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Cet article est uneébauche concernant lavoile ou unvoilier.
![]() Pip Hare en 2011 | |
Contexte général | |
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Sport | course au large |
Période active | depuis 2009 |
Site officiel | piphare.com |
Biographie | |
Nationalité sportive | ![]() |
Nationalité | Royaume-Uni |
Naissance | (51 ans) |
Lieu de naissance | Londres |
Équipe | Pip Hare Ocean Racing |
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Pip Hare, née àLondres le, est unenavigatricebritannique. Elle participe à son premierVendée Globe en 2020, à la barre deMedallia, premierImoca du nom. Elle finit19esur 33. Elle est qualifiée pour leVendée Globe 2024-2025, qu'elle va courir à la barre du deuxièmeMedallia.
Elle naît àLondres, auRoyaume-Uni, le[1]. Sa mère, Mary, estphysiothérapeute. Son père, John, est médecin. Elle a deux sœurs aînées et un frère cadet[2]. Elle grandit dans l'Est-Anglie, àHuntingdon, loin de la mer[3]. Mais son grand-père possède àWaldringfield, sur la rivièreDeben, unNordic Folkboat (en) en bois. Toute la famille y embarque durant les vacances[3]. C'est de la navigation pour le plaisir, sans le moindre esprit de compétition[4]. Par la suite, les parents achètent unMoody 33[3]. À16 ans, Pip suit une formation de jeuneskipper à laRoyal Yachting Association. Elle y acquiert sens marin, principes de navigation, goût des responsabilités et une véritable obsession pour la voile[3].
Le récit des navigations dePeter Blake la fait rêver de voyages lointains et d'aventure. Elle regrette cependant que cela soit réservé aux hommes[4]. Mais, en 1991, à17 ans, elle suit la course d'Isabelle Autissier dans leBOC Challenge : laFrançaise devient la première femme à réaliser un tour du monde en solitaire et en compétition. C'est le déclic. Pip Hare renonce à suivre desétudes supérieures et décide de faire de la mer son métier[4].
Elle part s'installer sur la côte est. À18 ans, elle obtient son diplôme deskipper. Elle se partage dès lors entre l'enseignement de la voile et les convoyages, notamment auxCaraïbes[4]. En 1996, l'un de ses convoyages la mène enNouvelle-Zélande. Elle y enseigne la voile, fait du charter sur un ancien voilier de course et prend goût à la compétition[4].
Revenue enAngleterre, elle participe à de nombreuses courses au large en équipage. Puis elle part avec son compagnon à bord deThe Shed, un OysterLightwave 395[3], pour un périple de cinq ans autour de l'Atlantique. Son compagnon étant sujet au mal de mer, elle s'initie par la force des choses à la navigation en solo[4].
À35 ans, elle effectue sa première course transatlantique en solitaire[4],[5]. À la barre du39 piedsCazenove Capital, elle s'aligne dans l'Ostar 2009, transat promotionnelle[6] entrePlymouth etNewport. Elle termine16esur 31[7]. Elle vit un certain temps enFrance, où elle se forme notamment auMini[8]. Elle participe à laMini Transat en série, en 2011 (17esur 46) et en 2013 (16esur 53)[9]. Elle écrit régulièrement dansYachting World (en)[10]. En 2013, elle écrit et présente pour ce magazine une série de vidéos YouTube intituléeSail Faster Sail Safer. La même année, à39 ans, elle obtient unBachelor of Arts enlinguistique à l'Open University[1].
En 2014 et 2015, elle travaille au département Sécurité en mer de laRoyal National Lifeboat Institution[3]. Pour entretenir sa forme, elle court et termine quatreultra-marathons[3],[5]. Lasse d'un travail de bureau, elle renoue avec le monitorat de voile et les compétitions[3]. Elle dispute laTransat Jacques-Vabre 2015, en double avec Phillippa Hutton-Squire, à bord duClass40Concise 2, qui termine9esur 14[11].
En 2016, elle mène la première équipe féminine victorieuse en temps réel de laThree Peaks Yacht Race (en)[12], épreuve d'endurance combinant parcours de390milles marins à la voile etfell running sur trois monts, à pied (43 kilomètres) et à vélo (116 kilomètres), avec 4 300 mètres dedénivelé[13]. Comme cette épreuve n'a jamais été terminée par un team de moins de cinq équipiers[5] (trois marins et deux grimpeurs[14]), Hare décide de la courir à deux, en 2017, avec Charles Hill[1]. Ils sont les premiers à ne pas se répartir les rôles[14] : ils naviguent en duo et effectuent les montées et descentes ensemble[13], dormant huit heures en près de quatre jours[1]. Ils terminent2es en temps réel[13]. Cette année-là Hare entame, toujours par correspondance, unmaster enpsychologie qu'elle devra mettre en pause par la suite, pour cause de préparation duVendée Globe 2020[1].
En avril 2018, elle se fracture le bassin dans un accident de bicyclette. Elle ne retrouve qu'en décembre une complète mobilité. Loin de se laisser abattre, elle puise dans cette épreuve un regain d'énergie[5]. Son projet de Vendée Globe est relancé inopinément en cette fin d'année. Elle reçoit unmail lui proposant la location de l'ImocaSuperbigou, un plan Rolland construit par son premier skipperBernard Stamm, mis à l'eau en 2000, et qui a déjà quatre tours du monde à son actif[15]. L'expéditeur du mail est l'Estonien Jaanus Tamme, le nouveau propriétaire du bateau, qui l'a déjà loué àAlan Roura pour leprécédent Vendée Globe[5].
En janvier 2019, elle démarre sa campagne« sans rien, absolument rien […] en partant de zéro ». Elle doit contracter un emprunt personnel auprès de sa banque[14]. En février, elle prendSuperbigou en location pour deux ans[5],[16]. C'est un bateau à dérives droites,« fort et robuste[17] », simple à mener techniquement, mais exigeant de gros efforts physiques de la part de son skipper[8],[17]. Hare quitte son emploi de monitrice de voile. Elle établit sa base àPoole, dans leDorset. Elle s'entoure d'une équipe de quinze bénévoles à temps partiel et lance unecollecte de fonds pour couvrir les frais de fonctionnement[5]. Elle prévoit un budget de l'ordre de 1,5 million d'euros[5], un des plus serrés de la flottille Imoca[8]. En mai, à la barre deSuperbigou, elle termine15esur 17 de laBermudes 1000 Race[18].
PuisSuperbigou devientPip Hare Ocean Racing, du nom du team. En août 2019, à son bord, Pip Hare etPaul Larsen (en) courent laFastnet Race. Le premier jour, une transition s'installe, la marée s'inverse. La plupart desmonocoques, dans l'espoir d'un peu de vent de sud-ouest promis par lesfichiers météo, sont descendus au centre de laManche[19],[20]. Ils y restent encalminés[21], tandis que Hare a compris très tôt que dans cette transition le courant allait être aussi important que le vent. Elle reste au nord, longe la côte pour saisir les bonscourants de marée, faisant de l'ouest pour profiter du flux le plus longtemps possible sousspinnaker — n'ayant pas degennaker[20],[19],[21]. C'est ainsi que ce soir-là le plus ancien bateau de la flottille Imoca[19] se retrouve leader non seulement des Imoca, mais de tous les monocoques, y compris les70 pieds, le88 piedsRambler et le100 piedsScallywag[20],[21]. En milieu de nuit, les grands monocoques rattrapent logiquement Hare et Larsen[20]. Mais, aucap Lizard, ceux-ci mènent toujours devant les Imoca[20]. Ce n'est qu'en fin de matinée, à l'approche desîles Scilly, que deux Imoca,Charal etBanquepopulaire X, parviennent à les dépasser[21].Pip Hare Ocean Racing termine la course13e, sur20 Imoca[20],[22].
En novembre, Pip Hare et Ysbrand Endt finissent24es sur29 Imoca dans laTransat Jacques Vabre[23].
Le financement du projet Vendée Globe se fait grâce à la collecte de fonds, grâce à trois partenaires et grâce à un groupement d'entreprises locales qui soutient le projet par des versements mensuels. Mais, en début d'année 2020, il manque à Hare 590 000 euros pour pouvoir continuer[8]. Son manque de confiance en elle la dessert dans la quête de partenaires[3]. Elle se voit déjà au bord de la banqueroute, lorsqu'un sponsor se manifeste de lui-même en mai 2020, durant leconfinement lié au covid-19 : Medallia, une entreprise detraitement de données, dont leCEO Leslie Stretch est un navigateur passionné et un admirateur de Hare[3]. Hare peut clore sa collecte de fonds. Elle embauche unboat captain expérimenté[3]. Le bateau devientMedallia, premier du nom.
Le départ duVendée Globe est donné le.Medallia est le deuxième plus ancien des33 Imoca[24],[25]. Après des débuts prudents, Hare est30e auxAçores. Puis elle entame une remontée. Elle est22e auxîles Canaries,18e aucap de Bonne-Espérance,17e aucap Leeuwin,15e aupoint Nemo[17].Medallia est un bateau spartiate. Il n'y a pas debannette : la navigatrice dort à même le sol[3]. Lecockpit n'est protégé ni par lerouf, qui est peu saillant, ni par une grande casquette :« C’était une expérience beaucoup plus physique et brutale que sur les autres bateaux, je pense, parce qu’il fallait que j’aille au pied de mât pourprendre des ris dans magrand-voile par exemple. Cela me demandait trois allers-retours entre le cockpit et le mât. Chaque fois que je voulais regarder une voile ou la régler dans le Grand Sud, je devais enfiler un ciré et sortir dehors, en prenant la force de toutes les vagues. Donc cela demandait une motivation bien plus grande[14]. » Le, toujours15e, elle doit remplacer lesafran bâbord dans des conditions rudes, sur une mer chaotique, prouesse qui suscite l'admiration des autres concurrents[17].« Chaque partie de mon corps me fait mal, dit-elle après avoir réussi. J’ai les articulations ensanglantées sur chaque doigt, des bleus sur toutes mes jambes et j’ai découvert des muscles dont j’ignorais l’existence, mais oui le nouveau safran est en place etMedallia est de retour dans le jeu[26]. »
« La remontée de l’Atlantique, reconnaît-elle, a été beaucoup plus difficile, stratégiquement et émotionnellement, parce que je ne m’y étais pas suffisamment préparée. Il y a beaucoup à apprendre sur cet état de fait[14]. » Les déboires ne l'épargnent pas, mais elle fait front à chaque fois avec combativité[27]. Elle est piquée par unephysalie[27] . À l'approche de l'arrivée, elle subit une avarie de vérin de quille[17]. Le, après95 jours,11 heures,37 minutes et30 secondes de course, elle termine19esur 33[27]. Tant auprès des connaisseurs que du grand public[4], elle reste« la révélation[17],[28] » de cette édition grâce à« son style enthousiaste, son énergie, son émotion sans mise en scène et sa joie de vivre[29] ».
En mars 2021, elle rapporteSuperbigou à son propriétaire[29]. Son sponsor Medallia lui renouvelle sa confiance[10]. En mai, elle acquiert lefoilerBureau Vallée deLouis Burton. Le bateau devientMedallia, deuxième du nom[10],[24],[30],[31].
En mai 2022, elle termine17esur 24 de laBermudes 1000 Race[32]. En juin, elle se classe13esur 25 dans laVendée-Arctique[33]. En août, elle remporte en tant que skipper la Sevenstar Round Britain and Ireland Race[34]. Le, elle établit un record féminin en solitaire des60 pieds dans le tour de l'île de Wight[35].
Dans laRoute du Rhum, après avoir débordé l'archipel des Açores, elle est seule à prendre une option nord. Cela lui permet de continuer à bénéficier de vents soutenus, tandis que ses concurrents s'empêtrent dans les calmes. Ce choix lui fait cependant passer un nouveau front, après en avoir déjà passé quatre[36]. Et, cette fois, elle déchire sagrand-voile, sous le premierris. Elle procède à une réparation de fortune, mais elle doit dans les six derniers jours de course utiliser la voile prudemment[37], la réduisant très tôt dès que le vent monte[36]. Elle tient à disposer de toute sa toile dans les vents faibles du contournement de laGuadeloupe[36]. Malgré tout, son option est la bonne : elle gagne une dizaine de places en trois jours[36]. Elle est10e à laTête à l'Anglais, avec septmilles d'avance sur ses poursuivants,Romain Attanasio et Sébastien Marsset[37]. Mais, à une trentaine de milles de l'arrivée, elle est freinée dans le dévent de laSoufrière, ce qui permet à Attanasio de la dépasser[37]. Elle est ensuite doublée par Marsset dans lesvirements de bord ducanal des Saintes. Déçue par ce dénouement, elle finit12e sur38 Imoca[38].
Durant le premier semestre 2023,Medallia est en chantier pour recevoir desfoils plus grands et une nouvelleétrave. Toute la structure est renforcée[24],[39],[40],[41],[42].
En juillet, en double avec Nick Bubb, Pip Hare finit26e sur29 Imoca dans laFastnet Race[40],[43]. La fin d'année est préoccupante pour Hare, qui peut toujours compter sur le soutien de Medallia, mais qui perd deux de ses partenaires en raison de difficultés dans leurs secteurs d'activité[40]. En novembre, dans laTransat Jacques-Vabre, toujours avec Bubb, elle se classe12e sur40 Imoca[41].
En décembre dans leRetour à la Base, course en solitaire, Pip Hare se classe11esur 32[44].
En juin 2024, elle finit9esur 28 de laNew York-Vendée-Les Sables-d'Olonne[45]. Sa participation à cette course est la dernière étape de sa qualification pour leVendée Globe. Hare est maintenant qualifiée[46], et prend le départ de la compétition le auxSables-d'Olonne. Le, à la suite d'un démâtage, elle est contrainte d'abandonner après un mois et six jours de course[47].
Record féminin solo des60 pieds dans le tour de l'île de Wight, en4 h 48 min 38 s, le[35]
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