Colaptes auratus
Règne | Animalia |
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Embranchement | Chordata |
Sous-embr. | Vertebrata |
Classe | Aves |
Ordre | Piciformes |
Famille | Picidae |
Genre | Colaptes |
LePic flamboyant (Colaptes auratus) est uneespèce d'oiseaux appartenant à la famille desPicidae. Il est commun enAmérique du Nord et dans certaines parties d'Amérique centrale, on peut également le retrouver àCuba et auxÎles Caïmans ; il s'agit d'un des rares pics quimigrent.
Le pic flamboyant est classé dans legenreColaptes, qui vient du verbegreccolapt, piquer. Sonépithète spécifique,auratus, provient de la racinelatineaurat qui signifie « or » ou « doré » et se réfère au-dessous de l'aile de l'oiseau.
Les adultes sont brun-beige avec des barres noires sur le dos et les ailes et un losange rouge à la nuque. Il s'agit d'un pic de taille moyenne à grande, mesurant de42 à 51 cm. La masse du corps est souvent entre86 et 167 g[1]. Parmi les mesures standard scientifiques, laqueue mesure7,5 à 11,5 cm, lebec2,2 à 4,3 cm et l'os de l'aile12,2 à 17,1 cm. Les spécimens au corps le plus large sont ceux qui habitent les étendues nordiques de l'aire de distribution de l'espèce, tel qu'enAlaska ouTerre-Neuve-et-Labrador, alors que les pics flamboyants les plus petits sont des îles Caïmans. Une tache noire comme uncollier se retrouve sur le haut de la poitrine, le bas est plutôt beige avec des points noirs ; le mâle peut être identifié par une bande noire ou rouge à la base du bec. La queue est foncée sur le dessus, une tache blanche sur lecroupion paraît envol[2].
Son aire de répartition s'étend sur leCanada,Saint-Pierre-et-Miquelon, lesÉtats-Unis, leMexique, leGuatemala, leSalvador, leHonduras, leNicaragua,Cuba et lesîles Caïmans.
Les populations de pics flamboyants vivant le plus au nord sont migratrices, se dirigeant vers le sud des États-Unis et le Mexique durant l'hiver. La date de départ dépend des sous-espèces, mais est globalement comprise entre septembre et octobre, s'étendant parfois au début novembre. Le retour s'effectue entre mars et avril[3].
Cet oiseau peut être observé dans deshabitats ouverts près des arbres, incluant des forêts, des haies, des cours et des parcs. Dans l'ouest américain, on les retrouve dans les forêts des montagnes tout au long de l'orée du bois.
Les zones où il se nourrit ont tendance à être dépourvues de végétation haute, avec de larges étendues de terre nue où il peut trouver les fourmis qui composent la majeure partie de son alimentation. Il reste généralement plutôt proche des arbres où il peut se mettre à couvert[4].
Les jeunes pics préfèrent les forêts plus denses après avoir quitté le nid, ne regagnant les espaces ouverts que 7 à 10 jours après leur départ[5].
Le pic flamboyant est majoritairementinsectivore. Lesfourmis représentent une composante majeure de son alimentation et peuvent représenter 45 % de sa nourriture. Il consomme également d'autresinvertébrés comme desmouches, despapillons (incluant des papillons nocturnes), descoléoptères et desescargots. Le pic flamboyant peut aussi manger des baies et des graines, plus fréquemment à l'automne et l'hiver, parmi celles-ci,Toxicodendron diversilobum, l'herbe à puce (T. radicans), lescournouillers, lessumacs, lescerises, lesraisins, lesMyrica, lesmicocouliers, lessureaux, ainsi que des graines detournesol et dechardon[6].
Contrairement à la plupart des espèces de pics, le pic flamboyant se nourrit à terre, fouillant le sol avec le bec ; il attrape parfois desinsectes en vol. Les individus chassent souvent les fourmissous la terre (où vivent leslarves nutritives), martelant le sol de façon similaire à la façon dont les autres espèces de pics percent le bois. Certains ont été observés brisant les excréments debovins pour manger les insectes à l'intérieur. Lalangue du pic flamboyant peut s'étirer jusqu'à 50 mm du bout du bec pour attraper ses proies.
En plus de consommer les fourmis,C. auratus ont un comportement appeléanting (en anglais, traduit littéralement : « fourmiller »), durant lequel ils utilisent l'acide des fourmis pour les assister dans le toilettage des plumes, ce qui lui permet notamment de se débarrasser deparasites[7].
Comme plusieurs espèces de pics, les pics flamboyants favorisent généralement la construction d'unnid dans un trou dans un arbre de région boisée ; parfois, on les a retrouvés avec un nid dans de vieux terriers abandonnés par leMartin-pêcheur d'Amérique ou l'hirondelle de rivage ; ils utiliseront même unnichoir ou un poteau si les dimensions et l'emplacement sont bons. Les deux sexes creusent le nid, cela prend d'une à deux semaines, le trou d'entrée est environ5 à 10 cm de diamètre et la cavité est33 à 41 cm de creux ; le bas s'élargit pour donner de l'espace auxœufs et l'adulte quiincubera ; l'intérieur est vide à l'exception d'un lit de copeaux comme substrat pour les œufs et les oisillons. Vers l'âge de dix-sept jours, les jeunes commencent à se tenir aux parois du nid plutôt que de rester au fond. Ils préfèrent la construction de leur propre demeure mais peuvent réutiliser et réparer des nids abandonnés ou endommagés ; d'autre part, les nids que les pics flamboyants abandonnent créent des habitats pour d'autres animaux nichant dans des trous dans les arbres. Il arrive parfois qu'ils soient chassés de leur lieu de choix par d'autres oiseaux qui habitent des trous, tel que l'étourneau sansonnet.
À la suite de la construction ou de la préparation d'un nid par une paire de pics, la femelle pond de six à huit œufs avec unecoquille blanche à surface lisse et reluisante ; ils sont les deuxièmes plus grands en taille dans la famille des pics nord-américains, derrière ceux duGrand Pic. L'incubation est effectuée par le mâle et la femelle durant onze ou douze jours. Les oisillons sont nourris parrégurgitation et prennent leurenvol environ25 à 28 jours après l'éclosion.
Le nid du pic flamboyant est la cible de plusieurs prédateursmammaliens, incluant l'Écureuil roux, laBelette à longue queue, l'Ours noir[8] et laSouris sylvestre[9]. Il est capable de se défendre contre les petits prédateurs en plongeant vers eux ou en se positionnant à l'intérieur de son nid, ne laissant sortir que sa tête avec laquelle il frappe l'intrus[10].
Les individus adultes sont la proie d'autres oiseaux, notamment l'Épervier de Cooper et l'Épervier brun[4].
D'après la classification de référence (version 12.1, 2022) duCongrès ornithologique international, cette espèce est constituée des dixsous-espèces suivantes[3],[11]:
Sous-espèces | ||||
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Groupe | Nom | Découvreur | Répartition | Commentaire |
auratus | C. a. luteus | Bangs, 1898 | Nord de l'Amérique, de l'Alaska auLabrador, jusqu'auxGrandes Plaines et auxAppalaches au sud. Largement migrateur. | InclusC. a. borealis. Joues et gorge brunes, ailes en pointes. Le mâle a une nuque avec un croissant rouge. |
C. a. auratus | Linnaeus, 1758 | Sud-Est des États-Unis, de laVirginie auTexas. | Proche deC. a. luteus mais plus petit. | |
cafer | C. a. cafer | Gmelin, 1788 | Côtepacifique, du sud-est de l'Alaska au nord-ouest de laCalifornie. | InclusPicus lathami, Picus rubricatus etC. a. saturatior. Plus sombre couleurs très saturées. Dos et couronne marron. |
C. a. collaris | Vigors, 1829 | Côte pacifique, du nord e la Californie aux montagnes de laSierra de San Pedro Mártir. | InclusC. a. martirensis etC. a. sedentarius. Proche deC. a.cafer mais plus pâle et avec un dos brun sombre. | |
†C. a. rufipileus | Ridgway, 1876 | Île Guadalupe. | Éteinte à la suite de l'introduction duchat sur l'île en 1886[12]. Reconnaissable à son front fauve-brun. | |
C. a. mexicanus | Swainson, 1827 | Centre du Mexique. | Proche deC. a. collaris, mais avec une nuque et une couronne plus grise. | |
C. a. nanus | Griscom, 1934 | Sud-ouest du Texas et nord-est du Mexique. | Proche deC. a. mexicanus, mais plus petit et plus gris. | |
mexicanoides | C. a. mexicanoides | Lafresnaye, 1844 | Amérique centrale, deChiapas jusqu'auSalvador et auNicaragua | InclusC. submexicanus etC. a. pinicolus. Barres dorsales larges et denses, nuque et couronne cannelle, croupe tachetée. |
chrysocaulosus | C. a. chrysocaulosus | Gundlach, 1858 | Cuba. | Joues et gorges brunes, couronne grise, dos olive-vert, croupe tachetée, queue barrée. Le mâle possède un croissant rouge sur la nuque. |
C. a. gundlachi | Cory, 1886 | Grand Cayman. | Proche deC. a. chrysocaulosus, mais plus petit. |
On distingue essentiellement deux variétés de pic flamboyant : la première, avec les groupesauratus etchrysocaulosus, est jaune sous les ailes et la queue, tandis que la deuxième, avec les groupescafer etmexicanoides, est rouge sur ces parties du corps. Chez le mâle, la variété jaune possède également une bande noire sur la joue, tandis que la variété rouge possède une bande rouge (à l'exception demexicanoides dont la barre est un mélange de noir et rouge). La variété jaune regroupe plutôt les pics du nord et de l'est de l'Amérique du Nord (ainsi qu'une petite partie desCaraïbes), alors que les rouges occupent plutôt l'ouest et l'Amérique Centrale. Il existe une large zone d'hybridation entre les deux variétés ; on considérait autrefois que les deux variétés étaient des espèces séparées, avant que l'on ne les considère finalement comme une seule espèce, compte tenu de l'hybridation répandue[3].
Le pic flamboyant est considéré comme "préoccupation mineure" par l'UICN, en raison de sa très large aire de répartition et population. Cette population serait cependant en léger déclin[13].
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