Pour les articles homonymes, voirDaunou.
| Président de la Convention nationale | |
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| 3 - | |
| Membre du Conseil des Cinq-Cents | |
| Pair de France | |
| Secrétaire perpétuel de l'Académie des inscriptions et belles-lettres |
| Naissance | |
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| Décès | |
| Sépulture | Cimetière du Père-Lachaise, Grave of Daunou(d) |
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| Distinction |
Pierre-Claude-François Daunou, né àBoulogne-sur-Mer le et mort àParis le, est unhomme politique,archiviste ethistorienfrançais actif durant laRévolution française et lePremier Empire. En retrait durant laRestauration, il retrouve des fonctions dans la vie publique durant lamonarchie de Juillet. Il est député à laConvention nationale, auConseil des Cinq-Cents, auTribunat et membre de laChambre des Pairs. Il est également secrétaire perpétuel de l'Académie des inscriptions et belles-lettres et professeur auCollège de France.
Issu d’une famille qui était de confessionprotestante auXVIIe siècle, fils de Pierre Daunou, chirurgien de Boulogne-sur-Mer et de Marie-Antoinette-Péronne Sauzet, Pierre Daunou est élève puis professeur chez lesOratoriens.Ordonné prêtre en 1787, il enseigne les belles-lettres, la philosophie et la théologie dans plusieurs des collèges des Oratoriens. Il publie un discours sur l’Influence littéraire deBoileau (1787) couronné par l'Académie de Nîmes, et unMémoire sur l'origine, l'étendue et les limites de l'autorité paternelle (1788) remarqué l'Académie de Berlin.
Daunou reçoit les ordres en 1787. Il fréquente la Société populaire de Boulogne-sur-Mer, rédige des écrits favorables à la Révolution et prête serment à laconstitution civile du clergé, devienant en 1791vicaire épiscopal dePorion, évêque constitutionnel duPas-de-Calais[1].
Lamonarchie constitutionnelle mise en place par laconstitution du 3 septembre 1791 prend fin à l'issue de lajournée du 10 août 1792 : les bataillons de fédérés bretons et marseillais et les insurgés des faubourgs de Paris prennent le palais des Tuileries.Louis XVI est suspendu et incarcéré avec sa famille à latour du Temple.
En septembre 1792, Pierre Daunou est élu député du département duPas-de-Calais, le onzième et dernier, à laConvention nationale[2]. En avril 1793, il émet un projet de constitution[3].
Il siège sur les bancs de laGironde. Lors duprocès de Louis XVI, il vote « la détention, le bannissement à la paix », rejette l'appel au peuple mais se prononce en faveur du sursis à l'exécution de la peine[4]. En avril 1793, il est absent lors de la mise en accusation deJean-Paul Marat[5]. En mai, il vote contre le rétablissement de laCommission des Douze[6]. En octobre, sur motion deJean-Pierre-André Amar, duComité de Sûreté générale, il est décrété d'arrestation pour avoir signé une protestation contre lesjournées du 31 mai et du 2 juin[7]. Lui et les autres protestataires sont libérés et réintégrés à leurs fonctions en frimaire an III (décembre 1794).
Daunou adhère à la réaction et occupe des fonctions dans les institutions de laConvention thermidorienne. En nivôse an III (décembre 1794), il est élu secrétaire, aux côtés d'Antoine Boucher-Saint-Sauveur et d'Ange Chiappe, sous la présidence dePierre Louis Bentabole[8]. En floréal an III(avril 1795), il est élu membre de la Commission des Onze chargée de « préparer les lois organiques de laconstitution »[9]. En fructidor an III (septembre 1795), aux côtés deThéophile Berlier, deJean-Jacques-Régis de Cambacérès et deLouis-Marie de La Révellière-Lépeaux, il est élu membre duComité de Salut public[10]. En thermidor an III (août 1795), il est éluprésident de la Convention, et ses secrétaires sontGeorges Dentzel,Jacques-Henri Laurenceot etJean-Baptiste Quirot[11].
Favorable au suffrage censitaire institué par la constitution de l'an III, l'historienneChristine Le Bozec juge que Daunou fait partie des républicains opportunistes de la Commission des Onze, qui ont « une vision intéressée de la république, comme moyen conservateur »[12].
Il présente un rapport « sur les moyens de donner plus d'intensité au gouvernement », défendit le rapport sur la loi électorale, sur l'instruction publique et sur l'organisation de l'Institut de France. La loi du 3 brumaire an IV sur l'instruction publique est souvent désignée sous le nom deloi Daunou.
En brumaire an IV (octobre 1795), sous leDirectoire, Daunou est réélu député du Pas-de-Calais au conseil des Cinq-Cents. À l'ouverture de la session, il est éluprésident du Conseil, et ses secrétaires sontJean-Jacques-Régis de Cambacérès,Marie-Joseph Chénier,Jean-François Reubell etAntoine Claire Thibaudeau[13]. Daunou est tiré au sort pour partir du Conseil le 1er prairial an V (20 mai 1797)[14].
En germinal an VI (avril 1798), Daunou est réélu député du Pas-de-Calais aux Cinq-Cents[15]. En fructidor an VI (août 1798), il est réélu président du Conseil, et ses secrétaires sontLucien Bonaparte,Jean-Joseph-Victor Génissieu,Jean-Baptiste Girot-Pouzol etNicolas François Thiessé[16].
Il s'y occupa des questions d'instruction publique, de l'organisation duTribunal de cassation, de la répression des délits de presse, de la loi électorale, etc. Envoyé en mission àRome en 1798 après l'assassinat dugénéral Duphot, il rédigea la Constitution de laRépublique romaine. À la même époque, il fut nommé administrateur de labibliothèque Sainte-Geneviève.

Revenu en France au moment ducoup d'État du 18 brumaire, auquel il collabora[17], il fit partie, le 19 brumaire an VIII (10 novembre 1799), de lacommission intermédiaire chargée du pouvoir législatif et contribua à la rédaction de laConstitution de l'an VIII. Il publia, à la demande deBonaparte, unEssai historique sur la puissance temporelle des papes (1799).
Appelé auConseil d'État le 3 nivôse an VIII (24 décembre 1799), il refusa ce poste et entra dès le lendemain auTribunat, dont il devint le président. Son attitude jugée trop indépendante, ses discours contre l'autorité excessive des préfets et contre l'organisation des tribunaux spéciaux, le firent écarter du pouvoir par Bonaparte en 1802 avec ceux que ce dernier appelait « idéologues ».
Il refusa une nouvelle fois le Conseil d'État, ainsi que la direction de l'Instruction publique, et n'accepta que les fonctions d'archiviste duCorps législatif le 24 frimaire an XIII (15 décembre 1804) en remplacement deCamus et la croix de chevalier de laLégion d'honneur (1810).
D’esprit trop indépendant pour continuer à s’occuper de politique, il se consacra dès lors à l’organisation desbibliothèques et desarchives et devint en 1804 Garde général desArchives de l'Empire, et censeur impérial en 1810. C'est lui qui communiqua les manuscrits originaux du poèteAndré Chénier, alors méconnu, à l'éditeur et écrivainHenri de Latouche qui les publia en 1819.
Menacé, en décembre 1815, par lecomte de Vaublanc d'être privé de ses fonctions aux archives, il écrivit au ministre qu'« il lui attribuait des opinions qu'il n'avait jamais eues »[18]. Il finit par perdre sa charge le 23 février 1816 (elle ne lui fut rendue qu'en 1830), mais fut élu en 1819 professeur auCollège de France à la chaire d'histoire et de morale. Ses leçons, pleines d'une érudition judicieuse et d'une ingénieuse critique, furent très suivies. Il devint également rédacteur en chef duJournal des Savants.
Élu député par le collège de département duFinistère le 25 mars 1819[19] en remplacement de Manuel qui avait opté pour laVendée, il siégea dans l'opposition constitutionnelle. Il sortit de la Chambre au renouvellement de 1820 et n'y rentra que le 21 avril 1828, envoyé par les électeurs du1er arrondissement du Finistère (Brest)[20] en remplacement ducomte de Kératry, qui avait opté pourLes Sables-d'Olonne. Il signa l'adresse des 221 contre le ministèrePolignac et fut réélu le 23 juin 1830[21].

Après lesTrois Glorieuses, lamonarchie de Juillet lui rendit en 1830 ses fonctions de Garde général des Archives qu’il conserva jusqu’à sa mort en 1840 et dans lesquelles il laissa une telle empreinte qu’on parle encore aujourd'hui du « fauteuil de Daunou » pour désigner le poste de directeur des Archives.
À la suite de sa nomination aux Archives, Daunou avait obtenu de ses électeurs la confirmation de son mandat de député le 21 octobre 1830[22], et il en obtint le renouvellement le 5 juillet 1831[23]. Il siégea jusqu'aux élections de 1834 et présenta à la Chambre des députés plusieurs rapports, entre autres sur l'instruction primaire (décembre 1831).
Membre de l'Académie des sciences morales et politiques lors de sa réorganisation en 1832, il devint secrétaire perpétuel de l'Académie des inscriptions et belles-lettres (1838) et fut élevé à la dignité depair de France (7 novembre 1839) peu de temps avant sa mort.
Il est enterré aucimetière du Père-Lachaise (28e division). Sa tombe est ornée d'un médaillon en bronze à son effigie, œuvre deDavid d'Angers.
Parmi les nombreuses publications de Daunou, on peut citer :
Il a publié aussi de nombreuses éditions, avec notices, de divers auteurs, tels que :
II a laissé unCours d'études historiques, publié après sa mort parAlphonse Honoré Taillandier[24] (1842-1849, 20 vol. in-8) : cet ouvrage, fruit des leçons qu'il faisait auCollège de France, traite de la « manière d'écrire l'histoire, des ressources de la critique historique ».

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