Laphytogéographie (dugrecphuton, plante,gê, terre, etgraphein, écrire), ougéographie botanique ou encoregéobotanique, est unescience, au croisement de labotanique et de lagéographie, qui étudie la répartition desvégétaux à la surface du globe et les causes de cette répartition ainsi que les relations existantes entre les espèces ou communautésvégétales d'une part, les caractéristiques géographiques,mésologiques (climat,sol) etbiologiques (ensemble des organismes vivants) d'autre part. Les premiers travaux phytogéographiques ont principalement été fondés sur les notions développées par le SuisseAugustin Pyrame de Candolle, ainsi que par les FrançaisCharles Henri Marie Flahault etHenri Gaussen.
La régionhyperboréenne, c'est-à-dire les extrémités boréales d'Asie, Europe et Amérique.
La régioneuropéenne, c'est-à-dire l'Europe, sauf les parties voisines du pôle et celles qui entourent la Méditerranée.
La régionsibérienne, c'est-à-dire la Sibérie et la Tartarie.
La régionméditerranéenne, c'est-à-dire tout le bassin géographique de la Méditerranée.
La régionorientale, c'est-à-dire les pays voisins des mers Noire et Caspienne.
L'Inde et son Archipel.
La Chine, la Cochinchine et le Japon.
La Nouvelle-Hollande.
Le cap de Bonne-Espérance.
L'Abyssinie, la Nubie et les côtes du Mosambique.
Les environs du Congo, du Sénégal et du Niger.
Les îles Canaries.
Les États-Unis d'Amérique.
La côte ouest de l'Amérique boréale tempérée.
Les Antilles.
Le Mexique.
L'Amérique méridionale entre les tropiques.
Le Chili.
Le Brésil austral et Buénos-Ayres.
Les terres Magellaniques.
À la suite des travaux d'Adolf Engler (1879 & 1882) sur la répartition mondiale des Plantes en « royaumes floraux » (all.Florenreiche),Ludwig Diels a été conduit en1908 à porter les grandes régions florales, à l'échelle du monde, au nombre de six :Holarktis,Palæotropis,Neotropis,Capensis,Australis etAntarktis[3],[4].
Cette section adopte un point de vue régional ou culturel particulier et doit êtreinternationalisée (juillet 2023).
Des cartes phytogéographiques permettent de diffuser la connaissance et d'entreprendre des études affinées.
Les principes de cartographie en France découlent de labiogéographie et des travauxphytogéographiques des FrançaisCharles Henri Marie Flahault etHenri Gaussen. Le 10 février 1947 est créé le Service de la carte phytogéographique du CNRS associant le Service de la carte de la Végétation à 1/200 000 à Toulouse sous la direction du professeur Gaussen, dont le concept de base est la dynamique des formations végétales, et le Service de la carte des groupements végétaux à 1/20 000, à Montpellier sous la direction du professeurEmberger, dont le concept de base est lasociologie des groupements végétaux. Ces services sont séparés en 1960 en deux laboratoires propres : le Service de la carte de la végétation SCV à Toulouse, dont la mission fondamentale est la couverture intégrale du territoire ; le Centre d’études phytosociologiques et écologiques (CEPE, devenu CEPE L. Emberger en 1969, et Centre d'écologie fonctionnelle et évolutive CEFE en 1988) à Montpellier, où l’expression cartographique reste l’un des moyens de recherche, sans obligation de couverture nationale[5].
Ces cartes passent par deux grandes étapes:
délimitation et représentation cartographique (maintenant généralement surSIG) de la caractérisation de la végétation par zones phytogéographiques
recherche des facteurs et impactsédaphiques etclimatiques discriminants ces zones phytogéographiques.
Une carte phytogéographique peut se faire à différentes échelles (mondiales, continentales[6] à locales) et peut éventuellement ne concerner qu'un groupe d'espèces ou un seul type de milieu, par exemple le milieuForêt et les espèces forestières ; Ainsi en France, l'INRA a-t-il - dans le cadre du projet « Carbofor » - produit[7] des cartes à partir d'environ 100 000 relevés de végétation forestière (Inventaire forestier national) effectués de1992 à2005 et regroupés en 308 petites régions forestières (la moyenne était de 1 relevé pour 130 ha de forêts, ce qui est estimé donner un niveau suffisant de représentativité statistique pour des cartes nationales).
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Carte phytogéographique de l'Europe
On peut distinguer enEurope six grandes zones biogéographiques : atlantique, continentale, méditerranéenne, alpine,macaronésienne et boréale. Les quatre premières zones précitées sont présentes en France et sont détaillées ci-dessous :
Concerne en France la Manche, ainsi que l’Ile-de-France, le Centre, la Bretagne, la Normandie, le Pays de la Loire, l'Aquitaine et l’essentiel de Midi-Pyrénées. C’est le domaine de la plaine et des collines basses, où l’on trouve notamment des forêts de type Chênaies-Charmaies, sur sols riches en azote, à Jacinthe des bois (Hyacinthoides non-scripta), des landes plus ou moins humides, sur sols pauvres en azote, à bruyères (Erica cinerea,E. tetralix, E. ciliaris), des grandes cultures, sur limons fertiles, dont la flore adventice s’est largement appauvrie à cause de l’intensification agricole.
Concerne en France l’est du Nord-Pas de Calais, les Vosges, l’Alsace-Lorraine, ainsi que la Bourgogne, le Limousin, l’Auvergne et une partie de Rhône-Alpes. C’est le domaine des collines et des moyennes montagnes, où l’on trouve des forêts de type Hêtraies ou Chênaies-Hêtraies, avec des espèces plus ou moins montagnardes, des vallons humides à Carex élevé (Carex pendula), des forêts alluviales à Orme lisse (Ulmus laevis), des « savarts » sur sols calcaires, des prairies pâturées et de vastes étangs ou lacs artificiels.
Concerne en France le Languedoc-Roussillon, la Provence–Alpes-Côte d’Azur et la Corse;jusqu'à environ 700 m d'altitude. C’est le domaine de l’Olivier (Olea europea), du Pin d'alep (Pinus halepensis), du Chêne vert (Quercus ilex) et liège (Quercus suber), des landes, sur sols acides, à Lavande et à Cistes, des garrigues à Chêne kermes (Quercus coccifera) sur sols calcaires neutres ou basiques, à Romarin (Salvia rosmarinus). Sur le littoral, de nombreuses plantes ornementales et arbres issus des régions du monde à climats méditerranéens ou voisins (Afrique du Sud et du Nord, Californie, Australie, Mexique, etc.) y ont été introduites.
Concerne en France essentiellement les régions Rhône–Alpes, Massif-central, Jura, Vosges, Provence–Alpes-Côte d’Azur et Midi–Pyrénées ; au-dessus de 1000 m en général. C’est le domaine des forêts de Hêtre (Fagus sylvatica) ou de conifères (Pinus sylvestris, Picea abies, Abies alba, Larix decidua), des pelouses acidiphiles à Carex courbé (Carex curvula) et à Fétuques (Festuca varia, F. eskia, F. supina), des brousses à Rhododendron (Rhododendron ferrugineum) ou Aulne vert (Alnus viridis), des combes à neige et des éboulis à Arabettes (Arabis alpina, A. caerulea) et Tabouret (Thlaspi rotundifolium).
↑Adolf Engler,Versuch einer Entwicklungsgeschichte der Pflanzenwelt : insbesondere der Florengebiete seit der Tertiärperiode, Verlag von W. Engelmann,Leipzig, 1879-1882. Vol. I :Die Extratropischen Gebiete der Nördlichen Hemisphäre, 1879, 202 p. Vol. II :Die Extratropischen Gebiete der Südlichen Hemisphäre und die Tropischen Gebiete, 1882, 386 p.
↑Ludwig Diels,Pflanzengeographie, G.J. Göschen, Leipzig, 1908, 164 p.
↑Paul Rey, « Histoire de la cartographie de la végétation en France »,Bulletin du Comité Français de Cartographie. Le Monde des Cartes,no 199,,p. 106(lire en ligne)