Plan orthogonal duHavre, centre-ville reconstruit après la Seconde Guerre mondiale.Plan du centre deChicago (1848).Vue satellite deSacramento (Californie).
Ce plan est largement repris des sumériens par lesGrecs de l'Antiquité pour leurs colonies, et ensuite par lesRomains qui en font la base des villes établies à la suite de l'établissement de l'Empire à travers toute l'Europe[1].
Taille des blocs et des longueurs de rue, mesurée en pieds impériaux : à Barcelone, les îlots font 113,33 mètres de côté.
Pour les Romains, ce plan traduit la volonté des fondateurs de la ville d'organiser rationnellement le territoire en se basant sur lecardo maximus et ledecumanus à la manière de lacenturiation romaine, elle-même inspirée dubornage étrusque. Avec un tel plan, il est en théorie possible de calculer la distance entre deux blocs, quel que soit le quartier où l'on se trouve, avec l'algorithme de la « distance de Manhattan ».
Cependant, malgré sa simplicité apparente, ce type de plan présente des inconvénients : il rallonge les temps de trajet (sauf si on ouvre des « diagonales » pour circuler comme àBarcelone, ouBroadway àManhattan) et fait fi de latopographie. Mais l'inconvénient de la forte pente des rues deSan Francisco, qui en est l'exemple le plus célèbre, constitue pourtant un des charmes de cette ville.
l’Etrusco ritu dubornage étrusque, pour la fondation des villes, imposait un tel plan, même si la configuration des lieux d'implantation n'a pas toujours permis de le respecter.
de nombreuses villes auCanada commeMontréal (extrémités Ouest et Est d'une même voie à travers la ville), auxÉtats-Unis commeNew York (où les axes de circulation sont appelésrues ouavenues selon leur orientation) ;
les villes fondées par les Européens, à l'époque de lacolonisation, tellesKinshasa ouNew Delhi, et les villes fondées depuis leur indépendance dans les « pays neufs » ;
de nombreuses villes d'Amérique Latine construites par les colons espagnols commeBogota. Ces plans d'urbanisme présentaient l'avantage d'une meilleure circulation de l'air supposée réduire les risques d'épidémies, conformément aux enseignements deGalien. Cela présente également des facilités pour faire sonner la charge de cavalerie et faire tirer aux arquebuses dans l'éventualité d'une rébellion indienne.
↑Georges Vallet, François Villard et Paul Auberson,Mégara Hyblaea. 1. Le quartier de l'agora archaïque, Rome, École française de Rome,(ISBN2-7283-0395-9,lire en ligne)