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Pinatubo

15° 08′ nord, 120° 21′ est
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Pinatubo
La caldeira du Pinatubo et son lac en 2019.
La caldeira du Pinatubo et son lac en 2019.
Géographie
Altitude1 486 m[1]
MassifMonts Zambales
Coordonnées15° 08′ nord, 120° 21′ est[1]
Administration
PaysDrapeau des PhilippinesPhilippines
RégionLuçon centrale
ProvincesZambales,Tarlac, etla Pampangue
Géologie
Âge1,1 million d'années
RochesAndésite,andésite basaltique,dacite
TypeVolcan desubduction
MorphologieStratovolcan
ActivitéActif
Dernièreéruption[2]
CodeGVP273083
ObservatoirePhilippine Institute of Volcanology and Seismology
Géolocalisation sur la carte :Philippines
(Voir situation sur carte : Philippines)
Pinatubo
Pinatubo
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LePinatubo est unstratovolcan actif situé dans l'ouest de l'île deLuçon auxPhilippines, à moins d'une centaine de kilomètres au nord-ouest de la capitaleManille. Considéré comme éteint et recouvert d'une épaisseforêt tropicale habitée par des milliers de personnes de l'ethnieAeta, levolcan se réveille en après 500 ans de sommeil.

Cetteéruption volcanique qui s'achève le est une des plus importantes duXXe siècle avec des conséquences à l'échelleplanétaire. Le volume de matériaux émis est estimé à 10 km3 dont une grande partie est éjectée dans l'atmosphère, provoquant unrefroidissement général d'environ un demi-degré de moyenne pendant un à deux ans, le reste retombant sur une bonne partie de l'Asie du Sud-Est. Les abords du volcan sont bouleversés avec la formation d'unecaldeira, une perte d'altitude considérable pour lamontagne, la destruction de la forêt et desespèces animales qui y vivaient et le comblement desvallées sur des centaines de mètres d'épaisseur par des matériaux qui provoquent deslahars des années après la fin de l'éruption. Le bilan humain, qui s'élève à moins de 1 000 morts, est relativement limité grâce à l'évacuation efficace des populations et à leur information sur les risques courus une fois l'éruption terminée. Néanmoins, le bilan économique est lourd puisque des villes et villages entiers ont disparu, des zonesagricoles sont rendues impropres aux cultures, des milliers d'animaux domestiques sont morts et des infrastructures privées, publiques et de transport ont été détruites.

Après son éruption de 1991, le Pinatubo commence à redevenir un atout pour la région puisque de nombreuxtouristes, notamment philippins, désirent gravir la montagne pour admirer ses paysages et surtout sonlac de cratèreacide rempli dès la fin des éruptions.

Toponymie

Pinatubo est un terme aussi bien utilisé entagalog ou ensambal et qui signifie enfrançais « qui a fait grandir », ce qui tendrait à prouver qu'il existe une connaissance du caractèrevolcanique de lamontagne aux alentours desannées 1500. Cependant, il n'y a pas de tradition orale au sujet d'éruptions violentes encore plus anciennes chez les autochtones. Il pourrait simplement être interprété comme une région fertile où lescéréales poussent[3].

Géographie

Situation

Carte desmonts Zambales avec le Pinatubo dans leur moitié méridionale.

Le Pinatubo se trouve dans le nord desPhilippines, dans l'ouest de l'île deLuçon. Il est situé dans la moitié méridionale desmonts Zambales essentiellement formés par leplissement provoqué par le glissement de laplaque eurasiatique sous laplaque philippine le long de lafosse de Manille. Cette chaîne demontagnes contient quelquesvolcans desubduction, dont le Pinatubo qui est le membre le plus septentrional[3], qui font partie de laceinture de feu du Pacifique[4]. Cette chaîne de montagnes orientée nord-nord-ouest—sud-sud-est court le long d'une partie de la côte occidentale de Luçon en séparant laplaine centrale de Luçon à l'est de lamer de Chine méridionale à l'ouest. Ses deux extrémités se prolongent dans la mer de Chine méridionale, lapéninsule nord délimitant legolfe de Lingayen et celle du sud, lapéninsule de Bataan, délimitant labaie de Manille.

Le Pinatubo s'élève à la limite desprovinces deTarlac,la Pampangue etZambales, lacaldeira se trouvant intégralement dans cette dernière. Il se situe à proximité des villes deManille (90 kilomètres au sud-est, 1 660 000 habitants),Quezon City (90 kilomètres au sud-est, 2 680 000 habitants),Ángeles (20 à 25 kilomètres à l'est, 264 000 habitants),Tarlac (50 kilomètres au nord-est, 262 000 habitants) etSan Carlos (80 kilomètres au nord, 154 000 habitants). Dans un rayon de 40 kilomètres autour du volcan se concentre une population de plus de 500 000 personnes, soit unaccroissement démographique de plus de 130 000 personnes depuis 1991. Au nord-ouest d'Ángeles se trouve en particulier la nouvellezone franche de Clark, à la place de l'anciennebase aérienne de l'United States Air Force, abritant près de 20 000 personnes.

Topographie

Carte indiquant l'emplacement du Pinatubo et les régions recouvertes par les dépôts decendres volcaniques en 1991.

Avant la catastrophe de 1991, le Pinatubo est unemontagne paisible et son sommet culmine à 1 745 mètres d'altitude, dominant de seulement 600 mètres la plaine environnante et d'à peine 200 mètres tous les sommets alentour. À ses pieds, principalement dans desbarangays, vivent plus de 30 000 personnes, essentiellement desAetas, un peuple indigène dechasseurs-cueilleurs qui ont fui lesplaines pour échapper aux persécutions desEspagnols vers1565. Grâce à leurs terres fertiles et à l'abondance desprécipitations, les flancs duvolcan sont propices à l'agriculture et les Aetas y font pousser dublé, de l'orge et duriz. La majeure partie de la montagne est recouverte d'une densevégétation tropicale où ils vivent en symbiose.

Plusieurs systèmes hydrologiques prennent leursource au Pinatubo, les principaux étant constitués des rivières Bucao, Santo Tomas, Maloma, Tanguay ou encore Kileng. Avant l'éruption, ils formaient desécosystèmes riches mais les dépôts decendres ont comblé lesvallées sur une épaisseur importante. Des études montrent qu'il faudra de nombreuses années pour qu'ils retrouvent leur apparence[4].

Dans le même temps, à cause de la violence de l'éruption, le sommet de la montagne est décapité et perd une hauteur de plus de 250 mètres. Désormais son altitude atteint 1 486 mètres et un grandlac de cratère, dont le niveau varie entre 820 et 840 mètres d'altitude selon lesprécipitations, comble le fond de lacaldeira qui mesure 2,5 kilomètres de diamètre[1].

Géologie

Carte géologique du Pinatubo.

Le Pinatubo est unvolcan complexe formé dedômes de lave imbriqués dans unstratovolcan d'andésite et dedacite[3]. Il repose sur un socle composé à l'ouest deroches océaniques appelé complexe d'ophiolites deZambales et à l'est de rochessédimentaires etvolcaniques antérieures au Pinatubo et faisant essentiellement partie de la formation deTarlac. Ses pieds sont noyés sous une masse de débris déposés par desnuées ardentes et deslahars[3]. À l'est du sommet, ces dépôts datent du Pinatubo primitif formé entre un million d'années et environ 45 000 à 35 000 ans[3],[5]. À l'ouest et autour du sommet, ces dépôts datent du Pinatubo moderne formé depuis 35 000 ans dont l'histoire éruptive est entrecoupée de grandeséruptions explosives dacitiques[3].

L'éruption de 1991 marquant la fin d'un repos ayant duré environ 500 ans fait partie des plus petites éruptions qu'ait connu le volcan[3],[2], malgré l'important volume de matériaux éjecté estimé à plus de 10 km3. L'éruption s'inscrit dans letype éruptif plinien du volcan avec la formation de dômes de lave générant des nuées ardentes et de fortes explosions produisant de grandes quantités decendres volcaniques qui, une fois mêlées auxpluies, peuvent donner naissance à des lahars. Dans les premiers temps de l'éruption, laroche magmatique formant le dôme de lave est une andésite hybride composée d'une matrice de dacite riche enphénocristaux comportant des inclusions debasalte riche enolivine etpyroxènehydratés. Progressivement, ces roches sont remplacées par deséjectas constitués de dacite chauffée avant les explosions à environ800 °C et soumise à une pression de 2,2 ± 0,5 kbars entre sept et onze kilomètres de profondeur. Les phénocristaux les plus abondants sont lahornblende et lesplagioclases mais desminéraux inhabituels sont présents tels que l'anhydrite composé desulfate de calcium. Cemagma est plusoxydé qu'à l'accoutumée et probablement à l'origine de la naturesulfurique de l'éruption[6].

De par sa nature volcanique, le Pinatubo est en outre une source de matières premières tels desminerais etmétaux comme ceux relâchés lors de l'éruption de 1991 : 800 000 tonnes dezinc, 600 000 tonnes decuivre, 550 000 tonnes dechrome, 300 000 tonnes denickel, 100 000 tonnes deplomb, 10 000 tonnes d'arsenic, 1 000 tonnes decadmium et 800 tonnes demercure[7].

Climat

Leclimat desPhilippines est de typetropical influencé par lamousson. Celle-ci provient de masses d'air venant soit du nord-est et donnant une « mousson sèche » de fin octobre à mars, soit venant du sud-ouest avec d'importantes quantités depluies de mai à octobre tandis qu'en avril et début mai, lesalizés dominants duPacifique nord soufflent sur l'archipel. Hormis leur impact sur lestempératures, plus basses qu'enplaine en raison de l'altitude, lesmonts Zambales orientés selon un axe nord-sud agissent surtout sur le niveau des précipitations en formant une barrière à la circulation des masses d'air principales. Lesversants exposés auvent reçoivent ainsi des quantités d'eau sensiblement accrues[8]. Ainsi, le Pinatubo est soumis à desprécipitations approchant quatre mètres par an en moyenne, soit le double d'une ville commeÁngeles. En août, il tombe quotidiennement 36 millimètres d'eau en moyenne et cette valeur peut atteindre 180 millimètres certains jours. Le record date du avec 442 millimètres en 24 heures[4]. En outre, le nord du pays est plus encore que le sud exposé au passage destyphons, durant la période de juin à décembre[8].

ClimatRelevés àÁngeles (25 km à l'est du Pinatubo)[9]
MoisJanvFévMarsAvrMaiJuinJuilAoûtSeptOctNovDécAnnée
Températures moyennes (°C)26272829292828272828272627,5
Précipitations moyennes (mm)1115244117425739241827518787331 914

Faune et flore

Vallée autour du Pinatubo.

Après l'éruption de 1991, des échantillons prélevés dans lessédiments demer de Chine méridionale ont montré une très forte diminution de la quantité deforaminifèresbenthiques et une baisse de leur diversité. Des espèces pionnières commeQuinqueloculina spp. ont pu dans le même temps bénéficier de l'abondance denutriments desmatériaux pyroclastiques ou ont montré une meilleure capacité d'adaptation à de nouvelles conditions environnementales. L'éruption a donc généré uneperturbation écologique forte sur le milieu naturel[10].

Aujourd'hui, bien que certaines zones duvolcan soient encore stériles, la plus grande partie de la montagne a retrouvé sabiodiversité depuis la fin deslahars en 1997. Trente-neuf espèces végétales sontendémiques du seul Pinatubo. Leclimat humide permet la prolifération desmousses mais aussi sur le plan animal de nombreuxinsectes dont plusieurs espèces depapillons. La forêt abrite deschauves-souris, en particulierAethalops alecto ou roussette pygmée, dessinges et desrongeurs. Despoissons, desalgues, descrustacés, desreptiles et desamphibiens ont repeuplé lesécosystèmes aquatiques. Ainsi, lesserpents et lesgrenouilles constituent la source deprotéines la plus importante pour lesAetas[11].

Histoire

Formation

Le Pinatubo avant l'éruption de 1991.

Le Pinatubo commence à se former il y a environ un million d'années[3],[5]. Lestratovolcan est alors composé d'andésites et dedacites et ne semble pas avoir connu d'explosion majeure[3]. Il culmine à environ 2 300 mètres d'altitude sous la forme d'un dôme[5]. Beaucoup dereliefs qui entourent le Pinatubo moderne, comme le mont Negron, le mont Cuardrado ou le Mataba, sont des anciennesbouches périphériques formées à partir desdômes de lave ou des restes du volcan original ayant résisté à l'érosion[3],[5].

Il y a environ 45 000 à 35 000 ans au plus tard, le Pinatubo acquiert au fur et à mesure deséruptions pliniennes qui y produisent sa structure actuelle, celle d'unvolcan complexe formé de dômes de lave imbriqués dans un stratovolcan d'andésites et de dacite, le tout entouré par des dépôts delahars et denuées ardentes[3]. Ces dépôts qui entourent le volcan au point de masquer sa base sont le résultat de grandeséruptions explosives dacitiques[3] qui semblent avoir été suffisamment importantes pour éjecter plus de 10 km3 de matériaux chacune[5]. Ces éruptions se sont produites il y a 17 000 ans, 9 000 ans, 6 000 à 5 000 ans et 3 900 à 2 300 ans[3]. Elles se sont raréfiées dans le temps au point d'être espacées parfois pendant plusieurs centaines ou milliers d'années et leur puissance a aussi décru[3]. L'éruption de 1991 constitue ainsi une des plus petites éruptions identifiées sur ce volcan et survenant après 500 ans de repos soit une période relativement courte[3],[2]. Cette période de repos permet au Pinatubo d'acquérir son aspect tel qu'avant 1991, avec uneérosion ayant creusé de profondesravines sur ses flancs recouverts d'une épaisseforêt tropicale. Son aspect postérieur à 1991 est bouleversé par l'éruption ayant marqué son réveil avec plus d'une centaine de mètres d'épaisseur de dépôts dus aux coulées pyroclastiques et aux lahars sur ses flancs et la formation d'unecaldeira de 2,5 kilomètres de diamètre à la place ducratère sommital[3].

Bien qu'il n'y ait pas de mémoire populaire d'éruptions antérieures à celle de 1991, certainsAetas rapportent que leurs anciens avaient observé de petites explosions par le passé. Ces observations ont très bien pu avoir lieu puisque l'éruption antérieure à celle de 1991 remonte auXVe siècle[2] et que la région était déjà habitée depuis des milliers d'années. De type plinien, cette éruption, vraisemblablement d'indice d'explosivité volcanique de 5, a produit des dômes de lave au sommet du volcan qui sont à l'origine de puissantes explosions, de nuées ardentes et de lahars qui ont très certainement occasionné des dégâts, au moins à l'écosystème environnant[2]. La naturegéothermique autour du volcan était connue avant 1991 mais ce n'est qu'après l'éruption que lesgéologues se sont intéressés à l'histoire volcanique de la région.

Éruption de 1991

Prémices

Le, unséisme demagnitude 7,8 sur l'échelle de Richter secoue l'île deLuçon et fait 1 450 morts. Sonépicentre se trouvant à une centaine de kilomètres au nord-est du Pinatubo, certainsvolcanologues ont considéré que c'était peut-être l'événement déclencheur de l'éruption de 1991. Deux semaines après cette secousse, des habitants rapportent avoir vu de lavapeur sur le volcan mais les scientifiques qui inspectent la montagne concluent que cela provient d'un petitglissement de terrain plutôt que d'une quelconqueactivité volcanique[12].

Le, une succession de secousses est ressentie par des villageois sur le bord nord-ouest du volcan. Dans les deux semaines qui suivent, ces secousses s'intensifient et il devient clair qu'une activité volcanique se prépare. Le, le volcan se réveille et uneéruption phréatique se produit le long d'unefaille de 1,5 kilomètre à proximité du sommet. Dans les semaines qui suivent, de petitesexplosions phréatomagmatiques se produisent, déposant descendres volcaniques tout autour du volcan. Des centaines de séismes sont détectés chaque jour[12].

L'activité volcanique s'intensifie au cours des mois d'avril et de mai. Les mesures d'émission dedioxyde de soufre montrent une augmentation très rapide, de 500 tonnes par jour le à 5 000 tonnes par jour le, preuve de la remontée dumagma à l'intérieur du volcan. Après le, le taux de dioxyde de soufre émis chute, le dégazage du magma semblant bloqué dans le volcan. L'augmentation de lapression dans lachambre magmatique est alors à craindre, ce qui présenterait le risque d'une éruption explosive[12].

La première sortie du magma survient le et la première grosse explosion le, générant une colonne de cendres atteignant sept kilomètres d'altitude. LePhilippine Institute of Volcanology and Seismology, en partenariat avec l'Institut d'études géologiques des États-Unis, émet alors une alerte de menace d'éruption majeure dans les deux semaines[12].

Évacuation

Carte des zones d'évacuation autour du Pinatubo.

Devant les signes de plus en plus évidents d'uneéruption majeure, lePhilippine Institute of Volcanology and Seismology et les organismes volcanologiques internationaux tentent de convaincre les autorités locales du danger réel. La difficulté majeure tient dans la bonne évaluation de ce risque : un catastrophisme trop grand peut discréditer les autorités compétentes, alors que la négation du danger peut entraîner des milliers de morts[12].

Après de multiples concertations, trois zones d'évacuation sont définies : une zone centrale de dix kilomètres de diamètre centrée sur le sommet duvolcan, une zone intermédiaire entre dix et vingt kilomètres depuis le sommet et une troisième zone entre vingt et quarante kilomètres, recouvrant notamment labase aérienne de Clark et la ville d'Ángeles. Plus de 40 000 personnes vivent dans les deux premières zones et près de 331 000 dans la troisième[12]. Cinq niveaux d'alertes sont définis et chaque jour un bulletin émis par lesjournaux, lesradios et lestélévisions quantifie pour chaque zone le niveau d'alerte[12].

Beaucoup d'Aetas qui vivent sur les flancs duvolcan quittent leurs villages de leur propre chef. La première évacuation officielle débute dans la première zone le. L'évacuation de la deuxième zone est décrétée le après que le niveau 4 d'alerte a été atteint. Le, le niveau 5 est atteint dans la troisième zone entraînant l'évacuation de 60 000 personnes. La plupart se réfugient àManille et àQuezon City et plus de 30 000 personnes sont installées auStadium Amoranto de Quezon City[12].

Premières explosions

Vue aérienne dupanache volcanique s'élevant depuis lecratère lors d'une explosion de début.

Début, lescapteurs de déformation montrent que levolcan se dilate, apportant la preuve de la remontée dumagma sous la montagne. Dans le même temps, l'épicentre desséismes se rapproche de plus en plus de la surface et du sommet. Le débute l'éruption avec la première sortie du magma qui entraîne la formation d'undôme de lave au sommet du volcan. Ce dôme grossit durant les cinq jours suivants jusqu'à atteindre 200 mètres de diamètre et 40 mètres de hauteur[12].

Àh 41 le matin du, une petite explosion marque le commencement d'une phase plus violente detype plinien. Quelques heures plus tard, de grosses explosions qui durent plus de trente minutes génèrent unecolonne éruptive atteignant 19 kilomètres d'altitude et descoulées pyroclastiques qui ravagent les vallées sur quatre kilomètres. Quatorze heures plus tard, une explosion de quinze minutes génère un panache de 24 kilomètres d'altitude[12].

Vue aérienne du Pinatubo le : la vallée Marella (au premier plan) est obstruée par les matériaux émis par lesnuées ardentes et lespanaches volcaniques depuis lacaldeira (au dernier plan à droite) au cours d'explosions.

Une troisième éruption démarre àh 41 le matin du, elle dure cinq minutes et une colonne de 24 kilomètres d'altitude se forme à nouveau. Après trois heures d'accalmie, l'activité sismique s'intensifie au cours des 24 heures suivantes jusqu'à l'explosion du à13 h 9 qui forme une colonne éruptive de 21 kilomètres d'altitude[12].

Une quantité remarquable decendres volcaniques est éjectée au sud-ouest du volcan durant ces quatre explosions majeures. Deux heures après la dernière de ces quatre explosions, une série d'explosions se déroule sur une période de 24 heures et génère d'importantes coulées pyroclastiques qui parcourent lesvallées sur des kilomètres[12].

Paroxysme

Vue dupanache volcanique au-dessus du Pinatubo juste après l'explosion principale le.

Le, c'est l'apogée de l'activitééruptive. De fortessecousses sont enregistrées à13 h 42 qui saturent lessismographes de labase aérienne de Clark. À14 h 30, ceux-ci tombent en panne à cause de la forte concentration decendres volcaniques. Des variations brutales de lapression atmosphérique sont également enregistrées[12].

Le même jour, letyphon Yunya atteint l'île deLuçon à 75 kilomètres au nord duvolcan. Lespluies diluviennes empêchent l'observation directe de l'éruption mais les mesures montrent que les particules sont éjectées jusqu'à 34 kilomètres d'altitude et que desnuées ardentes déferlent sur plus de seize kilomètres durant le paroxysme qui dure trois heures. En se mêlant auxcendres volcaniques en suspension ou tombées à terre, les pluies forment descoulées de boue volcanique appeléeslahars[12].

Lenuage de cendres se déploie sur 125 000 km2, plongeant dans l'obscurité totale une grande partie de l'île de Luçon. Des cendres qui forment comme des flocons de neige grise se déposent sur la majeure partie de l'île. Desblocs volcaniques tombent dans toute lamer de Chine méridionale et la cendre est emportée vers l'ouest jusqu'auViêt Nam, auCambodge et enMalaisie.

Vers22 h 30, soit neuf heures après le début de la phase paroxysmique, la pression atmosphérique décroît vers des valeurs normales. Lesvolcanologues considèrent cet horaire comme marquant la fin de l'apogée éruptif[12].

Fin de l'éruption

Vue aérienne du début de l'explosion du. En plus de la colonne blanche composée degaz volcaniques s'élèvent des volutes grises decendres volcaniques qui retombent en recouvrant le fond du cratère.
Image prise depuis lanavette spatiale Atlantis en 1992 au-dessus du Pinatubo. De lacaldeira et de ses abords recouverts decendres (au centre) rayonnent desvallées encombrées par des matériaux déposés par deslahars (en gris) jusque dans lamer de Chine méridionale (à droite) et labaie de Manille (en haut à gauche).

Après l'apogée du, l'activitévolcanique continue de manière régulière jusqu'au mois d' avec des explosions projetant descendres, puis de manière épisodique le mois suivant pour s'achever le[2]. Au total, cetteéruption plinienne a éjecté 10 km3 de matière, soit dix fois la quantité de matière rejetée par celle dumont Saint Helens en 1980[12]. Cela en fait l'éruption la plus importante depuiscelle du Novarupta en 1912. L'indice d'explosivité volcanique de cette éruption colossale est estimé à 6 sur une échelle de 8 ; elle est donc aussi puissante que l'éruption duKrakatoa en1883[13]. Le sommet duvolcan décapité est remplacé par unecaldeira de 2,5 kilomètres de diamètre. Le point le plus élevé du bord de la caldeira culmine à présent à 1 485 mètres d'altitude soit 260 mètres de moins que le sommet primitif.

Dès la fin des explosions, unlac acide se forme dans la caldeira par le recueil deseaux de pluie, ledôme de lave de 1992 y formant même uneîle. Au début, le lac est peu étendu, chaud (40 °C) et trèsacide avec unpH de 2. Par l'augmentation de sa superficie et de son volume, les pluies l'ont peu à peu refroidi et dilué au point qu'en 2003, il avait une température de26 °C et un pH de 5,5. Le niveau du lac s'élevant en moyenne d'un mètre par mois jusqu'en, le gouvernement philippin craint alors que les parois de la caldeira ne cèdent sous la pression et décide de faire vidanger partiellement le lac. Neuf-mille personnes sont à nouveau évacuées et il est pratiqué une brèche de cinq mètres pour vider le lac d'un quart de son volume[14].

Conséquences directes

Voitures recouvertes decendres volcaniques sur labase aérienneaméricaine de Clark.

Environ 300 personnes sont mortes directement à cause de l'éruption, la plupart dans l'effondrement des toits sous le poids de lacendre humide. Ce bilan relativement faible pour une éruption de cette importance est dû à la bonne prévision des risques par les volcanologues et à la décision d'évacuer les populations.

Malheureusement, la saison des pluies qui a suivi a créé d'autreslahars ce qui a contraint les populations à rejoindre des camps de réfugiés. Des centaines de personnes y sont mortes en raison des mauvaises conditions sanitaires.

Photomontage comparatif de vues aériennes des vallées Maloma et Marella avant (en haut) et après (en bas) la phase paroxysmique de l'éruption et montrant leur comblement sur 200 mètres d'épaisseur par des matériauxpyroclastiques. Le sommet du Pinatubo (non visible) est au dernier plan.

Toute vie a disparu dans un rayon de quatorze kilomètres autour du volcan. L'agriculture a souffert : des centaines d'hectares deterre arable ont été rendus impropres à laculture et des milliers de paysans ont tout perdu. LesÉtats-Unis possédaient deuxbases militaires dans la région, labase navale de Subic Bay à 75 kilomètres au sud-ouest et labase aérienne de Clark à 25 kilomètres à l'est. Elles furent toutes les deux abandonnées après avoir été sévèrement endommagées par l'éruption, notamment par les dépôts de cendres volcaniques.

Impacts économiques et sociaux

Vue aérienne d'une partie des installations de labase aérienne américaine de Clark le. Sous le poids descendres volcaniques, les toits des hangars se sont effondrés.

L'éruption du Pinatubo a fortement pesé sur le développement économique de la région. Cette région représentant 10 % de la richesse nationale, la catastrophe a aussi pesé sur l'économie nationale, l'augmentation duPIB philippin a été d'à peine 2 % pour l'exercice 1990-1991 contre 5 % les années précédentes. La destruction des bâtiments et des infrastructures a coûté des milliards depesos à l'État et les efforts furent immédiatement portés sur l'édification dedigues et debarrages pour se prémunir deslahars[15].

Au total, 364 communautés et 2,1 millions de personnes furent touchées par l'éruption. Huit mille maisons furent complètement détruites et plus de 73 000 endommagées. Lesnuées ardentes ont détruit les routes et les moyens de communication, le coût estimé des dommages sur les infrastructures est de 3,8 milliards de pesos[15].

Les nombreux efforts faits antérieurement en matière dereboisement furent annihilés par la destruction de 150 km2 deforêt représentant une valeur de 125 millions de pesos. Huit cents kilomètres carrés derizières furent rendus impropres à touteculture et 800 000 têtes debétail et devolailles furent tuées. Le coût pour l'agriculture est estimé à 1,5 milliard de pesos[15].

La destruction des équipements de santé et les mauvaises conditions d'hygiène dans lescamps de réfugiés expliquent l'augmentation dutaux de mortalité dans les mois qui suivirent l'éruption. Les dommages sur lesécoles ont perturbé la scolarité de milliers d'enfants[15].

LesAetas ont été les plus touchés par le réveil du volcan, la destruction de nombre de leurs villages ayant complètement bouleversé leur mode de vie. Relogés pour la plupart dans des campements, leurs conditions de vie demeurent difficiles. Incapables de subvenir à leurs besoins alimentaires avec les petites parcelles offertes par le gouvernement, beaucoup d'Aetas travaillent de ferme en ferme pour le compte des grands propriétaires des plaines, fragmentant leur société et la rendant dépendante de l'économie régionale[16].

Impacts sur le climat mondial

Photographie prise de lanavette spatiale (mission STS 43) au-dessus de l'Amérique du Sud le et montrant la double couche du nuage d'aérosols (en gris foncé au-dessus des nuages).

Le Pinatubo a émis lors de sonéruption une importante quantité d'aérosols et decendres volcaniques dans lastratosphère. Lesvolcans rejettent en particulier des mégatonnes dedioxyde de soufre. Celui-ci réagit avec l'eau pour former des aérosols d'acide sulfurique qui se sont répandus dans toute la stratosphère dans l'année qui a suivi l'éruption. Cet apport d'aérosols dans la stratosphère est le plus important depuis l'éruption duKrakatoa en1883, avec un total estimé à 17 millions de tonnes de dioxyde de soufre. C'est la quantité la plus importante jamais enregistrée par les instruments modernes[17].

L'acide sulfurique absorbe et réfléchit lerayonnement solaire, entraînant dans le cas du Pinatubo une diminution de laluminosité de l'ordre de 10 % à la surface terrestre. Il se produit alors un refroidissement à l'échelle mondiale : en 1992-1993, on estime la diminution de latempérature moyenne au sol entre 0,5 et0,6 °C dans l'hémisphère nord et0,4 °C sur tout le globe. Dans le même temps, les températures dans la stratosphère se sont accrues de plusieurs degrés Celsius en raison de l'absorption du rayonnement solaire par les aérosols[17].

Les cendres volcaniques et les aérosols envoyés dans l'atmosphère terrestre jusque dans la stratosphère se sont dispersés et ont fait plusieurs fois le tour de laTerre pendant près de trois ans. Ces fines particules et aérosols ont produit descouchers de soleil aux couleurs inhabituelles pendant plusieurs semaines dans l'hémisphère nord. Le temps pluvieux sur l'Amérique du Nord en 1992 et l'inondation de 1993 du Midwest américain sont en partie attribuables à l'augmentation de ces poussières atmosphériques qui ont servi à unensemencement des nuages plus prononcé que la normale[18].

Cette éruption a aussi eu un effet sur lacouche d'ozone, en augmentant de manière significative son taux de destruction. Dans leszones tempérées, les niveaux d'ozone ont atteint un minimum historique alors que dans l'hémisphère sud durant l'hiver 1992, le trou dans la couche d'ozone au-dessus de l'Antarctique a atteint la plus grande taille jamais observée. L'éruption dumont Hudson auChili en a aussi contribué à cette destruction de la couche d'ozone[17].

Poursuite de l'activité éruptive

Vue de l'intérieur de lacaldeira recolonisée par lavégétation en 2012.

L'activitééruptive reste faible de la fin de l'éruption le jusqu'en lorsqu'un nouveaudôme de lave se forme à l'intérieur de lacaldeira. Ce dôme semble se composer delave fraîche en provenance d'un réservoir profond plutôt que des reliquats de lave de l'éruption de 1991. Lesvolcanologues émettent alors l'hypothèse de nouvelles explosions violentes et certaines zones sont de nouveau évacuées. Cette éruption terminée le sera finalement peu violente avec unindice d'explosivité volcanique de 1[19],[2]. Entre et, une faible activité volcanique reprend dans lacaldeira avec de petites explosions et uneexplosion phréatique de faible intensité survient le[2].

Gestion du risque volcanique

Bien que l'éruption de 1991 du Pinatubo soit une des plus importantes duXXe siècle en termes de puissance et de dégâts, elle reste relativement peu marquante comparée à d'autres éruptions historiques. Ceci est notamment dû au fait que la crise a été bien gérée avec une évaluation des risques efficace puisqu'elle a permis de sauver des milliers de personnes qui ont été évacuées à temps.

Cette protection de la population passe aussi par son information des risques encourus. Ainsi, dès le soit au moment du paroxysme de l'éruption, la population évacuée est informée du risque que représentent leslahars grâce à la projection d'une vidéo sur lacatastrophe d'Armero en 1985 qui a fait plus de 20 000 morts à cause des lahars, puis par des affichages expliquant les conseils à suivre. Ces campagnes d'information orchestrées par lesvolcanologues sont animées par desjournalistes, des officiels experts et élus et des membres des forces de la police et de l'armée. Ces informations de la population se sont poursuivies les années suivant le réveil duvolcan grâce à des cartes établies par des scientifiques et les autorités, notamment lorsque les niveaux d'alerte étaient modifiés en fonction de l'activité éruptive[20].

Ces cartes sont réalisées en fonction de la nature de la menace et des niveaux d'alerte. Pour une meilleure efficacité, ces niveaux d'alerte ont été modifiés en. Ils sont au nombre de cinq : le niveau 1 correspond au plus bas niveau d'alerte avec de légers signes d'activitétectonique,magmatique ouhydrothermale ; le niveau 2 correspond à une activitésismique modérée avec des signes de remontée de magma pouvant amener à une éruption ; le niveau 3 correspond à un risque relativement élevé avec des déformations du sol et des émissions degaz volcaniques importantes avec probabilité forte d'une éruption sous quelques jours à quelques semaines ; le niveau 4 ramène cette probabilité à quelques heures avec l'intensification des secousses et l'apparition de petites explosions et le niveau 5, le plus élevé, est déclenché lorsqu'une explosion majeure est déclarée avec des risques pour les populations. Le niveau 3, le niveau le plus élevé déclenché depuis cette modification, est atteint pour la dernière fois en 1993[21].

Néanmoins, des incertitudes demeurent sur l'activité éruptive future du Pinatubo, notamment en ce qui concerne la durée d'une accalmie et l'arrivée d'une nouvelle éruption majeure. Ces questions sont essentielles pour les populations et les autorités qui veulent savoir si elles peuvent se réinstaller dans les zones sinistrées ou si ces dernières sont condamnées pour des années.

Activités

Écotourisme

Famille arrivée envéhicule tout-terrain sur le rebord de lacaldeira en.

Sur la volonté du ministère philippin dutourisme datant de 1994, le Pinatubo est devenu une destination touristique populaire bénéficiant à l'économie de la région. Les visiteurs paient 500pesos pour bénéficier des services d'un des trente guides ou vingt porteurs et 20 pesos de taxes au profit de la conservation de la nature. Ces devises permettent également de financer des projets communautaires, des services publics et des rénovations de bâtiments religieux mais aussi la construction de centres d'accueil des touristes. Des itinéraires sont tracés vers le volcan à la fin desannées 1990 : l'approche s'effectue en une heure envéhicule tout-terrain jusqu'à cinq kilomètres de lacaldeira représentant par la suite approximativement trois heures de marche. Une fois l'objectif atteint, labaignade est autorisée dans lelac avec certaines restrictions. En 2000, ces itinéraires sont déjà empruntés en moyenne par 1 200 randonneurs par mois et parfois une centaine par jour durant la saison haute de mars à mai. Environ 80 % viennent de l'agglomération deManille, les étrangers étant principalementEuropéens. Le, les autorités ont organisé une procession vers la montagne, similaire au pèlerinage dumont Fuji, afin de célébrer le dixième anniversaire de l'éruption de 1991 et offrir desfleurs et desfruits auxdivinités desAetas[22]. Depuis, tous les ans, une « marche de la paix et de la tranquillité » a lieu. Un centre de relaxationcoréen comprenant unterrain de golf s'est installé au pied du volcan. Un projet detéléphérique a été envisagé mais a été abandonné.

Recherches géothermiques

Des prospectionsgéothermiques sont menées en surface entre 1982 et 1986 puis en profondeur entre 1988 et 1990. En effet, des étudesgéologiques en surface, hydrogéochimiques et géoélectriques laissent entrevoir des possibilités de développement dans la géothermie comme nouvelle source deproduction d'électricité grâce à desaquifères abritant de l'eau à une température de plus de200 °C, principalement au nord-ouest duvolcan, au niveau de systèmes defailles. Des résultats décourageants, en raison de la faible perméabilité des nappes et de l'acidité de leurs eaux, contraignent finalement à l'arrêt des recherches environ un an avant le début de l'éruption. Une des principales leçons tirées du Pinatubo concerne la nécessité de prendre en compte la pertinence pour le développement à long terme de systèmes géothermiques associés à de jeunes volcans. Un des moyens de s'assurer de leur pérennité est de suivre les compositionschimique etisotopique de l'eau et desgaz qui sont un bon indice des remontées demagma dans les systèmes hydrothermiques, mais ce suivi n'est généralement possible qu'après avoir dépensé d'importantes sommes d'argent dans leforage[23].

Culture populaire

Élu septièmeprésident des Philippines le,Ramon Magsaysay, natif deZambales, nomme sonavion présidentiel, unC-47 réaménagé par laforce aérienne philippine[24],Mt. Pinatubo du nom dupoint culminant de sa région d'origine[2].

Le, alors qu'il est très populaire à huit mois des élections où il est donné favori à sa propre succession[25],[26], de retour d'un discours àCebu et accompagné de plusieurs officiels gouvernementaux et militaires ainsi que de lapresse, son avion s'écrase peu après le décollage contre le mont Manunggal, une montagne de l'île de Cebu dans le centre du pays[27]. Le bilan est de 25 victimes et un seul survivant, Néstor Mata, un journalistephilippin[28]. Après des rumeurs desabotage, notamment en raison de l'implication de Magsaysay en tant que ministre de la Défense lors du précédent gouvernement contre une révoltecommuniste[27], les enquêtes concluent à une défaillance mécanique due à une fatigue de la structure de l'avion[29]. Le vice-présidentCarlos Polistico Garcia assure l'intérim[27] et remporte les élections suivantes. Deux millions de personnes assistent auxfunérailles de Ramon Magsaysay le.

Notes et références

  1. ab etc(en) « Pinatubo », survolcano.si.edu,Global Volcanism Program,Smithsonian Institution
  2. abcdefgh eti(en) « Histoire éruptive », survolcano.si.edu,Global Volcanism Program,Smithsonian Institution
  3. abcdefghijklmno etp(en) Christopher G. Newhall,et al.,Eruptive History of Mount Pinatubo,Fire and Mud: Eruptions and Lahars of Mount Pinatubo, Philippines, 1997
  4. ab etc(en) Kelvin S. Rodolfo,et al.,« Two Years of Lahars on the Western Flank of Mount Pinatubo: Initiation, Flow Processes, Deposits, and Attendant Geomorphic and Hydraulic Changes »,Fire and Mud: Eruptions and Lahars of Mount Pinatubo, Philippines, 1997.
  5. abcd ete(en)VolcanoWorld - Pinatubo
  6. (en)U.S. Geological Survey - A story in the rocks,Fire and Mud: Eruptions and Lahars of Mount Pinatubo, Philippines, 1997
  7. (en) R.G. Garret, « Natural sources of metals in the environment »,Human and Ecological Risk Assessment, vol. 6, 2000, pages 945–963
  8. a etb(en)FAO - Information and reporting system for water and agriculture in Asian monsoon areas - Philippines
  9. (en)Average weather for Angeles - Temperature and precipitations
  10. (en) E.J. Marquez, « The 1991 Mount Pinatubo eruption and Eastern South China Sea foraminifera: occurrence, composition and recovery »,The Island Arc, vol. 9,no 4, décembre 2000, Blackwell Publishing, pages 527-541.
  11. (en)Zambales rainforest & its people
  12. abcdefghijklmno etp(en) Edward W. Wolfe, Richard P. Hoblitt,Overview of the Eruptions,Fire and Mud: Eruptions and Lahars of Mount Pinatubo, Philippines, 1997
  13. (en)Pinatubo - Facts and figures
  14. (en)BBC News - Filipinos return as volcano lake drains
  15. abc etd(en) Remigio A. Mercado, Jay Bertram T. Lacsamana, Greg L. Pineda,Socioeconomic Impacts of the Mount Pinatubo Eruption,Fire and Mud: Eruptions and Lahars of Mount Pinatubo, Philippines, 1997
  16. (fr)[PDF]L'éruption du Pinatubo et la minorité Aeta
  17. ab etc(en) Stephen Self,et al.,The Atmospheric Impact of the 1991 Mount Pinatubo Eruption,Fire and Mud: Eruptions and Lahars of Mount Pinatubo, Philippines, 1997
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  20. (en) Richard J. Janda,et al.,Assessment and Response to Lahar Hazard around Mount Pinatubo, 1991 to 1993,Fire and Mud: Eruptions and Lahars of Mount Pinatubo, Philippines, 1997
  21. (en) Raymundo S. Punongbayan,et al.,Eruption Hazard Assessments and Warnings,Fire and Mud: Eruptions and Lahars of Mount Pinatubo, Philippines, 1997
  22. (en) Marge C. Enriquez, « Shooting Pinatubo »,Inquirer,
  23. (en) F.G. Delfin,et al.,Geothermal Exploration of the pre-1991 Mount Pinatubo Hydrothermal System,Fire and Mud: Eruptions and Lahars of Mount Pinatubo, Philippines, 1997
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  25. (en) Lewis E. Gleeck Jr.,The Third Philippine Republic: 1946-1972, Quezon City, New Day Publishers, 1993, page 190(ISBN 971-10-0473-9)
  26. (en)Death of a Friend,Time magazine,
  27. ab etc(en) The Associated Press,Magsaysay dead with 24 in plane; Garcia successor,The New York Times,, page 1
  28. (en)Those on Magsaysay's plane,The New York Times,, page 8
  29. (en) United Press International,Magsaysay death clue,The New York Times,, page 28

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