Pour les articles homonymes, voirLe Cornu.
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Pierre Le Cornu, ligueur et gouverneur deCraon,sieur duPlessis de Cosmes, militaire français, mort en1612.
Pierre Le Cornu, appartenait à une très vieille famille duBas-Maine, qui portait d'abord le nom deLe Diable et qui changea son nom en celui deLe Cornu, vers1330.
Veuf de Perronnelle du Hallay, épousée en1571, convola le avec Anne de Champagné, qui demeurait auchâteau de Thévalles, fille de Jean de Champagné.
Terrible capitaineligueur, il "visita " et ravagea les châteaux de tous les huguenots ou royaux duCraonnais. Après la mort d'Henri III, les habitants de Craon purent s'emparer du château de leur cité. Après la mort deGroulay,Urbain de Bois-Dauphin etMercœur avaient confié le commandement du château et de la ville de Craon à l'un des hommes les plus intrépides de ce temps.
Confirmé dans cette charge parCharles de Bourbon, le, Le Cornu réorganisa la ville de Craon ; il lui donna un état de défense permanent tout en supprimant l'ancien château ; Il y tiendra tête aux royaux pendant neuf années.
Puis il passera ensuite la majeure partie de son temps à faire des courses dans tout le Craonnais et à ruiner les châteauxhuguenots et même ceux descatholiques lorsque ces derniers pouvaient être utilisés par l'ennemi.
Il joignait aux qualités de l'homme de guerre les goûts et les habitudes d'un chef de bandits : l'assassinat, le vol, le pillage semblent n'avoir été pour lui que des jeux. Lechâteau de Craon ne fut pas seulement une place forte de l'Union, ce fut un repaire de voleurs qui pillèrent et rançonnèrent le pays. Ils poussèrent leurs excursions jusqu'aux portes d'Angers[1].
Quelque temps avant que Bois-Dauphin lui confiât la défense de Craon, du Plessis s'était déjà fait connaître par un odieux assassinat.
Au mois de juin1589 il avait résolu de surprendre lechâteau de Lassay qui tenait pour le roi et où commandaitHurault de Villeluisant, neveu deHurault de Cheverny,chancelier de France. Un prêtre avertit du Plessis des habitudes du commandant deLassay[2]. Du Plessis se cache avec ses hommes dans les environs et pendant que Villeluisant assiste à l'office divin célébré par le prêtre qui l'a trahi, les ligueurs pénètrent dans la chapelle, se jettent sur lui et le tuent au pied même de l'autel, avec quelques-uns de ses domestiques. Mais du Plessis en fut pour ce meurtre ; l'alarme avait été donnée au château et il ne put s'en rendre maître[3].
À cet assassinat de Lassay, du Plessis vint bientôt ajouter celui deMontjean, plus odieux, plus exécrable encore.
Lechâteau de Montjean fut le théâtre d'un drame où le rôle de Le Cornu fut des plus odieux. Il réussit à y surprendreJean de Criquebœuf,catholique, qui était devenu son ennemi personnel à la suite d'un duel dans les faubourgs deLaval, et son rival en tant que ligueur. Cricquebœuf fut mortellement blessé d'un coup dedague au ventre le.
Ce crime abominable commis au mépris de l'amitié jurée sur un vieillard de soixante dix ans, eut un grand retentissement et souleva une violente indignation. Madame de Criquebœuf en poursuivit énergiquement la punition ; elle obtint du roi un permis d'informer contre du Plessis et ses complices. Le juge de Laval fit des enquêtes ; les informations furent portées devant le parlement qui était àTours et un décret de prise de corps contre du Plessis fut donné le. Mais à cause des troubles il ne put être mis à exécution.
Sa défense de Craon contre l'armée deDombes et deConti, en1592, fut héroïque. Un des derniers avec une poignée de soldats aguerris et quelques volontaires, il tint contre Henri victorieux et fit flotter le drapeau de l'Union dans l'Anjou et le Maine.
Le, la victoire des catholiques à Craon fut le propre triomphe de Pierre Le Cornu. À cette époque, tous les chefs s'étaient soumis àHenri IV converti aucatholicisme mais le capitaine conservait toujours sa position à Craon, "continuant ses courses et faisant des prisonniers comme au bon temps de la guerre, sans s'inquiéter s'ils avalent des lettres de sauvegarde ". Après labataille de Craon, Laval étant tombé au pouvoir des ligueurs, du Plessis en profita pour faire disparaître la minute des premières informations concernant la drame de Montjean; il força le greffe de Laval et s'empara de toutes les pièces de la procédure.
Il fit ses propositions de paix àToury (Beauce) le tout en se préoccupant autant de la sécurité de ses partisans que la sienne propre. Il réussit à obtenir tout ce qu'il réclamait, y compris le gouvernement de Craon. Une lettre de cachet de sa royale majesté, datée du, lui signifiait "avoir agréable sa soumission ".
En1599, il était tranquillement àParis. Claude de Saint-Melaine, dame de Criquebœuf qui poursuivait son désir de vengeance, obtint du roi que du Plessis serait, en vertu de l'arrêt du parlement, enfermé àla conciergerie du palais (2 avril) et que les poursuites seraient reprises ; mais du Plessis prétexta d'une maladie et fut relâché d'autant que les premières informations détruites par lui ne se retrouvaient plus. Il retrouva la liberté le.
Un arrêt du parlement du autorisa la dame de Criquebœuf à poursuivre de nouveau contre du Plessis et ses complices. Défense fut faite à du Plessis de sortir de Paris, à peine d'être convaincu des faits à lui imputés et permission fut accordée à madame de Criquebœuf de faire exécuter la prise de corps contre les autres complices « attendu qu'ils sont vagabonds et sans domicile et même menacent de quitter laFrance. » L'information eut lieu et une deuxième enquête fut faite au lieu dela Daguerie voisin du château de Montjean, par Denis Couesmier sergent royal à Laval, le. Plus de vingt témoins furent entendus et rapportèrent tous les faits. Le plus important fut Antoinette du Bois-Halbrant, âgée alors de 33 ans, épouse de Daniel de Pouchère sieur de Harpont et demeurant avec lui àla grande Valinière, commune deCourbeveille. Elle donna tous les détails de ce drame où elle avait joué un rôle ; elle fit connaître tout ce qui s'était passé dans cette nuit fatale dont elle ne pouvait perdre le souvenir.
Du Plessis fut condamné à payer à madame de Criquebœuf une grosse somme d'argent et ne déroba sa tête au supplice qu'à la faveur de l'édit de Sa Majesté qu'il allégua pour sa défense[4].
Il revint habiterCosmes. Il y trouva sonChâteau du Plessis de Cosmes dévasté. Il se fit donc bâtir lemanoir de Bon-Repos où il mourut en1612. Il voulut être enterré dans l'église de Cosmes, à deux pieds des marches du grand-autel, ducôté de l'épître, où vint le rejoindre sa femme Anne de Champagne en1636.
Celle-ci qui avait fait un testament à Paris en1633. Les religieuses duMonastère de Patience de Laval font, dans la suite, des embellissements et agrandissements à leur église, et reçoivent le, d'Anne de Champagne, veuve de Pierre Le Cornu, une somme de1 000 livres[5].