Pour les articles homonymes, voirPerret etPierre Perret (homonymie).
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| Activités | Auteur-compositeur-interprète, artiste d'enregistrement,lexicographe,guitariste,chanteur,écrivain,acteur |
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Pierre Perret, né le àCastelsarrasin (Tarn-et-Garonne), est unauteur-compositeur-interprètefrançais, parfoisacteur.
Auteur jouant sur les mots et la musicalité de lalangue française, Pierre Perret emploie l’argot. Il a réécrit lesfables deLa Fontaine. L'interprète, dans un style apparemment naïf, voire enfantin, avec candeur et humanisme, pose des questions pertinentes avec un sourire malicieux.
Chanteur populaire et auteur reconnu, son répertoire hétérogène se compose de chansons enfantines, comiques, grivoises, légères ou engagées, entre humour et tendresse. En marge de la chanson, il a publié des ouvrages sur lalangue française et sur lagastronomie, son autre passion.
Ses parents, Maurice et Claudia, tenaient leCafé du Pont àCastelsarrasin, où il grandit, apprenant lesargots et langages de métiers.
À quatorze ans, il intègre leconservatoire de musique de Toulouse et s’inscrit aussi au conservatoire d’art dramatique. Il obtient à 19 ans un premier prix desaxophone[1]. Il joue dans des bals et les fêtes familiales avec un groupe de quatre musiciens.
De 1953 à 1956, il effectue sonservice militaire et ne peut passer la dernière épreuve d'entrée auConservatoire de Paris, dans la classe deMarcel Mule car il est en prison militaire ce jour-là[2]. Il rend visite régulièrement à l'écrivainPaul Léautaud jusqu’à la mort de celui-ci en 1956, et le raconte en 1972 dansAdieu, Monsieur Léautaud.

Il rencontreGeorges Brassens — à qui il est souvent comparé à ses débuts — qui l’encourage à écrire et composer, et fréquente le milieuparisien de la chanson. En 1956, il accompagne à la guitare la jeune chanteuseFrançoise Marin (qui deviendraSophie Makhno) dans le cabaretLa Colombe. Un soir, les clients partis, il montre ses chansons àMichel Valette, le patron. Il lui chanteAdèle etQu’elle était jolie mais, trop timide, refuse un engagement. Mais le lendemain, après la prestation de Françoise Marin, Michel Valette lui force la main en l’annonçant par surprise aux clients de La Colombe et, après s’être fait prier dans une ambiance bon enfant, il finit par chanter et remporte un vif succès, qui le met en confiance et il accepte son premier engagement de chanteur.
En 1957, il habite avec Françoise Marin, tout en l'accompagnant auxTrois Baudets. Il lui propose de chanter quatre chansons de sa composition et enregistrer son premiersuper 45 tours chezBarclay. Un soir, il chante quelques-unes de ses propres chansons et est remarqué parBoris Vian,Jacques Canetti et surtout par le manager deGilbert Bécaud et deCharles Trenet, Émile Hebey. Celui-ci le présente àEddie Barclay, avec lequel il signe un contrat d’enregistrement pour une durée de trois ans. Son premier45 tours,Moi j’attends Adèle, sort cette année-là. Un enregistrement à l'Olympia pour l'émission de radioMusicorama contribue à le faire connaître.
En 1958, il continue dans les cabarets parisiens et sillonne les routes deFrance et d’Afrique en première partie du groupe américainThe Platters. Mais atteint depleurésie, il doit suspendre sa carrière. En novembre, il entre ausanatorium auPlateau d'Assy dans la commune dePassy enHaute-Savoie[3], et y passe presque deux ans. Il reçoit alors le soutien financier du métier : unMusicorama exceptionnel est organisé pour venir en aide à sa famille et payer les soins[4]. Françoise Marin le quitte, pour le médecin qui a diagnostiqué sa pleurésie[5]...
En 1960, sortLe Bonheur conjugal, son second 25 cm[6]. Le succès n'est pas suffisant et Barclay ne renouvelle pas son contrat[7]. Il habite alorsGennevilliers avec sa famille où il reste huit ans. Anne et Alain, ses jumeaux sont nés en 1962. Sa fille Julie naît en , et meurt en.
Il est soutenu par sa femme, Simone Mazaltarim, rebaptisée Rebecca, épousée en 1962 , après l'avoir rencontrée en 1957 dans les bureaux desdisques Barclay .Pierre Perret signe un contrat chezVogue pour six ans, et trouve un nouvel impresario enLucien Morisse. Il connaît son premier grand succès en 1964 avecLe Tord-boyaux, vendu à 75 000 exemplaires[8].
Pierre Perret enchaîne alors les succès et donne plusieurs concerts, assurant des premières parties d'artistes aussi différents queJohnny Hallyday[9],Nana Mouskouri ou lesRolling Stones[10] lors de leur premier concert en France[11].
En 1966, la chansonLes Jolies Colonies de vacances est un grand succès[12], vendu à 200 000 exemplaires[13].Yvonne de Gaulle, tente de la faire interdire : elle l'est pendant six mois sur la deuxième chaîne de télévision[14], mais les radios redoublent leurs diffusions. Durant l'été, avecClaire Ferval etRobert Nyel, il est en première partie deCharles Aznavour en tournée en France. Cette proximité incite Pierre Perret à une écriture plus poétique. Il passe pour la première fois en vedette à l'Olympia en[10].
Il enchaîne alors les succès :Le service militaire,Tonton Cristobal[15],Cuisse de mouche etLes baisers[16]. Il signe aussi la chansonLes postières chantée parNicole Croisille. En 1968, il écritVieux Sidney en hommage àSidney Bechet, où il reprend le thème desOignons de 1949[17]. Cependant, comme chez Barclay, Pierre Perret s'estime sous-payé[18] et à l'issue de son contrat, en 1969, il quitte Vogue décidant avec sa femme de s’autoproduire en fondant les éditions Adèle (du nom de sa première chanson).
La même année, il retrouve le cinéma, essayé en tant que figurant en 1944 avecLe Carrefour des enfants perdus et en 1958 dans un petit rôle dansLes étoiles de midi. Il joue le personnage principal dans le filmLes Patates, deClaude Autant-Lara[10], avecJacques Balutin,Rufus,Henri Virlojeux,Bérangère Dautun,Christine Aurel, film dont il signe la musique. Il incarne en 1971 le jugeRoy Bean dans unwestern parodique deJean Girault et Federico Chentrens,Le Juge, avecSilvia Monti etRobert Hossein.
En 1971 sortLa Cage aux oiseaux, vendu à 300 000 exemplaires[19], puisC'est au mois d'août,Mère Noël,Olga ,Le plombier.
À partir de 1974, les disques de Pierre Perret sont arrangés parBernard Gérard, en remplacement deJean Claudric qui orchestrait le chanteur depuis son entrée chez Vogue.
En 1975, il connaît son plus gros succès avecLe Zizi[20], plus de 600 000 exemplaires[21].
Après d'autres succès, commeVaisselle cassée etLa photo, Pierre Perret écrit des textes plus graves et mélancoliques, et vendra alors moins de disques. Sa chansonLily, écrite en 1977, devient toutefois un classique des chansonsanti-racistes et lui vaut en 1978 le prix de laLICRA. Le texte est même proposé en sujet blanc de brevet des collèges ou de baccalauréat; des protestations politiques entraînent le limogeage du recteur d'académie qui ne s'était pas opposé à cette proposition[réf. nécessaire]. En 1977 encore, il écritMa nouvelle adresse qui traite de la vie des travailleurs et rend hommage àJacques Brel.
À l'origine écrite pour une jeune fille victime de viol en 1976,Mon p'tit loup devient une chanson plus universelle en 1979, qu'il interprète lors d'un concert à Bobino, puis à laFête de l'Humanité devant 200 000 spectateurs.
D'autres textes engagés paraîtront, sur l'avortement (Elle attend son petit en 1981), lafamine,l'excision et plus généralement la condition des femmes en Afrique (Riz pilé en 1989), laguerre (La Petite Kurde en 1992)[22], l’écologie (Vert de colère en 1998) ou encore la remontée dufascisme (La Bête est revenue). Sortie en 1998, cette chanson contre leFront national lui vaut de nombreuses lettres d'insultes. À la suite de l’album du même nom, il fait une tournée passant notamment auFestival des Vieilles Charrues où il joue devant 60 000 personnes[23].
Le, après quatre ans de travail, il sort l'albumMélangez-vous, suivi par un album dechansons paillardes,Le Plaisir des Dieux[10].

Il aborde l'intégrisme religieux, avecLa Femme grillagée en 2010 sur le port de la Burka, et rend hommage en 2018 à ses amis deCharlie Hebdo[24] abattus le parles frères Kouachi.
En 2017, il apparaît enguest-star dans un épisode duCapitaine Marleau.
Pendant lapandémie de Covid-19, le confinement lui inspire une nouvelle chanson humoristique,Les Confinis[25].
Le, Pierre Perret entame une grande tournée intituléeMes adieux provisoires[26], qui sera perturbée par lapandémie de Covid-19[27], déclarant qu'il s'agira « sûrement » de sa dernière tournée[28].
Le, il publie un nouvel album,Ma vieille carcasse, accompagné par le clipParis saccagé, critiquant la politique de la maire deParis,Anne Hidalgo[29].
En juin 2024, il publie un poème destiné àRima Hassan. Ce poème dénonce les « folles élucubrations» de la députée européenne LFI, qui avait déclaré qu'Israël était « pire que la Russie »[30]. « Mes fidèles loulous attention/ Oyez en grande précaution/ Les folles élucubrations/ D'une pasionaria en carton./ Sais-tu pourquoi Rima Hassan/ En tes veines dépourvues de sang/ Circule un jus nauséabond/C'est parce qu'il n'est que du poison/ "Le chant des partisans", "Lily"/ Tous ces poèmes ont fait le lit/ De ceux qui combattent la haine/ Qui met ce sang noir en tes veines/ Tu crois faire de la résistance/ Tu n'résistes qu'à l'intelligence/ Celle du cœur dont tu ignores le lien/ Et ton combat ne rime à rien.[31] »
Pierre Perret a enregistré plusieurs duos au cours de sa carrière, un des plus surprenants avecMireille Mathieu en 1988[32] pourLe Zizi. En 1995, il enregistreMaître Pierre en duo avecSophie Darel pour l'albumC'était les Années Bleues. En 2003, il collabore avec le groupeles Ogres de Barback pour son albumÇui là[33] et monte sur scène à leurs côtés en 2005 àLa Cigale, où il interprète en trio le titreLily.
En 2015, il monte sur la scène avecTina Arena dans l'émissionDu côté de chez Dave le[34].
En, il donne un concert pour la première fois dans sa ville natale,Castelsarrasin, où il chante en duoLily avecNolwenn Leroy[35]. À cette occasion, le nouveau maire, Jean-Philippe Besiers, lui dévoile son buste, signé du sculpteur toulousainSébastien Langloÿs.
Parallèlement à ses activités dans la chanson, Pierre Perret, dès 1972 (année de la parution de son premier livreAdieu Monsieur Léautaud), a publié plusieurs ouvrages biographiques. En 2009,Manuel Poirier tourne un film sur l'enfance de Pierre Perret, tiré de son autobiographie,Le Café du pont[36].
Pierre Perret écrit aussi autour de l'histoire, de la cuisine, de la pêche, et toujours autour des mots, des beaux ou des gros avec uneAnthologie de la poésie érotique et des travaux autour des mots d'argot.
SondictionnaireLe Parler des métiers, sorti en2003[10] reprend le vocabulaire de 145 métiers différents. Grand ami deBernard Pivot, il est invité àApostrophes[37] en 1982 etBouillon de culture en 1993[38] avec Jean FavierSpécial histoire pour la sortie desGrandes pointures de l'histoire. Il lui dédie une chanson en 1986 simplement intituléeBernard Pivot.
Pierre Perret participe au Comité d'orientation pour la simplification du langage administratif (COSLA). Il fait également partie duConseil supérieur de la langue française depuis sa création en1989[39] (mandat renouvelé en 1993[40], 1999[41] et 2003[42]).
Pierre Perret possède une résidence secondaire enIrlande, près deBallyconneely, dans le comté deGalway[43] ou il s'adonne à lapêche à la mouche dans lelac Corrib. Un saumon de 12,50 livres lui vaut le titre de meilleur pêcheur de l’année, en 1985[44].
Son frère cadet, Jean-Claude, dit Jeannot, fut notamment chef cuisinier àNew York[45] aux États-Unis.
Il épouse en 1962 Simone Mazaltarim dite « Rebecca » qu'il a rencontrée en 1957. Ils auront trois enfants, Anne et Alain, des jumeaux nés en 1962, et Julie, née en 1963 et morte en 1995 à 32 ans. Sa disparition marque profondément Pierre Perret et influence sa vie personnelle et artistique[44],[46].
Pierre Perret est ami des anciens Premiers ministres et députés duParti socialisteMichel Rocard etLionel Jospin[47], soutenant ce dernier lors desélections présidentielles de 1995 et de2002.
En 2006, il est invité par le président de l'Assemblée nationale,Jean-Louis Debré, à quelques jours de la reprise de la discussion du projet de loi sur les droits d'auteur[10] ; il a plaidé contre lalicence globale :« C’est comme si l’on rentrait dans une boulangerie et que l’on raflait tout sans payer. »
Le, àGenay, Pierre Perret déclare son soutien aumouvement des Gilets jaunes au retour d'un concert auChambon-Feugerolles[48].
En 2009, dans un article duNouvel Observateur[49], la journaliste Sophie Delassein met en doute la véracité des rencontres vers 1953-1956 entrePaul Léautaud et Pierre Perret, que ce dernier a souvent relatées, notamment dans des entretiens télévisés et dans ses livres. Elle pointe diverses incohérences avec les archives de l'époque mentionnées par divers proches de Paul Léautaud, dont certains ont émis des doutes sur les réelles relations entre l’écrivain et le chanteur[50]. La thèse de la journaliste est que Perret aurait exagéré la profondeur de sa relation avec l'écrivain pour se faire bien voir de son amiGeorges Brassens, grand admirateur de Léautaud, puis se serait enfermé dans ce mensonge. Elle accuse également Perret deplagiat. Pierre Perret s'explique dans undroit de réponse[51] avant de porter plainte pourdiffamation contre Sophie Delassein[52]. Le jugement est favorable au chanteur et sanctionne la journaliste[53],[Note 1].
Le, letribunal correctionnel de Paris condamne le journalLe Figaro pour avoir diffamé Pierre Perret dans l'une de ses chroniques. Le quotidien a été condamné à 3 000 euros d'amende tandis que l'auteur des propos, le journalisteStéphane Denis, écope d'une amende de 1 500 euros.Le Figaro et Stéphane Denis doivent, en outre, verser solidairement 5 000 euros à Pierre Perret au titre des dommages-intérêts ainsi que 4 000 euros au titre des frais de justice.Le Figaro a l'obligation de publier le jugement dans ses colonnes. Le chanteur populaire a ainsi gagné trois procès en diffamation pour la même affaire dont un à l'encontre du journaliste et chroniqueurBernard Morlino, condamné pour injure et diffamation[54].

Le ton des chansons de Pierre Perret est enjoué, typique du music-hall. Certaines ressortent de la tradition deschansons paillardes où il est question de sexualité de façon indirecte et gaie.Le Zizi s'appuie sur les cours d’éducation sexuelle à l’école, nouveaux à l'époque.
Mais il compose également des chansons engagées, commeLily (antiraciste),Y'a cinquante gosses dans l'escalier (sur la vie difficile des gens en HLM) etMa nouvelle adresse (sur la vie des travailleurs), lyriques, commeBlanche, ou poétiques, commeFillette, le bonheur c'est toujours pour demain.
Puis quelques décennies plus tard (presque un demi-siècle), dansParis saccagé, à 88 ans, il dénonce lasaleté de la capitale jonchée depoubelles et infestée derats du fait, d’après lui, de l'inaction de la mairesocialisteAnne Hidalgo[55].
Certaines d'entre elles sont écrites sur un ton guilleret, tellesLa bête est revenue,Au nom de Dieu,Dealer ou encoreLa mondialisation. Le thème satirique duTord-boyaux, sur les bouges et les gargotes, avait été précédemment mentionné dansFélicie Aussi deFernandel, etl'Hôtel des Trois Canards deMarie Bizet.
En, il est promu au grade de commandeur de l'ordre des Arts et des Lettres[56]. La réception pour l'attribution des insignes est organisée le, jour de ses 80 ans[57].
Pierre Perret est membre de l'Académie Alphonse-Allais.

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