MarieII de Portugal Michel,prince de Beira Jean-Charles,prince de Beira Janvière,princesse impériale du Brésil Paule,princesse du Brésil Françoise,princesse du Brésil PierreII du Brésil Marie-Amélie,princesse du Brésil
PierreIer (enportugais :PedroI do Brasil), également connu sous le nom dePierreIV (portugais :PedroIV de Portugal), est né le aupalais de Queluz, àLisbonne, auPortugal, et mort le au même endroit. Surnommé« le Libérateur »[1],« le Roi-Soldat »[2] ou« le Roi-Empereur », il règne sur leBrésil du au et sur lePortugal entre le et le.
Arrivé au pouvoir, le prince doit affronter à la fois la menace des révolutionnaires brésiliens et l’insubordination des troupes coloniales portugaises, qui ambitionnent de faire de lui un chef d’État fantoche. LesCortes portugaises désirant mettre un terme à l’autonomie du Brésil, Pierre est bientôt contraint à choisir entre sa loyauté vis-à-vis de son père et les intérêts de son pays d’adoption. Il finit ainsi par proclamer l’indépendance du Brésil le et se fait couronnerempereur le 12 octobre suivant. Après deux ans de combats sporadiques contre lesforces portugaises, le Brésil obtient officiellement son indépendance le. Parallèlement,PierreIer met un terme à la révolte qui tente de faire desprovinces du Nordeste unÉtat indépendant (mars1824).
Pour aggraver les choses, Pierre devient brièvement roi de Portugal à la mort de son père, en mars1826. Conscient de l’impossibilité de réunir à nouveau les couronnes portugaise et brésilienne, le souverain renonce finalement au trône portugais en faveur de sa fille aînée, la jeuneMarieII, début mai. Cependant, à Lisbonne, son frère, le princeMichel, usurpe la couronne et se fait acclamer roi. Focalisé sur les affaires portugaises, l’empereur est alors accusé par les libéraux de ne pas s’impliquer assez dans le gouvernement du Brésil et de mener une politique conservatrice. À ces difficultés, s’ajoute un scandale provoqué par la liaison du souverain avec une courtisane du nom deDomitila de Castro et par la mort de sa première épouse, l’archiduchesseMarie-Léopoldine d’Autriche, que la rumeur l’accuse d’avoir tuée.
Après plusieurs années de tensions avec leslibéraux, Pierre abdique finalement la couronne brésilienne au profit de son fils de cinq ans, le jeunePierreII, le. Il quitte alors le pays avec sa seconde épouse, la princesseAmélie de Leuchtenberg, afin de restaurer les droits deMarieII sur le trône portugais. De retour en Europe, Pierre, qui arbore désormais le titre deduc de Bragance, envahit le Portugal depuis lesAçores avec une armée de partisans (juillet1832). Commence alors une longue période deguerre civile quiembrase bientôt toute la péninsule ibérique. Pierre meurt finalement detuberculose le, quelques mois à peine après la victoire des partisans deMarieII sur lesmiguelistes.
Par son père, il est donc le petit-fils de la reineMarieIre de Portugal (1734-1816) et de son époux le roi-consortPierreIII de Portugal (1717-1786) tandis que, par sa mère, il a pour grands-parents le roiCharlesIV d'Espagne (1748-1819) et la reineMarie-Louise de Parme (1751-1819).
De ce mariage naissent sept enfants, parmi lesquels quatre atteignent l’âge adulte :
Marie II (1819-1853), reine de Portugal, qui est d’abord fiancée, en 1826, à son oncle le roi usurpateurMichel Ier de Portugal (1802-1866) avant d’épouser, en 1835, le princeAuguste de Leuchtenberg (1810-1835), duc de Santa-Cruz, puis, en 1836, le princeFerdinand de Saxe-Cobourg-Kohary (1816-1885), devenu roi consort sous le nom de Ferdinand II de Portugal ;
Michel de Portugal (1820-1820), infant de Portugal et prince de Beira ;
Jean de Portugal (1821-1822), infant de Portugal et prince de Beira ;
Janvière du Brésil (1822-1901), infante de Portugal puis princesse impériale du Brésil (1831-1845), qui épouse, en 1844, le princeLouis des Deux-Siciles (1824-1897), comte d’Aquila et vice-roi de Sicile (1848-1848) ;
Paule du Brésil (1823-1833), princesse du Brésil ;
Par une sœur de Domitila, Maria Benedita de Castro (1792–1857), baronne de Sorocaba,PierreIer est le père d’un autre fils illégitime :
Rodrigo Delfim Pereira (1823-1891), seigneur de la Quinta das Murtas, reconnu de façon posthume en 1834, qui épouse Carolina Maria Bregaro (1836-1915). Ce sont les arrière grands-parents du Premier ministre portugaisFrancisco Pinto Balsemão (1937).
Enfin, par une dernière maîtresse, Clémence Saisset (dates de vie inconnues),PierreIer est le père d’un dernier fils illégitime :
Pierre d’Alcantara Brasileiro (1829-?), reconnu de façon posthume en 1834.
Le prince Pierre, vers l’âge de deux ans. Tableau d’Augustin Esteve,v. 1800.
Le futurPierreIer naît le, à8 h 0[3], aupalais de Queluz, près deLisbonne, dans leroyaume de Portugal[4],[5],[6]. Il reçoit alors les noms de« Pierre d’Alcantara François Antoine Jean Charles Xavier de Paule Michel Raphaël Joachim Joseph Gonzague Pascal Cyprien Séraphin »[7]. Devenu l’aîné des fils duprince du Brésil[N 1] après la mort de son frère François-Antoine, en1801, l’enfant reçoit le titre deprince de Beira et prend, du même coup, la deuxième place dans l’ordre de succession au trône portugais[6].
Issus d’un mariage malheureux, le prince Pierre et sa fratrie grandissent auprès de leur grand-mère, la reineMarieIre, au palais de Queluz, tandis que leur père, le prince du Brésil, réside aupalais national de Mafra et que leur mère, l’infanteCharlotte-Joachime, habite aupalais de Ramalhão. Pierre ne rencontre ainsi ses parents qu’en de rares occasions, lors des cérémonies officielles organisées dans la résidence de la souveraine[8],[9].
Les dissensions qui existent entre les parents de Pierre, et qui aboutissent à leur séparation de fait en1802[8], sont dues à des divergences politiques. Depuis1792 et la proclamation de la folie deMarieIre, le prince du Brésil assume les fonctions derégent du royaume[10],[11]. Or, son épouse est une femme ambitieuse, qui soutient fermement les intérêts de l’Espagne et desBourbons, même lorsqu’elle agit ainsi au détriment de son pays d’adoption et de son mari. Réputée infidèle, elle va jusqu’à tenter de renverser son époux avec le soutien d’aristocrates portugais, ce qui lui vaut d’être éloignée de la famille royale[12],[13].
Pendant ce périple, le prince se lance dans la lecture de l’Énéide deVirgile et passe de longs moments à discuter avec l’équipage de son navire. Ce faisant, il ne tarde pas à acquérir des connaissances en navigation[18],[19].
Le prince Pierre vers l’âge de11 ans. Tableau de Francesco Bartolozzi, vers 1809.
Bien qu’il n’ait jamais été très proche de sonpère, Pierre ressent de l’affection pour lui et en veut profondément à sa mère pour les constantes humiliations qu’elle lui a fait subir depuis leur mariage[8],[21]. Une fois devenu adulte, le prince traite d’ailleurs ouvertementCharlotte-Joachime de« putain » et ne lui montre plus que du mépris[22].
Le contact précoce de Pierre avec la trahison, la froideur et la négligence ont un impact important sur la formation de son caractère[8]. Tout au long de son enfance, une certaine stabilité lui est toutefois fournie par la présence de sa gouvernante (aia),Dona Maria Genoveva do Rêgo e Matos, qu’il considère comme sa propre mère[23],[24], et par son précepteur (aio), le frère António de Arrábida, qui devient son mentor[19]. Chargés de l’éducation du prince, ces deux personnages cherchent à lui donner le meilleur enseignement possible. L’enfant étudie ainsi lesmathématiques, l’économie politique, lalogique, l’histoire et lagéographie[25]. Il apprend par ailleurs à lire et à écrire leportugais, lelatin et lefrançais[26],[27],[28]. Il acquiert en outre assez d’anglais pour pouvoir le traduire et assez d’allemand pour le comprendre. Studieux, le prince continue toute sa vie à consacrer au moins deux heures de son quotidien à la lecture et au travail intellectuel[29],[30], ce qui ne l’empêche pas, parfois, de congédier ses professeurs pour se consacrer à des activités plus futiles[25].
Malgré ses qualités, l’éducation que reçoit Pierre n’est pas sans lacune. Pour l’historien Otávio Tarquínio de Sousa, le prince« était sans l’ombre d’un doute intelligent, vif d’esprit [et] perspicace »[31]. Cependant, l’historien Roderick J. Barman explique aussi qu’il était, par nature,« trop bouillonnant, trop erratique, et trop émotif ». Tout au long de sa vie, il est resté impulsif et n’a jamais appris à se contrôler ou à évaluer les conséquences de ses décisions pour les adapter en fonction des changements de situation[32]. De fait, son père n'a jamais autorisé personne à le corriger lorsqu’il était enfant[25].
Au quotidien, Pierre préfère souvent les activités physiques à celles de la salle d’étude.Au domaine de Santa Cruz, qui appartient à son père, il passe ainsi de longs moments à dompter deschevaux sauvages. Il devient par ailleurs un excellentcavalier et un excellentmaréchal-ferrant[33],[34]. Sur leurs montures, Pierre et son frèreMichel font preuve de beaucoup d’endurance et d’audace. Ils apprécient particulièrement la chasse à courre en terrain inconnu, à travers la forêt, et cela même de nuit ou par mauvais temps[33]. Pierre possède également un talent particulier pour le dessin et le travail du bois. Il se dote ainsi d’un atelier personnel, où il pratique la sculpture sur bois et la menuiserie[35]. Le prince nourrit également un goût certain pour la musique et devient, sous la direction deMarcos Portugal, un compositeur talentueux. Doté d’une belle voix et doué pour laflûte, letrombone, leclavecin, lebasson, leviolon et laguitare, il n’hésite pas à utiliser ses connaissances musicales pour jouer des chansons populaires ou accompagner des danses comme lelundu, lamodinha ou lefado[36].
L’archiduchesse Marie-Léopoldine, première épouse de Pierre. Tableau de Joseph Kreutzinger, 1815.
Énergique, le caractère du Pierre confine parfois à l’hyperactivité. Le prince de Beira fait ainsi preuve d’impétuosité et montre une tendance dominatrice et colérique. Facilement ennuyé ou distrait, il remplit sa vie personnelle en courtisant les jeunes femmes, quand il ne chasse pas ou ne monte pas à cheval[37]. Son esprit agité le pousse aussi à rechercher l’aventure[38]. Déguisé en voyageur, il fréquente les tavernes des quartiers malfamés deRio de Janeiro[39], où il boit rarement de l’alcool[40] mais se révèle un infatigable coureur de jupons[41]. Sa première relation amoureuse connue lie le prince à une danseuse française du nom de Noémie Thierry. Avec elle, il a un premier enfant illégitime, mort-né. Craignant de voir son fils compromettre ses chances de contracter une union dynastique à cause de cette liaison scandaleuse, le roiJeanVI (monté sur le trône en1816) décide cependant de bannir la danseuse loin de la capitale brésilienne[42],[43].
Le, l’héritier du trône épouse par procuration l’archiduchesseMarie-Léopoldine, fille de l’empereurFrançoisIer d'Autriche[44],[45]. Arrivée à Rio de Janeiro le 5 novembre suivant, la jeune fille tombe immédiatement amoureuse de Pierre, qui se révèle beaucoup plus charmant et séduisant que ce qu’elle avait espéré. Après« des années passées sous un soleil tropical, sa peau [est] encore claire [et] ses joues [sont] roses ». Le prince de19 ans est un beau jeune homme, de taille un peu au-dessus de la moyenne, avec des yeux sombres et brillants et des cheveux châtain foncé.« Sa belle apparence », nous dit l’historien Neill Macaulay,« tenait beaucoup à son allure, fière et droite même à un âge ingrat, ainsi qu’à sa toilette qui était impeccable. Généralement propre et bien mis, il avait pris l’habitude brésilienne de prendre souvent des bains »[33].
La messe nuptiale et la ratification des vœux formulés par les époux à l’occasion de leur mariage par procuration sont célébrées le lendemain de l’arrivée de l’archiduchesse au Brésil[46]. Une fois leur union officialisée, le couple s’installe à laQuinta da Boa Vista, située dans le domaine duPalais de Saint-Christophe[47]. Dans les années qui suivent, Pierre et Marie-Léopoldine donnent naissance à sept enfants (voir la section « Famille »)[48].
Du royaume luso-brésilien à la déclaration d’indépendance
Au Portugal, l’armée forme un gouvernement provisoire et convoque uneassemblée constituante élue démocratiquement, mais ce n’est que le que la nouvelle du soulèvement arrive au Brésil[51]. Pris de court par les événements, le roiJeanVI demande alors, pour la première fois, conseil à son fils aîné. Il envisage, par ailleurs, d’envoyer celui-ci au Portugal afin d’y exercer unerégence en son nom et d’écraser les révolutionnaires[52].
Le, le prince Pierre jure, au nom de son père, le roiJeanVI, de respecter la future constitution portugaise. Œuvre deFélix-Émile Taunay, vers 1821.
Avant cet épisode, Pierre n’a jamais été autorisé à participer aux affaires du royaume et aucun effort n’a été fait par son père pour lui enseigner à gouverner. De fait,JeanVI a toujours eu davantage confiance en sa fille aînée, l'infanteMarie-Thérèse, et c’est elle, plutôt que son héritier, qu’il a choisi de faire entrer au sein duConseil d’État pour le conseiller[53]. Fidèles partisans desprincipes absolutistes, le monarque et son entourage considèrent d’ailleurs le prince avec méfiance à cause de sesidées libérales et de son attachement auparlementarisme. Connaisseur des œuvres deVoltaire, deBenjamin Constant, deGaetano Filangieri et d’Edmund Burke[54],[29],[28], Pierre est en effet un amoureux des« idées nouvelles », au grand dam de sonépouse qui s’en offusque[55],[56].
Craignant de voir son fils proclamé roi par les révolutionnaires portugais,JeanVI repousse pendant plusieurs mois son départ en Europe[52]. Mais, alors que la situation s’enlise à Lisbonne, la garnison portugaise stationnée àRio de Janeiro se soulève à son tour le. Pris au dépourvu par les événements, niJeanVI, ni son gouvernement (pourtant en sécurité aupalais de Saint-Christophe) ne réagissent face à la rébellion. Pierre prend alors l’initiative de rencontrer les unités mutinées et de négocier avec elles. Il convainc ensuite son père d’accepter leurs demandes, de nommer un nouveau cabinet et même de prêter serment d’obéissance à laconstitution portugaise en gestation[57],[58],[59],[60].
Le 21 avril, les électeurs de la ville de Rio se réunissent à la Bourse de commerce pour y élire leurs représentants auxCortes portugaises. Un petit groupe d’agitateurs profite alors du rassemblement pour prendre en otage les personnes présentes et former un gouvernement révolutionnaire. Une fois encore,JeanVI et ses ministres se révèlent incapables de réagir et le roi envisage d’accéder aux exigences des rebelles quand l’héritier du trône prend l’initiative d’envoyer l’armée rétablir l’ordre à la Bourse du commerce[61],[62],[63],[64].
Sous la pression desCortes portugaises,JeanVI et la majorité des membres de la famille royale repartent finalement pour l’Europe, le. Conscient des bouleversements qui traversent sonempire, le souverain demande cependant à Pierre de rester au Brésil avecMarie-Léopoldine et leurs enfants afin d’y assurer larégence. Il conseille par ailleurs à son héritier de prendre la tête du mouvement national brésilien si la révolution se développe dans le pays[61],[65],[66],[67].
Pierre à l’âge de23 ans, en. Derrière le prince, apparaît la ville deSão Paulo. Tableau de Simplício Rodrigues de Sá, 1822.
Homme simple dans ses habitudes comme dans son rapport avec les autres, Pierre se montre facilement accessible avec ses concitoyens. À l’exception des occasions solennelles où il arbore la tenue de cour, il porte généralement des vêtements sans prétention (pantalon de coton blanc, veste en coton rayé et chapeau de paille à larges bords)[68],[69] et se contente d’une redingote et d’un chapeau haut de forme lors des occasions plus formelles[70],[71]. En outre, il n’hésite pas, lorsqu’il se promène dans la rue, à engager la conversation avec les passants, afin de prendre connaissance de leurs préoccupations[72].
Dès le début de sa régence, Pierre promulgue des décrets qui garantissent leslibertés fondamentales des citoyens. Il réduit par ailleurs les dépenses du gouvernement et les taxes[56],[73]. Les propriétaires ne peuvent plus voir leurs biens confisqués et aucune arrestationarbitraire n’est plus permise. Les simples suspects ne peuvent plus être gardés à vue au-delà de48 heures et ils acquièrent le droit à une représentation. Latorture, les procès secrets et les traitements inhumains sont par ailleurs abolis[74],[75]. Même les révolutionnaires arrêtés à la Bourse de commerce le21 avril sont libérés[74].
Cependant, les réformes du prince ne parviennent pas à calmer toutes les oppositions. Le, les troupes portugaises placées sous l’autorité du lieutenant-généralJorge Avilez se soulèvent et exigent que Pierre prête serment d’obéissance à la futureconstitution portugaise. Comme il l’a fait en février, le prince se rend alors personnellement auprès des mutins pour discuter et négocier avec eux. Ce faisant, il se gagne le respect des soldats et parvient à réduire la portée de leurs demandes les plus inacceptables[76],[77]. De fait, le soulèvement est une tentative decoup d’État à peine voilée, organisée par Avilez dans le but de prendre le pouvoir et de réduire Pierre au rang de simple figurant[76],[78],[79]. Finalement, Pierre parvient à un accord avec les rebelles, mais il prévient que c’est la dernière fois qu’il cède sous la pression[77],[80].
La crise que traverse le Brésil s’amplifie encore lorsque lesCortes portugaises prennent la décision de dissoudre le gouvernement central établi àRio de Janeiro et ordonnent au prince-régent de rentrer àLisbonne[81],[82]. La population brésilienne perçoit en effet cette décision comme une tentative de réduire à nouveau son pays au rang decolonie et d’abolir leRoyaume uni de Portugal, du Brésil et des Algarves créé en1815[83],[84]. Le, Pierre reçoit ainsi une pétition contenant pas moins de 8 000 signatures le priant de ne pas repartir en Europe[85],[86]. Au grand déplaisir des Portugais, le prince répond alors : « Puisque c’est pour le bien de tous et pour le bonheur général de la Nation, je suis prêt. Dites au peuple queje reste »[87],[86],[88].
L’indépendance ou la mort ! Tableau dePedro Américo représentant le « cri d’Ipiranga », 1888.
Profitant de la tournure des événements, le lieutenant-généralJorge Avilez organise une nouvelle mutinerie et tente de forcer Pierre à repartir à Lisbonne. Mais, cette fois, le prince-régent réagit avec force et appelle à lui les forces armées brésiliennes (qui n’ont jamais participé aux précédents soulèvements militaires)[89] ainsi que la milice urbaine et la population civile[87],[90]. Confrontés à des adversaires beaucoup plus nombreux qu’eux, Avilez et ses hommes finissent par se rendre et sont expulsés du Brésil[91],[92].
Pendant les mois qui suivent, Pierre cherche à maintenir un semblant d’unité avec leroyaume de Portugal mais la rupture apparaît bientôt comme inéluctable. Secondé par un habile ministre,José Bonifácio de Andrada, le prince cherche à se gagner le soutien de l’ensemble des Brésiliens. En avril1822, il visite ainsi la province deMinas Gerais et se rend, en août suivant, dans celle deSão Paulo. À chaque fois, il est reçu avec enthousiasme et ses visites contribuent à renforcer son autorité[93],[94].
Pendant son voyage de retour à Rio de Janeiro, Pierre reçoit, le, une lettre de son épouse, l’archiduchesseMarie-Léopoldine[N 3], et une autre du ministre José Bonifácio de Andrada qui l’avertissent de la nouvelle tournure des événements. LesCortes portugaises viennent en effet d’annuler toutes les réformes prises par le cabinet Andrada et de retirer à Pierre les derniers pouvoirs qu’elles lui reconnaissaient encore. Scandalisé par ce qu’il vient de lire, le prince se tourne vers ses compagnons de voyage, parmi lesquels se trouve sa garde d’honneur, et déclare : « Mes amis, les Cortes portugaises veulent nous réduire en esclavage et nous juger. À partir de ce jour, nos relations sont brisées. Plus aucun lien ne nous unit désormais ». Après avoir jeté son brassard bleu et blanc rappelant sa soumission à la couronne portugaise, Pierre ajoute : « Retirez vos brassards, soldats. Saluons l’indépendance, la liberté et la sécession du Brésil ». Il dégaine ensuite son épée et ajoute : « Sur mon sang, sur mon honneur et sur Dieu, je jure de donner au Brésil sa liberté ». Le discours du prince se termine par un cri, connu aujourd’hui sous le nom decri d’Ipiranga : « L’indépendance ou la mort ! »[95],[96],[97],[98].
De la proclamation de l’Empire à l’indépendance formelle
Durant le mois qui suit la déclaration d’indépendance,JeanVI de Portugal continue à être reconnu comme le souverain légitime du royaume du Brésil[99]. De fait, le mouvement émancipateur n’est pas dirigé contre le monarque, qui est plutôt considéré comme une victime des Cortes portugaises[100]. Ce n’est qu’après plusieurs semaines que Pierre accepte, à l’occasion de son24e anniversaire, d’être proclaméempereur du Brésil (et non pas roi) à la place de son père (). Couronné le suivant, il fait toutefois savoir que siJeanVI revenait à Rio de Janeiro, il lui abandonnerait le trône[101],[102],[103].
Dans un premier temps, l’élévation de Pierre au rang d’empereur n’est pas reconnue par tous les territoires composant l’anciennevice-royauté du Brésil et certaines régions du pays restent occupées par des unités portugaises jusqu’au début de l’année1824. Le nouveau souverain et son gouvernement doivent donc soumettre par les armes plusieurs provinces dunord, dunord-est et dusud pour asseoir leur pouvoir[102],[103].
Le ministre José Bonifácio de Andrada. Gravure de S. A. Sisson, vers 1860.
Dans le même temps, les relations du monarque avecJosé Bonifácio de Andrada se détériorent. Alors qu’il a longtemps considéré celui-ci comme son mentor[104],[105], Pierre supporte de plus en plus mal la tendance de son ministre à agir avec lui comme un maître d’école avec son élève[106]. L’empereur finit ainsi par démettre José Bonifácio de Andrada et son frère,Martim Francisco de Andrada, de leurs porte-feuilles ministériels, en les accusant d’abus de pouvoir. De plus en plus autoritaires, les deux hommes ont en effet profité de leur position gouvernementale pour harceler, poursuivre, arrêter et même exiler leurs ennemis politiques[107],[108],[109].
La disgrâce d’Andrada est le fruit de plusieurs mois de complot organisé par ses ennemis pour se gagner la cause de l’empereur. Alors que Pierre n’est encore que prince-régent, ceux-ci lui décernent ainsi le titre de « Défenseur perpétuel du Brésil » ()[110]. Ils l’initient par ailleurs à lafranc-maçonnerie ()[111],[112] et l’élèvent même au rang de grand-maître, poste auparavant occupé par Andrada ()[113],[114],[115]
La rupture entre le monarque et son ancien ministre a des conséquences immédiates sur le processus constitutionnel que connaît alors le pays[116]. Membre de l’assemblée constituante élue en1823, Andrada attaque en effet directement l’empereur, en alléguant l’existence d’un complot portugais contre le Brésil et en insinuant que, puisqu’il est lui-même né en Europe,PierreIer est forcément impliqué dans celui-ci[117],[118]. Indigné par les invectives adressées à ses concitoyens d’origine portugaise et blessé par la mise en doute de sa propre loyauté[119], l’empereur décide de dissoudre l’Assemblée constituante, le, et de convoquer de nouvelles élections[120],[121],[122]. Mais, le jour suivant, il nomme un nouveau cabinet qu’il charge de rédiger un texte constitutionnel. Une fois terminé, ce document est transmis à tous les conseils municipaux du pays, et la majorité d’entre eux adoptent immédiatement le texte[123],[124],[125],[126],[127]. La nouvelleconstitution de l’Empire est promulguée le[127],[128],[129],[123],[130].
Le soulèvement du nord-est et les négociations avec le Portugal
L’armée brésilienne combattant les troupes de la Confédération de l’Équateur àRecife, en 1824. Tableau anonyme, vers 1820.
Conséquence du haut degré decentralisation mis en place par laconstitution impériale, un mouvementsécessionniste se développe dans les provinces deCeará, deParaíba et surtout dePernambouc : c’est laconfédération de l’Équateur[131],[132]. Face au soulèvement de ces provinces,PierreIer cherche d’abord à éviter le bain de sang en tentant d’apaiser les rebelles[131],[133]. Mais, devant l’échec de ses démarches, il s’exclame : « Que méritent les insultes du Pernambouc ? Assûrément un châtiment, mais un châtiment suffisamment grand pour servir d’exemple pour le futur »[131]. La rébellion, qui n’est d’ailleurs jamais parvenue à s’imposer à l’ensemble des régions officiellement soulevées, est donc totalement écrasée à la fin de l’année1824[132],[134]. Seize rebelles sont alors jugés et exécutés[134],[135] mais tous les autres sont toutefois graciés par l’empereur[136].
Dans le même temps, de longues négociations sont menées avec lePortugal afin que celui-ci reconnaisse officiellement l’indépendance du Brésil. Après des mois de pourparlers, untraité est finalement conclu en ce sens le[137],[138],[139]. Victoire diplomatique, le document a toutefois des conséquences très lourdes pour le Brésil, qui doit supporter seul le poids de l’indépendance. Le gouvernement dePierreIer s’engage en effet à payer une forte indemnité à son ancienne métropole et à dédommager tous les citoyens portugais qui ont perdu des biens durant laguerre d’indépendance. Plus humiliantes sont les clauses du traité qui autorisent le roiJeanVI de Portugal à arborer le titre d’empereur du Brésil[140],[141],[142] et qui présentent l’indépendance du pays comme une décision du monarque portugais plutôt que comme la conséquence d’une guerre de trois ans[143],[144].
Une fois l’indépendance obtenue, l’empire du Brésil doit également récompenser leRoyaume-Uni pour son rôle demédiateur durant les négociations diplomatiques qui se sont tenues avec le Portugal. Un traité commercial très favorable à la Grande-Bretagne est donc signé ainsi qu’une convention par laquelle Rio de Janeiro s’engage à mettre fin à latraite négrière dans les quatre ans. Il s’agit là de deux accords très durs pour les intérêts économiques brésiliens[145],[146].
Le roi usurpateurMichelIer de Portugal, vers 1828.
Quelques mois après la signature dutraité de Rio de Janeiro,PierreIer apprend le décès de son père, survenu le, et par là même son élévation au titre de nouveau roi de Portugal, sous le nom dePierreIV[147]. Conscient que le retour à uneunion des couronnes luso-brésiliennes est désormais inenvisageable pour la population des deux pays, l'empereur choisit après unbref règne, le 2 mai, d'abdiquer la couronne portugaise[N 4],[148],[149] en faveur de sa fille aînée, qui devient dès lors la reineMarieII[N 5]. L'abdication du souverain est toutefois conditionnelle. Il exige en effet que le Portugal adopte laconstitution qu’il a rédigée pour lui. Il demande par ailleurs que la jeune Marie puisse épouser son oncle, le princeMichel[147]. Conscient des divisions qui existent à l'intérieur de la famille royale, l’empereur envisage l'union de sa fille et de son frère depuis 1822. Il essaie, par ailleurs, de convaincre Michel de revenir au Brésil et de l'empêcher ainsi de se positionner en candidat au trône de Portugal[150].
Exilé àVienne depuis le soulèvement de l'Abrilada (1824)[151], Michel finit par accepter la proposition de son frère et rentre à Lisbonne en1828. Mais, une fois déclaré régent de Portugal, il abroge la constitution accordée par Pierre et se fait proclamer roi avec le soutien de sa mère, la reineCharlotte-Joachime, et des partisans de l’absolutisme[152]. Déjà blessé par la trahison de son frère, l’empereur du Brésil voit alors la quasi-totalité des membres de sa famille se retourner contre lui. Ennemies du libéralisme, ses sœursMarie-Thérèse,Françoise,Isabelle-Marie etAssomption finissent ainsi par rallier l’usurpateur. Seule l’infanteAnne de Jésus reste fidèle à Pierre[153] et se résout même à le rejoindre à Rio de Janeiro pour se rapprocher de lui[70].
Dévoré par la haine, Pierre finit par prêter foi aux rumeurs qui présentent son frère comme l’assassin du roiJeanVI[154]. Surtout, l’empereur concentre son attention sur la politique intérieure et extérieure du Portugal. Malgré son abdication, il intervient à plusieurs reprises dans les affaires de son ancien royaume. Désireux de protéger les intérêts dynastiques de sa fille, il part également en quête de soutiens pour elle à l’étranger[155].
En avril1825, unpetit groupe de révolutionnaires proclame l’indépendance de la province brésilienne deCisplatine (actuelUruguay) avec le soutien desProvinces-Unies du Río de la Plata (actuelleArgentine)[156]. Dans un premier temps, le gouvernement impérial s’abstient de toute réaction, considérant la tentative de sécession comme une révolte sans conséquence. Plusieurs mois passent donc avant que Rio de Janeiro ne s’inquiète des visées des Provinces-Unies, qui espèrent de leur côté annexer la Cisplatine. En décembre, leBrésil finit toutefois par déclarer la guerre à sa voisine, déclenchant ainsi laguerre de Cisplatine[137]. Désireux de s’assurer le soutien de la population[157],PierreIer se rend alors en voyage dans laprovince de Bahia avecMarie-Léopoldine et leur filleMarie. L’expédition est un succès et la famille impériale est reçue chaleureusement par la population[158].
Portrait de Domitila de Castro par Francisco Pedro do Amaral. Date inconnue.
Pendant ce voyage dans lenord-est, le couple impérial est accompagné parDomitila de Castro, comtesse et ensuite marquise deSantos, qui est la maîtresse de l’empereur depuis leur première rencontre en1822. Depuis son mariage avec l’archiduchesse Marie-Léopoldine, le souverain ne s’est jamais montré un mari fidèle ; il a cependant toujours pris garde de cacher à son épouse ses escapades avec d’autres femmes[159]. Or, l’engouement du souverain pour sa nouvelle maîtresse est tel qu’il en perd toute limite. Dans ces conditions, l’impératrice doit à la fois endurer les affronts de son époux et les commérages de la cour et de la population[160].
Sa relation avec Domitila gagnant en intensité,PierreIer se montre de plus en plus dur avec son épouse. Il interdit ainsi à Marie-Léopoldine de quitter le palais impérial, la prive de tout revenu et l’oblige même à prendre Domitila commedame de compagnie[161],[162]. Dans le même temps, Domitila profite de sa nouvelle situation pour avancer ses intérêts ainsi que ceux de sa famille et de son entourage. À la cour, toute personne à la recherche d’une faveur ou désireuse de soumettre un projet au monarque doit désormais passer par sa favorite plutôt que par des canaux plus légaux[163].
Le,PierreIer quitte Rio et embarque pour la ville deSão José, dans la province deSanta Catarina. De là, il prend la route pourPorto Alegre, capitale duRio Grande do Sul, où le gros des troupes brésiliennes est alors stationné[164]. Arrivé à destination le 7 décembre, l’empereur découvre une situation militaire beaucoup plus précaire que celle que lui avaient présentée les premiers rapports. Il réagit alors avec son énergie habituelle, donne une avalanche d’ordres, limoge les officiers les plus incompétents, fraternise avec ses soldats, et bouleverse l’administration civile et militaire[165]. Après quelques jours toutefois, l’empereur repart pour Rio de Janeiro[166] ; il est encore sur la route lorsqu’il apprend le décès de Marie-Léopoldine après unefausse couche[165],[167]. Au même moment, une rumeur se développe à Rio accusant le souverain d’avoir précipité la mort de son épouse en la malmenant physiquement durant une dispute[N 6].
Dans le sud, la guerre se poursuit sans qu’aucun espoir de paix ne semble se profiler. Le conflit s’enlisant, desunités de mercenaires irlandais et allemands se mutinent dans la capitale en juin1828[168],[169]. Soumis à des conditions de vie très dures, ces soldats étrangers ont fini par accepter de l’argent des Provinces-Unies en échange de leur soulèvement et de la capture de l’empereur[170],[171]. La mutinerie est écrasée dans le sang par les Brésiliens maisPierreIer se résout à mettre fin à la guerre peu de temps après. Le, le Brésil reconnaît donc l’indépendance de la Cisplatine, qui devient alors la « république orientale de l’Uruguay »[172],[173].
Après le décès deMarie-Léopoldine,PierreIer prend conscience des mauvais traitements qu’il lui a fait subir et son affection pourDomitila commence à décliner. Contrairement à sa maîtresse, l’impératrice était une femme populaire, honnête et aimante qui n’attendait jamais aucune faveur de son époux. Pris de remords et nostalgique de sa femme, le souverain ressent alors un grand vide, que même sa passion pour Domitila ne parvient pas à remplir[174]. C’est ainsi que la marquise de Santos trouve un jour l’empereur à terre, en train de pleurer, avec un portrait de Marie-Léopoldine entre ses bras et persuadé d’avoir vu le fantôme de l’impératrice un moment auparavant[175],[176],[177],[178]. À une autre occasion, Pierre quitte brusquement le lit de Domitila en criant : « Laisse-moi tranquille ! Je sais que je mène une vie indigne d’un souverain. La pensée de l’impératrice ne me quitte pas »[177],[179]. Habité par le chagrin, le monarque n’en oublie pas pour autant ses enfants, désormais orphelins de mère. Plus d’une fois, il est vu embrassant son fils, le futurPierreII, et lui disant : « Pauvre garçon, tu es le prince le plus malheureux du monde ! »[176].
Le mariage dePierreIer et d’Amélie de Leuchtenberg. Tableau deJean-Baptiste Debret, vers 1829.
Le, Domitila de Castro est finalement bannie par l’empereur et quitteRio de Janeiro[180]. Résolu à se remarier et à devenir une personne meilleure, Pierre entend ainsi donner des gages de sa sincérité. Dans une lettre à son beau-père, l’empereurFrançoisIer d'Autriche, il déclare : « toutes mes faiblesses ont disparu [et] je ne retomberai pas dans les mêmes erreurs, que je regrette et pour lesquelles je demande pardon à Dieu »[181]. Cependant, le souverain autrichien se montre moins que convaincu par l’argumentaire de son gendre. Profondément offensé par l’attitude de Pierre vis-à-vis de sa fille,FrançoisIer contrecarre tous ses projets matrimoniaux et s’oppose même aux intérêts de Pierre dans lesaffaires portugaises[182].
Du fait de sa réputation de mauvais mari, l’empereur voit les cours européennes décliner ses demandes en mariage les unes après les autres[152]. Blessé par ces refus humiliants, il finit par demander à Domitila de revenir à la Cour, ce qu’elle fait le, après presque un an d’absence[181],[183].PierreIer met toutefois définitivement fin à sa liaison après qu’une princesse a finalement accepté sa demande en mariage. Domitila quitte alors une nouvelle fois la capitale, le, et retourne vivre dans larégion de São Paulo, où elle reste jusqu’à sa mort[184].
Le 2 août, l’empereur épouse par procuration la princesseAmélie de Leuchtenberg[185],[186]. Malgré la modestie de ses origines[N 7],[187],[188], la jeune fille parvient à éblouir son époux par sa beauté lorsqu’il la rencontre pour la première fois en personne, le[189],[190]. Une cérémonie de mariage est organisée deux jours plus tard et le couple réitère alors les vœux qu’il a formulés l’été précédent[191],[192].
Une fois Domitila bannie de la Cour, la volonté du souverain de devenir une meilleure personne se révèle sincère. Il devient ainsi un mari fidèle et ne noue plus aucune relation extraconjugale[193],[194],[185]. Il fait par ailleurs la paix avecJosé Bonifácio de Andrada, son ancien Premier ministre et mentor[195],[196]. De son côté, Amélie se montre une épouse attentionnée et une belle-mère aimante avec ses beaux-enfants. Appréciée par la Cour comme par l’opinion publique, elle contribue à redonner une image de normalité à la famille impériale[197].
Dès les premiers jours de l’Assemblée constituante de1823, et avec une ardeur accrue après l’ouverture duparlement en1826, une lutte de pouvoir éclate entre l’empereur et le pouvoir législatif. D’un côté, le souverain et ses partisans veulent imposer un pouvoir exécutif fort, où l’empereur nommerait lui-même ses ministres et dirigerait la politique nationale et le gouvernement. Face à eux, l’opposition, organisée dans leParti libéral, exige que le cabinet soit composé uniquement de députés issus de la majorité parlementaire et dirige la politique nationale tout en étantresponsable devant l’Assemblée[198],[199],[200]. Malgré tout, les différences entre les deux camps ne sont pas si claires : tous deux se revendiquent en effet dulibéralisme et soutiennent donc lamonarchie parlementaire[201],[202],[203].
Pierre à l’âge de32 ans. Lithographie de Lourenço Luis Lacombe, 1830.
En dépit de ses erreurs politiques, jamais Pierre ne passe outre laconstitution durant son règne. À aucun moment, il n’a ainsi recours à lafraude électorale ou à un quelconque subterfuge pour influer sur le résultat des élections[204]. Il refuse également de ratifier des actes qui n’ont pas étécontresignés par le gouvernement[205] ou d’imposer des restrictions à laliberté d’expression[206],[207]. Il refuse par ailleurs de profiter de ses prérogatives endissolvant l’Assemblée nationale et en convoquant de nouvelles élections à chaque fois qu’il est en désaccord avec le pouvoir législatif[208].
Faute d’autres angles d’attaque, les journaux et les pamphlets libéraux s’en prennent aux origines européennes de l’empereur. Ils pointent, non sans raison, la propension du souverain à s’occuper des affaires portugaises plutôt que de celles du Brésil[201]. Mais ils l’accusent aussi, sans aucun fondement, de comploter pour restaurer leroyaume luso-brésilien et abolir la constitution[209]. Les amis portugais de l’empereur, parmi lesquelsFrancisco Gomes da Silva (surnommé le « bouffon » par l’opposition), sont également touchés par ces critiques et suspectés de former un « cabinet noir » autour du monarque[210],[211]. Pourtant, aucun des proches dePierreIer ne montre de l’intérêt pour ce type d’activité et jamais aucune cabale n’est mise en place dans le pays pour abolir la constitution ou refaire du Brésil unecolonie portugaise[212].
Une autre critique adressée àPierreIer par l’opposition libérale est liée à ses opinionsabolitionnistes[213]. L’empereur souhaite en effetéliminer graduellement l’esclavage du pays. Or, le pouvoir législatif, seul apte à voter la fin de la servitude, est dominé par des propriétaires d’esclaves qui sont opposés à toute évolution dans ce domaine[214],[215]. Dans ces conditions, l’empereur cherche à persuader les autres propriétaires d'esclaves en leur montrant l’exemple : il fait ainsi de sondomaine de Santa Cruz un modèle en y octroyant des terres à ses esclavesaffranchis[216],[217].
Tout au long de sa vie, l’empereur professe également d’autres idées avancées. Ainsi, lorsqu’il déclare son intention de rester au Brésil, le, il refuse que la population lui accorde l’honneur de dételer ses chevaux pour tirer elle-même son chariot. Prenant la parole, il dénonce alors simultanément ledroit divin des rois, la soi-disant supériorité de lanoblesse et leracisme et déclare : « je suis affligé de voir mes frères humains rendre à un homme l’hommage réservé à une divinité ; je sais que mon sang est de la même couleur que celui desnègres »[218],[219].
Les efforts faits par l’empereur pour contenter leparti libéral aboutissent à des changements importants dans la vie politique du Brésil. En1827,PierreIer donne ainsi son soutien à une loi qui établit laresponsabilité ministérielle[220]. Puis, le, il nomme un cabinet composé de personnalités issues de l’opposition[221], ce qui donne un rôle plus important au parlement au moment de la formation du gouvernement. Finalement, l’empereur octroie à plusieurs de ses amis portugais (dontFrancisco Gomes da Silva) des charges qui les conduisent en Europe : il met ainsi fin aux rumeurs de complot royal et de « cabinet noir » sans pour autant désavouer son entourage[197],[222].
L’abdication dePierreIer le. Tableau d’Aurélio de Figueiredo, 1911.
Malgré tout, ces mesures n’empêchent pas les libéraux brésiliens de continuer à s’en prendre au gouvernement et à l’entourage portugais de l’empereur. Frustré par l’intransigeance de ses adversaires,PierreIer fait preuve de lassitude face à un contexte politique qui se détériore[197]. Dans le même temps, les libéraux portugais exilés au Brésil tentent par tous les moyens de convaincre le souverain de quitter leNouveau Monde pour se consacrer à la restauration de la jeuneMarieII[223]. Selon Roderick J. Barman, « [Dans] les situations difficiles, les capacités de l’empereur resplendissent : il garde son sang froid et se montre débrouillard et inébranlable dans l’action. La vie de monarque constitutionnel, pleine d’ennui, de prudence et de conciliation, se heurte à l’essence de son caractère »[224]. Dans le même temps, l’historien remarque que le souverain « trouve dans la succession de sa fille tout ce qui fait le plus appel à son caractère. En se rendant au Portugal, il pourrait protéger les opprimés, faire preuve de chevalerie et d’abnégation, défendre l’ordre constitutionnel et profiter de la liberté d’action qu’il convoitait »[223].
L’idée d’abdiquer et de retourner au Portugal prend donc peu à peu racine dans l’esprit de l’empereur et, à partir de1829, il en parle de plus en plus fréquemment[225],[226],[227]. Une occasion se présente bientôt quand le Parti libéral montre son soutien à des bandes qui harcèlent la communauté portugaise àRio de Janeiro. Le, les Portugais ripostent lors de ce qui est connu sous le nom deNoite das Garrafadas (« Nuit des Bouteilles brisées ») et l’agitation saisit les rues de la capitale[228],[229]. Le 5 avril, Pierre renvoie le cabinet libéral, qui n’est au pouvoir que depuis le 19 mars, en réaction contre son incapacité à restaurer l’ordre. Une foule immense, poussée par les radicaux, se réunit alors dans le centre-ville de Rio dans l’après-midi du 6 avril pour exiger le rétablissement immédiat du cabinet disgracié. À cela, le souverain répond : « Je ferai tout pour le peuple mais rien [obligé] par le peuple »[230],[221],[231]. Mais, peu après la tombée de la nuit, des troupes armées, parmi lesquelles la propre garde de l’empereur, font désertion et rejoignent les protestataires.PierreIer réalise alors combien il est isolé et coupé des affaires brésiliennes. À la surprise générale, il prend donc la décision d’abdiquer vers trois heures du matin, le 7 avril[221],[232],[233].
Lorsqu’il délivre à un messager le document par lequel il renonce au trône, il déclare : « Vous avez ici mon acte d’abdication, je retourne en Europe et je laisse un pays que j’ai beaucoup aimé et que j’aime toujours »[233],[234].
Tôt dans la matinée du, Pierre, son épouseAmélie, sa sœur l’infanteAnne de Jésus et sa filleMarieII embarquent sur le navire de guerre britannique HMSWarspite. Cependant, le vaisseau reste ancré dans la baie deRio de Janeiro et, le, les Bragance sont transférés sur le HMSVolage, tandis queMarieII, la marquise de Loulé, sœur de l'ex-empereur, et leur suite composée d'une trentaine de personnes, montent à bord de la corvette françaiseLa Seine. Les deux bâtiments font voile vers Brest, mais pour des raisons météorologiquesLa Volage est détournée versCherbourg, alors queLa Seine, après une relâche à l'île deGorée, dans la rade deDakar, atteint Brest le, après 92 jours de mer[235],[236],[237].
La jeuneMarieII de Portugal, à l’âge de dix ans. Tableau deThomas Lawrence, 1829.
Arrivé à Cherbourg le[238],[239], l’empereur déchu passe les mois suivants entre laFrance et leRoyaume-Uni. Il est alors reçu chaleureusement parLouis-Philippe Ier etGuillaumeIV mais ne reçoit aucun soutien concret de leurs gouvernements[240]. Désormais sans fonction officielle et sans véritable lien avec les cours brésilienne et portugaise, Pierre reprend, le, le titre deduc de Bragance qui était le sien lorsqu’il n’était qu’héritier du trône de Portugal. En temps normal, ce titre aurait dû être porté par l’héritier deMarieII mais le choix du souverain déchu est toutefois reconnu sans difficulté par ses interlocuteurs européens[241],[242].
Le naît àParis la princesseMarie-Amélie, seule fille de Pierre et de sa deuxième épouse[243]. Ravi d’être à nouveau père, le duc de Bragance n’en oublie pas pour autant ses enfants restés au Brésil sous la garde deJosé Bonifácio de Andrada. Il leur écrit des lettres poignantes dans lesquelles il leur explique combien ils lui manquent et leur demande de faire preuve de sérieux dans leurs études. De fait, peu de temps avant son abdication, Pierre a déclaré à son fils et successeur : « Je veux que mon frèreMichel et moi-même soyons les derniersBragance à avoir reçu une mauvaise éducation »[244],[245].Charles Napier, un officier de marine britannique qui combat sous la bannière de l’ancien souverain dans les années 1830, remarque quant à lui que les « qualités [de Pierre] étaient les siennes [mais] sa raison défaillante lui venait de son éducation ; et personne n’était plus sensible à ce défaut que lui-même »[246],[247].
Les lettres du duc de Bragance àPierreII sont souvent écrites dans un registre de langue bien supérieur à celui intelligible par un simple garçonnet et les historiens considèrent aujourd’hui qu’elles renferment en réalité des conseils quePierreII pourrait consulter une fois devenu adulte[238]. L’une de ces lettres nous renseigne sur la philosophie politique du duc de Bragance. Il y écrit : « L’époque où les princes étaient respectées uniquement parce qu’ils sont des princes a pris fin ; au siècle où nous vivons, où les peuples sont assez bien informés de leurs droits, il est nécessaire que les princes sachent et se tiennent au fait qu’ils sont des hommes et non des divinités, que pour eux la connaissance et le bon sens sont indispensables afin d’être rapidement aimés plutôt que respectés. » Puis, le duc de Bragance conclut : « Le respect d’un peuple libre pour son souverain doit naître de la conviction que le monarque est capable de lui faire atteindre ce niveau de bonheur auquel il aspire, et si tel n’est pas le cas, à souverain malheureux, malheureux peuple »[248],[249],[250].
Dans la capitale française, Pierre devient l’ami dumarquis de La Fayette, qui lui apporte son soutien dans lalutte pour la reconquête duPortugal[242],[251]. Après près d’un an entre la France et l’Angleterre, le duc de Bragance quitte finalementParis le. Il fait alors ses adieux à sa famille, à La Fayette et à près de deux cents sympathisants. Avant son départ, il s’agenouille devant la jeuneMarieII et déclare solennellement : « Madame, voici un général portugais qui fera respecter vos droits et restaurer votre couronne », ce qui lui vaut d’être embrassé par sa fille, en larmes[252],[253],[254]. Puis, il embarque pour l’archipel desAçores, seulterritoire portugais à être resté fidèle àMarieII, et s’y fait proclamer régent[255]. Après quelques mois de préparation, le duc de Bragance et ses troupes prennent pied sur le continent et débarquent sans coup férir àPorto le 9 juillet[256],[257],[258]. L’ex-empereur prend alors la tête d’une petite armée composée de libéraux portugais, commeAlmeida Garrett etAlexandre Herculano, de mercenaires étrangers et de volontaires comme le petit-fils de La Fayette,Jules de Lasteyrie[259],[260],[261].
Le duc de Bragance, âgé de35 ans. Lui et ses partisans ont juré de ne pas raser leur barbe avant la restauration deMarieII[262]. Œuvre de Maurício José do Carmo Sendim, 1833.
Beaucoup moins nombreuses que les forces de Michel, les troupes libérales sontassiégées à Porto durant plus d’un an. C’est d’ailleurs dans cette ville que Pierre reçoit la nouvelle de la mort de sa fille Paule, restée au Brésil sous la garde deJosé Bonifácio de Andrada. Face à ce nouveau drame, l’ex-empereur fait deux requêtes au tuteur de ses enfants : la première est de lui garder une mèche des cheveux de la princesse ; la seconde consiste à placer la dépouille de la princesse dans le couvent de Notre-Dame-du-Bon-Secours, aux côtés de celle de l’impératriceMarie-Léopoldine[263].
Plusieurs mois plus tard, en septembre, Pierre retrouveAntônio Carlos de Andrada, l’un des frères de José Bonifácio venu du Brésil pour lui parler. Membre duparti restaurateur, l’homme politique cherche à obtenir le retour du duc de Bragance au Brésil et sa restauration en tant que régent du jeunePierreII. Cependant, l’ex-empereur comprend vite que le parti restaurationniste cherche à l’utiliser pour arriver au pouvoir. Il demande alors à Antônio Carlos une série de garanties visant à prouver que son retour est bien désiré par une majorité de Brésiliens et non par une simple faction. Il insiste pour qu’une Assemblée générale soit convoquée et que ce soit elle qui lui adresse une demande officielle de retour, par le biais d’une délégation de députés[264],[265].
Tout au long de laguerre civile, le duc de Bragance charge descanons, creuse destranchées, secourt des blessés, partage le quotidien de ses troupes et côtoie la mort au combat[266],[267],[268],[269]. La cause libérale étant sur le point d’échouer face auxmiguelistes, l’ancien souverain prend le risque de diviser ses forces et d’envoyer une partie de ses troupes envahir par la mer le sud du Portugal (débarquement de Mindelo). L’Algarve tombe alors sous domination libérale et les forces de Pierre prennent la direction deLisbonne, qui capitule le 24 juillet[270]. Pierre organise ensuite la reconquête du reste du pays mais, au moment où le conflit semble sur le point de prendre fin, éclate enEspagne laPremière Guerre carliste. Opposé à sa nièceIsabelleII, l’infantCharles se proclame roi d’Espagne sous le nom de « CharlesV » et fait alliance avec son beau-frèreMichelIer contre les forces libérales coalisées de toute lapéninsule Ibérique. La guerre se poursuit donc jusqu’au, date à laquelle sont signés lesAccords d’Evora-Monte qui chassentMichelIer et sesdescendants du Portugal[271],[272].
Pierre sur son lit mortuaire. Lithographie de José Joaquim Rodrigues Primavera, 1834.
En dehors des crises d’épilepsie dont il souffre épisodiquement, Pierre jouit tout au long de sa vie d’une excellente santé[35],[273]. Cependant, la guerre civile mine sa robuste constitution et il contracte latuberculose au Portugal. En1834, son état de santé est déjà fort préoccupant[274] et il est confiné au lit aupalais de Queluz à partir du 10 septembre[275],[276].
Avant de mourir, il écrit une lettre aux Brésiliens pour leur demander d’abolir graduellement l’esclavage. Dans ce document, il avertit son peuple : « L’esclavage est un mal et une attaque contre les droits et la dignité de l’espèce humaine, mais ses conséquences sont moins nuisibles à ceux qui souffrent en captivité qu’à la Nation dont les lois permettent l’esclavage. C’est un cancer qui dévore sa moralité »[277].
L’annonce de la mort de l’ex-empereur arrive àRio de Janeiro le 20 novembre, mais ses enfants n’en sont pas informés avant le 2 décembre[281]. Andrada, qui n’est plus tuteur des enfants impériaux à cette date, écrit alors àPierreII et à ses sœursJanvière etFrançoise : « Dom Pierre n’est pas mort. Seuls les hommes ordinaires meurent, pas les héros »[282],[283].
PierreIer disparu, un regard objectif sur son règne devient possible. Le leader libéralEvaristo da Veiga, l’un des pires détracteurs de l’ancien souverain, fait ainsi une déclaration qui, selon l’historien Otávio Tarquinio Sousa, est devenue le point de vue dominant le concernant : « l’ancien empereur du Brésil n’était pas un prince de taille ordinaire... et la Providence a fait de lui un puissant instrument de libération, aussi bien auBrésil qu’auPortugal. Si nous [les Brésiliens] nous existons en tant que corps dans une nation libre, si notre terre n’a pas éclaté en petites république ennemies, où seuls l’anarchie et l’esprit militaire prédominent, nous le devons beaucoup à la résolution qu’il a prise de rester parmi nous, en poussant le premier le cri de l’indépendance. [...] Si le [Portugal] a été libéré de la plus sombre et avilissante tyrannie... s’il bénéficie des avantages apportés par un gouvernement représentatif des gens éduqués, il le doit à Dom Pierre d’Alcantara, dont la fatigue, les souffrances et les sacrifices pour la cause portugaise lui ont gagné dans un haut degré le tribut de la gratitude nationale »[285],[286].
Pourtant, laproclamation de la république à Rio de Janeiro en1889 contribue à ternir pour longtemps l’image du souverain auprès de la population brésilienne. Lenouveau régime et ses représentants dépeignent en effet le monarque comme un despote arbitraire, davantage préoccupé par ses nombreuses liaisons que par le sort de son pays. Il faut ainsi attendre1952 et la publication deA vida deD.PedroI par l’historien Otávio Tarqüínio de Souza pour que ce portrait soit à nouveau nuancé[287].
LorsquePierreIer quitte leBrésil en1831, le pays est devenu la première puissance d'Amérique latine. Sonarmée, forte de près de 24 000 hommes, est aussi bien équipée et préparée que ses équivalentes européennes, bien que très inférieure en nombre[288]. Lamarine brésilienne possède quant à elle plus de80 navires de guerre[289]. Alors que lesnations hispano-américaines connaissent les guerres civiles, lespronunciamiento, lesdictatures et les implosions, le Brésil commence à financer son développement industriel en1826[290].
Sous lerégime impérial, le Brésil bénéficie de laliberté de la presse et du respect des libertés fondamentales. Des élections y ont lieu périodiquement. Laconstitution adoptée parPierreIer en1824 ne connaît qu'une grande évolution en1834 et reste ensuite en vigueur jusqu'à la chute de la monarchie ; elle est alors la troisième plus ancienne loi fondamentale de la planète[291].
Il reste que la plus grande réussite dePierreIer consiste à avoir préservé l'intégrité territoriale d'un empire de taille continentale, au moment où les forces centrifuges de l'Amérique hispanique faisaient éclater les plus grandes nations. Grâce àPierreIer, les habitants des actuels États duRoraima (au nord), duRio Grande do Sul (au sud), duParaiba (à l'est) ou de l'Acre (à l'ouest) sont tous membres d'une même nation : le Brésil[292].
l’Ordre dePierreIer est unordre de chevalerie créé par l’empereur le afin de commémorer la reconnaissance de l’indépendance brésilienne par les autres nations.
Statue équestre dePierreIer, première sculpture publique du Brésil, située à Rio de Janeiro, et érigée en 1862 en hommage à la proclamation de l'indépendance du pays.
àPorto, lemonument àPierreIV de Portugal est une statue équestre réalisée par le sculpteur françaisCélestin-Anatole Calmels. Inauguré le, il mesure 10 mètres de hauteur et pèse cinq tonnes.
lePedro Primeiro est un navire de guerre brésilien de laguerre d’indépendance. Confisqué aux Portugais après la proclamation de l’indépendance, il est confié àThomas Cochrane qui l’utilise pour reconquérir plusieurs villes du nord ;
↑MarieII est alors envoyée en Europe en compagnie dumarquis de Barbacena pour être confiée aux soins de son grand-père maternel, l’empereurFrançoisIer d'Autriche. Du fait du coup d'État organisé par son oncle à Lisbonne, elle revient toutefois au Brésil en 1829. (Lustosa 2006,p. 284–286)
↑La princesse Amélie est la fille d’Eugène de Beauharnais et tous, en Europe, ne la considèrent pas comme un membre à part entière de la grande famille des monarchies européennes. (Torres 1947,p. 34)
↑Archives Départementales du Finistère, 1 Z 78, "Bureau des Armements et Revues - Liste des passagers débarqués à Brest le 17 juillet, de la corvette de charge La Seine, venant de Rio-Janeiro (Brésil). Brest, le."
Les membres de la famille impériale qui sont également membres de la famille royale portugaise sont soulignés. Les membres de la famille impériale l'ayant intégrée par mariage sont en italique.
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