Relation des voyages enTartarie deFr. Guillaume de Rubruquis,Fr. Jean du Plan Carpin,Fr. Ascelin, et autres religieux deSaint-François etSaint-Dominique, qui y furent envoyés par le papeInnocent IV et le roiSaint-Louis. Plus un Traité desTartares, de leur origine, mœurs, religion, conquêtes, empire, chams kans, hordes diverses et changements jusqu'aujourd'hui avec un abrégé de l'histoire des Sarrasins et mahométans, de leur pays, peuples, religion, guerres ; suite de leurs califes, rois, soudans, et de leurs divers empires et États établis par le monde, Paris,1654, in-8°.
Le Livre de Marco Polo n'est pas inclus dans saRelation des voyages en Tartarie, et lui est faussement attribué sous le titre « Les voyages très curieux et fort remarquables... par Marc Paul, Vénitien »[a] dans lesVoyages faits principalement en Asie... deVan der Aa (Leyde, 1729), repris ensuite par Neaulme (La Haye, 1735)[6],[b],[c].
Bergeron a rédigé, en grande partie sur les mémoires de l'auteur, lesVoyages fameux du sieurVincent Le Blanc, Marseillais, dans les quatre parties du monde, Paris,1648, in-4°.
La mort l'empêcha d'achever ce travail ; il fut terminé parLouis Coulon, qui le fit paraître avec une dédicace et unavis au lecteur, omis dans la2e édition de1658. Ce futPeiresc qui donna le conseil à Vincent Le Blanc de confier ses manuscrits à Bergeron, dont il connaissait la capacité.
Celui-ci s'était d'abord adonné à la poésie ; on trouve des vers de sa façon en tête de l'édition des œuvres dedu Bartas, in-fol., et des frères deSainte-Marthe,1633, in-4°.
Barbier[Lequel ?], à qui l'on doit divers renseignements sur Bergeron, nous apprend qu'il eut beaucoup de part à l'édition de la traduction latine de laGeographica nubiensis, Paris,1619, in-4°, et qu'il a laissé en manuscrit deux itinéraires, l'unHalo-germanique, et l'autregermano-belgique. Ce dernier, fait en fut communiqué au savantClaude Joly, qui le trouva plein de doctrines et de choses curieuses.
↑L'auteur de ce texte n'est pas précisé, mais il est précédé d'une préface par André Muller Greiffenhag, et sera réédité en 1888 par Eugène Muller.
↑Bergeron dit dans sa préface qu'il a tiré une partie de ces relations du recueil deRichard Hakluyt, puis par celui de Samuel Purchas, et qu'enfin il acheva le tout avec l'aide d'un manuscrit latin.Le Traité des Tartares offre un abrégé exact de l'histoire des peuples connus alors sous ce nom, qui comprenait les Turcs et les Mongols. Bergeron y donne un sommaire de tous les voyages faits dans l'intérieur de l'Asie, et aussi de ceux qui avaient été entrepris par les Français pour découvrir le Passage du Nord. Dans cet ouvrage, de même que dans leTraité de la navigation, Bergeron dit qu'il serait à propos de faire un volume en latin de toutes les diverses relations de voyages en Tartarie, qui serait le2e tome du livreDei per Francos. Il ajoute queBongars avait eu ce dessein, et il finit par s'exprimer ainsi :« Il faut attendre tout cela de quelque curieuxRamusius français qui enchérisse par-dessus la diligence, les recherches et le travail des Italiens, Anglais et Hollandais, voire de nos Français mêmes jusqu'ici. »
↑Pieter van der Aa, libraire àLeyde, fit réimprimer la relation desVoyages en Tartarie, et lui donna ce titre :Recueil de divers voyages curieux faits en Tartarie et ailleurs, précédé du Traité de la navigation et des voyages de découvertes, etc., par P. Bergeron, Leyde, 1729, 2 vol. in-4°, avec cartes et figures. Puis la mort de van der Aa ayant nui au débit de cette collection, Neaulme, libraire deLa Haye, l'acheta et la fit paraître sous un titre nouveau :Voyages faits principalement en Asie dans lesXIIe,XIIIe,XIVe et XVe siècles, parBenjamin de Tudèle,F.-J. du Plan Carpin,F. Ascelin,Guillaume de Rubruquis ;Marc-Paul Vénitien,Haiton,Jean de Mandeville etAmbroise Conlarini ; accompagnés de l'histoire desSarrasins et des Tartares, et précédés d'une introduction concernant les voyages et les nouvelles découvertes des principaux voyageurs, « par Pierre Bergeron »,La Haye,1755, 2 vol. in-4°, cartes et figures. Plusieurs auteurs, trompés par le titre, ont cité le recueil de van der Aa comme étant celui de Bergeron ; mais on a vu par les explications données plus haut la différence qui existe entre les deux collections. La seconde, quoique renfermant plus de choses que la première, lui est inférieure, parce qu'elle est faite avec moins de soin et de jugement ; il suffit, pour s'en convaincre, de lire l’Abrégé des voyages deMandeville, où l'on cherche vainement plusieurs faits curieux contenus dans cette relation. Les cartes et les planches sont bien gravées : c'est le seul éloge qu'elles méritent. Les premières, conformes aux connaissances du temps, n'offrent aucune recherche critique sur les voyages qu'elles sont destinées à éclaircir ; quant aux figures, elles sont purement d'imagination. Malgré ces défauts, cette publication de van der Aa est souvent citée comme le véritable recueil de Bergeron, et quelques savants allemands l'ont même désignée sous le titre deSylloge Van der Aa, ce qui peut induire en erreur ceux qui consultent leurs ouvrages.
↑Le titre annonce de plus que ce livre a été écrit par les aumôniers de ce seigneur.
↑Eyrès : « Bergeron n'avait donné que les voyages d'Ascelin, deRubrusquis, dePlan Carpin ... C'est ainsi que tous les jours encore on attribue à Pierre Bergeron les extraits pitoyables qui remplissent la plus grande partie duRecueil de voyages faits principalement en Asie dans les XII, XIII, XIV et XVe siècles, recueil que Van der Aa, libraire à Leyde, fit imprimer en 1729 et duquel Neaulme de la Haye, ayant racheté le fonds, fit modifier le titre en 1735 » (Nouvelles annales des voyages, t. 1, Paris, Gide, 1839, p. 352 ;en ligne).
Holtz, Grégoire,L'ombre de l'auteur. Pierre Bergeron et l'écriture du voyage à la fin de la Renaissance. Genève : Droz, 2011. (Travaux d'humanisme et Renaissance ; 480).(ISBN978-2-600-01435-9).