Pour les articles homonymes, voirFlandin.
| Pierre-Étienne Flandin | ||
Pierre-Étienne Flandin (photographie à laune duTime,). | ||
| Fonctions | ||
|---|---|---|
| Vice-président du Conseil des ministres (Vichy) etministre des Affaires étrangères | ||
| – (1 mois et 27 jours) | ||
| Chef de l'État | Philippe Pétain | |
| Gouvernement | Flandin II | |
| Prédécesseur | Pierre Laval | |
| Successeur | François Darlan | |
| Président du Conseil des ministres français | ||
| – (6 mois et 24 jours) | ||
| Président | Albert Lebrun | |
| Gouvernement | Flandin I | |
| Législature | XIVe | |
| Prédécesseur | Gaston Doumergue | |
| Successeur | Fernand Bouisson | |
| Ministre d'État | ||
| – (7 mois et 15 jours) | ||
| Président | Albert Lebrun | |
| Gouvernement | Laval IV | |
| Ministre des Affaires étrangères | ||
| – (4 mois et 11 jours) | ||
| Président | Albert Lebrun | |
| Gouvernement | Sarraut II | |
| Prédécesseur | Pierre Laval | |
| Successeur | Yvon Delbos | |
| Ministre des Travaux publics | ||
| – (8 mois et 30 jours) | ||
| Président | Albert Lebrun | |
| Président du Conseil | Gaston Doumergue | |
| Gouvernement | Doumergue II | |
| Prédécesseur | Joseph Paganon | |
| Successeur | Henri Roy | |
| Ministre des Finances | ||
| – (1 an, 4 mois et 7 jours) | ||
| Président | Gaston Doumergue Paul Doumer Albert Lebrun | |
| Gouvernement | Laval I,II etIII Tardieu III | |
| Prédécesseur | Louis Germain-Martin | |
| Successeur | Louis Germain-Martin | |
| Ministre du Commerce | ||
| – (9 mois et 11 jours) | ||
| Gouvernement | Tardieu II | |
| Prédécesseur | Georges Bonnet | |
| Successeur | Louis Loucheur | |
| – (3 mois et 18 jours) | ||
| Gouvernement | Tardieu I | |
| Prédécesseur | Georges Bonnefous | |
| Successeur | Georges Bonnet | |
| – (5 jours) | ||
| Gouvernement | François-Marsal | |
| Prédécesseur | Louis Loucheur | |
| Successeur | Eugène Raynaldy | |
| Député français | ||
| – (27 ans, 11 mois et 30 jours) | ||
| Élection | 10 mai 1914 | |
| Réélection | 16 novembre 1919 11 mai 1924 22 avril 1928 1er mai 1932 26 avril 1936 | |
| Circonscription | Yonne | |
| Législature | XIe,XIIe,XIIIe,XIVe,XVe etXVIe(Troisième République) | |
| Groupe politique | URRRS(1914-1919) GRD(1919-1928) RDG(1928-1936) ARGRI(1936-1942) | |
| Prédécesseur | Albert Gallot | |
| Successeur | Circonscription supprimée | |
| Biographie | ||
| Nom de naissance | Pierre-Étienne Flandin | |
| Date de naissance | ||
| Lieu de naissance | Paris (France) | |
| Date de décès | (à 69 ans) | |
| Lieu de décès | Saint-Jean-Cap-Ferrat, Alpes-Maritimes (France) | |
| Sépulture | Cimetière de Cure àDomecy-sur-Cure (Yonne) | |
| Nationalité | française | |
| Parti politique | AD(1914-1940) | |
| Père | Étienne Flandin | |
| Profession | Avocat | |
| Résidence | Yonne | |
| Présidents du Conseil des ministres français | ||
| modifier | ||
Pierre-Étienne Flandin, né le àParis16e (Seine) et mort le àSaint-Jean-Cap-Ferrat (Alpes-Maritimes)[1], est unavocat ethomme d'Étatfrançais.
Chef de file de ladroite libérale et dirigeant de l'Alliance démocratique dans lesannées 1930, il estprésident du Conseil (chef du gouvernement) denovembre 1934 àmai 1935 et organise laconférence de Stresa, en Italie, pour faire front commun contre le réarmement de l'Allemagne. En1938, il approuve les « accords de Munich » en adressant ses félicitations personnelles aux quatre signataires (Chamberlain, Daladier, Mussolini et Hitler). En, il est vice-président du Conseil en remplacement deLaval et ministre des Affaires étrangères durégime de Vichy pendant 57 jours.
Frappé d'indignité nationale pour sa participation à Vichy, il effectue 26 mois de prison à laLibération avant d'être relevé de sa condamnation.
Membre de lafamille Flandin, il est le fils d'Étienne Flandin, député puis sénateur de l'Yonne etrésident général de France en Tunisie, et de Marie-Léonie-PaulineRibière[1].
Après de brillantes études secondaires aulycée Carnot, il étudie à l'École libre des sciences politiques[2] ainsi qu'à la faculté de droit de l'université de Paris. Il est titulaire d'undoctorat en droit de l'université de Paris obtenu en 1914[3].
Il s'inscrit au barreau où il est secrétaire d'Alexandre Millerand. Candidat auxélections législatives de 1914, il est élu député de l'Yonne, à peine âgé de 25 ans.
Il fut marié à Marguerite Barbier (1891-1970), fille deLéon Barbier (1853-1919), industriel et sénateur de la Seine[4], dont postérité.

Sur sa demande, Flandin effectue son service militaire dans lesaérostiers et obtient son brevet de pilote-aviateur en 1912, à l'époque héroïque de la conquête de l'air. Il est affecté à la mobilisation de 1914, à la réserve générale des pilotes puis à l'escadrille M.F. 33. Mais il est bientôt rappelé en mission à la direction de l'Aéronautique au ministère de la Guerre, cumulant ses fonctions avec celles de rapporteur de l'Aéronautique à la commission de l'Armée et à la sous-commission de Défense nationale. Appelé en 1917, par le présidentPainlevé, à la direction du Service aéronautique interallié, il est chargé d'organiser la participation de l'aviation américaine, en liaison avec l'aviation française et l'aviation britannique. À l'armistice, il est chargé parClemenceau de préparer la Convention internationale de navigation aérienne qui devait être annexée autraité de Versailles. Il devient alors le premier président de la Commission internationale, avec pour mission d'organiser la navigation aérienne dans le monde. Il y représente la France pendant dix ans et y joue un rôle prépondérant. Ses compétences aéronautiques l'appellent naturellement à occuper le poste de sous-secrétaire d'État à l'Aéronautique et aux Transports aériens en 1919. Il y réalise une œuvre notable :
En reconnaissance de ses services au progrès de l'aviation marchande, dont il est l'animateur, l'Aéro-Club de France lui décerne sa grande médaille d'or puis l'appelle à sa présidence en remplacement d'André Michelin. Flandin y organise la première croisière aérienne touristique et les premiers rallyes civils. Lorsqu'il est appelé, à partir de 1930, à jouer un rôle de plus en plus important dans la politique, il démissionne de la présidence active mais reste président d'honneur de l'Aéro-Club. Les contacts qu'il acquiert dans l'aéronautique le rapprochent du groupeBouilloux-Lafont, qui détient laCompagnie générale aéropostale et dont il devient l'avocat. Il est impliqué en 1931 dans l'affaire de l'Aéropostale en raison des incertitudes qui entourent son rôle exact dans la gouvernance du groupe[5].
Réélu député de l'Yonne en 1919 et en 1924, il prend une place de plus en plus importante à laChambre des députés. Membre de la Commission dusuffrage universel, il rapporta favorablement levote des femmes, mais le projet échoue auSénat. Désigné pour la commission des Finances, il est rapporteur de plusieurs budgets. Abordant avec aisance la tribune, il s'y distingue par la précision de ses exposés. Il est vice-président de la Chambre des députés en 1928. Mais il est appelé parAndré Tardieu à siéger au gouvernement, fonction qu'il ne devait plus quitter jusqu'en 1936.


C'est au début des années 1930 que sa carrière politique prend son envol. Il est ministre du Commerce et de l'Industrie dans lescabinets Tardieu de 1930 ; ministre des Finances dansceux de Laval en 1931-1932 ; puis à nouveau dans celui deTardieu en 1932. Membre de l'Alliance démocratique en 1914, il en prend la tête en 1933. Il y défend une ligne centriste d'alliance avec les radicaux contrePaul Reynaud etAndré Tardieu, qui poussent à la création d'une formation réunissant la droite. Il s'inscrit ainsi dans la tradition du grand parti de la droite libérale sous laTroisième République, porté vers l'alliance des centres depuis sa fondation en 1901.
En tant que ministre du Commerce, il règle le statut de laCompagnie française des pétroles et sa participation à l'Irak Petroleum Company, et représente la France, sur la proposition d'Aristide Briand, aux conférences économiques de laSociété des Nations et à l'Assemblée deGenève. Ministre des Finances, il a à faire face à lacrise des banques que l'économie française traverse. En renflouant laBanque nationale de crédit, il évite un krach qui eût plongé la France dans les mêmes difficultés que celles qui obligèrent finalement laBelgique, l'Angleterre et même lesÉtats-Unis à dévaluer leur monnaie. En dépit de la faillite allemande, dumoratoire Hoover et de la dévaluation anglaise, c'est sous son administration financière que la Banque de France a atteint le record de son encaisse or (5 200 tonnes).

Enjanvier 1935, Pierre-Étienne Flandin présente un programme économique qui est« salué par une explosion de hausses » à laBourse de Paris, portée aussi par lesaccords franco-italiens[6] concernant les possessions coloniales des deux pays enAfrique.
Au mois demai 1935, une offensive spéculative est déclenchée contre le franc. Victime d'un grave accident d'automobile àAuxerre, Flandin affronte la tribune le bras cassé pour empêcher la dévaluation monétaire. Il y réussit, mais son cabinet, amputé de son ministre des Finances,Louis Germain-Martin, est renversé. Il entre comme ministre d'État dans le cabinetLaval et, à la chute de ce dernier, devient ministre des Affaires étrangères dans lecabinet d'Albert Sarraut. Il doit faire face à une grave crise diplomatique provoquée par laréoccupation de la rive gauche du Rhin par l'armée allemande.Flandin aurait voulu que la France s'opposât à cette réoccupation, mais fut incapable de défendre cette position vis-à-vis de ses collègues du gouvernement[réf. nécessaire], comme vis-à-vis des signataires desaccords de Locarno, notamment leRoyaume-Uni, garants de l'exécution de ce traité ; à peine obtient-il àLondres, la conclusion d'un accord franco-anglais qui valait alliance militaire pour l'avenir.
Finalement, la passivité du ministère Flandin des Affaires étrangères face à la réoccupation constitue une des premières reculades importantes de la France face àHitler, et annonce l'attitude munichoise que Flandin adoptera à partir de l'arrivée duFront populaire.
Lesélections de 1936 amènent leFront populaire au pouvoir. Flandin quitte le gouvernement pour devenir, à la Chambre, le chef de l'opposition nationale. Il fait montre alors d'inconséquence face à la menace hitlérienne, sans doute paranticommunisme et manque de hauteur de vue, jusqu'à devenir progressivement le« premier Munichois de France[7]. » Président de l'Alliance démocratique depuis 1933, il mène une vigoureuse campagne dans le pays, multipliant les discours où il passe au crible la politique économique et financière du Front populaire, ainsi que ce qu'il estime être les erreurs diplomatiques du gouvernement. Ces controverses l'opposent non seulement àLéon Blum mais aussi, dans son propre parti, àPaul Reynaud, dont il désapprouve les thèses dévaluationnistes, les positions fermes contre Hitler et l'action qui mènerait, selon lui, la France à la guerre, dans un état d'impréparation matérielle et morale.
Connaissant les faiblesses dupacte franco-soviétique, puisqu'il avait été conclu sous son gouvernement en et qui avait été ratifié en, témoin en outre des incertitudes britanniques dues à l'état de faiblesse militaire du Royaume-Uni en face du réarmement allemand, il adopte avant l'heure une position défaitiste ; il propose d'abandonner à l'Allemagne l'Europe centrale qu'il juge indéfendable et de se replier sur les forces de l'Empire français (politique dite de« repli impérial »[8]). Il approuve ainsi lesaccords de Munich, avec la grande majorité de l'opinion en France et en Angleterre[9], mais pousse son militantisme, au-delà des rassemblements politiques et d'une campagne de presse, jusqu'à envoyer un message personnel de félicitations à Hitler[10], ce qui provoque des remous et des démissions au sein de son parti[11]. Lescommunistes et certainsnationalistes s'en prennent alors violemment à lui le considérant comme un « traître »[12] ou comme le pire des Munichois de France. Ainsi, le royalisteJacques Renouvin le giflera à deux reprises publiquement alors que Flandin déposait une gerbe sur letombeau du Soldat inconnu (). Ce« télégramme à Hitler » devient le symbole du renoncement et de la faillite morale d'une certaine droite française et sera abondamment exploité dans la suite contre Flandin. Il s'en expliquera ainsi avec une certaine désinvolture :« On a complimenté M.Chamberlain, on a complimenté M.Daladier, on a complimenté M.Mussolini. Alors j'ai complimenté M.Hitler. » De manière très compromettante pour Flandin, Adolf Hitler lui répond par télégramme, en date du, en écrivant, avant l'heure, le mot « collaboration » :« Je vous donne ici l'assurance de mes sentiments reconnaissants pour vos efforts énergiques en faveur d'une entente et d'une collaboration complètes entre l'Allemagne et la France. Je les ai suivis avec un sincère intérêt et je souhaite qu'ils aient des résultats plus étendus. »
Jacques Renouvin s'exprimera dans la presse sur la signification de son geste :« […] précisément parce que je suis un patriote cent pour cent, j'ai estimé qu'en portant des fleurs sur le tombeau de l'Inconnu après avoir eu le front d'envoyer ses félicitations scandaleuses à Hitler M. Flandin méritait une correction. Je l'ai donc giflé, espérant que cette leçon servirait aux Français égarés qui seraient tentés de se livrer aux mêmes bassesses[13]. »
Lorsque la guerre éclate, Flandin n'appuie pas moins les mesures qui peuvent contribuer à renforcer la défense occidentale. Durant lacampagne de France, il ne suit pas le gouvernement àBordeaux mais s'installe àDomecy-sur-Cure, dans l'Yonne, dont il est le maire depuis de très nombreuses années. Très apprécié des populations de l'Avallonnais, qu'il représentait au Parlement depuis plus de 25 ans, il contribue par sa présence, conformément aux instructions du gouvernement et plus spécialement du ministre de l'IntérieurMandel, à maintenir sur place les autorités et à éviter l'exode qui gênait les opérations militaires. Sa maison est occupée le par laWehrmacht.
Au cours de la séance privée tenue par les membres de la Chambre et du Sénat le, à Vichy, Pierre-Étienne Flandin intervint :« Si nous ne voulons pas perdre l'âme de la France, si nous voulons que la France se maintienne partout vivante et unie, il faut que nous lui montrions l'exemple, il faut que nous lui disions que, quelles que soient nos réserves – j'ose employer ce terme – nos divisions doivent cesser en présence de la situation devant laquelle nous nous trouvons ». Il vota en conséquence l'article unique du projet de loi constitutionnelle qui confie les pleins pouvoirs aumaréchal Pétain.
Il ne peut faire prévaloir ses vues contre celles dePierre Laval. Aussi est-ilécarté du gouvernement. Quittant Vichy aussitôt, Flandin retourne dans l'Yonne où il se met au service de ses compatriotes et des nombreux réfugiés qui y sont bloqués. Dans une région privée d'électricité, de transports, de ravitaillement et même bientôt de moyens monétaires, il rassemble les maires, défend la population contre les exigences de l'occupant, n'hésitant pas à payer de sa personne.

Convoqué par lemaréchal Pétain, en à Vichy, il ne lui cache pas sa désapprobation d'une politique qui tend, par les négociations directes menées parLaval avecGoering, à provoquer un conflit entre la France et le Royaume-Uni, par le biais d'une expédition auTchad contre lesForces françaises libres ralliées augénéral de Gaulle. Trois semaines après, le maréchal Pétain écarte Pierre Laval du gouvernement et appelle Flandin pour lui succéder[14].Quand il est convoqué à Vichy le par le maréchal Pétain, il envoie un message àAbetz l’assurant de sa loyauté envers Laval et la politique de collaboration[15].
Pendant la courte période de cinq semaines où Flandin occupe le double poste de président du conseil des ministres et de ministre des Affaires étrangères, il tente d'améliorer les relations de la France à la fois avec l'Allemagne et avec la Grande-Bretagne. Il fait conduire des négociations secrètes avec la Grande-Bretagne par l'intermédiaire du professeurLouis Rougier et du ministreJacques Chevalier. Elles aboutissent à unmodus vivendi qui permet de ravitailler lazone libre par les ports de laMéditerranée, et garantissent le Royaume-Uni contre toute initiative française allant au-delà de la stricte application des clauses de l'armistice. Flandin, cependant, sincère partisan de lapolitique de Montoire veut aussi une collaboration loyale avec les Allemands et prévient donc, le, laCommission d'armistice que des accords ont été trouvés avec les Britanniques permettant la levée du blocus afin de laisser entrer en zone non occupée des produits de consommation courante. Comme c'était prévisible, les Britanniques rompent les accords dès qu'ils sont prévenus de la rupture du secret de ces accords.
Pierre-Étienne Flandin ne réussit pas mieux avec les Allemands : le29 janvier, il leur propose la construction en commun, en zone occupée, d'un nouvel avion de chasse. MaisOtto Abetz, l'ambassadeur d'Allemagne à Paris, refuse systématiquement de le rencontrer car les Allemands n'ont pas accepté le départ de Laval. Refusant tout contact avec son successeur, ils exigent le départ de Flandin. Il démissionne le.
Sous la menace d'un véritable blocus dans la zone occupée, Flandin ne peut regagner sa maison de l'Yonne et se réfugie sur laCôte d'Azur. De là et, en apparence, retiré de toute action politique, il entreprend plusieurs voyages en Afrique du Nord où il entre en relation avec le diplomate américainRobert Murphy. Quittant définitivement le territoire métropolitain en, il se trouve àAlger lors dudébarquement des Anglo-Américains. Installé aux environs dePhilippeville, il reçoit à plusieurs reprisesRandolph Churchill, le fils de Winston Churchill, chargé de mission auprès deTito.
LeComité d'Alger demande son arrestation le sous l'inculpation d'intelligence avec l'ennemi. Il est arrêté avecMarcel Peyrouton,gouverneur général de l'Algérie,Pierre Boisson, gouverneur général de l'AOF, et le général d'aviationBergeret, tous connus pour leurs engagements vichystes.
Bénéficiant d'un non-lieu sur toute autre inculpation que d'avoir appartenu au gouvernement de Vichy mais, à ce titre, devant être déclaré de droit coupable d'indignité nationale, Pierre-Étienne Flandin comparait devant laHaute Cour en, après avoir passé 26 mois en prison. Après trois jours de débats où est évoquée toute l'action politique du président Flandin avant et pendant la guerre, la Haute Cour décide de le relever de l'indignité nationale pour services rendus à la cause alliée[16]. Il reste cependant inéligible en vertu de la loi proposée parAndré Le Troquer et votée en, qui dispose que les personnes frappées de la dégradation nationale seront inéligibles« même si elles en avaient été relevées ».
Il fait sa rentrée politique publique en lors du34e congrès, le premier depuis la guerre, de son parti, l'Alliance démocratique, qu'il préside[17]. Il dénonce la loi sur l'inéligibilité à plusieurs reprises[18] et participe aux réunions des« épurés », comme le« banquet des mille » en[19]. L'Alliance démocratique rassemble alors des anciens acteurs politiques de laIIIe République et quelques élus commeAntoine Pinay, l'un de ses vice-présidents. Son influence est limitée mais Flandin et ses amis tentent de la faire vivre, en l'ancrant dans la confédération duRassemblement des gauches républicaines. Inéligible, Flandin se présente cependant aux élections sénatoriales dans l'Yonne en. Il ne recueille que 296 voix sur 814 et ces suffrages sont écartés lors de la proclamation des résultats. En revanche, en 1955, il est réélu conseiller général ducanton de Vézelay, rendu vacant par la maladie de son frère Charles, qui lui avait succédé[20].

Il conserve alors une certaine audience dans les milieux modérés. Il s'exprime sur la guerre d'Algérie et sur des questions de politique internationale, dans leBulletin de Paris et dansLa Revue des deux mondes[21], ou bien dans les réunions de l'Union des intellectuels indépendants. Il combat ainsi le projet de laCommunauté européenne de défense[22]. De à son décès, il préside leCentre des hautes études américaines et plusieurs de ses déjeuners mensuels qui rassemblent des élus, des patrons et des intellectuels ; il s'y était engagé dès 1949[23] et avait collaboré à ses cahiers,les Études américaines[24], et à laNouvelle revue de l'économie contemporaine[25].
Il est inhumé au cimetière de l'église Saint-Antoine de Cure au sein du village deDomecy-sur-Cure dans l'Yonne[26].
Il est le père de Rémy Flandin, énarque de la promotion France-Combattante, inspecteur des finances, mort le dans un accident d'avion[27].
Sur les autres projets Wikimedia :
| Sous la présidence du chef de l'ÉtatPhilippe Pétain | |
|
| Présidence de |
| ||||||||||||||||||||||||||||
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| |||||||||||||||||||||||||||||
Ministres français des Affaires étrangères(depuis 1871) | |
|---|---|
| IIIe République (1871-1940) |
|
| Régime de Vichy (1940-1944) |
|
| France libre (1941-1944) |
|
| IVe République (1946-1959) |
|
| Ve République (depuis 1959) |
|
Gouvernement Flandin II(14 décembre 1940 - 9 février 1941) | |||||
|---|---|---|---|---|---|
| Sous la présidence du chef de l'ÉtatPhilippe Pétain | |||||
| Affaires étrangères | Pierre-Étienne Flandin | Pierre-Étienne Flandin Vice-président du Conseil | |||
| Justice | Raphaël Alibert | ||||
| Finances | Yves Bouthillier | ||||
| Présidence du Conseil | Paul Baudouin | ||||
| Agriculture | Pierre Caziot | ||||
| Production industrielle etTravail | René Belin | ||||
| Défense nationale | Charles Huntziger | ||||
| Intérieur | Marcel Peyrouton | ||||
| Marine | François Darlan | ||||
| Éducation | Jacques Chevalier | ||||
| |||||
| (← Laval V) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (DARLAN →) | |||||
Gouvernement Sarraut II (24 janvier 1936 - 4 juin 1936) | |||||
|---|---|---|---|---|---|
| Sous la présidence deAlbert Lebrun | |||||
| Ministres d'État | Joseph Paul-Boncour | Albert Sarraut Président du Conseil | |||
| Justice | Yvon Delbos | ||||
| Affaires étrangères | Pierre-Étienne Flandin | ||||
| Intérieur | Albert Sarraut | ||||
| Finances | Marchel Régnier | ||||
| Guerre | Louis Maurin | ||||
| Marine | François Piétri | ||||
| Air | Marcel Déat | ||||
| Éducation nationale | Henri Guernut | ||||
| Travaux publics | Camille Chautemps | ||||
| Commerce et Industrie | Georges Bonnet | ||||
| Agriculture | Paul Thellier | ||||
| Colonies | Jacques Stern | ||||
| Travail | Ludovic-Oscar Frossard | ||||
| Pensions | René Besse | ||||
| Postes, Télégraphe et Téléphone | Georges Mandel | ||||
| Santé publique et Éducation physique | Louis Nicolle | ||||
| Marine marchande | Louis de Chappedelaine | ||||
| |||||
| (← LAVAL IV) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (BLUM I →) | |||||
Gouvernement Laval IV (7 juin 1935 - 22 janvier 1936) | |||||
|---|---|---|---|---|---|
| Sous la présidence d’Albert Lebrun | |||||
| Ministres d'État |
| Pierre Laval Chef du gouvernement | |||
| Justice | Léon Bérard (1935-1936) | ||||
| Affaires étrangères | Pierre Laval (1935-1936) | ||||
| Intérieur | Joseph Paganon (1935-1936) | ||||
| Finances | Marcel Régnier (1935-1936) | ||||
| Guerre | Jean Fabry (1935-1936) | ||||
| Marine | François Piétri (1935-1936) | ||||
| Air | Victor Denain (1935-1936) | ||||
| Éducation nationale |
| ||||
| Travaux publics | Laurent Eynac (1935-1936) | ||||
| Commerce et Industrie | Georges Bonnet (1935-1936) | ||||
| Agriculture | Pierre Cathala (1935-1936) | ||||
| Colonies | Louis Rollin (1935-1936) | ||||
| Travail | Ludovic-Oscar Frossard (1935-1936) | ||||
| Pensions | Henri Maupoil (1935-1936) | ||||
| Postes, Télégraphe et Téléphone | Georges Mandel (1935-1936) | ||||
| Santé publique | Ernest Lafont (1935-1936) | ||||
| Marine marchande |
| ||||
| |||||
| (← BOUISSON) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (SARRAUT II →) | |||||
Gouvernement Flandin I (8 novembre 1934 - 31 mai 1935) | |||||
|---|---|---|---|---|---|
| Sous la présidence d’Albert Lebrun | |||||
| Ministres d'État | Pierre-Étienne Flandin Président du Conseil | ||||
| Justice | Georges Pernot | ||||
| Affaires étrangères | Pierre Laval | ||||
| Intérieur | Marcel Régnier | ||||
| Finances | Louis Germain-Martin | ||||
| Guerre | Louis Maurin | ||||
| Marine militaire | François Piétri | ||||
| Air | Victor Denain | ||||
| Éducation nationale | André Mallarmé | ||||
| Travaux publics | Henri Roy | ||||
| Commerce et Industrie | Paul Marchandeau | ||||
| Agriculture | Émile Cassez | ||||
| Colonies | Louis Rollin | ||||
| Travail | Paul Jacquier | ||||
| Postes, Télégraphe et Téléphone | Georges Mandel | ||||
| Santé publique et Éducation physique | Henri Queuille | ||||
| Marine marchande | William Bertrand | ||||
| Pensions | Georges Rivollet | ||||
| |||||
| (← DOUMERGUE II) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (BOUISSON →) | |||||
Gouvernement Doumergue II (9 février 1934 - 8 novembre 1934) | ||
|---|---|---|
| Sous la présidence d’Albert Lebrun | ||
| Ministres d'État | Gaston Doumergue Président du Conseil | |
| Guerre | Philippe Pétain | |
| Affaires étrangères | ||
| Éducation nationale | Aimé Berthod | |
| Intérieur | ||
| Justice | ||
| Agriculture | Henri Queuille | |
| Finances | Louis Germain-Martin | |
| Travaux publics | Pierre-Étienne Flandin | |
| Colonies | ||
| Travail | Adrien Marquet | |
| Postes, Télégraphe et Téléphone | André Mallarmé | |
| Santé publique et Éducation physique | Louis Marin | |
| Marine militaire | François Piétri | |
| Pensions | Georges Rivollet | |
| Air | Victor Denain | |
| Marine marchande | William Bertrand | |
| Commerce et Industrie | Luciel Lamoureux | |
| (← DALADIER II) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (FLANDIN I →) | ||
Gouvernement Tardieu III (20 février 1932 - 3 juin 1932) | |||||
|---|---|---|---|---|---|
| Sous la présidence dePaul Doumer | |||||
| Vice-président du Conseil | Paul Reynaud | André Tardieu Président du Conseil | |||
| Affaires étrangères | André Tardieu | ||||
| Finances | Pierre-Étienne Flandin | ||||
| Défense nationale | François Piétri | ||||
| Justice | Paul Reynaud | ||||
| Instruction publique et Beaux-Arts | Marius Roustan | ||||
| Intérieur | Albert Mahieu | ||||
| Commerce etPostes, Télégraphe et Téléphone | Louis Rollin | ||||
| Travaux publics etMarine marchande | Charles Guernier | ||||
| Agriculture | Claude Chauveau | ||||
| Travail et Prévoyance sociale | Pierre Laval | ||||
| Santé publique | Camille Blaisot | ||||
| Colonies | Louis de Chappedelaine | ||||
| Pensions et Régions libérées | Auguste Champetier de Ribes | ||||
| |||||
| (← LAVAL III) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (HERRIOT III →) | |||||
| Sous laprésidence de Gaston Doumergue puisde Paul Doumer | |||||
| Affaires étrangères |
| Pierre Laval Chef du gouvernement | |||
| Finances | Pierre-Étienne Flandin | ||||
| Budget | François Piétri | ||||
| Guerre |
| ||||
| Justice | Léon Bérard | ||||
| Instruction publique et Beaux-Arts | Marius Roustan | ||||
| Intérieur |
| ||||
| Marine militaire | Charles Dumont | ||||
| Air | Jacques-Louis Dumesnil | ||||
| Commerce et Industrie | Louis Rollin | ||||
| Travaux publics | Maurice Deligne | ||||
| Postes, Télégraphe et Téléphone | Charles Guernier | ||||
| Agriculture |
| ||||
| Colonies | Paul Reynaud | ||||
| Travail et Prévoyance sociale | Adolphe Landry | ||||
| Santé publique | Camille Blaisot | ||||
| Marine marchande | Louis de Chappedelaine | ||||
| Pensions | Auguste Champetier de Ribes | ||||
| |||||
| (← STEEG) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (TARDIEU III →) | |||||
Gouvernement Tardieu II (2 mars 1930 - 4 décembre 1930) | |||||
|---|---|---|---|---|---|
| Sous laprésidence de Gaston Doumergue | |||||
| Intérieur | André Tardieu | André Tardieu Président du Conseil | |||
| Justice | |||||
| Affaires étrangères | Aristide Briand | ||||
| Finances | Paul Reynaud | ||||
| Budget | Louis Germain-Martin | ||||
| Guerre | André Maginot | ||||
| Marine | Jacques-Louis Dumesnil | ||||
| Instruction publique et Beaux-Arts | Pierre Marraud | ||||
| Travaux publics | Georges Pernot | ||||
| Commerce et Industrie | Pierre-Étienne Flandin | ||||
| Agriculture | Fernand David | ||||
| Colonies | François Piétri | ||||
| Travail et Prévoyance sociale | Pierre Laval | ||||
| Pensions | Auguste Champetier de Ribes | ||||
| Air | Laurent Eynac | ||||
| Postes, Télégraphe et Téléphone | André Mallarmé | ||||
| Marine marchande | Louis Rollin | ||||
| Santé publique | Désiré Ferry | ||||
| |||||
| (← CHAUTEMPS I) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (STEEG →) | |||||
Gouvernement Tardieu I (3 novembre 1929 - 17 février 1930) | |||||
|---|---|---|---|---|---|
| Sous laprésidence de Gaston Doumergue | |||||
| Vice-président du Conseil etJustice | Lucien Hubert | André Tardieu Président du Conseil | |||
| Affaires étrangères | Aristide Briand | ||||
| Intérieur | André Tardieu | ||||
| Finances | Henry Chéron | ||||
| Guerre | André Maginot | ||||
| Marine | Georges Leygues | ||||
| Instruction publique et Beaux-Arts | Pierre Marraud | ||||
| Travaux publics | Georges Pernot | ||||
| Commerce et Industrie | Pierre-Étienne Flandin | ||||
| Agriculture | Jean Hennessy | ||||
| Colonies | François Piétri | ||||
| Travail et Prévoyance sociale | Louis Loucheur | ||||
| Pensions | Claudius Gallet | ||||
| Air | Laurent Eynac | ||||
| Postes, Télégraphe et Téléphone | Louis Germain-Martin | ||||
| Marine marchande | Louis Rollin | ||||
| |||||
| (← BRIAND XI) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (CHAUTEMPS I →) | |||||
Gouvernement François-Marsal (8 juin 1924 - 10 juin 1924) | ||
|---|---|---|
| Sous laprésidence d'Alexandre Millerand | ||
| Affaires étrangères | Edmond Lefebvre du Prey | Frédéric François-Marsal Président du Conseil |
| Guerre etPensions | André Maginot | |
| Justice | Antony Ratier | |
| Instruction publique et Beaux-Arts | Adolphe Landry | |
| Intérieur | Justin de Selves | |
| Marine | Désiré Ferry | |
| Commerce et Industrie,Postes et Télécommunications | Pierre-Étienne Flandin | |
| Finances | Frédéric François-Marsal | |
| Travaux publics, Ports et Marine marchande | Yves Le Trocquer | |
| Agriculture | Joseph Capus | |
| Colonies | Jean Fabry | |
| Travail et Hygiène | Paul Jourdain | |
| Régions libérées | Louis Marin | |
| (← POINCARÉ III) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (DALADIER I →) | ||
Gouvernement Leygues (24 septembre 1920 - 7 janvier 1921) | |||||
|---|---|---|---|---|---|
| Sous laprésidence d'Alexandre Millerand | |||||
| Affaires étrangères | Georges Leygues | Georges Leygues Président du Conseil | |||
| Justice | Gustave Lhopiteau | ||||
| Intérieur | Théodore Steeg | ||||
| Finances | Frédéric François-Marsal | ||||
| Guerre | |||||
| Marine | Adolphe Landry | ||||
| Colonies | Albert Sarraut | ||||
| Travail | Paul Jourdain | ||||
| Instruction publique et Beaux-Arts | André Honnorat | ||||
| Commerce et Industrie | Auguste Isaac | ||||
| Pensions, Primes et Allocations de guerre | André Maginot | ||||
| Agriculture | Joseph-Honoré Ricard | ||||
| Travaux publics | Yves Le Trocquer | ||||
| Hygiène, Assistance et Prévoyance sociale | Jules-Louis Breton | ||||
| Régions libérées | Émile Ogier | ||||
| |||||
| (← MILLERAND II) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (BRIAND VII →) | |||||
GouvernementsMillerand I etII (20 janvier 1920 - 23 septembre 1920) | |||||
|---|---|---|---|---|---|
| Sous la présidence deRaymond Poincaré puisPaul Deschanel | |||||
| Affaires étrangères | Alexandre Millerand Président du Conseil | ||||
| Justice | Gustave Lhopiteau | ||||
| Intérieur | Théodore Steeg | ||||
| Finances | Frédéric François-Marsal | ||||
| Guerre | André Lefèvre | ||||
| Marine | Adolphe Landry | ||||
| Colonies | Albert Sarraut | ||||
| Travail | Paul Jourdain | ||||
| Instruction publique et Beaux-Arts | André Honnorat | ||||
| Commerce et Industrie | Auguste Isaac | ||||
| Pensions, Primes et Allocations de guerre | André Maginot | ||||
| Agriculture | Joseph-Honoré Ricard | ||||
| Travaux publics | Yves Le Trocquer | ||||
| Hygiène, Assistance et Prévoyance sociale | Jules-Louis Breton | ||||
| Régions libérées | Émile Ogier | ||||
| |||||
| (← CLEMENCEAU II) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (LEYGUES →) | |||||