Pour les articles homonymes, voirPierre Rousseau etRousseau.
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| Décès | (à 78 ans) Rennes |
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Pierre Rousseau est unarchitecte français né àNantes[1] le et mort àRennes le[2]. Il est particulièrement connu pour avoir construit l'hôtel de Salm, actuelPalais de la Légion d'honneur, à Paris, de 1782 à 1787.
Fils dePierre Rousseau (1716-1797), également architecte nantais qui participa à l'aménagement de l'Île Feydeau, et de Rose Barbier, Pierre Rousseau fut àParis l'élève deNicolas Marie Potain[3] et suivit les cours deJacques-François Blondel à l'Académie royale d'architecture. Il ne monta pas en loge pour leGrand prix d'architecture mais fut cependant nommé pensionnaire à l'Académie de France à Rome en[4].
Durant son séjour, son ami le peintreFrançois-André Vincent fit de lui plusieurs portraits-charges dont l'un le montre en bonnet de nuit et robe de chambre et porte la légendeRousseau cogitant[5]. Le même artiste a également réalisé un portrait à l'huile intituléRousseau lisant conservé au musée deSaint-Omer[6]. Un autre portrait représente le peintre et l'architecte ainsi qu'un troisième ami[7].
Le Royal Institute of British Architects (RIBA) àLondres possède une collection de dessins de Pierre Rousseau exécutés à diverses époques de sa carrière. Parmi ceux réalisés àRome entre1773 et1775, on trouve « un projet muet d'édifice profane surmonté d'une coupole, et une élévation qui développe et simplifie à la fois celle dupalais Mancini, siège de l'Académie de France. Le relevé dupalais Sacchetti de lavia Giulia doit dater d'un second voyage de Rousseau à Rome en1788. »[4]
En, Rousseau, qui supportait mal le climat romain[4], revint prématurément à Paris. En[8], il se mit en ménage avec Marie Adrienne Potain, très jeune veuve de l'entrepreneur Pierre Philippe Leroux et fille de son professeur. Cette union fut régularisée le en l'église deCourtalain (Eure-et-Loir), où Potain avait succédé à son beau-frère,Gabriel de Lestrade, comme architecte duduc de Montmorency.
Pierre Rousseau reprit le chantier languissant de l'église Saint-Germain deSaint-Germain-en-Laye à la suite de son beau-père Potain et construisit près de l'église à venir la chapelle Sainte-Anne qui sert aujourd'hui aux catéchismes[9]. Il fut adjoint à son beau-père pour le contrôle deFontainebleau et y fit d'importants travaux en 1785-1786.
Il fut très actif à Paris, construisant de nombreux hôtels particuliers et immeubles de rapport. Entre 1782 et 1787, il édifia le bâtiment qui a fait le plus pour sa réputation au point d'éclipser toutes ses autres réalisations, l'hôtel de Salm, actuelPalais de la Légion d'honneur. « L'entrepreneur futPécoul, allié de Rousseau par les Potain. »[10] Les bas-reliefs des ailes furent sculptés parPhilippe-Laurent Roland, époux de Thérèse Potain et beau-frère de l'architecte[11].L'hôtel de Salm fut très admiré. Il fut gravé dans leRecueil des plans, coupes et vues des plus jolies maisons de Paris dePrieur etVan Cléemputte (1789-1791), dans le recueil deKrafft etRansonnette (1770-1800) et dans laDescription de la France deLaborde. QuandThomas Jefferson était ambassadeur des États-Unis à Paris, il demandait à la chaisière dujardin des Tuileries de placer son siège de telle sorte qu'il pût contempler l'hôtel de Salm : « J'étais amoureux de ce bâtiment », écrivit-il ; on en trouve des réminiscences àMonticello et à laMaison-Blanche. Le bâtiment fut ultérieurement imité àRochefort-en-Yvelines, pour le diamantaireJules Porgès, par l'architecteCharles Mewès et àSan Francisco (Californie) pour le pavillon français de l'Exposition internationale, lui-même imité pour leCalifornia Palace of the Legion of Honor.
Des constructions annexes furent entreprises de l'autre côté de larue de Bellechasse. « Quand les biens du prince [de Salm] eurent été frappés de saisie réelle, Rousseau et sa femme entrèrent en possession de ce chantier. Les créanciers bénéficiaient du nantissement prévu par la déclaration royale d' qui favorisait l'investissement immobilier. Les Rousseau s'efforcèrent de les dédommager, mais l'opération n'enrichit personne. »[11]
Sous laRévolution française, Rousseau développa des projets qu'il avait imaginés à Rome comme celui qu'il présenta en 1789 pour un palais national et une place Louis XVI entre lequai et larue Jacob. Au concours de l'an II, il obtint un prix de 1 000 francs avec un autre projet de palais national[11].

Sous leConsulat, l'Empire et laRestauration, il fut architecte des Bâtiments nationaux dans plusieurs département. Il séjourna longuement dans lePuy-de-Dôme et construisit également dans l'Allier et laCorrèze. En 1807, la ville deClermont-Ferrand l'embaucha aux appointements de 3 500 francs[12]. Chargé de la voirie et des hospices, il construisit l'aile droite de l'Hôtel-Dieu, acheva le théâtre, rénova l'hôtel de ville à l'occasion de la visite duduc d'Angoulême, construisit la halle aux blés, transforma le collège royal et donna des dessins pour l'autel de lacathédrale et lafontaine de la place Champeix. Il construisit en 1823 une joliechapelle pour lesUrsulines qui « lui valut les suffrages du haut clergé »[13]. Il bâtit également des édifices judiciaires et pénitentiaires dans l'Eure et dans lesArdennes, et l'un de ses fils s'établit d'ailleurs marchand de drap àSedan. Il termina sa carrière àRennes.
« Aux yeux des rationalistes formés par Durand et ses émules, Rousseau âgé passait pour un constructeur imprévoyant et un artiste démodé. Mais les notables de la Restauration lui témoignèrent les égards dus à un survivant de la cour deLouis XVI. Nommé correspondant de l'Institut en 1815, il eut à cette époque deux domiciles successifs à Paris,rue des Bons-Enfants et rue de Bondy (actuellerue René-Boulanger)[13]. »
Ses biens mobiliers furent vendus à sa mort en 1829.« Une épave de sa bibliothèque, le cahier de ses notes prises au cours de Blondel, était à vendre à Paris, en 1984, chez F. de Nobele[13]. »

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