Cet article concerne le sommet montagneux. Pour l'ascension cycliste, voirCyclisme à la Planche des Belles Filles.
| Planche des Belles Filles | ||||
La Planche des Belles Filles (face ouest) vue depuisRonchamp. | ||||
| Géographie | ||||
|---|---|---|---|---|
| Altitude | 1 148 m[1] | |||
| Massif | Vosges | |||
| Coordonnées | 47° 46′ 02″ nord, 6° 46′ 27″ est[1] | |||
| Administration | ||||
| Pays | ||||
| Région | Bourgogne-Franche-Comté | |||
| Départements | Haute-Saône,Territoire de Belfort | |||
| Ascension | ||||
| Voie la plus facile | Chemin depuis le refuge de la Haute-Planche | |||
| Géologie | ||||
| Roches | Grès vosgien,trachyte,grauwacke etschiste | |||
Géolocalisation sur la carte :France Géolocalisation sur la carte :Haute-Saône Géolocalisation sur la carte :Territoire de Belfort | ||||
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LaPlanche des Belles Filles est un sommet dumassif des Vosgesméridionales culminant à 1 148 mètres d'altitude à la limite entre laHaute-Saône et leTerritoire de Belfort, enrégionBourgogne-Franche-Comté. Il domine la commune dePlancher-les-Mines, dans la vallée duRahin. Son nom est issu d'une légende selon laquelle durant laguerre de Trente Ans les jeunes filles du village voisin se seraient suicidées pour échapper aux mercenairessuédois. Desgisements demineraismétalliques, formés il y a 40 millions d'années, sont exploités entre lesXVe etXVIIIe siècles dans desmines creusées sur les flancs de la montagne. Pendant laSeconde Guerre mondiale, un millier demaquisards s'y réfugient avant de lancer un assaut dans la vallée.
Elle est aujourd'hui connue pour sa station desports d'hiver mais aussi pour ses activitéstouristiques etcyclosportives, avec notamment l'accueil d'étapes duTour de France.
Le lieu était déjà mentionné dans des écrits duXVIe siècle en tant que « lieu peuplé de belles fahys »,fahys signifiant « hêtres » ou « hêtraies » et dérivant du latinfagus. Il existe notamment le village deBelfahy à 3 km à vol d'oiseau de la Planche des Belles Filles. Le terme « belles fahys » aurait dérivé vers le vocable actuel « belles filles »[2].
Selon une légende issue d'uneétymologie populaire, le lieu devrait son nom à un épisode de laguerre de Dix Ans en1635 durant lequel les jeunes filles du village voisin se seraient réfugiées sur cette montagne pour échapper aux cruels mercenairessuédois qui stationnaient dans la région àPlancher-les-Mines. Pour échapper à leurs sévices, elles préférèrent se suicider et sauter du sommet dans les eaux de l'étang situé en contrebas, àLepuix, aujourd'hui appelé « Étang des Belles Filles »[3],[4]. Une statue en bois réalisée par un artiste local, Jacques Pissenem, illustre cette légende que la topographie rend improbable (il n'est pas possible de se jeter dans l'étang depuis le sommet)[5].
En 1838, la montagne porte également le nom de« ballon de Lure », en référence à laville voisine[6].
La Planche des Belles Filles est située à la limite desdépartements de laHaute-Saône et duTerritoire de Belfort enrégionBourgogne-Franche-Comté. Elle domine la commune dePlancher-les-Mines, située au sud-ouest, où débute son seulaccès routier[7] depuis la départementale 16. Les communes d'Auxelles-Haut etLepuix se partagent les versants sud-est et est du côté du Territoire de Belfort. Le massif est parcouru par de nombreux chemins forestiers[1].

Du haut de ses 1 148 mètres[7], la Planche des Belles Filles constitue l'un des points culminants de la Haute-Saône juste au-dessous duballon de Servance (1 216 mètres[8]). Le sommet est lui-même divisé en trois mamelons formant une petite chaîne caractéristique : la Planche des Belles Filles au nord (1 148 m), la tête de la Charborue (1 114 m) au milieu et la tête des Cèpes au sud (1 059 m)[6].
Le col, situé entre leballon Saint-Antoine (qui culmine à 1 128 mètres) et la Planche des Belles Filles, se trouve à une altitude de 1 035 mètres[9]. Ces deux sommets étant les plus élevés du secteur, ils dominent la cime des Vosges dans le paysage, en particulier depuis le sud[10]. La Planche des Belles Filles possède d'autres sommets secondaires, le mont Ordon-Verrier culminant à 963 mètres et séparé de cette dernière par lecol du Querty, le mont Ménard (841 m) surmonté d'une antenne et les rochers du Laurier surmontés par la croix du Choléra (765 m)[1].
1.Ballon d'Alsace ;
2.Ballon Saint-Antoine ;
3. Planche des Belles Filles ;
4.Wissgrut ;
5.Col du Querty ;
6. Mont Ordon-Verrier ;
7. Mont Ménard (surmonté d'une antenne).

La vallée duRahin (ou vallée Saint-Antoine) s'est formée 300 millions d'annéesBP, au cours duPaléozoïque, par des épanchements delave. Vers 40 millions d'années BP, le plissement alpin a fissuré lacroûte terrestre favorisant ainsi la remontée de diversmineraismétalliques[11].
Vers 12 000 ans BP, unglacier occupe la vallée du Rahin mais sa progression est freinée par les roches du Laurier, au pied de la Planche des Belles Filles. Des vestiges de ce phénomène, tels que desmoraines ou desverrous glaciaires, sont toujours visibles auXXIe siècle[12].
Le mont Ordon-Verrier est formé par de lagrauwackemétamorphique dont la composition et la couleur varient et passent d'unmélaphyre brun à bleu-vert, avec des filons dequartz. Entre le Querty et la Planche des Belles Filles, la roche devientschisteuse et noire. Le métamorphisme y est incomplet[13]. La montagne et les environs comptent également des minerais decuivre et deplomb, duGrès vosgien et de latrachyte[11]. La Planche des Belles Filles est constituée d'unsol daté duViséen. Au sud et à l'est s'étend unbassin houiller stéphanien, qui affleure à quelques kilomètres du massif, au nord deRonchamp etChampagney et qui s'étend deLure jusqu'aubassin potassique[14].
L'étang des Belles Filles se trouve au nord-est du sommet, sur le versant est duBallon Saint-Antoine. Il alimente un ruisseau du même nom. Sur le versant est de la Planche des Belles Filles, coule la Goutte Saint-Guillaume. Enfin, leRahin s'écoule au pied du flanc ouest, en direction dePlancher-les-Mines[1].
La Planche des Belles Filles possède unclimat montagnard subissant une double influence,océanique etsemi-continentale. Les températures hivernales sont très basses, et les hivers sont longs avec un enneigement relativement important tout comme la hauteur annuelle de précipitations. Les vents peuvent être soutenus, essentiellement d'ouest, frais et humides, et secondairement d'est ou de nord-est : la bise. Les phénomènes d'inversion de température sont fréquents en hiver, pendant lesquels l'air froid s'accumule dans la vallée, sous un couvercle de brouillard, tandis que le relief émerge au soleil, dominant une mer de nuages, et jouissant de températures douces[15],[16],[17].
L’altitude et la végétation montagnarde offrent des conditions favorables auGrand Tétras, espèce rare affectée par une forte régression tout comme laChouette de Tengmalm[18]. La majeure partie du massif est recouverte d'uneforêt de feuillus, représentative des étagesmontagnard etsubalpin inférieur. Lehêtre et lesapin se développent sur de vastes surfaces aux étages montagnards inférieur et moyen. Le hêtreacidiphile pousse sur les hauteurs, tandis que le hêtre acidicline se développe sur les hauteurs pour devenir abondant à l'étage montagnard supérieur. Les pentes fortes et éboulis sont colonisés par l’érable sycomore. Au sommet de la Planche des Belles Filles, sur la hautechaume lié aupastoralisme, prolifère une pelouse mésophilesilicicole, typique de la région[19].
Lesminerais métalliques sont exploités par lesmines des environs entre lesXVe et XVIIIe siècles. Les mines du Laurier, situées entre le village dePlancher-les-Mines et la Planche des Belles Filles, sur un petit massif secondaire, ont permis d'exploiter deux couches de minerais, l'une decuivre, l'autre deplomb. Ce filon est situé dans une grande faille dissociant deuxroches volcaniques distinctes, lestrachytes et les « brèches du Crémillot ». Il est exploité sur 300 mètres de longueur aux moyens de galeries à flanc de colline et de tranchées verticales. L'exploitation est irrégulière en raison d'un terrain fortement accidenté[11],[20].

Au pied de la roche du Laurier, le quartier des Roches s'est développé avec l'activité minière. Il est alors peuplé demineurs et d'agriculteurs. À la fermeture des mines, il devient unecité ouvrière pour les différentes industries établies dans la vallée[21]. Lessapins du massif sont exploités par lesscieries du village. Leur transport est assuré par desschlittes ou par le glissement desgrumes complètes via un chemin de la roche du Laurier. C'est dans le même lieu qu'est dressée lacroix du choléra, construite en 1854 à 765 mètres d’altitude par les habitants de Plancher-les-Mines, qui est épargné par l'épidémie de choléra[22].
L'agriculture s'est développée dès leXIXe siècle avec la construction de la ferme de la Haute-Planche au sommet de la montagne. Unechaume s'est alors formée sous l’effet dupastoralisme[19] et de la production decharbon de bois qui se développe en différents points du massif[23].
Pendant laSeconde Guerre mondiale, en, un millier demaquisards se réfugient dans la forêt environnante. Le, un assaut général est lancé sur la vallée[2],[24].
En 1975, une petitestation de ski familiale ouvre ses portes[25]. En 2012, la Planche des Belles Filles devient l'arrivée d'une étape de la99e édition duTour de France[26], ce qui est une première pour le département de laHaute-Saône[27]. Le, unincendie détruit le lieu mythique de la station[28], l'hôtel-restaurant le Chalet, deux semaines avant la seconde arrivée du Tour de France au sommet du massif[29].
En 2017, un troisième bâtiment s'ajoute au restaurant et au chalet reconstruit. Il s'agit d'un bâtiment d'architecture moderne construit enossature bois qui accueille la billetterie, le magasin de location du matériel, un bureau de l'école du ski français, unposte de secours et les locaux du personnel[30],[31]. La station accueille le Tour de France pour la troisième fois.
En 2019, le Tour de France fait étape à la Planche des Belles Filles pour la quatrième fois. À cette occasion, l'ascension est prolongée jusqu'au sommet (« la Super Planche »)[32],[33].

Au sommet se trouve unestation de ski qui compte troistéléskis et quatrepistes principales de difficulté variable allant de verte à noire[25]. Il s'agit de la seule station de ski de Haute-Saône[34]. Elle s'est diversifiée dans des activités estivales de loisirs (trottinette tout terrain, descente en bouée[35] etacrobranche[36]).
De nombreux chemins forestiers permettent d'accéder auballon d'Alsace, au col duQuerty ou encore aux communes deLepuix, d'Auxelles-Haut, deGiromagny ou dePlancher-les-Mines. On trouve à proximité plusieurs sites intéressants, notamment la roche Fendue, l'étang des Belles Filles[25] et le Sabot de l'Enfant[4].
Des sentiers derandonnée pédestre balisés permettent de visiter des points d'intérêts historiques ou naturels, notamment le sentier des mines du Laurier qui forme une boucle au pied du massif[37] et le sentier d'interprétation de la Planche des Belles Filles qui permet de faire le tour du sommet[38].

Lecyclisme estpratiqué en compétition dès lesannées 1990 avec la cyclosportive des Trois Ballons, cette activité s'est particulièrement développée à partir du début desannées 2010. La Planche des Belle Fillesaccueille régulièrement des arrivées d'étapes duTour de France avec six ascensions entre2012 et2022[39].
Cetteascension est réputée brève mais difficile en raison de ses fortes pentes comprises entre 8 et 24 %. Elle est devenue, en moins d'une décennie un« classique », voire un« incontournable » du Tour de France[40],[41],[42],[43],[44],[45],[46].
| No | Édition | Étape | Date | Départ | Type | Distance | Vainqueur de l'étape | Vainqueur du Tour | |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| 1 | 2012 | 7e | Tomblaine | 199 km | |||||
| 2 | 2014 | 10e | Mulhouse | 161,5 km | |||||
| 3 | 2017 | 5e | Vittel | 160 km | |||||
| 4 (SP) | 2019 | 6e | Mulhouse | 157 km | |||||
| 5 | 2020 | 20e | Lure | 36 km | |||||
| 6 (SP) | 2022 | 7e | Tomblaine | 176 km | |||||
(SP) =« Super Planche »
La Planche des Belles Filles accueille également des compétitions féminines (Route de France féminine puis arrivée duTour de France Femmes 2022[47]), régionales (notamment leTour de Franche-Comté entre 1999 et 2014 puis leTour Alsace depuis 2017) et diverses manifestations cyclosportives y compris ducyclisme handisport.
La Planche des Belles Filles et leBallon Saint-Antoine sont inclus dans leparc naturel régional des Ballons des Vosges[48], à proximité immédiate de laréserve naturelle des Ballons Comtois[49] et d'un espace classéNatura 2000 depuis 1996. De plus, unarrêté ministériel du interdit tout acte de destruction à l'encontre des espèces protégées et de leur milieu[19].
La réalisation de travaux d'aménagements routiers en puis en pour permettre l’accueil duTour de France déclencheplusieurs polémiques liées à l'environnement et au paysage.
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