Lepiercing nasal désigne un ensemble depiercings situés au niveau dunez. On distingue en général trois régions principales pour ce piercing : lanarine, leseptum nasal, et l'os propre du nez, le piercing de la narine étant aujourd'hui beaucoup plus commun que les deux autres.
Contrairement à de nombreux piercings, le piercing nasal appartient à une ancienne tradition d'origineasiatique et encore pratiquée aujourd'hui. Avec leperçage du lobe de l'oreille et lepiercing au nombril, le piercing nasal est l'un des piercings les plus portés aujourd'hui à travers le monde.
Dans laBible, le livre de laGenèse (24:48),Rebecca reçoit du serviteur d'Abraham deux bracelets et un anneau, le serviteur d'Abraham en mettra un au nez de Rebecca pour la remercier de son service. Un anneau en or[1], qui n'a pas forcément nécessité de perçage mais qui est un présent de grand prix.
Aux temps bibliques, les anneaux en or dans le nez étaient à la mode chez les peuples qui ne connaissent pas l'Éternel[2]. Par exemple enJuges 8:24-28, il est question des anneaux de nez récupérés en trophée sur les Ismaélites vaincus. Bien que chez les Ismaélites, les anneaux nasaux semblaient être également portés par des hommes, c'est principalement les femmes qui avaient recours à ce genre de bijoux. Un anneau d'or à la narine ou dans la cloison nasale dénotait une personne cultivée. Prenons le surprennent exemple du choix de l'image prise enProverbes 11:22 où il est question d' « un anneau en or augroin d'unporc c'est une jolie femme dépourvue de bon sens ».
À l'occasion d'une tournée, l'actrice françaisePolaire avait fait une apparition auxÉtats-Unis en 1913 avec un piercing à sa narine gauche. Ce dernier était constitué d'un anneau orné de perles et aurait été adopté par l'actrice en hommage à la culturezoulou[3]. Ce n'est que près de vingt ans plus tard que le piercing nasal se démocratise réellement dans la culture occidentale. Aujourd'hui, ce piercing a atteint une popularité proche de celle dupiercing au nombril.
Le piercing de la narine est une pratique souvent associée à l'Inde, auPakistan, auBangladesh et auNépal et plus généralement à l'Asie du Sud. Ce piercing fait également partie de la cultureaborigène d'Australie. Cette pratique a été relativement récemment introduite dans les pays industrialisés de manière analogue à d'autres modifications corporelles d'origines tribales, telles que les écarteurs. C'est après l'avènement de laculture punk — qui avait contribué à la démocratisation de la modification corporelle — que le piercing de la narine est d'adopté par les générations desannées 1980-années 1990. Aujourd'hui, le piercing de la narine est un piercing courant auxÉtats-Unis, auCanada, enEurope et enAustralie. Les narines gauche et droite sont indifféremment percées et il ne semble pas y avoir de signification particulière quant à la position du piercing.
L'origine de la pratique de ce piercing enInde est attribuée à la médecineayurveda. On perce préférentiellement la narine gauche car selon la croyance, cela facilite l'enfantement. En effet, la médecine Ayurveda associe la narine gauche aux organes génitaux féminins. Les piercings sont également considérés enInde comme une marque de beauté karmique et le piercing du nez souligne en particulier le niveau de richesse élevé de celle qui le porte. Le perçage de la narine en Inde daterait duXVIe siècle et aurait initialement été utilisé pour célébrerParvati, la déesse du mariage. Aujourd'hui, ce piercing est encore très populaire en Inde et constitue l'un des incontournables de la parure de lafiancée lors dumariage. Dans leMaharastra, les femmes ont pour habitude de porter de très larges anneaux, lesquels recouvrent parfois leurbouche ou leurjoue.
Si les Indiennes se font percer uniquement la narine gauche, il est fréquent que lesPachtounes aient les deux percées. Certaines femmestamoules suivent également les mêmes pratiques. Les bijoux de corps tels que ces piercings peuvent entre autres être utilisés pour payer une sépulture décente si la femme est destinée à périr sans fortune. Cependant, la plupart du temps, ces anneaux sont portés jour et nuit et ne sont pas conçus de manière à être ôtés facilement, ainsi certaines femmes sont enterrées avec leurs bijoux de narine. De plus, les veuves indiennes retirent généralement leurs anneaux de nez en signe de respect pour leur défunt mari.
Le piercing duseptum nasal est beaucoup moins commun que le piercing de la narine. Parler de piercing au septum est d'ailleurs peu rigoureux car le septum étant lecartilage constituant la cloison nasale entre les deux narines, ce n'est généralement pas lui qui est percé mais la peau qui le recouvre dans sa partie basse. La plupart du temps, le bijou qui y est inséré mesure 1,6 mm de diamètre, mais il est envisageable d'y pratiquer dustretching — ce qui serait absolument impossible si on perçait réellement le cartilage. Lenez étant richementinnervé, ce piercing peut être douloureux, mais, de manière analogue aux autres piercings, la douleur varie d'un individu à un autre. La durée decicatrisation est moyenne, allant d'un mois et demi à trois mois, contre six semaines pour leslobes de l'oreille et six à neuf mois pour lenombril.
Le piercing du septum permet le port de plusieurs types de bijoux, parmi lesquels les anneaux à bille captive et les barbells circulaires.
Les femmes duBengale portent lenathori en tant qu'attribut de femme mariée. Ce dernier est en général sous la forme d'unanneau enor avec un pendentif en forme de goutte qui peut se déplacer sur l'anneau. Cette tradition est essentiellement conservée parmi les classes les plus basses de la société bangalaise, et on observe un certain glissement vers le piercing de la narine.
Dans le sud duNépal, le piercing du septum est encore très commun. De nombreuses femmes âgées s'ornent de plusieurs piercings nasaux, en général au septum et à la narine gauche. Ces bijoux remplissent essentiellement une fonction sociale, définissant le statut du porteur dans lasociété, latribu, voire sa confession religieuse.
Le piercing du septum a des origines tribales multiples parmi les danseurs indiens, et notamment parmi lesKuchipudi etBharatnatyam. CertainsIndiens d'Amérique portaient également ce genre de piercings, et notamment lesShawnees, lesTecumseh et lesTenskwatawa.
Le piercing « bridge » est un piercing de surface inséré dans lapeau, au-dessus de l'os propre du nez, entre les yeux. Contrairement aux idées reçues, ce piercing ne traverse jamais l'os, il repose dessus. Ce piercing n'accepte que peu de bijoux, et les barbells courbes sont presque les seuls bijoux pouvant y être insérés. Le port d'un anneau pourrait « a priori » être envisagé, mais il reste cependant très marginal de nos jours. En raison de ses rejets très fréquents, le piercing « bridge » est beaucoup moins répandu que les précédents.
Le piercing nasallang est une association de trois différents piercings : deux piercings aux narines, un de chaque côté, et un septum. Les trois sont placés de sorte qu'ils sont alignés. On peut ainsi y insérer une barre, traversant le nez de part en part. On peut obtenir un résultat esthétique similaire avec deux piercings de narine symétrique.
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