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| Place Saint-François | ||||
La place Saint-François vue depuis l'ouest. À gauche de la route, l'église réformée Saint-François ; à droite de la route (du premier au dernier plan) la banqueUBS, l'Hôtel des postes et le siège de laBanque Cantonale Vaudoise. | ||||
| Situation | ||||
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Carte de la place et des environs | ||||
| Coordonnées | 46° 31′ 10″ nord, 6° 37′ 57″ est | |||
| Pays | ||||
| Canton | ||||
| Ville | Lausanne | |||
| Quartier(s) | Centre | |||
| Début | Rues du Grand-Pont et du Grand-Chêne (ouest) | |||
| Fin | Avenues Benjamin-Constant et du Théâtre (est) | |||
| Morphologie | ||||
| Type | Place carrefour | |||
| Histoire | ||||
| Monuments | Église réformée Saint-François Siège de laBanque cantonale vaudoise Hôtel des postes | |||
Géolocalisation sur la carte :Suisse Géolocalisation sur la carte :canton de Vaud Géolocalisation sur la carte :Lausanne | ||||
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Laplace Saint-François est uneplace-carrefour de la villevaudoise deLausanne, enSuisse.
La place, située dans lequartier du Centre, permet à la circulation et aux transports publics de relier les rues duGrand-Pont et du Grand-Chêne (à l'ouest) à l'avenue du Théâtre et à l'avenue Benjamin-Constant à l'est. Au nord-ouest, la rue Pépinet, à sens unique, descend sur la rue Centrale. De la place partent en outre plusieurs rues piétonnes : larue de Bourg et la rue Saint-François (à l'angle nord-est), la rue du Petit-Chêne (au sud-ouest) et le passage Saint-François au nord-ouest. Le tunnel piétonnier « est » permet de plus, en passant sous la place, de rejoindre la rue de la Grotte. La place Saint-François est un nœud important desTransports publics de la région lausannoise avec plus d'une dizaine de lignes de trolleybus et de bus s'y arrêtant :1 2 4 6 7 8 9 12 13 16 17. La place est en outre la station de départ des6 lignes suburbaines nocturnes duService Pyjama[1].
En raison de travaux de rénovation du Grand-Pont, occasionnant sa fermeture de janvier à novembre 2022 pour les véhicules, les trolleybus et bus ont du modifier leurs parcours le temps des travaux[2].
La place tire son nom de l'église homonyme qui se trouve en son centre. La zone située au nord et à l'est de l'église est piétonne. Elle accueille les mercredis et samedis une partie du marché de la ville[3] et, au mois de décembre, traditionnellement, lemarché de Noël[4]. La zone piétonne est bordée d'immeubles dont le rez-de-chaussée abrite des boutiques, des cafés et une pharmacie. Trois imposants immeubles bordent le sud de la place, de l'autre côté de la route. Il s'agit, d'est en ouest, du bâtiment central de laBanque cantonale vaudoise, dubâtiment principal de la poste et du bâtiment de la banqueUBS. À l'angle nord-ouest de la place se trouve l'ancien bâtiment de l'Union de banques suisses, qui abrite des galeries marchandes[5].
Lesfransiscains s'installent à Lausanne vers 1258 et y construisent uneéglise et un couvent vers 1270[6], détruisant pour cela une partie des remparts de la ville. À cette époque, le nord de la place existe vraisemblablement déjà ; on y accède par la rue du Mazel. À laRéforme, le gouvernementbernois remet le couvent et l'église à la ville. L'église sert defonderie et les frères Jean et François Le Preux y installent une imprimerie[B 1].
Le, l'entrée de l'église est le théâtre de l'assassinat de l'homme politique anglaisJohn Lisle, qui a participé en 1649 à l'exécution du roiCharlesIer d'Angleterre[B 2].
À la fin duXVIIe siècle, le couvent est démoli. Les cimetières situés au nord et au sud de l'église sont conservés. Un magasin de bois est construit à l'ouest de son entrée, contre le mur d'enceinte. Il est transformé enmanège en 1697. Appelé « Académie d'équitation », il jouit d'une grande réputation et participe à l'accroissement du trafic sur la place[B 3]. Le mur qui sépare le cimetière nord de la rue du Mazel est détruit au début duXVIIIe siècle, élargissant ainsi le nord de la place qui s'appelle alors rue Saint-François. L'augmentation du trafic sur la place motive la construction de nouvelles halles pour le dépôt des marchandises à péages contre la base du clocher, où se trouvait une ancienne chapelle. Ces halles remplacent celles qui se trouvaient dans le bâtiment du manège[B 2]. Des immeubles et des hôtels particuliers sont bâtis au sud de la place vers le milieu duXVIIIe siècle[B 3].
Une partie de l'ancien manège est transformée entre 1806 et 1808 pour accueillir le premier Hôtel des postes. À cet effet est démolie laporte de Saint-François (ou du Chêne) en 1805[B 3],[B 4].
Un casino est ouvert en 1824[B 3]. Vers 1828-1830 est démolie la porte d'Ouchy, appelée aussi de Rive ou Condémine, datant duXVIIIe siècle. Cette porte se trouvait appuyée au chevet de l'église Saint-François, soit en haut de la "Descente d'Ouchy", l'actuelle rue de la Grotte. Afin de décharger Saint-François des chars de paille et de foin qui y stationnent les jours de marché pour y faire peser leur chargement, il est décidé de transférer lepoids public à laplace Chauderon en 1830[B 5]. Saint-François devient la gare terminus des diligences qui partent de Lausanne ou arrivent deBerne, deGenève ou deParis[B 4].

En 1836,Adrien Pichard, ingénieur cantonal vaudois, conçoit ce qu’il appelle la « traversée de Lausanne ». Il propose de créer un boulevard annulaire à faible dénivellation, qui envelopperait lacité médiévale et sur lequel viendraient se greffer les grandes artères internationales. La « ceinture Pichard » nécessite notamment la construction d'un pont sur leFlon pour relier l'est et l'ouest de la ville[7]. Le pont Pichard, qui prendra par la suite le nom deGrand-Pont, est terminé en 1844 ; il relie Saint-François à laplace Bel-Air. L'augmentation du trafic qui en résulte transforme la place, accroissant son rôle de gare routière et marchande et la muant en centre hôtelier : l'hôtel Gibbon est ouvert en 1839 au sud-ouest de la place, l'hôtel Bellevue en 1843, l'hôtel du Grand-Pont en 1844 et l'hôtel des Messageries en 1858. Néanmoins, la construction de la gare de Mornex, plus au sud-ouest, en 1856, et l'ouverture de la ligne ferroviaire vers Berne en 1862 réduisent le trafic sur la place : le train ôte une partie des voyageurs et des marchandises transportés jusque là en diligence[B 6].
En 1850, de nouvelles routes sont construites entre Saint-François et laplace de l'Ours. Le service des péages est transféré entre la Caroline et la place de l'Ours, ce qui contribue à la réduction de la circulation à Saint-François. La place est nivelée en 1855 ; pendant les deux années suivantes, les escaliers du temple sont restaurés, un trottoir est installé le long des immeubles, la chaussée est pavée et une nouvelle fontaine voit le jour près du clocher. Cette dernière est transférée à la place du Faucon[Note 1] en 1861 pour être remplacée par une autre, destyle néogothique[B 7]. En 1863, un nouveau bâtiment des « postes et messageries » est construit à la place de l'Hôtel des postes, à l'angle entre la rue Pépinet et le Grand-Pont, mais plus en retrait. Il est inauguré en[B 7].
Le casino, qui ferme la place à l'est, devient le siège duTribunal fédéral entre 1875 et 1886. Le bâtiment est démoli en 1891, libérant par la même occasion un espace allant jusqu'à l'avenue du Théâtre. En 1899, la ville décide de ne pas reconstruire sur ce dégagement qui est intégré à la place, augmentant d'autant sa superficie, qui inclut alors les édifices situés à l'est de l'ancien casino. Vers 1891 toujours, un kiosque à fruits et légumes en forme dechalet est installé au pied du clocher[B 8].
Au printemps 1882 apparaît l'éclairageélectrique dans deux magasins à Saint-François. Le 5 mai 1882, laFeuille d'avis de Lausanne indique :« Hier au soir, de nombreuses personnes s'arrêtaient devant le magasin de M. A. Aubert, horloger, place Saint-François, éclairé par la lumière électrique. C'est la première fois que l'on voit l'électricité appliquée d'une façon aussi brillante et aussi pratique. Depuis quelques jours déjà, la Société vaudoise d'électricité éclaire la brasserie Leysinger, rue Saint-François, par 20 lampesSwan, dont deux sont placées dans l'eau, ce qui attire vivement l'attention des nombreux visiteurs. Pour répondre aux premières demandes, la Société vient de terminer une installation pour 200 lampes Swan, à la rue Caroline no 2. Cette installation comprend une turbine de 20chevaux de force, mise en mouvement par les eaux dulac de Bret, et faisant 600 tours par minute. Cemoteur hydraulique actionne quatre machinesdynamo-électriques deGrammes, qui transforment le travail mécanique en électricité. Celle-ci est transformée aux lampes par desfils de cuivre qui peuvent atteindre plus de mille mètres de longueur sans inconvénient pour l'éclairage ». La Société vaudoise d'électricité vend même des tickets à 50 centimes l'entrée pour la visite des machines. LaFeuille d'avis de Lausanne conclut par une note sceptique par rapport à l'éclairage au gaz en déclarant :« Nous ne sommes pas de ceux qui affirment que la lumière électrique détrônera le gaz, mais ce que l'on peut prévoir, c'est que la concurrence des différents systèmes d'éclairage en fera baisser le prix, ce qui sera profitable à toute la population commerçante de notre ville »[8],[9],[10].
En 1895 commence une grande mutation de la place, déterminée en grande partie par le projet d'installation de lignes detramways par laSociété des tramways lausannois créée la même année : les hangars situés perpendiculairement au chœur de l'église, du côté sud, sont démolis, tout comme les vestiges de l'ancien manège. Le réseau est inauguré en 1896. En parallèle sont démolis également la villaLa Grotte ainsi que la maison Polier de Saint-Germain, au sud de la place, pour faire place au nouvelHôtel des postes, imaginé par l'architecteEugène Jost, dont la construction débute en 1896. Un nouveau kiosque est installé la même année[B 8],[11]. Dans l'ancien immeuble des postes s'installe le Grand Bazar Universel. La construction du siège de laBanque cantonale vaudoise débute en 1898 au sud-est de la place[B 9].
La mutation commencée en 1895 continue au début duXXe siècle avec l'ouverture du nouvelHôtel des postes en 1901, la restauration de la façade sud de l'église qui reçoit de nouveauxarcs-boutants en 1902, l'aménagement de la zone située au sud de l'église, l'ouverture de laBanque cantonale vaudoise (à l'est de la place) et la démolition du Grand Bazar Universel en 1903. L'hôtel du Grand-Pont est démoli vers 1910, remplacé en 1912 par l'immeuble de la Banque nationale. En parallèle, l'hôtel Gibbon est surélevé et reçoit une nouvelle façade et le bâtiment des Grands Magasins Bonnard est construit sur l'emplacement de l'immeuble Marcel. Un nouveau kiosqueArt déco est érigé en 1913 ; il sert de point de vente pour lestramways lausannois. L'ancien est transféré sur laplace du Tunnel[B 9].
En 1920 est démoli l'hôtel Gibbon qui cède sa place au bâtiment de laSociété de banque suisse, édifié plus en retrait en 1923 à l'angle entre la place et la rue du Petit-Chêne. L'Union de banques suisses inaugure l'année suivante son bâtiment, situé à l'angle entre la rue Pépinet et leGrand-Pont. En 1930 est démolie la maison Bugnion, datant duXVIIIe siècle (où habita notammentPierre-Maurice Glayre), à l'angle des rues du Grand-Chêne et du Petit-Chêne, qui avait été construit dans le même alignement que l'hôtel Gibbon. Là aussi, le nouveau bâtiment est construit plus en retrait, dans le but d'élargir la rue du Grand-Chêne[12]. Le nord de la place est pavé en 1932. Au nord de la place sont remplacés les bâtiments de l'hôtel des Messageries (en 1940) et du café Schutz (en 1949)[B 10]. Depuis 1929, des bus se substituent progressivement aux tramways à Lausanne[11]. Les lignes de trams passant par Saint-François sont remplacées par destrolleybus entre 1961 et 1964[B 11].
Sur la proposition de l'ingénieur en transport Olivier Keller le, la rue Saint-François (au nord de l'église Saint-François) et la partie inférieure de larue de Bourg, jusqu'à la rue du Lion-d'or (soit 240 m), deviennentpiétonnes. Il s'agit de la première zone piétonnière de Suisse. Elle est par la suite agrandie et, depuis 1980, le trafic automobile et les transports publics se partagent la voie passant au sud de l'église[B 11],[13],[14].
À la fin des années 1970 sont construits deux passages souterrains. Le premier, nommétunnel Ouest, relie la place à la rue du Petit-Chêne et le second, nommétunnel Est, relie la place à la rue de la Grotte[A 1]. En 2019, d'importantes rénovations ont lieu dans le tunnel est pour le rendre plus convivial[15].
En 1978, des travaux d’aménagement sont faits sur la place St-François, et le kiosque, sous peine d’être détruit, est déplacé de quelques mètres. Entre 1980 et 1990, il accueille le bureau de renseignement des transports publics, un guichet d’informations, ainsi que le bureau des objets trouvés. Après avoir été délaissé pendant les années 1990, il est entièrement rénové en 2012 pour faire place à un petit café et son horloge, qui était conservée auMusée historique de Lausanne, retrouve sa place d'origine[16].
La place Saint-François est bâtie sur une couche demoraine qui s'étire du quartier de Béthusy jusqu'au bas de la ville à la Maladière, qui repose, elle-même, sur une couche demolasse[A 2]. Des sondages effectués entre 1978 et 1980 révèlent une composition du sol faite de 58 % desables limoneux, 34 % delimons sableux et 8 % degraviers sableux. Pour les sables limoneux, ils sont composés à 55 % d'éléments ayant une granulométrie supérieure à 60 μm de diamètre, et donc respectivement 45 % d'éléments ayant une granulométrie inférieure à ce diamètre et pour les limons sableux ces proportions sont de 20 % pour une granulométrie au diamètre supérieur à 60 μm et respectivement 80 % pour les éléments au diamètre inférieur[A 3].
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