Aidé par un atelier important, Rubens produit une œuvre considérable dans des genres divers. Il accepte de peindre un grand nombre deportraits mais, « d'instinct plus porté aux grands travaux qu'aux petites curiosités » comme il l'écrivait lui-même, il prête peu d'attention aux détails, qu'il ne peint pas en profondeur et dessine de quelques traits. En effet, il va travailler à un rythme extrêmement productif, réalisant 1 403 peintures selon le catalogue de Michel Jaffé. Il réalise surtout de grands projets religieux, des peintures mythologiques et d'importantes séries de peintures historiques. Prisé des Grands pour l'érudition et le charme de sa conversation, il joue également un rôlediplomatique important à son époque et jouit d'une position sociale sans égale chez les artistes de son temps[3],[4].
Pierre Paul Rubens naît àSiegen enWestphalie, dans leSaint-Empire romain germanique à 300 km d'Anvers[5]. Il est le sixième enfant de Jan Rubens (1530-1587) avocatprotestant prospère nommé échevin de la ville d'Anvers en1562, et de Maria Pypelinckx (1537-1608), fille d'un marchand de tapisseries. Ses parents ont quitté Anvers (Pays-Bas espagnols) en 1568 pour échapper à la persécution des protestants dans les Pays-Bas espagnols par leduc d'Albe durant larévolte des gueux, Jan Rubens étant soupçonné de sympathiecalviniste[6]. Jan Rubens devient le conseiller légal deGuillaume d'Orange et s'installe ainsi à la cour de Siegen en 1570. Du fait de sa relation avecAnne de Saxe, seconde épouse de Guillaume d'Orange avec qui il a une fille, Christine von Diez (que Guillaume ne reconnaîtra pas), née le, Jan Rubens est emprisonné auchâteau de Dillenburg jusqu'en 1573, sa libération étant due à l'intervention de sa femme[7].
Après sa naissance à Siegen, la famille s'installe à Cologne en 1578, où elle vit jusqu'à ce que Pierre Paul ait 11 ans. Ayant abjuré leprotestantisme pour lecatholicisme, Jan Rubens a probablement fait baptiser son fils dans la foi catholique avant sa mort en 1587. En 1589, deux ans après la mort de son père, Maria et ses trois enfants Pierre Paul, Blandine (1564-1606) et Philippe (1574-1611) rentrent à Anvers[8]. Sa marraine estChristine d'Épinoy, comtesse deLallaing et épouse du gouverneur deTournai, où il entre comme page après ses études dans l'École Latine de Rumoldus Verdonck où il apprend le latin et le grec[9]. C'est chez sa marraine que Rubens commence à copier les tableaux présents chez elle notamment desVéronèse, en abandonnant ses espoirs de robe d'avocat et d'armes.
À Anvers, il reçoit une éducation humaniste, étudiant le latin et la littérature classique. À l'âge de 14 ans, il est placé en apprentissage de 1589 à 1598, d'abord chez le peintreTobias Verhaecht, puis chez quelques peintres éminents de son époque, entre autresAdam van Noort etOtto van Veen. Une grande partie de sa formation initiale est consacrée à copier les œuvres d'artistes anciens, telles que desxylographies deHolbein le Jeune et des gravures deMarcantonio Raimondi d'aprèsRaphaël. Lorsqu'il eut achevé sa formation, il entra en 1598 à laguilde de Saint-Luc comme maître indépendant.
Sur les conseils de ces peintres éminents, Rubens part pour l'Italie de 1600 à 1608 pour étudier les œuvres de laRenaissance[11]. Il séjourne notamment àGênes,Mantoue,Venise etRome où il assimile les divers styles et copie les œuvres deRaphaël, duCaravage, et surtout duTitien dont il retient la fougue du coloris. Il s'installe ensuite dans la ville deMantoue, sous la protection ducardinal Montalto au service du ducVincent de Gonzague chez qui il devientpeintre de cour. Grâce au soutien financier du duc, Rubens peut voyager à Rome en passant parFlorence en 1601. Là, il étudie l'art classique grec et romain et il réalise des copies de grands maîtres italiens. Il est particulièrement influencé par la sculpturehellénistiqueLe Groupe du Laocoon, mais aussi par les œuvres d'art deMichel-Ange,Raphaël etLéonard de Vinci[12]. Il est également influencé par les peintures plus modernes et naturalistes duCaravage dont il copie d'ailleurs plus tard le tableauLa Mise au tombeau tout en recommandant à son protecteur, le duc de Gonzague, d'acheter une autre œuvre de cet artiste,La Mort de la Vierge, aujourd'hui conservée auLouvre[13]. Il intervient pour inciter l'acquisition deLa Madone du rosaire pour l'église dominicaine d'Anvers, et qui est aujourd'hui aumusée d'Histoire de l'art deVienne. Durant son premier séjour à Rome, Rubens réalise son premier chef-d'œuvre,Sainte Hélène à la Vraie Croix pour labasilique Sainte-Croix-de-Jérusalem.
En 1603, Rubens voyage en Espagne pour une mission diplomatique, apportant avec lui des cadeaux du duc de Gonzague à la Cour du roiPhilippe III d'Espagne. Durant son séjour, il étudie l'impressionnante collection d'œuvres de Raphaël et du Titien quePhilippe II avait rassemblée[14]. Il réalise également un portrait équestre duduc de Lerme qui illustre bien l'influence des œuvres du Titien. Ce voyage est le premier des nombreux voyages qu'il effectua durant sa carrière et pendant lesquels il mêle l'art et la diplomatie[15].
Il retourne en Italie en 1604, où il reste pendant les quatre années suivantes, d'abord à Mantoue, puis àGênes et à Rome où il s'illustre dans la peinture religieuse, des scènes mythologiques et de portraits. À Gênes, Rubens peint de nombreux portraits tels que lePortrait de Brigida Spinola Doria conservé à laNational Gallery deWashington, et lePortrait de Maria Serra Pallavicino, dans un style qui influence plus tard des artistes tels queVan Dyck,Reynolds etGainsborough[16]. Il rédige également un livre illustré sur les palais de la ville qui est publié en 1622 sous le nom dePalazzi di Genova. De 1606 à 1608, il demeure principalement à Rome et, pendant cette période, Rubens obtient, avec l'aide du cardinal Jacopo Serra (frère de la princesse Maria Pallavicini), sa plus importante commande à l'époque pour lemaître-autel de la nouvelle église en vogue, laChiesa Nuova également appelée Santa Maria in Vallicella.
Le sujet en est lepape Grégoire le Grand ainsi que des saints locaux majeurs adorant l'icône de la Vierge et l'Enfant. La première version de ce tableau est une toile qui est actuellement aumusée des Beaux-Arts de Grenoble, et qui est immédiatement remplacée par une seconde version sur trois panneaux en ardoise représentant l'image miraculeuse de laSanta Maria in Vallicella qui est montrée au public lors des fêtes religieuses grâce à un couvercle en cuivre amovible, également peint par l'artiste[17].
L'expérience italienne de Rubens continue à influencer son travail et il continue à écrire de nombreuses lettres et correspondances en italien. À son retour à Anvers en décembre1608 où sa mère agonise[18], le souvenir de l'Italie se perpétue également dans sa signature[19], qui ne changera jamais : « Pietro Paolo Rubens ». Ses voyages lui ont également permis de comprendre lefrançais, l'allemand, l'italien, l'espagnol et lelatin.
En 1608, apprenant que sa mère est malade, Rubens décide de quitter l'Italie pour la rejoindre à Anvers, mais elle meurt avant qu'il n'arrive. Son retour coïncide avec une période de prospérité dans la ville, grâce à la signature duTraité d'Anvers en qui met fin à laguerre entre l'Espagne et lesProvinces-Unies et ouvre une période detrêve de douze ans. En, Rubens est nommé peintre officiel de la cour d'Albert et Isabelle, souverains des Pays-Bas de 1609 à 1621. Il reçoit la permission spéciale d'installer son atelier à Anvers plutôt qu'à la Cour deBruxelles, mais aussi de travailler pour d'autres clients que les seuls souverains. Cette période de prospérité et l'ouverture de son grand atelier ainsi que celui deJacob Jordaens lancent ce que l'on appellera l'École d'Anvers[20]. Il reste proche de l'archiduchesse Isabelle jusqu'à sa mort en 1633, et on fait appel à lui comme peintre, mais aussi comme ambassadeur et diplomate. Rubens cimente encore plus ses liens avec la ville lorsque, le, il épouseIsabella Brant, fille de Jan Brant, citoyen d'Anvers influent et humaniste. De cette union naissent trois enfants : Serena (1611), Albert (1618) et Nicolas (1619)[21].
En 1610, Rubens déménage dans une nouvelle demeure, palais qu'il avait fait construire et où il vécut une grande partie de sa vie, laRubenshuis, actuellement devenue musée. La villa, d'influence italienne, abrite son atelier où lui et ses apprentis réalisent la plupart des peintures de l'artiste, et qui abrite également sa collection d'art personnelle ainsi qu'une des bibliothèques les plus vastes d'Anvers. Durant cette période, il développe son atelier en accueillant de nombreux élèves et assistants. Son élève le plus connu est alorsAntoine van Dyck, qui devient rapidement le principal portraitiste flamand et qui collabore fréquemment avec Rubens. Il travaille également avec plusieurs autres artistes actifs dans la ville, notamment le peintre animalierFrans Snyders qui contribue à réaliser l'aigle dans le tableauProméthée supplicié, mais aussi son excellent ami, le peintre de fleursJan Brueghel l'Ancien.
Rubens fait également bâtir une autre maison au nord d'Anvers dans le village deDoel, à côté de l'église. Cette demeure, appeléeDe Hooghuis (la grande maison), est construite entre 1613 et 1643, et constitue sans doute un investissement.
À partir de 1616-1617, il recrute les meilleurs graveurs de son temps, en mesure de traduire sur papier sa verve picturale, afin d'étendre sa renommée dans toute l'Europe. Exigeant sur leur qualité, il supervise, corrige et en valide l'exécution. À partir de 1619, il obtient un privilège dans les Pays-Bas espagnols et en France, puis dans lesProvinces Unies (1620-1627), lui permettant de contrôler la diffusion de sesestampes et d'en tirer un bénéfice[22]. Il fait réaliser des estampes et des couvertures de livres, surtout par l'imprimerie plantinienne de Balthasar Moretus le Jeune[23]. À l'exception de quelqueseaux-fortes remarquables, il fait seulement les dessins en laissant la réalisation des estampes à des spécialistes, tels que le graveur flamandLucas Vorsterman[24]. Il fait appel à un certain nombre de graveurs formés parHendrik Goltzius et il conçoit également la dernière méthode degravure sur bois avant que cette technique ne se renouvelle auXIXe siècle. Rubens instaure aussi undroit d'auteur pour ses copies, notamment en Hollande où son travail est alors largement reproduit, mais aussi en Angleterre, en France et en Espagne[25].
Cycle de Marie de Médicis et missions diplomatiques (1621-1630)
L'Éducation de Marie de Médicis peinte de 1621 à 1625 pour lePalais du Luxembourg, Paris.Adam et Ève (1628–1629), peinture que Rubens copia sur un tableau duTitien.
Après la mort de l'archiducAlbert d'Autriche, Rubens continue à être le peintre officiel de la Cour de l'Infante Isabelle d'Autriche de 1621 à 1633. En 1623, Rubens perdit sa fille Serena qui meurt alors qu'elle n'avait que 12 ans et trois ans plus tard, en 1626, son épouse,Isabella Brant meurt de lapeste à l'âge de 34 ans.
En 1621, la reine de FranceMarie de Médicis lui demande de réaliser deux grands cycles allégoriques célébrant sa vie et celle de son défunt mari, le roiHenri IV, pour décorer la Galerie Médicis duPalais du Luxembourg à Paris. Rubens achève leCycle de Marie de Médicis en 1625 qui est actuellement exposé aumusée du Louvre, mais il ne peut pas terminer celui d'Henri IV[26]. Marie de Médicis est exilée de France en 1630 par son fils,Louis XIII, et elle décède en 1642 dans la même maison de Cologne où Rubens avait passé son enfance[27].
Parallèlement, après la fin de laTrêve de douze ans en 1621, l'empereur et archiduc d'AutricheFerdinand II de lamaison de Habsbourg confie à Rubens un certain nombre de missions diplomatiques[28]. Par exemple, lorsque le roi de PologneLadislas IV Vasa arrive à Bruxelles le à l'invitation personnelle de l'Infante Isabelle d'Autriche, l'ambassadeur français à Bruxelles écrivait :« Rubens est là pour faire le portrait du prince de Pologne, sur ordre de l'Infante »[29],[30].
Entre 1627 et 1630, la carrière diplomatique de Rubens est particulièrement active. Il voyage entre les Cours d'Espagne et d'Angleterre, essayant de ramener la paix entre lesPays-Bas espagnols et lesProvinces-Unies.
Il fait également plusieurs déplacements au nord des Pays-Bas tant pour des raisons artistiques que diplomatiques.
Rubens passe huit mois à Madrid en 1628-1629. En plus des négociations diplomatiques, il réalise plusieurs œuvres majeures pourPhilippe IV ainsi que pour des commanditaires privés. Il entreprend également une étude renouvelée des peintures du Titien, copiant plusieurs de ses toiles; dontAdam et Ève (1628–1629)[32] Durant son séjour en Espagne, il se lie d'amitié avec lepeintre de courVélasquez et tous deux projettent de voyager ensemble en Italie. Cependant, Rubens doit revenir à Anvers et Vélasquez fait le voyage sans lui[33].
Son séjour à Anvers est assez court et il se rend assez vite àLondres où il demeure jusqu'en. L'une des œuvres majeures qu'il réalise à cette période est l'Allégorie sur les bénédictions de la paix réalisée en 1629 et qui est actuellement exposée à laNational Gallery de Londres[34]. Ce tableau illustre l'immense intérêt que Rubens portait à la paix et il le donna au roiCharlesIer en guise de présent.
Pendant que la réputation internationale de Rubens auprès des collectionneurs et de la noblesse étrangère continue à croître au cours de cette décennie, l'artiste et son atelier ont également continué à réaliser des peintures monumentales pour des clients locaux d'Anvers.L'Assomption de la Vierge achevée en 1626 pour la cathédrale d'Anvers en est un très bon exemple.
Rubens passa les dix dernières années de sa vie à Anvers. Sur un plan artistique, il obtint de nouvelles commandes desHabsbourg et il continua à travailler pour des clients étrangers, en réalisant par exemple les peintures des plafonds de laMaison des banquets dupalais de Whitehall, mais il a aussi exploré d'autres voies artistiques plus personnelles, composant des paysages, tel que lePaysage à l'arc-en-ciel (1635, musée du Louvre, Paris) et des œuvres plus intimes ainsi que des portraits de sa femme, de ses enfants et de la famille des Moretus-Plantin (musée Plantin-Moretus)[35].
En 1636, il devint peintre officiel de la cour desPays-Bas espagnols gouvernée par lecardinal Ferdinand, infant d'Espagne. C'est à cette même période que Rubens peintLe Jugement de Pâris, directement élaboré à partir duJugement de Pâris deRaphaël, gravé parRaimondi. La seule différence est que Rubens s'inspire de l'œuvre vue en miroir.
Un an avant,CharlesIer d'Angleterre lui avait confié la réalisation du plafond peint de la Maison des banquets au palais de Whitehall conçu par l'architecteInigo Jones. Mais sa commande la plus importante fut celle de soixante toiles pour la décoration du pavillon de chasse dePhilippe IV d'Espagne, laTour de la Parada, pour lesquelles il s'inspira de l'ouvrage d'Ovide, lesMétamorphoses.
Par ailleurs, lorsqueMarie de Médicis connut sonultime exil, c'est Rubens qui la recueillit et qui la protégea jusqu'à sa mort. Elle finit d'ailleurs sa vie, deux ans après la mort du peintre, dans la maison natale de celui-ci.
De son côté, Rubens tombe malade du fait de sagoutte chronique, son état s'aggrave et il finit par s'éteindre le, laissant derrière lui huit enfants, trois avec Isabella et cinq avec Hélène, son plus jeune enfant étant né trois mois avant son décès. Il est enterré àl'église Saint-Jacques (Sint-Jacobskerk) d'Anvers[38].
Au cours de la vente aux enchères du chezSotheby's, la peinture de RubensLe Massacre des Innocents fut vendue pour un prix de60,98 millions d'euros (soit400 millions deF,49,5 millions£,76,2 millionsUSD) àLord Thomson[40].
Étude d'homme nu pour un Baptême du Christ (vers 1604)[42], pierre noire et estompe, H. 0,324 ; L. 0,162 m,Beaux-Arts de Paris. Dessin rapproché duBaptême du Christ de Rubens conservé auKoninklijk Museum voor Schone Kunsten à Anvers. Lemusée du Louvre conserve un carton de taille réduite à la pierre noire rehaussée de blanc préparatoire du tableau d'Anvers, réalisé après le dessin des Beaux-Arts[43].
Étude pour le Portrait de la marquise Brigida Spinola Doria (vers 1605)[44], pierre noire, pinceau, encre de Chine et rehauts de blanc sur papier vert, H. 0,345 ; L. 0,189 m,Beaux-Arts de Paris. Dessin préparatoire auPortrait de la marquise Brigida Spinola Doria (National Gallery de Washington)[45].
Tête d'enfant (vers 1616) (probablement Clara Serena, la fille aînée de l'artiste), huile sur toile montée sur bois, 33 × 26,3 cm,Vaduz, Liechtensteinische Staatliche Kunstsammlung.
Diane et ses nymphes surprises par des satyres (vers. 1640), huile sur toile, 128 × 314 cm, Madrid,musée du Prado (cette peinture permettra àPaul Cézanne d'élaborerLa Lutte d'amour).
La Délivrance des âmes du Purgatoire,Cathédrale de Tournai : à l'origine diptyque, amputé de sa moitiéLe Triomphe de Judas macchabée emportée par les révolutionnaires français et actuellement aumusée d'arts de Nantes. Certains députés duparlement wallon en ont demandé la restitution[74]. Mais, avant même toute demande officielle, qui n'a jamais été transmise, la France a opposé une fin de non-recevoir définitive[75]. Plusieurs journaux belges ont souligné qu'ouvrir sur ce sujet la boîte de Pandore conduirait à des situations totalement inextricables. Par exemple : des milliers d’œuvres congolaises pillées figurent aujourd'hui dans les collections belges.
Deux esquisses célèbres :L'Enlèvement des Sabines et laRéconciliation des Romains et des Sabins, rare paire de tableaux provenant de la collection du marquis de Rubempré et faisant actuellement partie de la collection de laBanque Belfius de Bruxelles après avoir appartenu à différentes banques belges (Plovits, Hennessy, etc.).
La montée au Calvaire, 1637, conservé au Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, le commanditaire de ce retable est Benoît Van Haeften (mort en 1648) le prévot de l’abbaye d’Affligem.
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« Rubens, fleuve d'oubli, jardin de la paresse, Oreiller de chair fraîche où l'on ne peut aimer, Mais où la vie afflue et s'agite sans cesse, Comme l'air dans le ciel et la mer dans la mer. »
« Le Louvre - J'ai fait des kilomètres et des kilomètres devant des toiles prestigieuses [...] et un grand Rubens fumeux (La Mort de Didon) - Mais à mesure que je le regardais, le Rubens me semblait de plus en plus réussi avec les vigoureuses tonalités crème et roses, les yeux lumineux et chatoyants, la robe mauve terne sur le lit. Rubens était heureux, personne ne posait pour lui pour toucher un cachet et sa gaieKermesse montrait un vieil ivrogne sur le point d'être malade. »
— Jack Kerouac,Le Vagabond américain en voie de disparition, précédé de : Grand voyage en Europe
« Rubens fait vraiment sur moi une forte impression. Je trouve ses dessins colossalement bons, je parle des dessins de têtes et de mains. Par exemple, je suis tout à fait séduit par sa façon de dessiner un visage à coups de pinceau, avec des traits d'un rouge pur, ou dans les mains, de modeler les doigts, par des traits analogues, avec son pinceau[77]. »
Dans l'opéra-bouffeBarbe-Bleue deJacques Offenbach, le rôle-titre chante un air traduisant son admiration pour la rosière aux formes plantureuses : « C'est un Rubens ! »
Extension de 1617, destinée à accueillir son atelier, de la maison acquise par Rubens en 1610 à Anvers[78].
Comme beaucoup de grands peintres, Pierre Paul Rubens travaille avec de nombreux assistants. La particularité de cette situation vient du fait que ses assistants et collaborateurs deviennent, pour nombre d'entre eux, de grands peintres à leur tour quand ils ne l'étaient pas déjà[79].
Les peintures de Rubens peuvent être divisées en trois catégories : celles qu'il a peintes lui-même, celles qu'il a réalisées partiellement (surtout les mains et le visage), et celles qu'il a seulement supervisées. Il avait, comme c'était l'habitude à l'époque, un grand atelier avec de nombreux apprentis et étudiants, dont certains, comme Anthoine van Dyck, sont devenus célèbres. Il a également fréquemment confié la réalisation de certains éléments de ses toiles, tels que lesanimaux ou encore lesNatures mortes dans les grandes compositions, à des spécialistes commeFrans Snyders ou d'autres artistes commeJacob Jordaens[80].
Abraham van Diepenbeeck (1599 à Bois le Duc - 1675 à Anvers) fut sans doute plus qu'un élève pour Rubens. En effet, il a collaboré à la peinture de ses œuvres au moins à partir de 1627. Il s'est aussi beaucoup inspiré du style de Rubens, ce qui a nui en partie à sa notoriété, comme beaucoup d'autres collaborateurs (notammentTheodoor van Thulden etThomas Willeboirts Bosschaert). Il a aussi collaboré avec Peter Paul Rubens pour la conception de carton à tapisserie et la gravure. Rubens le considérait comme un maître et adorait sa finesse de trait. Pour des raisons mystiques, ils se sont séparés.Abraham van Diepenbeeck est resté un artiste de talent indépendant qui a peut-être sombré dans la facilité pour ne pas avoir su imposer un style comme Antoine Van Dyck[82].
Quoique très peu porté sur l'art de lagravure, il a fondé l'école desburinistes d'Anvers.« Pour lui, l'estampe est un moyen de diffusion et de connaissance… Il utilise essentiellement la gravure comme moyen de traduction[83]. » Deux estampes ont l'inscription deP. Paul Rubens fecit (Vieille femme à la chandelle, Rome, Fondo Corsini).
« Sensation et sensualité. Rubens et son héritage » s'est tenue auPalais des beaux-arts de Bruxelles en 2004-2005. Un catalogue a été édité. L'exposition a été ensuite prolongée à laRoyal Academy of Arts de Londres en 2015.
↑Un diplomate et un collectionneur, Universalis.fr[1].
↑Les Missions diplomatiques de P.-P. Rubens (1627-1630), Wikisource[2].
↑« À défaut d'extrait de baptême, ou de toute autre preuve authentique, le lieu de la naissance de Pierre Paul Rubens reste une question qui continue à agiter les biographes, mais il semble néanmoins qu'il serait bien difficile de combattre avec succès les prétentions de la ville de Cologne ; tout milite, d'après nous, en sa faveur. Et d'abord ne trouvons nous pas cette ville reconnue et enregistrée comme son lieu de naissance par ses descendants dans la généalogie originale de la famille ? », Frédéric Verachter,Généalogie de Pierre Paul Rubens et de sa famille, p. 11)
↑Rubens, ses maîtres, ses élèves, Éditions des Musées nationaux,,p. 13
↑École : Néerlandaise et flamande,Peinture, Universalis.fr[4].
↑Le second fils de Rubens, Nicolas, Seigneur de Ramey, mort le 28 septembre 1655, épousa le à Saint-Jacques d'Anvers, Constance Helman, née le 22 août 1509,5e enfant de Ferdinand,échevin d'Anvers, et de sa première épouse, Anne Hellemans, épousée à Saint-Jacques le 29 janvier 1580 (Dictionnaire généalogique et héraldique des familles nobles du royaume de Belgique, Tome 2, FV Goethals).
↑O. Berggruen, A. Cartault,et alt.,Pierre-Paul Rubens : Sa vie et ses œuvres. Ouvrage illustré de 21 eaux-fortes et de 108 gravures d'après les principales œuvres du maître, Librairie de l'Art, Paris, 1900.
↑Sous la direction d'Emmanuelle Brugerolles,Le Baroque en Flandres. Rubens, van Dyck, Jordaens. Carnets d'études 16, Beaux-arts de Paris les éditions, 2010-2012,p. 14-18, Cat. 1
↑Sous la direction d'Emmanuelle Brugerolles,Le Baroque en Flandres. Rubens, van Dyck, Jordaens. Carnets d'études 16, Beaux-arts de Paris les éditions, 2010-2012,p. 19-22, Cat. 2
Frans Baudouin,Rubens diplomate, Éditions de la Connaissance, 1962.
Nadeije Laneyrie-Dagen, Rubens, Paris, 2003.
Charles Scribner III,Rubens, Le Cercle d'art, 1993.
Philippe Muray,La Gloire de Rubens, Grasset, 1991; rééd. Les Belles Lettres, 2013.
Pietro Paolo Rubens, catalogue d’exposition Padova palazzo della ragione –, Roma palazzo della esposizioni –, Milano società per le belle arti, esposizione permanente septembre –.
P.P. Rubens. Peintures - Esquisses à l'huile - Dessins, catalogue d'exposition, Anvers,musée royal des Beaux-Arts, 1977, 388 p.