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Pierre Lazareff

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Pour les articles homonymes, voirLazareff.

Pierre Lazareff
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Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Pierre Nathan LazareffVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Fratrie
Conjoint
Hélène Lazareff(à partir de)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Nina Lazareff(d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Sépulture de la famille Lazareff auPère-Lachaise

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Pierre Lazareff, né le àParis 9e et mort le àNeuilly-sur-Seine[1], est unjournaliste, patron de presse et producteur d'émissions detélévision français. Il fait partie des principaux producteurs de la populaire émission de télévision d'actualités françaiseCinq colonnes à la une, diffusée du 9 janvier 1959 jusqu’au 3 mai 1968 sur laRTF Télévision puis sur laPremière chaîne de l'ORTF.

Biographie

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Famille

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Pierre Lazareff est le fils d'unémigré russe, David Lazareff (mort en 1941 àNice), courtier en pierres fines, arrivé à Paris en 1900 et naturalisé français en 1908, et de Marthe Helft (d'origine alsacienne, morte en 1954 àVevey[2]). Ses parents se marient en à lasynagogue de la rue Buffault et font circoncire leurs trois fils, mais ils ne sont pas pratiquants. C'est après avoir été traité dans la cour de recréation de « sale juif » que Pierre Lazareff apprend de son père qu'il est de confession juive[3].

Études

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Il grandit dans le9e arrondissement de Paris et entre à l'école communale mixte de larue Turgot, où il fait sa première rentrée en. Il y a notamment pour camaradePierre Boileau. Il entre ensuite aucollège Chaptal où, bien qu'il soit un cancre, il obtient soncertificat d'études. Il préfère la lecture et le cinéma au collège. Il crée son premier journal à 9 ans, destiné à ses cousins et recopié à la main, qu'il intituleLe Journal des Bibis, surnom donné par la famille aux nombreux cousins de sa génération. Rêvant depuis l'enfance de devenir journaliste, projet auquel son père s'oppose, il interviewe pourtant à 14 ansEugène Silvain, père d'un de ses camarades de collège, et parvient à vendre son article au journalLa Rampe qui le publie le[4]. Son père l'inscrit aulycée Condorcet, mais il préfère devenir journaliste et se fait embaucher parRaymond Manevy pour tenir la rubrique « Vie sociale » du journalLe Peuple, fondé deux ans plus tôt par laCGT[5]. N'ayant guère fréquenté le lycée, il redouble sa seconde aulycée Rollin où il fait sa rentrée en, mais où il va à peine, son père finissant par céder à son désir de devenir journaliste.

Proche des artistes de l'époque[6] et attiré par le monde du spectacle, il devient secrétaire deMistinguett, puis attaché à la direction artistique duMoulin Rouge (il s'occupe en1929 des obsèques de Louise Weber, diteLa Goulue), dont il a été proche et a aimé recueillir les souvenirs.

Débuts dans le journalisme

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En 1924, à 17 ans, grâce à une somme de 20 000 francs que lui donne sa mère, il lance son propre hebdomadaire,Illusion, dont le premier abonné n'est nul autre queRay Ventura, mais qui s'arrête au bout de trois numéros, faute d'argent pour pouvoir payer l'imprimeur. Il travaille ensuite pour une multitude de journaux auxquels il parvient à vendre des articles consacrés pour la plupart au théâtre. En 1925, il se fait embaucher parPaul Gordeaux auSoir, où il tient la rubrique théâtrale[7].

En 1928, remplaçant son amiPaul Achard àParis-Midi qui ne tire alors plus qu'à 4 000 exemplaires, il fait la connaissance de son propriétaire, l'industrielJean Prouvost, qui lui confie la page « Femme et mode » du journal. Devant le succès des ventes, il en devient chef des informations. En six mois, le tirage passe à 40 000 exemplaires[8]. Il y fait entrer ses amisJoseph Kessel etCharles Gombault, de son vrai nom Charles Weiskopf, ainsi queRoger Vailland[9].

En 1929, pour se faire un complément de revenus, il sollicite son ami le poète Bloch de Morget, afin qu'il intervienne auprès de Philippe de Rothschild pour avoir une place de secrétaire général duthéâtre Pigalle dont Philippe de Rothschild est le directeur. Ce dernier lui confie le poste. Dans les années suivantes, il est onze fois secrétaire général de théâtre, intéressé aux campagnes publicitaires et travaille dans cinq firmes cinématographiques importantes[10].

Directeur de la rédaction deParis-Soir

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En 1931, il est nommé parJean Prouvost directeur de la rédaction deParis-Soir, titre phare de la presse française de l'époque.

Il mène une campagne de presse contre les bagnes d'enfants grâce aux reportages d’Alexis Danan sur lacolonie pénitentiaire pour enfants de Belle-Île[11].

En 1940, alors qu'éclate laSeconde Guerre mondiale, il part pourNew York[12] et rejoint l'Office de l'information de guerre (Office of War Information). On l'envoie àLondres prendre la tête de l'American Broadcasting System in Europe, où il dirige les émissions radiophoniques à destination del'Europe occupée. Il prend à son service comme lecteur de nouvellesRené Lévesque, futur Premier ministre duQuébec. En1944, il publieDe Munich à Vichy.

Reprise deDéfense de la France et création deFrance-Soir

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La France lui manque et il y revient à laLibération[12]. Il reprend le titreDéfense de la France, journal clandestin de laRésistance, et le rebaptiseFrance-Soir, y attirant des journalistes réputés commeJoseph Kessel,Lucien Bodard,Paul Gordeaux ouHenri Amouroux.

Le, le premier numéro deFrance-Soir paraît avec un double titre,France-Soir - Défense de la France. En quelques années, il devient le quotidien le plus vendu en France, tirant à partir de 1953 à un million d'exemplaires par jour avec 7 éditions. Son frère aînéRoger Féral le rejoint àFrance-Soir, tandis que sa femmeHélène Gordon-Lazareff lance de son côté, en1945, un magazine féminin d'un genre nouveau,Elle[12], qui servira de modèle à une quantité d'autres publications.

Plaque commémorative de Pierre Lazareff et Hélène Gordon-Lazareff àLouveciennes (Yvelines).

QuandFrance-Soir est racheté parHachette en 1949, Lazareff est nommé gérant et directeur général du quotidien avecPaul Gordeaux, administrateur puis directeur littéraire. Le journal connaît un succès considérable dans les années 1960, atteignant jusqu'à 2 millions d'exemplaires quotidiens en 1970. Pour combler l'absence de quotidiens le dimanche, Lazareff créeLe Journal du dimanche en 1949.

En 1952, le couple Lazareff s’installe au domaine de « La grille royale » àLouveciennes, où le déjeuner dominical est fréquenté par le monde politique, artistique et littéraire de l'époque[13].

En1956, il est appelé en renfort pour lancer une nouvelle formule de l’hebdomadaireFrance Dimanche, sévèrement concurrencé parParis Match. En1960, Jean Prouvost lui confie le lancement d'un nouvel hebdomadaire,Télé 7 jours, qui succède àTélé-60. Tiré d'abord à 320 000 exemplaires, ce magazine dépasse le million d'exemplaires en 1963, puis les 2 millions en 1965 et deviendra dans les années 1980 le plus fort tirage de la presse française.

Résolument anti-gaulliste[14], il se rallie à la cause gaulliste en 1958 lorsque legénéral de Gaulle revient au pouvoir[15].

Durant laguerre d'Algérie, il se fait le défenseur de la liberté de la presse : quand le journalisteGeorges Arnaud qui a assisté à une conférence de presse clandestine deFrancis Jeanson (réseau de soutien auFLN), refuse de dénoncer ses sources, Pierre Lazareff écrit au président du Tribunal permanent des forces armées de Paris :« S'il m'arrivait demain de savoir qu'un journaliste appartenant à un journal que je dirige avait trahi cette confiance et, par là, notre éthique professionnelle, je considérerais cela comme une grave faute, et je m'en séparerais aussitôt »[16].

L'homme de télévision

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Les ventes deFrance-Soir, bien qu' élevées, sont régulièrement orientées à la baisse. Pierre Lazareff fait faire des études : il sait que la télévision et la radio sont en train de bouleverser la presse écrite et choisit de s'investir dans la télévision[17]. Véritablepionnier de l’actualité télévisée, il est le concepteur de la première émission télévisée d’information et de reportages,Cinq colonnes à la une, qu’il produit avecPierre Desgraupes,Pierre Dumayet etIgor Barrère et dont la première diffusion aura lieu le. Il lui applique pendant près de dix ans les recettes qu’il a employées àFrance-Soir.

Anecdote

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Comme le rappellePhilippe Bouvard, il constituera une association (sous forme de boutade) nommée « association des anciens d'HEC », honorant ainsi les cancres, sans diplômes, tout juste issus des « Hautes Études Communales », épaulé parJean Gabin et le publicisteMarcel Bleustein-Blanchet[18].

Vie privée et mort

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En 1928, il se met en couple avec Maria (dite Sylvette) Fillacier, une comédienne de 18 ans son aînée qu'il épouse en pour pouvoir adopter Nina, une fillette qu'il a recueillie en 1932. Après son divorce, il se remarie avecHélène Gordon. Ils forment un couple dit « libre », l'un et l'autre ayant d'innombrables maîtresses et amants, dont pour Pierre Lazareff :Carmen Tessier,Mag Bodard et l'actriceClaude Génia, qu'il rémunère[19],[20].

Tout en continuant son activité dans lapresse écrite, Lazareff aideMag Bodard, l'épouse deLucien Bodard, avec laquelle il a une liaison[21], dans son activité de productrice de cinéma. Il lui fait notamment rencontrerJacques Demy, dont elle produitLes Parapluies de Cherbourg,Les Demoiselles de Rochefort etPeau d'Âne[22].

Il est le parrain du fils deBrigitte Bardot[23] et du fils dePaul Gordeaux.

Atteint d'un cancer de la prostate en 1962[24], lorsqu’il meurt en1972, le monde de la presse, qui l'a surnommé « Pierrot les bretelles », lui rend un hommage unanime.

Hommages

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Il est inhumé aucimetière du Père-Lachaise (7e division).

Depuis 1988, laplace Pierre-Lazareff au centre de larue Réaumur ainsi que depuis 1994 l'allée Pierre-Lazareff dans le2e arrondissement de Paris, portent son nom. Toutes deux sont face à l’immeuble historique deFrance Soir.

Notes et références

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  1. Relevé des fichiers de l'Insee.
  2. DoanBui et IsabelleMonnin,Ils sont devenus français Dans le secret des archives, éditions Jean-Claude Lattès,,p. 34.
  3. Courrière 1995,p. 29. À tel point que Pierre ignorait même qu'il fût juif ! S'ouvrant de l'incident à son père alors en permission il fut tout surpris d'apprendre de sa bouche que tel était le cas.
  4. Courrière,p. 29. « Le mercredi 1er juin 1921 l'interview de Silvain parut dans les colonnes deLa Rampe. C'était la première fois que la signature de Pierre Lazareff apparaissait dans un "vrai" journal. »
  5. Courrière 1995,p. 40.
  6. Courrière 1995. « Au pied de la butte Montmartre, ses copains sontAnnabella,Ray Ventura,Marcel Bleustein-Blanchet,Jean Gabin ouJean Effel, tous promis à un avenir glorieux. »
  7. Courrière 1995,p. 62.
  8. Courrière 1995,p. 114.
  9. Courrière 1995,p. 116.
  10. Courrière 1995,p. 123-124.
  11. « Le Bal des Vauriens »,La Colonie, consulté le 20 novembre 2013.
  12. ab etcVanessa Schneider, « En 1945, Hélène Gordon-Lazareff lance le magazine « Elle » : « le sérieux dans la frivolité, l’ironie dans le grave » », surlemonde.fr,(consulté le).
  13. Delassein 2009.
  14. Courrière 1995,p. 647. « Pour lui ce général représentait tout ce qui restait de l'avant-guerre des ligues, de la cagoule, de l'antisémitisme. »
  15. Courrière 1995,p. 649. « Et c'est ainsi que du jour au lendemain, Pierre Lazareff a changé d'opinion, se souviendra François Giroud. "À partir d'aujourd'hui je suis gaulliste !" Il l'a dit comme ça. Tous simplement. »
  16. cité parCharlotte Delbo, Les Belles Lettres, Les Éditions de Minuit, 1961, réédit. 2012, p. 45-46.
  17. Serge July,Dictionnaire amoureux du journalisme, Paris, Plon,, 917 p.(ISBN 978-2-259-20599-3),p. 39-40.
  18. Philippe Bouvard,Portraits pour la galerie (Page 42). Éditions Albin Michel -(ISBN 978-2-226-18992-9).
  19. Courrière 1995,p. 535. Il aura toujours nombre de maîtresses et d'amies. L'une des femmes de sa vie - une fort jolie comédienne dont il fait la directrice d'un théâtre - s'étonne, au lendemain de sa mort, de ne plus toucher la rente qu'il lui versait depuis le début de leur liaison.
  20. Courrière 1995,p. 621. « Claude Genia, elle était entrée dans l'existence de Pierre Lazareff un peu avant qu'il ne rencontre Mag Bodart. (…) Pierre ne s'y trompe pas qui bientôt prend à travers la SELA, le contrôle financier duthéâtre Édouard-VII et en confie la direction à celle dontPhilippe Hériat disait "C'est peut-être ce naturel infaillible…" »
  21. Jean-Pierre Thiollet, « « Pierre et Hélène Lazareff, couple hors normes ! » entretien avec Sophie Delassein »,France-Soir,.
  22. « Agnès Varda, Mag Bodard », surcinematheque.fr.
  23. « Brigitte Bardot, le mythe continue », surlefigaro.fr,(consulté le).
  24. L'Histoire n°114, septembre 1988, p. 87.

Voir aussi

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Bibliographie

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Liens externes

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