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Pierre Belon[2], né en1517 au lieu-dit LaSouletière àCérans-Foulletourte près duMans et mort en, est unnaturalistefrançais. Esprit très en avance sur son époque, il est considéré comme l'un des plus grands scientifiques duXVIe siècle.
D'origine modeste, Belon devientapothicaire auprès d'éminentsecclésiastiques : l'évêque du Mans,René du Bellay[3],Guillaume du Prat[4] et l'archevêque deLyon,François II de Tournon. Cela lui permet de se consacrer à ses recherches scientifiques.
Il suit les cours debotanique deValerius Cordus àWittenberg et voyage avec lui enAllemagne. On raconte qu'il est arrêté à son retour, soupçonné deluthéranisme ; mais un admirateur de Ronsard fait libérer Belon, ami du poète[5]. Il s'intéresse aussi à l'ichtyofaune et écrit l'un des premiers traités illustrés sur les poissons des cours d'eau de France.
En1538[6], il s'occupe du jardin de Touvoie« une vaste pépinière d'arbres et d'arbustes exotiques[7] », l'un des premiersjardins botaniques de France.
Avant son voyage également, il écrit un abrégé deL'histoire des plantes deLeonhart Fuchs, qui sera traduit en espagnol[8].

Belon accompagne ensuite deux ambassadeurs deFrançoisIer auprès deSolimanIer le Magnifique. Il parcourt leLevant de1546 à1549. Ce voyage enGrèce où il visite lemont Athos, enTurquie, enÉgypte, où il exploreAlexandrie etLe Caire, enJudée, enArabie et enPalestine par l'isthme de Suez, permet à Belon, curieux de tout, de rapporter un grand nombre d'observations sur l'histoire naturelle ainsi qu'enarchéologie et sur les mœurs des habitants. Ainsi, il s'intéresse aux procédés employés pour lamomification des corps. Il s'intéresse notamment à l'usage de l'opium fait par les Turcs.
Il s'agit de l'un des premiers voyagesnaturalistes de l'histoire. Il s'arrête ainsi dans lesÎles grecques, à la recherche des plantes décrites parDioscoride. Il revient en France en 1549, et obtient du roiHenri II une pension de deux cents écus, qui lui permet de poursuivre ses recherches. Il relate son voyage dansVoyage au Levant, les observations de Pierre Belon du Mans, de plusieurs singularités et choses mémorables, trouvées en Grèce, Turquie, Judée, Égypte, Arabie et autres pays estranges, édité en1553[3].
Belon fait un autre voyage, en 1557, en Italie, en Savoie, dans le Dauphiné et en Auvergne[9].
Charles IX lui fournit un logement auchâteau de Madrid dans lebois de Boulogne.
Il meurt de façon mystérieuse à 49 ans, sans doute assassiné par un rôdeur en, alors qu'il traverse le bois de Boulogne.
Il publie de remarquables études sur les animaux marins :L'histoire naturelle des estranges poissons marins, avec la vraie peincture et description du daulphin, et de plusieurs autres de son espèce, en 1551, etLa Nature et diversité des poissons, avec leurs pourtraicts représentez au plus près du naturel, en 1555. Le terme depoisson y regroupe tous les animaux marins : de labaleine à l'otarie, ducrustacé à l'anémone en passant par l'hippopotame ou laloutre. Il semble probable qu'il rassemble là les animaux considérés par l'Église catholique commeconsommables les jours maigres. Mais cette hypothèse n'explique pas pourquoi il évoque même lecaméléon. Malgré cela, il tente d'établir un embryon declassification, notamment en évoquant lesvrais poissons et leurs subdivisions basées sur des observations anatomiques :cartilage ou squelette osseux,ovipare ouvivipare. Sa classification est meilleure que celle deGuillaume Rondelet (publiée trois ans après la sienne) et mieux observée. Pierre Belon décrit, pour la première fois enEurope, de nombreux animaux alors inconnus. Il décrit environ 110 espèces de poissons.

SonHistoire de la nature des oyseaux, avec leurs descriptions et naïfs portraicts retirez du naturel de 1555 est supérieure. Dans ce traité, de 381 pages, il décrit tous les oiseaux qu'il connaît. Il les regroupe suivant leur comportement et leur anatomie : les oiseaux de proie, les oiseaux d'eau, les omnivores, les petits oiseaux, subdivisés à leur tour en insectivores et en granivores. L'ouvrage comporte 14 gravures.
Belon connaît moins de langues queConrad Gessner, mais, ses observations sont bien meilleures, étayées notamment par des observations dans la nature, ainsi que des descriptions anatomiques résultant manifestement de nombreuses dissections. Il compare les becs et les serres, tente de rassembler des formes anatomiques communes. Il compare le squelette d'un être humain et d'un oiseau, ce qui est la première tentative d'anatomie comparée[10]. Cette idée ne sera reprise que quelques centaines d'années plus tard parFélix Vicq d'Azir etÉtienne Geoffroy Saint-Hilaire. Mais Belon lui-même n'exploite que fort peu ses observations sur les similarités entre ces deux squelettes et n'en tire pas de conclusion pratique. De plus, il commet des erreurs notables, comme de placer leschauves-souris dans la catégorie des oiseaux.
Son livre est maintes fois vanté dans les siècles suivants, pourtant il reste presque ignoré par ses contemporains car, la même année, paraît l’Historia animalium deConrad Gessner. Parfois des descriptions de certaines espèces ne coïncident pas avec les illustrations[11], ce qui porte confusion chez les auteurs ultérieurs[12].
Son second livre d'ornithologie estPourtraicts d'oyseaux publié à Paris, en1557. Il comporte 174 gravures, la plupart faites à partir des propres dessins de Belon.

Il s'intéresse également à labotanique et, notamment, à l'acclimatation des végétaux exotiques. Il publie, en1553, un traité sur lesconifères et autres végétaux à feuillage persistant (De arboribus coniferis, resiniferis, aliisque, nonnullis sempiterna fronde virentibus...), l'un des premiers traités sur ces végétaux. En1558, il préconise dansLes Remonstrances sur le défault dulabour et culture des plantes et de la cognoissance d'icelles... l'acclimatation des végétaux exotiques ; c'est lui d'ailleurs, qui, le premier enFrance, sème desplatanes.On lui doit l'introduction en France de l'arbre de Judée, duchêne-liège, dupistachier, ducèdre, dujujubier, dugenévrier d'orient, et de lamyrte. Dans ses descriptions de botanique, sans doute influencé par ses connaissances d'apothicaire, il accorde une grande attention aux propriétés thérapeutiques des végétaux qu'il cite.
Il est le premier à citer de nombreuses plantes duMoyen-Orient commePlatanus orientalis,Umbilicus pendulinus, connu aussi sous le nom decotyledon,Acacia vera,Caucalis orientalis, etc. Il s'intéressera à l'acclimatation du platane d'Anatolie dans le domaine de Touvoie, qui ne réussira que lorsqueBuffon le fera planter dans le jardin du Roi[3].

Combien Belon [...]
Doit avoir en France aujourd'huy
D'honneur, de faveur et de gloire,
Qui a veu ce grand univers,
et de longueur et de travers
et la gent blanche et la gent noire[18],[3]
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