Le Piémont est entouré, sur trois de ses côtés, par lesAlpes, incluant lemont Viso au pied duquel lePô prend sa source, et lemont Rose. La géographie du Piémont est celle d'un territoire essentiellementmontagneux (à 43,3 %) mais comportant aussi de vastes espaces decollines (30,3 % du territoire) et deplaines (26,4 %). Le Piémont est la deuxième plus grande région d'Italie, après laSicile, en superficie, sur les vingt régions que compte le pays. Son territoire recouvre essentiellement la partie supérieure du bassin du Pô, qui naît dans l'ouest de la région, et qui est le plus important fleuve italien. LePô recueille l'eau provenant desrivières comprises dans le demi-cercle de montagnes (Alpes etApennins) qui entoure trois côtés du Piémont. Le Piémont a toujours été une région riche d'Italie, berceau de l'industrie italienne (FCA,Iveco,Lancia,Alfa Romeo), comparé au sud du pays (Pouilles, Sicile). Le Piémont recouvre les deux tiers dutriangle industriel italien et sa capitale,Turin, est l'une de ses trois pointes (les deux autres étantMilan etGênes).
De nombreuses villes piémontaises conservent d'importantes traces de l’époque romaine, qui prend fin sept siècles plus tard lors desinvasions germaniques.
Le, cependant, une armée française commandée par leduc de Belle-Isle est vaincue à labataille d'Assietta sur la crête alpine de laTesta dell'Assietta, dominant la forteresse d'Exilles. Belle-Isle est tué dans cette bataille en tentant une charge vers les retranchements sardes.
De l'occupation française à l'unification de l'Italie (1796-1861)
En 1796, le Piémont est occupé par l'armée française révolutionnaire ; le, le premier consulNapoléon Bonaparte décide de l'annexer à la République française.
Après le rétablissement duroyaume de Sardaigne en 1815, Turin en devient la capitale. La classe dirigeante piémontaise, dont le membre le plus éminent est lecomte Cavour, combat désormais contre l'Autriche, qui tient la Lombardie, la Vénétie et la Toscane, et contre le pape pour l’unité de l’Italie, qui sera réalisée en 1861.
Après la formation duroyaume d’Italie, le Piémont perd de son importance, bien queVictor-Emmanuel II soit devenu roi d'Italie. En 1864, Turin perd son rôle de capitale au profit deFlorence (puis deRome après 1870). La langue et la culture italiennes prennent le pas sur la langue et la culture piémontaises.
Le Piémont est une région riche, tant du point de vueagricole qu'industriel. Il totalise 1,7 million de salariés. Sa partie basse est une région agricole fertile. Les principaux produits agricoles de la région sont lescéréales comme leriz, qui représentait plus de 10 % de la production nationale en1999, et lemaïs, les grappes deraisin pour levin, lesfruits et lelait[5]. La production debetterave à sucre et depomme de terre y est également importante. Le Piémont est une des plus grandes régions viticoles d'Italie. Plus de la moitié de ses 700 km2 devignes sont enregistrées commeDOC. Des vins renommés y sont produits, tels que lebarolo, lebarbaresco et lemoscato d'Asti. Les différentscépages incluent lenebbiolo, labarbera, ledolcetto, lefreisa, legrignolino et lebrachetto. Le fromage y est aussi réputé : neuf sont de typeDOC.
L'industrie dutourisme dans le Piémont emploie plus de 75 000 personnes, et environ 17 000 entreprises sont liées aux activités de l'hôtellerie et de larestauration, dont près de 1 500 hôtels et résidences de tourisme[7]. Le secteur génère un chiffre d'affaires d'environ 2,7 millions d'euros par an, ce qui équivaut à 3,3 % des 80,2 millions d'euros que représentent les dépenses totales estimées dans le tourisme en Italie[7]. La région attire légèrement plus de touristes italiens qu'étrangers (respectivement 58 % et 42 % du total des touristes). En2002, le nombre de touristes s'élevait à 2 651 068[7]. Les sites traditionnellement les plus visités sont la région des lacs qui compte pour un tiers des séjours, et l'aire urbaine de Turin (environ 26,5 %)[7]. En2006, cette dernière a organisé lesXXes Jeux olympiques d'hiver et en2007, l'Universiade d'hiver.
Le Piémont dispose du plus long réseau d'autoroutes (environ 800 km) de toutes les régions du pays[5]. Ce réseau a pour centre Turin d'où partent les différentes autoroutes en direction des autres provinces de la région. En2001, le nombre devoitures de tourisme pour 1 000 habitants atteignait les 623, bien au-dessus du niveau national (575)[5].
Le Piémont a développé au cours des siècles une culture originale, avec une langue latine, lepiémontais, qui a produit une littérature très riche, dont les premiers textes remontent auXIIe siècle. Ayant fait partie d'un État plurinational comme leduché de Savoie, puis le royaume de Sardaigne (Savoie, Piémont,Nice,Sardaigne,Ligurie), le Piémont a toujours été un pays plurilingue, dans lequel lefrançais, lepiémontais, l'occitan, l'arpitan (ou franco-provençal) et plus tard l'italien se sont côtoyés sans problème. Aujourd'hui l'italien est la langue universelle, le piémontais est parlé par la moitié de la population (et enseigné dans certaines écoles à titre facultatif), et le français reste une langue relativement bien connue. Au-delà du piémontais et de l'italien, certaines vallées du Piémont possèdent également une langue locale.
Toutes les autres vallées du Piémont occidental sont influencées par la culture delangue occitane (dialectevivaro-alpin), c'est pourquoi on les appelle lesvallées Occitanes. Protégées par la loi italienne (loi 482/1999), plusieurs municipalités ont installé des panneaux designalisation routière bilingue enitalien et enoccitan (par exemple :Roccaforte Mondovì/Rocafòrt [prononcéRoucafouart],Caraglio/Caralh [prononcé [kaˈɾaʎ] etValdieri/Vaudier [prononcéVawdié]), même s'il existe encore des discussions sur la normalisation orthographique des versions locales d'occitan et sur la transcription italianisée des prononciations locales.
Quelques vallées autour dumont Rose sont de languewalser, qui dérive d'un dialecte allemand duValais.
L'Est du Piémont au long duTessin parle un dialectelombard.
Beppe Fenoglio (1922-1963), ses récits et romansI ventitre giorni della città d’Alba (1952), sont fondés sur la résistance dans « Les Langhe ». Ses œuvres posthumes,Una giornata di fuoco (1963),Il partigiano Johnny (1968), sont largement autobiographiques.
À la suite desélections régionales de 2019, le Piémont rebascule à droite et permet à l'ensemble des régions du Nord de l'Italie d'être gouvernées par l'alliance du centre droit.Alberto Cirio devient alors président de la région avec 49,86% des voix contre 35,80% pour le président de gauche sortant. À l'issue du scrutin, le conseil régional de Piémont compte 17 élus de laLega, 9 duParti démocrate, 5 duMouvement 5 étoiles, 3 deForza Italia et 2 deFratelli d'Italia.