un homme blanc pour 20 esclaves[4]. Dans son étude descounties de laBlack Belt en Alabama,Jonathan Weiner définit un planteur selon ses propriétés foncières plutôt que les esclaves. Pour Weiner, un planteur détient au moins 10 000 $US en 1832 ou 32 000 $US en 1860 de biens fonciers. Selon cette définition, environ 8 % des propriétaires terriens les plus riches entrent dans la catégorie des planteurs[5]. Dans son étude du sud-ouest de laGéorgie, Lee Formwalt définit les planteurs selon la taille de leurs propriétés plutôt que le nombre d'esclaves. Selon ses critères, les planteurs représentent 4,5 % des propriétaires terriens de cet État, ce qui se traduit par 6 000 $US ou plus de biens en 1850, 24 000 $US ou plus en 1860 et 11 000 $US ou plus en 1870[6]. Dans son étude duHarrison County auTexas, Randolph B. Campbell catégorise les exploitants en deux classes : les grands planteurs détiennent 20 esclaves et les petits, entre 10 et 19 esclaves[7]. Pour lescounties de Chicot et Phillips enArkansas, Carl H. Moneyhon définit les planteurs comme propriétaires de 20 esclaves ou plus et de terrains dont la superficie dépasse les 600acres[8].
Les plantations d'avant laGuerre civile américaine cultivaient lecoton, letabac, lacanne à sucre, l'indigo des teinturiers, leriz et, dans une moindre mesure, l'okra, l'igname, lapatate douce, l'arachide et lapastèque. À la fin duXVIIIe siècle, la plupart des planteurs de l'Upper South avaient remplacé la culture quasi-exclusive du tabac par des récoltes mixtes.
Après la guerre civile, des auteurs sudistes ont décrit avec nostalgie la vie dans les plantations[9]. Par exemple,James Battle Avirett (en), qui a vécu dans la plantation Avirett-Stephens enCaroline du Nord et était unchapelain épiscopal del'armée confédérée, a publiéThe Old Plantation: How We Lived in Great House and Cabin before the War en 1901[9]. Régulièrement, ces mémoires décrivent les fêtes deNoël, rappels indirects des temps meilleurs pour les « grandes maisons » et leur famille élargie[10].
L'architecture d'avant la guerre civile transparaît dans les anciennes « maisons de planteurs », de grandes résidences où vivaient les planteurs et leur famille. Cette architecture a émergé avec les années, inspirée des colons et leurs descendants qui se sont établis dans cette région. Au début, la plupart des bâtiments visaient à protéger les résidents duclimat subtropical humide.
Les premiers exemples de cette architecture sont apparus dans le Sud de laLouisiane, colonisée par les Français. S'inspirant des styles et des concepts appris dans lesCaraïbes, les Français ont construit plusieurs grandes maisons à proximité de laNouvelle-Orléans. L'architecture ditecréole française est apparue vers 1699 et s'est poursuivie jusque dans les années 1800.
Dans leLowcountry de laCaroline du Sud et laGéorgie, les maisons de styleDogtrot comprenaient un large passage central destiné à faciliter la circulation de l'air (breezeway), ce qui réduisait la température d'intérieur. Les planteurs les plus aisés de la Virginiecoloniale ont fait construire des manoirs destyle georgien. AuXIXe siècle, le styleGreek Revival est prisé des planteurs duSud profond (deep south).
Les aménagements paysagers des plantations du Sud comprenaient desQuercus virginiana (chênes) et desmagnolias à grandes fleurs, des plantes indigènes du Sud des États-Unis et symboles du vieux Sud. LesQuercus virginiana, habituellement drapés de mousse espagnole, étaient plantés sur les bords de longs chemins ou de longs sentiers pédestres qui menaient à la résidence principale, ce qui donnait une impression de grandeur. Les aménagements paysagers étaient régulièrement entretenus. Les planteurs supervisaient le travail accompli par les esclaves et des employés. Les planteurs cultivaient également de petits jardins potagers ou décoratifs. Ils ne cultivaient aucune plante à valeur marchande dans ces petits jardins.
