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Ne doit pas être confondu avecHervé Pierre.
| Pierre Hervé | |
Pierre Hervé dans les années 1940. | |
| Fonctions | |
|---|---|
| Député français | |
| – 2 ans, 8 mois et 9 jours) | |
| Élection | 21 octobre 1945 |
| Réélection | 2 juin 1946 10 novembre 1946 |
| Circonscription | Finistère |
| Législature | Ire Constituante IIe Constituante Ire(Quatrième République) |
| Groupe politique | COM |
| Successeur | Marie Lambert |
| Biographie | |
| Date de naissance | |
| Lieu de naissance | Lanmeur,France |
| Date de décès | (à 79 ans) |
| Lieu de décès | Châtel-Censoir,France |
| Conjoint | Annie Noël |
| Profession | Professeur de philosophie |
| Résidence | Finistère |
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Pierre Marie Hervé, né le àLanmeur dans leFinistère et mort le àChâtel-Censoir dans l'Yonne[1], est unrésistant,journaliste, professeur de philosophie ethomme politiquefrançais, membre duParti communiste français.
Pierre Hervé est issu d'une famille de paysans bretons. Il fait des études secondaires, puis, au début des années 1930, entre en classe préparatoire aulycée de Rennes[2] où il est le condisciple dePaul Ricœur et dePierre-Jakez Hélias. Il fait des études de philosophie et s'engage dans les mouvements étudiants communistes, où il côtoie notamment Jacques etJean-Pierre Vernant, ainsi queValentin Feldman. Membre de l'Union fédérale des étudiants (UFE), il devient, lors de sa première conférence constitutive, en[3], secrétaire national de l'Union des étudiants communistes (UEC).
Mobilisé en 1939, il se marie le avecAnnie Noël. Aux avant-postes, il est blessé sur le front de l'Aisne, le. Hospitalisé à Brest, il est fait prisonnier par les Allemands qui ont investi Brest. Au cours du transport des prisonniers vers l'Allemagne, il s'évade et rejoint Paris.
Il est un des organisateurs de la manifestation des étudiants et des lycéens duplace de l’Étoile. Il rejoint laRésistance dès 1941, d'abord en région parisienne, où il collabore avec Jacques Salomon pourL'Université libre, feuille ronéotypée diffusée dans les lycées et à l'université.
Professeur de philosophie aulycée Marcelin-Berthelot où il a remplacéGeorges Politzer, il entre dans la clandestinité. Arrêté le, il parvient à s'échapper de laprison de la Santé le avec vingt autres détenus grâce à l'aide de son épouseAnnie Noël et de ses amis Jacques d'Andurain et Jean Blanchard. Le couple est recherché activement par la police. Il rejoint alors lazone libre et, à l'été 1942, il prend contact avecLucie Aubrac.
Aux côtés d'Emmanuel d'Astier de la Vigerie, de Lucie Aubrac et dePascal Copeau, il devient le chef du mouvementLibération-Sud pour la région lyonnaise. De à, il dirige des opérations de résistance à Toulouse puis revient à Lyon, où il devient secrétaire général desMouvements unis de la Résistance, futurMouvement de libération nationale. Il collabore également au journalLibération, dirigé par Emmanuel d'Astier de La Vigerie et en devient directeur-adjoint à partir de l'été 1944. Sous les noms d'« Arnaud » et de « Monnier », il entre auConseil national de la Résistance comme suppléant de Pascal Copeau. En 1943, il est l'auteur du « rapport Chardon » (un de ses pseudonymes) au CNR, qui préconise la fusion de tous les mouvements de la Résistance.
Désigné comme représentant du MLN à l'Assemblée consultative provisoire, puis tête de la liste départementale communiste, il est élu député du Finistère, le, à lapremière Assemblée nationale constituante. Il est réélu le pour laseconde Assemblée Constituante. Avec le soutien deMarcel Cachin, il présente notamment un projet de loi instaurant l'enseignement bilingue (dont le breton) dans les écoles publiques, qui est adopté par l'Assemblée nationale mais rejeté par le Sénat.
Il est réélu auxlégislatives du 10 novembre 1946 tout en étant journaliste àLibération et éditorialiste à l'hebdomadaireAction, puis àL'Humanité. En, il devient directeur adjoint deL'Humanité. Le, il démissionne de son mandat de député pour se consacrer au journalisme et devient rédacteur en chef d'Action. Fin 1952, cet hebdomadaire est supprimé.
Au moment ducomplot des blouses blanches, il publie entre le et le, dans le quotidien communisteCe soir, dirigé alors parPierre Daix, une série de six articles intitulée « Les assassins en blouse blanche ». Hervé y reprend sans nuance la version stalinienne de la conspiration duJoint, décrit comme instrument de« la grande financejuive » qui a « commanditéHitler » et qui a transformé laDiaspora juive en arme deguerre froide au service dudépartement d’État deWashington. Il n'oublie pas, selon la ligne du parti, d'y mêler la dénonciation descosmopolites« dégénérés » et des « sionistes-trotskystes[4],[5] ». Un peu plus tard, après la mort de Staline et la réhabilitation des inculpés, il reconnaît ses erreurs et dénonce le procès des médecins comme l'une des injustices dustalinisme.
Las des guérillas contre lui au sein du parti, sa collaboration àL'Humanité diminue. Il publie en 1956La Révolution et les fétiches dans lequel il aspire à ce que le Parti« sorte d’une scolastique fétichiste et revienne à un esprit authentique et s'ouvre à l'immense aspiration des hommes. » Il est alors exclu du PCF quelques jours avant leXXe congrès du Parti communiste de l'Union soviétique.
Il participe avecAuguste Lecœur au journalLa Nation socialiste et crée une revue mensuelle,La Nouvelle Réforme, dont ne paraissent que trois numéros. Il se rapproche alors de laSFIO, à laquelle il adhère en 1958. Mais, séduit par l'action du général de Gaulle, il s'éloigne de la SFIO en 1963 et collabore alors àNotre République, organe de l'Union démocratique du travail (gaulliste de gauche).
Il se consacre alors à son métier de professeur de philosophie. De 1963 à 1973, il enseigne au lycée François-Villon, à Paris, où il a entre autres élèvesAndré Comte-Sponville[6]. Il prend sa retraite de professeur en 1973 dans le village deChâtel-Censoir, dans l'Yonne, où il meurt le. À ses obsèques, il est honoré par de nombreux participants, dontEdgar Morin, qui publie ensuite un article élogieux, « Le chêne foudroyé ».
Pierre Hervé fut un polémiste très prolifique, au talent reconnu. Ses échanges, par journaux interposés, avecJean-Paul Sartre, etFrançois Mauriac (qu'il traitait de« vieille corneille élégiaque ») furent largement commentés dans toute la presse nationale.
