Comme son nom l'indique, il est majoritairement vert, avec uncroupion jaune bien visible en vol. Il porte une calotte rouge, avec une face noire striée de blanc, ainsi qu'une moustache rouge cernée de noir chez le mâle et toute noire chez la femelle. Il se reconnaît à son vol ondulant et à son cri, un long ricanement sonore. Il ne se confond guère qu'avec lePic de Sharpe (Picus sharpei), autrefois considéré comme unesous-espèce, qui le remplace dans la péninsule Ibérique, enLanguedoc-Roussillon et auPays basque, ainsi qu'avec lePic cendré (Picus canus), un peu plus petit et absent d'une grande partie de son aire de répartition.
Le Pic vert vient souvent au sol où il cherche sa nourriture, essentiellement desfourmis qu'il capture grâce à sa langue longue et collante. Il complète son alimentation avec d'autresinvertébrés. L'hiver, il peut également se nourrir de fruits ou de graines. Certains individus s'attaquent aussi auxruches pour manger leursabeilles.
Comme tous les pics, le Pic vert ne bâtit pas denid, mais creuse une cavité, qualifiée de « loge », dans le tronc d'un grand arbre. Les deux sexes participent aux travaux, qui ont lieu en mars-avril. La ponte démarre dès la fin du chantier et compte 5 à 7 œufs, couvés par les deux parents alternativement. Les jeunes sont desnidicoles typiques et doivent être couverts par leurs parents les premiers jours. Ils sont d'abord ravitaillés toutes les une à deux heures par leurs parents, qui espacent progressivement leurs visites, pour inciter les jeunes à sortir de la loge. Une fois ces derniers dehors, les parents se les répartissent et s'occupent chacun d'un groupe pendant une durée qui va jusqu'à sept semaines.
Les reprises debagues montrent qu'un Pic vert peut vivre une dizaine d'années. La prédation par desrapaces (diurnes ou nocturnes) ou par desmammifères et les activités humaines (collision avec des voitures, des vitres ou des lignes électriques) sont des causes de mortalité. La cause la plus fréquente reste la faim, lors d'hivers rigoureux, quand la couverture neigeuse empêche le Pic vert de trouver des fourmis. La disparition de son habitat naturel représente également une menace pour lui[1]. Cette destruction a lieu à l'occasion d'exploitations forestières non durables ainsi que de coupes d'arbres engendrées par l'artificialisation liée notamment à l'étalement urbain.
Oiseau commun mais discret, le Pic vert apparaît dans les mythologiesgrecque etromaine comme un oiseau magique et porteur de présages. Dans lefolklore européen, il est également associé à la pluie, qu'il est réputé annoncer, voire faire venir.
« Pic vert » est la traduction littérale dePicus viridis, lenom scientifiquelatin attribué parCarl von Linné, qui décrit l'espèce en 1758. Le nom latinpīcus désignait déjà le « Pivert » dans l'Antiquité romaine[2]. C'est la forme masculine depīca (pie), le masculin et le féminin ayant servi à distinguer des espèces différentes[3]. Il ne possède pas d'étymologie claire[4], mais pourrait avoir une origineonomatopéique exprimant un mouvement rapide et un bruit sec, allusion au tambourinage des pics sur les arbres[5].
Pīcus est également à l'origine des noms vernaculaires « pivert » et « pic vert »[n 1], prononcés/pivɛr/ et/pi(k)vɛr/[8]. L'oiseau possède plusieurs autres noms vernaculaires liés à sa réputation d'amener la pluie : « oiseau de la pluie », « pic de la pluie », « Jean du moulin » ou « procureur/avocat du meunier » — la pluie apporte de l'eau au moulin du meunier. Le cri du Pic vert, comparé au hennissement d'un cheval, est également à l'origine de noms comme « cheval des bois »[5].
La plupart des langues de sonaire de répartition le nomment également comme un pic de couleur verte :Grünspecht enallemand,Πράσινος Δρυοκολάπτης engrec moderne,Picchio verde enitalien,Groene Specht ennéerlandais,Ghionoaie verde enroumain, par exemple. Pour les Catalans, il est lepicot verd comú, le pic vert commun.
EnEspagne, il a été renommé « Pic royal euroasiatique » (Pito real euroasiático)[9] après sa distinction avec lePic de Sharpe (Picus sharpei) en 2012, mais il était traditionnellement appelé le « charpentier vert » (carpintero verde) ou le « pic royal » (pito real)[5].
En anglais, il est également le Pic vert (Green Woodpecker), un nom qu'on trouve déjà dans laChronique anglo-saxonne, mais il possède une vaste collection de noms vernaculaires plus ou moins anciens, souvent très locaux. Le plus souvent, il est celui qui tape sur le bois ou qui le creuse :wood hack,wood knacker,wood speck, etc. Dans lecomté de Northumberland, il est celui qui creuse les trous :hew hole, avec de nombreuses variantes commehighaw ouickwall. Il est aussi souvent considéré comme l'oiseau qui apporte la pluie (rain bird,rain fowl). De nos jours, le nom dialectal le plus commun en anglais estyaffle, mot d'origineonomatopéique qui se réfère à son « rire »[10]. L'organisation non gouvernementaleBirdlife International et leHandbook of the Birds of the World ont opté pour le nomPic vert d'Eurasie (Eurasian Green Woodpecker) afin de le distinguer d'autres pics verts dans le monde.
Le Pic vert a le dessus vert, lecroupion jaune et le dessous gris-vert, avec des chevrons sombres. Les deux sexes possèdent une calotte rouge, souvent striée de gris. Le pourtour des yeux et les joues sont noirs, formant un « masque deZorro ». Les couvertures parotiques, les côtés de la nuque et du cou sont gris, parfois teintés de verdâtre. Le dessous de la queue est tacheté ou barré de noir. Lesrémiges primaires sont noires à brun sombre, ponctuées de taches transversales blanches. La mandibule supérieure et la pointe du bec sont noirâtres, tandis que la mandibule supérieure est jaune. Les pattes sont grises et l'iris est blanc ou rose pâle[13].
Le Pic vert arbore un légerdimorphisme sexuel : le mâle possède une moustache rouge cernée de noir, tandis que celle de la femelle est toute noire[14]. Les jeunes se distinguent facilement des adultes jusqu'à la première mue, à la fin de l'été ou en automne : ils sont abondamment tachetés de gris clair sur le manteau, le dos, les scapulaires et les couvertures alaires. Ils ne possèdent pas le masque facial noir des adultes[15].
Le Pic vert possède le bec droit, enciseau, caractéristique des pics. Comparé aux autres pics, toutefois, son bec est relativement long, avec unculmen légèrement recourbé, moins adapté au tambourinage, mais plus apte au creusage du sol, pour chercher sa nourriture. Les narines sont longues et étroites, recouvertes par des plumes sétiformes (plumes réduites aurachis) qui les protègent contre la poussière et les petits copeaux produits quand il creuse le bois[16].
Disposition des doigts des oiseaux : le Pic vert est zygodactyle.
Comme tous les pics, le Pic vert arbore des griffes puissantes, très recourbées, à l'extrémité de doigts courts et écailleux. Ses muscles postérieurs développés lui offrent une prise solide pour grimper le long des troncs et s'agripper aux branches[17]. La disposition de ses doigts — deuxième et troisième doigts vers l'avant, pouce et quatrième doigt vers l'arrière — est qualifiée dezygodactylie. Elle se retrouve non seulement chez les pics, mais aussi chez les perroquets (Psittaciformes), les chouettes et hiboux (Strigiformes) et les coucous (Cuculiformes). Un tel arrangement, évolué depuis l'anisodactylie des oiseaux percheurs, est optimal non pas pour grimper, mais pour s'agripper[18],[19].
Les pics terrestres ont pour caractéristique leuros hyoïde long et flexible : il part de la base de lamandibule vers l'arrière, puis se divise en deux branches, passant de chaque côté de l'os occipital, s'étendant au-dessus du crâne pour revenir s'unir sous le front. Quand il est poussé vers l'avant, l'os hyoïde étend la langue hors du bec et contribue à contrôler ses mouvements, ce qui permet au Pic vert de l'insérer dans des ouvertures étroites telles que les galeries des fourmilières[21],[22].
Le Pic vert pratique unemue partielle, c'est-à-dire qu'il ne renouvelle pas tout son plumage chaque année : il conserve une partie descouvertures primaires et secondaires. La mue commence en mai-juin, une fois que les jeunes se sont envolés, et dure jusqu'en novembre[23].
Chaqueaile compte dixrémiges primaires et onze à douze secondaires. P6 et P5 sont habituellement les plus longues. La primaire la plus externe, P10, est courte chez les adultes, mais plus longue et plus large (jusqu'à 30 %) chez les juvéniles[24]. Les primaires muent dans l'ordre ascendant à partir de la primaire la plus interne, P1. La mue des rémiges secondaires (S) se produit à partir de deux foyers : elle est ascendante à partir de S1 et ascendante et descendante à partir de S8[23].
La queue comporte douzerectrices renforcées, car elles servent de support quand le Pic vert grimpe le long des troncs. Les deux plumes centrales sont les plus longues et robustes ; elles muent en dernier[25]. En numérotant R1 les deux plumes centrales, la mue se produit par paire à partir de R2 jusqu'à R6, avant de terminer par R1[23].
La mue post-juvénile est plus compliquée. Elle commence alors que les juvéniles sont encore au nid, en mai ou juin suivant l'endroit, et dure jusqu'à l'automne. Ils renouvellent les primaires et rectrices, ainsi que les couvertures et la plupart des plumes du corps[26]. En revanche, ils conservent le plus souvent les secondaires, les couvertures internes, et la plupart des couvertures primaires et tertiaires. Cette mue a été décrite comme « à l'économie », car il est probable qu'elle ait pour but de gagner du temps et de conserver de l'énergie[27].
En vol, le Pic vert présente une silhouette assez robuste, en tonneau, avec un arrière assez court et un cou assez long. La tête est assez grosse, avec un bec long et pointu. Vu de dessous, le Pic a des ailes très larges, plutôt courtes et arrondies. La queue est en forme de losange, avec une encoche[28].
Son vol est direct et puissant. Dès que la distance est un peu longue, le Pic vert adopte un vol ondulé caractéristique, alternant une phase battue où il prend de l'altitude et une phase non battue où il descend. Il lui arrive également de planer, sur courte distance, en tenant les ailes un peu basses[28].
Une observation rapide du Pic vert en vol peut donner lieu à une confusion avec la femelle ou le juvénile duLoriot d'Europe, qui est jaunâtre et a également un vol rapide et ondulé entre les arbres[11], ou encore avec laGrive draine[29]. Les différences deviennent manifestes une fois l'oiseau posé.
Le Pic vert peut être confondu avec lePic de Sharpe (Picus sharpei), son proche cousin, autrefois considéré comme unesous-espèce, qui le remplace dans lesPyrénées et lapéninsule Ibérique. Les deux espèces s'hybrident dans leur zone de contact. Le Pic de Sharpe se différencie du Pic vert par la couleur grise et non noire de sa zone oculaire, ses moustaches peu marquées, ainsi que par des sous-caudales non rayées[30].
LePic cendré (Picus canus) ressemble également beaucoup au Pic vert. Sa sous-espèce nominale estsympatrique avec ce dernier, même si elle se trouve généralement plus au nord[31]. Le Pic cendré se distingue par un bec plus court et plus fin et par une tête plutôt grise, avec seulement d'étroits traitsloraux et une moustache noirs, sans rouge à la nuque ni noir autour de l'œil. En vol, son croupion est plus terne, plus vert et moins jaune que celui du Pic vert[29]. Les deux espèces peuvent s'hybrider, notamment enEurope de l'Est et enRussie européenne ; les individus hybrides ressemblent plutôt au Pic cendré, avec une couronne rouge, une nuque rousse et des yeux clairs[32]. En Europe de l'Ouest, ces hybrides sont très rares : seuls sept cas avaient été documentés en 2015, dont cinq en Allemagne[33].
Leterritoire est l'espace défendu par un animal, entre autres contre sesconspécifiques, tandis que ledomaine vital est celui dans lequel il recherche sa nourriture, se reproduit et élève ses petits[34] Le Pic vert adopte un comportement territorial à proximité immédiate de son nid, mais il ne possède pas de territoire bien défini[35]. Son domaine vital a été estimé par plusieurs études. Dans lesVosges du Nord, un premier couple a été cartographié sur un territoire de424hectares dans la forêt deButten, un second avait un domaine de406 hectares dans la forêt d'Erckartswiller[36]. En Angleterre, le suivi d'un couple équipé de radio-émetteurs a montré que le mâle couvrait151 hectares, contre15 hectares pour la femelle[37]. En Allemagne, trois individus : une femelle et deux mâles, équipés de radio-émetteurs ont été suivis. Le domaine vital de la femelle a été de24,8 hectares durant la période de reproduction, mais de127,9 hectares deux mois après l'envol des jeunes. Celui d'un mâle s'est élevé à53 hectares, dont 18 seulement utilisés pour la recherche de nourriture. Le troisième individu, également un mâle, a eu un domaine vital de25,8 hectares[38]. En Norvège, à la limite nord de l'aire de répartition du Pic vert, son domaine vital a été estimé à100 hectares[39]. Il semble donc que la superficie du domaine vital dépende des ressources disponibles[35].
Fiente de Pic vert cassée en deux, montrant un contenu riche en restes de fourmis.
Le Pic vert cherche essentiellement sa nourriture au sol et possède un régime alimentaire assez strict. Comme lePic noir (Dryocopus martius), lePic cendré (Picus canus), lePic de Sharpe (Picus sharpei) et leTorcol fourmilier (Jynx torquilla), il se nourrit principalement defourmis. Quand elles sont abondantes, elles constituent quasiment sa seule nourriture[40],[41].
L'analyse d'estomacs de Pics verts a montré que les fourmis pouvaient être consommées par millions[42]. Comme tous les insectivores, les Pics verts produisent desfientes dures qui contiennent les resteschitineux indigestes de leurs proies. Les leurs sont de forme cylindrique, recouvertes d'une membrane grisâtre, et sont constituées quasi-exclusivement de restes de fourmis[43].
Les Pics verts attrapent les fourmis directement au sol ou creusent dans lesfourmilières, qu'elles soient en dôme ou souterraines. Ils consomment ces insectes à tous les stades de développement, de l'œuf à l'adulte, qu'il s'agisse d'ouvrières ou de reines[44],[41]. Les genresFormica,Myrmica etLasius constituent la base de leur alimentation. Une étude britannique portant sur un couple de Pics verts équipés deradio-émetteurs pendant la saison de reproduction a montré qu'ils favorisaient les pâturages de moutons et les pelouses de jardins, où ils cherchaientLasius flavus, la fourmi jaune, dans l'herbe courte[37]. Dans leBrabant-Septentrional, auxPays-Bas, l'analyse des fientes de jeunes au nid et d'adultes montre une prédominance deLasius niger, la fourmi noire des jardins, chez les Pics verts vivant dans les milieux semi-ouverts, tandis que les oiseaux vivant dans la forêt consommaient plutôtLasius platythorax et avaient un régime plus diversifié[45].
La disponibilité des fourmis joue de fait un rôle crucial dans la distribution, la population et le succès reproducteur du Pic vert[46]. Lors d'hivers rigoureux, quand le sol est gelé, les Pics verts peuvent se tourner vers l'intérieur des bois, plus chaud, pour fouiller les fourmilières dans les troncs d'arbre en décomposition. Ils visitent aussi davantage les fourmilières forestières, protégées de la neige par le couvert des arbres. Une étude a montré que la fourmi rousse des bois,Formica rufa, peut jouer un rôle déterminant en hiver[47]. En Europe continentale, les Pics verts peuvent chercher aussi les fourmis charpentières (espèces du genreCamponotus)[46].
D'autres invertébrés figurent également au menu des Pics verts, en particulier ceux qui vivent dans le sol :vers de terre, larves decoléoptères, chenilles, guêpes et abeilles à différents stades de développement. Ils se nourrissent également d'araignées prélevées sur leur toile[48]. L'étude de fientes de Pics verts néerlandais a montré que ces autres invertébrés pouvaient représenter une part substantielle de leur alimentation en hiver, quand les fourmis ouvrières s'enterrent très profondément. La punaise des chatons du bouleau (Kleidocerys resedae) formait ainsi 31 % du contenu des fientes analysées[45].
Les Pics verts se nourrissent occasionnellement de végétaux : baies, graines et fruits abattus par le vent, comme les pommes, les poires, les cerises et le raisin[46]. Un Pic vert a été observé dans un jardin anglais en train de manger la chair de pommes tombées au sol, en laissant de côté la peau et les pépins[49].
Pic vert femelle cherchant des fourmis dans le sol, en Tchéquie.
Les Pics verts sont capables de mémoriser l'emplacement de sources de nourriture abondante, comme les colonies de fourmis. Pour ce faire, ils utilisent principalement leur sens de lavue[51]. Une étude menée en Norvège suggère qu'ils se fient à des repères structurels du paysage quand ils choisissent leur zone de chasse, ce qui peut les conduire à passer à côté d'autres zones riches en fourmis[39]. Ils peuvent chasser toute la journée, de l'aube au crépuscule. Ils cherchent leurs proies essentiellement au sol, de préférence dans des pelouses à l'herbe courte, pâturées ou tondues. Ils délaissent les zones dont la végétation est trop haute et dense, ou dont la terre est trop compacte[41],[37]. Ils fouillent aussi les arbres, les buissons, les lits de rivière asséchés, les falaises, les carrières, les murs en briques et les toits. Ils peuvent chercher des insectes dans les bouses de vache, sur les champignons, dans les toiles d'araignée ou les feuilles mortes[52].
Les Pics verts n'utilisent pas leurs pattes pour chasser. En revanche, ils se servent de leur bec comme levier pour casser des mottes d'herbe ou soulever l'écorce, comme pelle pour creuser le sol ou le bois mort, et comme balai pour disperser les feuilles mortes. Ils utilisent également leur longue langue pour détecter les proies qu'ils ne peuvent pas voir[53] et pour inspecter les endroits trop étroits pour leur bec.
Pic vert juvénile utilisant sa langue protractile pour chercher sa nourriture dans le sol, en Pologne.
Quand ils trouvent une source de fourmis abondante, les Pics verts y forent plusieurs trous coniques, typiquement de 5 à 10 cm de diamètre et de 10 à 60 cm de profondeur[54], qu'ils inspectent ensuite par rotation pendant plusieurs jours, voire semaines de suite[55]. Ils fouillent ces trous en y faisant entrer la tête voire le haut du corps, mais rarement le corps entier. L'inspection de chaque trou reste relativement brève, apparemment parce que le Pic vert ne supporte que peu de temps les attaques des fourmis qui défendent leur fourmilière : il observe souvent des pauses pour se gratter avec les pattes ou avec le bec, pour ébouriffer son plumage, voire s'éloigne un peu pour se toiletter[56].
En hiver, quand le sol est gelé ou que la neige est trop épaisse, les Pics verts peuvent se tourner vers des surfaces verticales pour chercher leur nourriture : falaises, murs en pierre, carrières et même bâtiments[55]. Ainsi, ils ont été observés l'hiver, en Hongrie, en train de fouiller des murs et des toits de maisons, d'immeubles, d'hôtels et une base militaire en ruines : ces endroits restaient largement dépourvus de neige. En outre, les Pics verts y recherchaient leur nourriture le plus souvent l'après-midi, probablement parce que l'activité des invertébrés est plus importante aux heures les moins froides[48]. Sur les bâtiments, les Pics verts fouillent aussi les gouttières, les avant-toits et les toitures enchaume[57].
Des Pics verts ont été observés à plusieurs reprises en train de fracturer desruches pour se nourrir des abeilles à l'intérieur, mais aussi des rayons de miel. Ce comportement semble appris et localisé. Les attaques de ruches se produisent le plus souvent en hiver, sans doute parce que les autres sources de nourriture se font plus rares ou difficiles à exploiter[58].
Le Pic vert possède quatre grandes méthodes de communication : deuxvocalisations (le chant ou cri d'appel et le cri simple) et deux signaux instrumentaux (le tambourinage et les coups simples)[59].
C'est un oiseau bavard, que l'on repère souvent à ses vocalisations[60]. En termes vernaculaires, on dit[n 2] qu'ilpicasse[61],[62] et peupleute[63],[62]. Son répertoire consiste en cris assez simples, transcritskiaw en français[60],tiew oukew en anglais[59],kjäck oukük en allemand[64].
Les deux sexes ont un cri d'appel très sonore, fréquemment qualifié de « rire » ou de « ricanement », décrit comme l'un des plus caractéristiques des oiseaux européens[65] : « kia-kia-kia »[60] ou « kleu-kleu-kleu », chacune des syllabes« un peu plus basse en tonalité et en intensité que la précédente »[66]. Même si elles manquent de qualités musicales d'un point de vue anthropocentrique, ses vocalisations possèdent les mêmes fonctions que lechant chez lesoiseaux chanteurs : il sert essentiellement de déclaration territoriale, mais joue aussi un rôle dans la formation du couple et peut-être dans le maintien du contact avec les juvéniles[67]. Contrairement au chant des oiseaux chanteurs, le cri d'appel estinstinctif et non appris chez le Pic vert[68]. Il peut s'entendre toute l'année, mais est plus fréquent au printemps. La longueur, la hauteur, le rythme et le nombre de répétitions peuvent être modulés selon la latitude, le temps qu'il fait et l'individu[65]. Le nombre de syllabes varie entre deux et 34 et se situe le plus souvent aux alentours de treize, à une vitesse moyenne de 5,9 cris par seconde. Letempo est variable, mais va généralementdecrescendo[69].
Par rapport aux autres pics, le Pic vert est celui dont le cri d'appel ressemble le plus franchement à un rire. LePic noir (Dryocopus martius) possède un cri plus long et plus puissant, lePic épeichette (Dryobates minor) un cri plus aigu et plus frêle, lePic cendré (Picus canus) un cri plus sifflé, plus pur et plus lent. Les vocalisations duPic de Sharpe (Picus sharpei), sont très similaires à celles du Pic vert, dont il n'a été séparé qu'en 2012. Les autres pics n'ont pas de « rires », mais émettent des séries dekip plus espacées. Les cris du Pic vert peuvent également être confondus avec ceux defaucons ou duTorcol fourmilier (Jynx torquilla), mais ces derniers sont plus nasillards[60].
On appelle « tambourinage » le son produit par les pics quand ils frappent les troncs d'arbre de manière répétée avec leur bec. Très sonore, il porte loin et sert donc à délimiter le territoire et à attirer un partenaire[60]. Chez le Pic vert, le tambourinage est exceptionnel et ne semble pas avoir de fonction territoriale, mais il existe. Le son produit est plus faible, plus court, à peine audible[70]. Il s'apparente au tambourinage léger pratiqué par les autres pics près de loges potentielles[71]. Une étude portant sur69 enregistrements réalisés en Angleterre, en France et en Hongrie montre que la durée varie entre 327 et 2 324 ms, pour une moyenne de 1 220 ms, avec 8 à 47 martèlements par série (en moyenne 26)[65].
Si le temps est suffisamment clément, lesparades nuptiales peuvent commencer dès la fin de l'hiver, le plus souvent à proximité d'une cavité susceptible de servir de loge. Assez simples, elles consistent en appels répétés, poursuites aériennes, révérences et touchers de bec. Lacopulation se passe sur une branche horizontale ou au sol. Le mâle apporte de la nourriture en guise d'offrande, tout en hochant la tête de manière répétée. Quand elle est prête, la femelle se penche vers le sol dans une attitude prostrée, tout en poussant de petits cris. Le mâle la monte ensuite pour lebaiser cloacal[72].
Les pics se distinguent de la plupart des autres oiseaux en ce qu'ils creusent leur nid dans les arbres. Cette cavité, qualifiée de « loge », comporte typiquement une entrée de même diamètre que le corps du pic et un couloir assez court qui débouche sur une chambre plus grande[73]. Même s'il passe le plus clair de son temps au sol, pour chercher sa nourriture, le Pic vert n'y fait pas exception. Il commence à creuser sa loge au printemps, généralement en mars ou avril. Il commence par pratiquer plusieurs cavités, dont certaines sont terminées et d'autres non. L'une d'entre elles est retenue pour pondre, tandis que d'autres peuvent servir pour dormir.
Les travaux de creusement durent entre quinze et trente jours[74]. Les deux sexes contribuent au creusement de la loge de nidification, le mâle se chargeant de la plus grande part des gros travaux[75]. Il arrive que le Pic vert réutilise une loge à succès, qui a déjà mené une nichée à l'envol, parfois pendant plusieurs années. La réutilisation pourrait être liée au manque de sites propices[76]. Inversement, les anciennes loges de Pic vert peuvent être réutilisées par d'autres oiseaux cavernicoles, comme leRollier d'Europe[77].
Les critères de choix de l'emplacement ne sont pas connus avec certitude. En règle générale, les Pics verts sont fidèles à leur site de nidification : les nouveaux trous sont souvent voisins des anciens, parfois dans le même arbre[78]. L'examen de146 nids en France, dans lebassin de l'Adour, a montré que 72 % étaient situés dans des arbres sains et 28 % dans des arbres non sains[79]. Néanmoins l'état sanitaire d'un arbre n'est pas toujours facile à évaluer. Il semble que les pics en général, Pic vert compris, préfèrent les arbres d'apparence saine, mais pourris à l'intérieur et donc plus faciles à creuser[80].
Les Pics verts ne sont pas inféodés à uneessence d'arbre particulière. Dans l'étude pyrénéenne précédemment citée, ils ont utilisé treize essences, les plus fréquemment retenues étant lechêne, lehêtre et lepeuplier[79]. Une étude réalisée dans leparc national Danube-Auen, en Autriche, montre qu'ils tendent à éviter lespeupliers hybrides euraméricains et lessaules, sans doute en raison du caractère moins favorable des habitats humides[81].
La loge est généralement située sur le tronc principal d'un grand arbre, sous la canopée, avec une ligne de vol dégagée. Dans l'étude du bassin de l'Adour, 86,8 % des197 nids examinés étaient situés sur le tronc et 13,2 % sur les branches[79]. En Hongrie, 100 % des33 nids documentés étaient situés sur le tronc[82]. Le diamètre moyen du tronc ou de la branche abritant la loge a été mesuré à 39,4 cm dans une étude portant sur quatre nids britanniques[83] et à 43,1 cm dans l'étude hongroise[82].
L'orientation du trou d'entrée n'est pas laissée au hasard[85]. Sous les latitudes septentrionales, il est orienté entre le sud-ouest et le sud-est, parce que ces directions assurent un meilleur ensoleillement et une exposition réduite aux vents froids[86]. D'autres facteurs entrent également en ligne de compte : si le terrain n'est pas plat, les trous font généralement face à la pente, peut-être pour avoir une vue plus dégagée[87]. Si l'arbre dans lequel est creusée la loge est isolé, le trou d'entrée a plus de chances de faire face au nord que s'il appartient à une forêt, peut-être pour éviter la surchauffe au soleil[87].
Le Pic vert ne pond qu'une seule fois par an, mais il peut renouveler sa ponte si elle a été détruite avant l'éclosion[35]. La ponte se fait au rythme d'unœuf par jour, directement contre le bois. Le Pic vert n'apporte pas de matériau extérieur dans sa loge, mais la poussière et les copeaux laissés par l'excavation peuvent constituer un rembourrage de quelques centimètres. La ponte peut démarrer dès la fin des travaux, le plus souvent fin avril ou début mai. Sa date exacte est fonction de la latitude et des températures des mois précédents : des hivers très froids, avec des printemps en retard, peuvent décaler la date de ponte[88].
La ponte compte généralement 5 à 7 œufs, avec de rares extrêmes allant de 3 à 11[88]. L'étude de49 nichées en Hongrie a montré une ponte de3 œufs, deux de4 œufs, quinze de5 œufs, onze de6 œufs, dix-sept de7 œufs et trois de8 œufs, soit une moyenne de6 œufs par ponte[89].
L'incubation commence quand la ponte est terminée ou quand la femelle a pondu son avant-dernier œuf et dure 15 à 20 jours. Elle est assurée par les deux sexes à tour de rôle, par périodes d'une heure et demie à deux heures et demie, qui peuvent se prolonger jusqu'à quatre heures par mauvais temps[92]. Comme c'est le cas pour la plupart des pics, le mâle assure souvent l'incubation nocturne[90].
Les œufs d'un même nid éclosent les uns après les autres. Une nichée peut donc comprendre des oisillons à un stade de développement assez différent[90]. Les coquilles d'œuf et les œufs non éclos sont évacués par les parents[93].
Comme tous les pics, les jeunes Pics verts à l'éclosion sontnidicoles etaltriciaux : ils sont nus et aveugles. Ils doivent se blottir les uns contre les autres pour se tenir chaud et sont complètement dépendants de leurs parents, qui les couvrent pendant leurs premiers jours. Les jeunes développent rapidement un bourrelet de couleur claire à la commissure du bec, qui sert à guider les parents dans l'obscurité de la loge[90].
Les deux parents assurent le ravitaillement toutes les une à deux heures, le temps de rassembler l'équivalent de huit à dix portions[94]. Ils apportent à leurs jeunes de la nourriture régurgitée — des invertébrés réduits en bouillie – qu'ils commencent par leur fourrer dans le gosier. Par la suite, ils déposent la nourriture dans leur bec[94],[95]. Quand les jeunes sont encore petits, les parents entrent dans la loge pour les nourrir. À ce stade, les jeunes réclament« en criant « èk-èk-èk » en rythme »[92], uniquement quand leurs parents arrivent. Par la suite, ils réclament constamment. Après environ dix jours, les jeunes commencent à grimper l'intérieur de la loge et à sortir la tête par le trou d'entrée pour réclamer[96]. Les membres de la fratrie se bousculent pour être les mieux placés et quémandent agressivement, au point de donner des coups de bec à leurs parents quand ils arrivent, ce qui incite ces derniers à espacer leurs visites progressivement[97].
Pendant les premiers jours, les parents assurent l'hygiène du nid en évacuant ou en mangeant lessacs fécaux[98]. Ils y renoncent par la suite, peut-être à cause du manque de place dans l'intérieur de la loge ou parce que les fientes sont devenues trop grosses. Le temps que les jeunes s'envolent, le plancher de la loge est devenu couvert de fientes et de restes de nourriture[96].
Après quelque temps, les parents cessent de nourrir leurs jeunes à l'entrée de la loge. Ils se perchent dans les branches avoisinantes, parfois dans un arbre voisin, en émettant de petits cris pour inciter ceux-ci à quitter la loge. Les conditions de vie dans la loge, devenue sale et bondée, peuvent aussi contribuer à la décision des jeunes[98]. Après qu'ils sont sortis, les parents se les répartissent et s'occupent chacun d'un groupe pendant une durée qui va jusqu'à sept semaines[93].
Le Pic vert affiche un taux de succès reproducteur assez élevé, comme c'est typiquement le cas pour les oiseaux nichant dans des cavités. En règle générale, un couple peut mener jusqu'à l'envol deux à cinq jeunes, voire six ou sept[99]. L'étude des archives du BTO, qui porte sur 252 nids, montre un taux d'éclosion de 86,8 % et un taux de jeunes à l'envol de 95,3 %[83]. L'échec d'une nichée peut tenir à un événement météorologique, à la prédation ou au déplacement forcé par un autre cavernicole, comme l'Étourneau sansonnet, ou l'Écureuil gris enGrande-Bretagne, où il estenvahissant[100]. Le Pic vert peut aussi être dérangé par l'être humain[101].
Lebaguage, seule manière de suivre la longévité des oiseaux.
La plus grandelongévité enregistrée chez un Pic vert bagué européen était, en 2017, de 15 ans et 1 mois pour un oiseau britannique tué par une voiture, suivie par une donnée de 12 ans et 10 mois pour un oiseau tchèque en vie, contrôlé par le bagueur[102],[103].
Le Pic vert peut aussi être victime des activités humaines. En se rapprochant des habitations, il prend le risque de heurter une vitre ou une voiture[106]. Un rapport belge sur le risque de collision des oiseaux avec leslignes à haute tension montre que les picidés en général et le Pic vert en particulier y sont vulnérables[107]. Une étude menée dans le sud-ouest de l'Espagne met également en avant un Pic de Sharpe, cousin du vert, mort parélectrocution[108].
Le Pic vert est susceptible de contracter diverses maladies. Comme beaucoup d'espèces d'oiseaux, il peut porterSyngamus trachea, unver rond provoquant une maladie respiratoire[109]. À l'été et l'automne 2015, une flambée de mortalité chez les pics en Allemagne a conduit à l'accueil de vingt-cinq pics, dont douze Pics verts, dans une clinique vétérinaire allemande. Dix-neuf pics étaient encore vivants, mais présentaient des signes neurologiques (apathie,parésie des pattes,opisthotonos, etc.), et six étaient déjà morts. Plusieurs étaient porteurs de traumatismes (fractures ouhémorragie). Leur examen clinique a montré la présence de plusieurs agents infectieux :Sarcocystis calchasi, descestodes, des espèces deProteus,Clostridium perfringens ou encoreClostridium paraputrificum.Toxoplasma gondii a été détecté chez un Pic vert montrant des signes neurologiques, avec deskystesprotozoaires typiques dans le cerveau.Mycoplasma gypis a également été isolé dans la trachée d'un Pic vert, sans être associé à des signes respiratoires ou à uneconjonctivite. Dans l'ensemble, les signes neurologiques étaient multifactoriels[110].
La cause de mort la plus fréquente pour le Pic vert est la faim, lors d'hivers rigoureux, avec d'abondantes chutes deneige qui l'empêchent de trouver des fourmis[111],[106]. Les populations les plus septentrionales ou les plus montagnardes sont donc les plus vulnérables au déclin[112].
Comme la plupart des pics, le Pic vert n'est pasgrégaire, mais solitaire. Il tolère assez peu la présence d'autres Pics verts. Il ne se rassemble pas en troupes et ne forme pas de dortoirs. Il ne cherche pas sa nourriture à plusieurs et le fait même assez rarement en couple[113]. Il tend au contraire à protéger ses ressources (arbres avec des loges pour dormir ou sources abondantes de fourmis) contre sesconspécifiques. En cas de dispute, les confrontations se font généralement mâle contre mâle et femelle contre femelle. En cas de confrontation d'un sexe contre l'autre, le mâle est systématiquement dominant. La défense du domaine vital passe rarement par un affrontement physique : le plus souvent, les deux individus adoptent une série de comportements stéréotypés, comme hocher la tête ou ouvrir et remuer les ailes. Ces comportements peuvent être repris lors des parades nuptiales[114].
Bien qu'ils occupent volontiers les parcs, jardins et cimetières, les Pics verts restent des oiseaux assez discrets et farouches. Ils sont difficiles à approcher par l'homme et s'envolent facilement[115].
Pic vert femelle en train de prendre son bain, en Pologne.
Comme tous les oiseaux, le Pic vert consacre une partie importante de la journée à satoilette : à l'aide de son bec, il stimule saglande uropygienne, puis se lisse les plumes pour arranger son plumage et enlever la poussière et une partie de sesectoparasites. Une séance de toilette consiste typiquement à s'ébrouer, à hérisser ses plumes, avant de les peigner individuellement avec son bec. Le Pic vert est capable de se contorsionner pour atteindre les plumes en haut du dos. Il ne pratique pas le toilettage mutuel (allopreening) avec un autre individu[116].
Le Pic vert pratique régulièrement les bains de soleil, le plus souvent sur un perchoir, mais parfois aussi au sol. Il s'oriente généralement face au soleil puis hérisse les plumes de sa calotte, ouvre le bec et étale les plumes des ailes et de la queue. Il peut lui arriver de somnoler pendant quelques minutes[117]. Les raisons pour lesquelles plusieurs espèces d'oiseaux pratiquent ces bains ne sont pas connues avec certitude : absorption ou évacuation de la chaleur, élimination des parasites du plumage, production devitamine D, simple plaisir[118] ?
Le Pic vert prend également d'autres bains : de poussière, d'eau, mais ausside fourmis[119]. Le Pic vert pratique leformicage à la fois passif et actif. Dans le premier cas, il s'assied parmi les insectes et les laisse envahir son plumage, en se contentant d'écarter les plumes des ailes et de la queue pour faciliter la montée des fourmis. Dans le second cas, il prélève une ou plusieurs fourmis avec son bec et se toilette vigoureusement avec. Dans les deux cas, l'objectif est de forcer les fourmis à émettre de l'acide formique, mais comme pour les bains de soleil, la cause n'est pas connue avec certitude : élimination des parasites, toilettage du plumage, facilitation de la mue ouauto-stimulation ? Une autre hypothèse est que le Pic vert force les fourmis à émettre leur acide pour les rendre ensuite plus comestibles[120]. Aucune de ces explications ne fait l'objet d'un consensus[121].
Des populations isolées se trouvent au nord-est de l'Irak et au sud-ouest de l'Iran. Sa présence auTurkménistan est sujette à caution : il n'y a été observé que dans leKopet-Dag, à la frontière avec l'Iran, et le dernier signalement remonte au début desannées 1990[122].
Le Pic vert a besoin, pour nicher, de boisements de feuillus ouverts et matures et, pour se nourrir, d'herbages courts pâturés ou fauchés[123].
Le Pic vert favorise les forêts et bois feuillus ou mixtes. Même en Norvège, où les conifères prédominent, les Pics verts se rencontrent plus souvent dans les forêts mixtes, où les feuillus sont majoritaires[124]. Ils préfèrent généralement les arbres à bois tendre, plus faciles à creuser, sans pour autant éviter les arbres à bois dur. Ils apprécient également les parcs arborés, les boisements semi-artificiels avec des clairières, les jeunes plantations peu denses à proximité d'herbages et les terres agricoles avec des bosquets et des haies d'arbres[125].
À l'instar de son proche cousin, lePic de Sharpe, le Pic vert est le moins forestier des pics. Il a besoin de milieux ouverts couverts d'herbe, où les fourmis abondent : prés, pâturages, prairies, landes, jusqu'aux espaces herbeux des dunes et des milieux littoraux[125]. Il s'est bien adapté aux nouvelles surfaces herbeuses créées par l'homme : pâturages permanents en milieu agricole, gazons en milieu résidentiel. L'usage massif d'insecticides lui est très défavorable[84] et, inversement, la présence de zones non traitées peut être vitale pour lui[125].
L'Europe concentre près de 95 % de la population mondiale de Pics verts, qui est estimée entre 1,24 et 2,23 millions d'individus adultes[132]. Sa tendance est stable, sauf dans lesPays baltes, laBiélorussie et l'Ukraine, où la population est en déclin[128]. La France possède la population nationale la plus importante et concentre à elle seule un quart des effectifs, avec une estimation de 150 000 à 300 000 couples[133].
Le tableau ci-dessous fournit les effectifs et leur tendance dans tous les pays européens où le Pic vert est documenté quantitativement, sur la base des données deBirdlife International en 2015. La qualité des données est décrite comme suit :
bonne : bon état de connaissance — donnée quantitative fiable disponible pour l'ensemble du pays et sur toute la période ;
moyenne : état de connaissance moyen — données à disposition médiocres, périmées ou incomplètes ;
mauvaise : état de connaissance médiocre — peu connu, sans donnée quantitative disponible.
Le Pic vert estsédentaire : il nemigre pas. La plupart des individus conservent le même domaine vital toute l'année. Une fois installés dans une zone répondant à leurs besoins, il est rare qu'ils déménagent. En revanche, ils peuvent quitter leur territoire de nidification en automne ou en hiver pour un territoire où la nourriture est abondante : jardins, vergers ou terres agricoles. Ils peuvent aussi effectuer des mouvements altitudinaux, c'est-à-dire descendre vers la plaine depuis un territoire montagneux, couvert par la neige en hiver[136].
Femelle de l'espèce proche présente au MaghrebPic de Levaillant (P. vaillantii), ici au Maroc.
Le Pic vert appartient augenrePicus, qui regroupe des espèces de pics de l'Ancien Monde, depuis laGrande-Bretagne jusqu'à l'Asie du Sud-Est,Afrique du Nord incluse. La plupart ont pour point commun d'avoir un plumage de base vert et plusieurs sont des pics terrestres, qui se nourrissent de fourmis dans des espaces ouverts. Tous creusent des loges dans les arbres pour nidifier ou pour dormir. Au sein de ce genre, seules deux espèces sontsympatriques avec le Pic vert, c'est-à-dire qu'on les trouve dans la même zone géographique : lePic cendré (Picus canus) et plus ponctuellement lePic de Sharpe (Picus sharpei)[143].
Deux espèces étaient auparavant considérées comme dessous-espèces du Pic vert : le Pic de Sharpe, qui vit dans lesPyrénées et lapéninsule Ibérique, et lePic de Levaillant (Picus vaillantii), endémique à l'Afrique du Nord, depuis le centre du Maroc jusqu'à la Tunisie[144]. Le statut taxonomique de ce dernier était néanmoins controversé, plusieurs auteurs le considérant comme une espèce distincte, mais étroitement apparentée[145],[146],[147].
Une étude systématique combinantanalyse moléculaire, plumage et morphologie, menée en 2011[148] a poussé leCongrès ornithologique international à l'élever au rang d'espèce sous le nomPicus vaillantii (Malherbe, 1847). Selon les analyses de temps de divergence, les deux espèces se seraient séparées auPléistocène, il y a 1,6 à 2,2 millions d'années[148]. Le Pic de Levaillant (Picus vaillantii) se distingue extérieurement du Pic vert par une moustache entièrement noire et bordée de blanc chez le mâle. Les couvertures auriculaires et la zone oculaire sont gris-vert. Le dessous est pâle et les flancs sont barrés[149]. Pic de Levaillant et Pic vert sont allopatriques : ils ne vivent pas au même endroit. Aucun hybride entre les deux n'a été documenté[150].
Mâle de l'espèce proche présente sur la péninsule ibériquePic de Sharpe (P. sharpei), ici àMadrid.
D'autres travaux, également menés en 2011, ont aussi conduit à élever au rang d'espèce sous le nom dePicus sharpei (Saunders, 1872), la population ibérique jusque-là considérée comme une sous-espèce[151]. Elle se distingue du Pic vert d'Eurasie par une face plus grise, l'absence de masque noir et des sous-caudales non barrées[152]. En 2020, une étude de la région COI-5P, la plus fréquemment utilisée pour lebarcoding moléculaire, a confirmé la séparation des deux espèces[153], qui ont divergé il y a 0,7 à 1,2 million d'années[148].
Le Pic de Sharpe est présent au Portugal et en Espagne, mais depuis la fin duXIXe siècle, il est aussi attesté au nord des Pyrénées, jusqu'audelta du Rhône[154], où il cohabite avec le Pic vert[155]. Sur la base des collections de Pics verts conservés dans les musées d'histoire naturelle de la régionLanguedoc-Roussillon et auMuséum national d'histoire naturelle, une zone d'hybridation secondaire allant du sud-ouest desPyrénées-Orientales jusqu'àBéziers a été suggérée en 1997[156]. Pour étudier cette hypothèse,29 Pics verts adultes ont été capturés entre 2004 et 2009 en Languedoc-Roussillon. Il en ressort que la proportion d'individus capturés qui sont visiblement des Pics de Sharpe décroît au fur et à mesure que l'on remonte vers le nord-est : quelques oiseaux de l'Aude et tous ceux de l'Hérault sont de type intermédiaire, ce qui confirme une zone d'hybridation étroite, mais stable dans le temps[30].
Présente dans le sud-est de l'Europe (de l'est de l'Italie jusqu'en Bulgarie), la Turquie, le nord de l'Iran et le sud-ouest duTurkménistan. Ces oiseaux sont légèrement plus petits, avec un dessous vert plus terne que la sous-espèce nominale[140] ;
La sous-espèce la moins connue, isolée géographiquement, présente dans lesmonts Zagros, à l'extrême nord-est de l'Irak et au sud-ouest de l'Iran. Elle ressemble àkarelini, avec les côtés de la tête et le dessus très pâles, le dessus moins vert et plus gris, les ailes et la queue fortement barrées[140].
Ces différences morphologiques restent ténues et assez inexploitables sur le terrain pour l'identification[158].
Le Pic vert est connu enGrèce antique sous les nomsκελεóς /keleos ouκoλιóς /kolios.Aristote le décrit dans sonHistoire des animaux comme un oiseau similaire à laπιπώ /pipо̄ (unPicidé), de même taille que leτρυγών /trygо̄n (unetourterelle) et complètement vert. Il frappe et creuse le bois avec violence et se nourrit de ce qu'il y trouve. Il a une voix sonore et se trouve principalement dans lePéloponnèse et les contrées voisines[160]. Le Pic vert est toujours présent en Grèce, bien que la déforestation l'ait largement repoussé en Grèce continentale, seule une petite population subsistant jusqu'enAchaïe[161].
L'espèce apparaît également dans lamythologie grecque : selonAntoninus Liberalis (reprenantBoïos),Céléos est l'un desCrétois qui tentent de dérober le miel des abeilles installées dans la grotte sacrée oùRhéa donne naissance àZeus. Pour les punir, ce dernier les transforme en oiseaux « porteurs de présages » : Céléos est métamorphosé en Pic vert[162],[163]. Ce récit fait peut-être prosaïquement écho à l'habitude de certains Pics verts, en hiver, de fracturer les ruches pour accéder au miel. Cette pratique, connue depuis l'Antiquité, explique d'ailleurs pourquoi le Pic vert est appelémeletà, le « guêpier », enlituanien[164]. PourPline l'Ancien, l'on peut se prémunir contre les piqûres d'abeilles, quand on récolte le miel, en portant un bec de Pic vert par devers soi[165].
Un autre lien existe entre le Pic vert et Zeus : dans lacomédieLes Oiseaux,Aristophane fait dire aucoryphée :« Mais crois-tu qu'on voie de sitôt Zeus rétrocéder son sceptre au piquebois[166] ? » La philologueJane Ellen Harrison suggère que ce vers fait allusion au remplacement par Zeus d'un ancien dieu pic, peut-êtreCéléos, roi d'Éleusis (personnage distinct du Céléos de Crète). Ce dernier fait bon accueil à la déesseDéméter alors qu'elle cherche sa fillePerséphone. En remerciement, Déméter donne les premiers grains deblé àTriptolème, fils de Céléos, qui devient le premier laboureur[167]. La manière dont le Pic vert fouille la terre avec son bec n'est d'ailleurs pas sans rappeler le travail desaraires en bois[168].
Emblème de la région italienne desMarches, reprenant l'image du Pic vert.
Dans l'Italie antique, lesPicentes, également connus sous le nom dePiceni ouPicentini, sont unpeuple italique habitant la plaine côtière entre lesApennins et lamer Adriatique, dans les actuelles régions desMarches et desAbruzzes[169].Strabon rapporte que « suivant la tradition, un pivert aurait servi de guide aux chefs qui les conduisaient ; de là leur nom, car le pivert dans leur langue s'appellepicus et ils le considèrent comme l'oiseau sacré deMars[170]. »
De nos jours, le Pic vert sert d'emblème à la région des Marches. L'Ascoli Calcio 1898 FC, équipe de football d'Ascoli Piceno, endroit supposé où le Pic vert mythique aurait mené lesSabins, est surnomméil Picchio, « le pic ». ÀMonterubbiano, la fête deSciò la Pica (« chasse au pic »), célébrée à laPentecôte, consiste à suivre le vol du Pic vert mythique en agitant des rameaux decerisier[171].
Le pic est également très présent dans lamythologie et lareligion romaine, où il est associé autonnerre et àMars, mais avec une certaine confusion entre les espèces, puisque le « pic de Mars » semble plutôt être lePic noir, à quiLinné donne d'ailleurs le nom binominal dePicus Martius[172],[164].
Ovide raconte dans sesMétamorphoses la légende dePicus, un ancien roi duLatium dont s'éprend la magicienneCircé. Picus, déjà marié, repousse ses avances. Pour se venger, Circé le transforme en oiseau :« Il voit son corps se couvrir de plumes et il arrive soudain dans les forêts duLatium, indigné, sous l'aspect d'un oiseau nouveau, qui plante dans les chênes sauvages son bec dur et, plein de colère, donne des coups aux longues branches. Ses plumes ont pris la teinte pourpre de sachlamyde, l'or de lafibule qui avait mordu son vêtement s'est fait plumage, sa nuque est entourée d'or fauve, et de son passé rien ne reste à Picus, si ce n'est son nom[173]. » Ce pic, souvent présenté par les traducteurs comme un Pic vert, ne correspond à aucune des espèces connues actuellement en Europe[161].
En Europe, le Pic vert est largement associé au temps qu'il fait : son cri est réputé annoncer et même faire venir la pluie. Lui-même est qualifié d'« oiseau de pluie » au travers de différentsnoms vernaculaires :rainfowl enanglais,Gießvogel enallemand, etc. En France, il est connu comme le « pleu-pleu » dans certaines régions et l'ethnologueEugène Rolland rapporte le proverbe« Lorsque le pivert crie, il annonce la pluie »[174]. Dans son livreL'Oiseau,Jules Michelet note que, par temps de sécheresse, le Pic vert« appelle la pluie, criant toujours :Plieu ! plieu ! Le peuple comprend ainsi son cri ; il l'appelle dans la Bourgognele Procureur du meunier ; pic et meunier, si l'eau ne tombe, chôment et risquent de jeûner[175]. »
L'origine de cette association entre Pic vert et pluie semble tenir à une légende issue dulivre de la Genèse : à la création du monde, Dieu demande aux oiseaux dotés d'un bec puissant de l'aider à creuser les torrents, rivières et fleuves. Seul le Pic vert refuse, par fainéantise. Pour le punir, Dieu le condamne à ne jamais boire dans les cours d'eau, mais à devoir compter sur la pluie pour étancher sa soif, c'est pourquoi le Pic vert appelle la pluie de ses cris[176]. En réalité, le Pic vert boit bel et bien dans les mares et cours d'eau[177]. L'image d'un oiseau perpétuellement assoiffé explique pourquoi il sert fréquemment d'enseigne auxpubs et auberges en Grande-Bretagne[178]. Il apparaît également sur l'étiquette du Woodpecker Cider, uncidre doux créé en 1894 dans leHerefordshire[176].
Le Pic vert est également associé à une plante magique, appelée « herbe du pic » en français,spring-wort oumoonwort en anglais ou encoreSpringwurzel en allemand. L'idée apparaît déjà chezPline l'Ancien :« Seuls des oiseaux, ils élèvent leurs petits dans des trous d'arbres. On croit vulgairement que si un berger en bouche l'entrée avec un coin, ils le font tomber en y appliquant une certaine herbe. Trébius rapporte qu'un clou ou un coin, enfoncé avec autant de force qu'on voudra dans l'arbre où ils ont leur nid, est chassé de l'arbre, qui éclate dès que l'oiseau se pose sur le clou ou le coin[179]. »
Dans les récits folkloriques, la plante a la propriété de conférer une force surnaturelle à celui qui s'en enduit : ainsi, le Pic vert, qui la frotte contre son bec, est capable de creuser même les chênes les plus durs. Dans leBerry, on dit que cette plante est très difficile à trouver, d'où le « rire » de l'oiseau, qui se moque de ceux qui la cherchent en vain. EnNormandie, on recommande de boucher la loge du Pic vert avec un morceau de bois ou de fer : l'oiseau est alors forcé de recourir à sa plante et il suffit de placer une étoffe écarlate à proximité pour qu'il la jette dedans[174]. En Allemagne, on peut utiliser la plante pour ouvrir les serrures sans clef[180].
Le Pic vert entre dans la composition de plusieursremèdes de bonne femme : en France, il protège de lamagie noire quand on le mange entier, avec ses plumes. Dans leTyrol autrichien, sa chair guérit l'épilepsie. Dans l'Allemagne médiévale, on boit du vin blanc additionné de ses os pilés contre lescalculs rénaux.Hildegarde de Bingen (1098-1179) lui consacre un chapitre de son traitéDe la nature, où elle recommande notamment de le consommer régulièrement plumé, vidé, étêté et rôti pour traiter lalèpre[181].
Un Pic vert apparaît dans lasérie téléviséeBagpuss, produite parBBC2 : Augustus Barclay Yaffle, ditProfessor Yaffle. Inspiré par le philosophe et logicien britanniqueBertrand Russell, il prend la forme d'unserre-livre en bois quand il est inactif et, le reste du temps, il donne doctement des explications sur tout[182].
En mars 2015, un Pic vert britannique est photographié en vol avec uneBelette d'Europe (Mustela nivalis) sur le dos[183],[184]. La photographie devientvirale notamment surTwitter, sous lehashtag #weaselpecker, et déclenche une polémique quant à son authenticité[185]. De fait, le Pic vert peut être victime de prédateurs terrestres comme laMartre des pins (Martes martes), l'hermine (Mustela erminea) ou la belette[105].
Depuis 1979, la Société hongroise d'ornithologie et de préservation de la nature (Magyar Madártani és Természetvédelmi Egyesület), chapitre national de l'ONGBirdlife International, choisit chaque année une espèce d'oiseau comme espèce emblématique. Le Pic vert a ainsi été déclaré « oiseau de l'année » en 2022[188],[134].
La prairie à verger traditionnelle, ici près deKarlsruhe en Allemagne, un habitat très favorable au Pic vert.
L'espèce est protégée par la loi dans la plupart des pays européens.
Malgré la tendance stable de ses effectifs, le Pic vert est confronté à l'intensification de l'agriculture et de lasylviculture qui menacent sa conservation[189].
Dépendant de la présence de fourmis, le Pic vert a été affecté, en Grande-Bretagne, par le déclin local de l'élevageovin et par l'effondrement des effectifs deLapins de garenne : les prairies à herbe courte où les fourmis peuvent prospérer sont désormais moins nombreuses[84]. Le Pic vert a également pâti de la réduction des surfaces devergers et de la transformation des vergers subsistants enmonocultures, où sont utilisés largement despesticides, et sans arbres pour nicher. Ainsi, 75 % des prairies traditionnelles à vergers ont disparu entre 1979 et 2009 en Allemagne du nord-ouest[190].
L'évolution des méthodes de gestion sylvicole a entraîné des conséquences pour le Pic vert. Le reboisement intensif de l'Europe en conifères auXXe siècle lui a sans doute été favorable, car ces forêts sont propices aux fourmis[191]. En revanche, comme tous les pics, le Pic vert a sans doute souffert de la raréfaction dubois mort et des arbres sénescents en forêt. Avec lePic mar, il semble cependant moins sensible à l'offre « forestière » de bois mort etgros-bois mort. Il est menacé également par l'Homme à cause de la déforestation, car les arbres sont son milieu de vie[192].
Le Pic vert ne fait pas l'objet de programmes de conservation spécifiques, mais les actions généralistes de préservation des forêts et des prairies semi-naturelles lui sont favorables[37]. Il bénéficie également des initiatives locales pour préserver les vieux arbres et le bois mort sur pied. Même s'il peut y dormir, il n'utilise pas lesnichoirs artificiels pour se reproduire. Ces structures ne peuvent donc pas être utilisées pour pallier le manque d'arbres adaptés pour creuser des loges[193].
Le Pic vert peut entrer en conflit avec l'être humain. Certains individus forent des trous dans lesruches pour manger lesabeilles ou les rayons demiel. Ces trous, trop gros pour être réparés par les abeilles, peuvent déboucher sur la perte de toute lacolonie à cause de l'entrée d'air. Il faut alors protéger les ruches par du grillage fin ou des filets. Le Pic vert peut également creuser les poteaux électriques ou téléphoniques, les bâtiments en bois et les murs isolés extérieurement enpolystyrène. La dissuasion peut être réalisée par exemple avec des leurres d'oiseaux de proie, des rubans en plastique ou desdisques compacts, même si cela ne fonctionne pas toujours[194].
↑Le nompic est issu dulatin vulgaire*piccus, lui-même issu du latin classiquepīcus par redoublement expressif duc[6]. On trouve des attestations écrites de la forme agglutinéepivert dès leXVe siècle[7].
↑a etbFrédéric Mahler,« Pic vertPicus viridis », dans Frédéric Mahler, Olivier Disson, Christian Gloria, Manuel Leick-Jonard, Maxime Zucca,Atlas des oiseaux nicheurs du Grand Paris 2015-1018, LPO-IDF,(ISBN978-2-917791-23-3),p. 86-87.
↑Nidal Issa et Yves Muller,Atlas des oiseaux de France métropolitaine : nidification et présence hivernale, Paris, Delachaux et Niestlé, LPO, SEOF, MNHN,.
↑I. Beuzart,Hypothèse d’une hybridation entrePicus viridis viridis etP. v. sharpei à partir de l’analyse morphométrique de pics verts provenant de la zone de contact (mémoire deDEA),Université Montpellier-II,.
↑Bastien Paulet, « La phiLatéLie avec2 aiLes », surbastien.paulet.free.fr(consulté le). Sur ce site, le Pic vert est confondu avec lePic vert-doré (Piculus chrysochloros).
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