LesPlacentaires (Placentalia) forment uneinfra-classe très diversifiée demammifèresthériens caractérisés par le fait qu'ils accouchent dejuvéniles par contraste avec lesMarsupiaux qui accouchent delarves ou lesMonotrèmes qui pondent desœufs. Cela est rendu possible par la présence d'unplacenta, plus développé et plus complexe que chez les marsupiaux, ce qui leur a donné leur nom. Leur apparition remonterait à environ 150 millions d'années d'après l'horloge moléculaire[1].
Placentalia se définit comme ungroupe-couronne ayant parfois le rang decohorte[2] ou d'infra-légion[3]. Le taxonEutheria (les Euthériens) est souvent utilisé pour désigner les Placentaires, mais ce clade est en réalité la branche contenant tous les taxons plus proches des Placentaires que des Marsupiaux et ils contient donc des espèces fossiles basales qui n'ont pas les caractéristiques des Placentaires.
La caractéristique la plus populaire de ce groupe : ledéveloppement de la progéniture se passe en majeure partie au sein de l'utérus maternel grâce à unplacenta permettant beaucoup plus d'échanges entre la mère et ladite progéniture. On distingue notamment un stadeembryonnaire et un stadefœtal, au contraire des marsupiaux qui n'ont que le stade embryonnaire avant de naître à l'étatlarvaire. L'examen du pelvis d'Eomaia semble indiquer que les euthériens non placentaires naissaient précocement, au stade larvaire comme des marsupiaux.
Parmi les autres caractéristiques qui singularisent les placentaires des non placentaires au sein deseuthériens (y compris fossiles) :
la profondeur et l'ouverture du pelvis sont aussi plus larges, d'où un dimorphisme sexuel du bassin toujours présent, bien qu'il ne se base plus sur la présence ou l'absence des os épipubiques ;
il existe aussi de petites différences au niveau de l'articulation des tarses et de la cheville, ainsi que pour la denture comme la disparition de la rainure meckelienne[4].
LespaléontologuesaméricainsGeorge Simpson et Mike Novacek cherchent à établir la généalogie des mammifères, en particulier deseuthériens et des placentaires. Ils n'ignorent pas que laconvergence évolutive constitue un écueil, en ce que des traits similaires peuvent apparaître chez des espèces distinctes. Mais, compte-tenu des connaissances scientifiques de l'époque, ils n'ont d'autre choix que de fonder leur classification sur l'anatomie. À la fin des années 1990s et début des années 2000s, Mark Springer publie les premiers analyses génétiques, et c'est un choc pour le monde de la paléontologie. Une nouvelle classification, davantage fondée sur la géographie[N 1] que sur l'anatomie s'impose, dorénavant largement acceptée[5], y compris par les paléontologues qui reconnaissent leur erreur.
Les mammifères placentaires sont ancrés dans la branche deseuthériens, parallèlement auxmarsupiaux dans celle desmétathériens. La datation de l'ancêtre commun des placentaires est sujette à controverse. Les études dephylogénie moléculaire font remonter les grands groupes modernes de placentaires et leur dernier ancêtre commun au milieu duCrétacé (entre 90 et 105 millions d'années)[7],[8],[9], mais cette datation est remise en cause, notamment par une étude combinant traits génétiques et morphologiques, et la date d'apparition des mammifères placentaires pourrait être de 65 millions d'années, soit entre 200 000 et 400 000 ans après l'extinction Crétacé-Tertiaire desdinosaures nonaviens suggérant ainsi le scénario d'uneexplosion radiative[10],[11],[12]. Phylogénie des euthériens selon Wang & Wang 2023[13] :
La plupart des études s'accordent à reconnaître quatre super-ordres au sein des mammifères placentaires :Xenarthra,Afrotheria,Euarchontoglires etLaurasiatheria, les deux derniers regroupés dans le cladeBoreoeutheria. Les relations entre ces autres groupes font débat et leur phylogénie n'est toujours pas résolue :
Hypothèses concurrentes de relations entre les quatre super-ordres de Placentalia[14]
↑(en) Mark S.Springeret al.,« A Molecular Classification for the Living Orders of Placental Mammals and the Phylogenetic Placement of Primates », dans Matthew J. Ravosa et Marian Dagosto,Pimates origins : Adaptations and Evolution, Springer Science & Business Media,(lire en ligne),p. 1-28
↑William J. Murphy, Thomas H. Pringle, Tess A. Crider, Mark S. Springerand Webb Miller « Using genomic data to unravel the root of the placental mammal phylogeny »Lire en ligne