Le phosphore,oligo-élément indispensable à la vie, est inégalement réparti sur terre et dans les océans, les poissons et les oiseaux jouent un rôle important dans saconcentration et dans son retour à la terre (bioturbation)[2].Phosphate dans une coupelle.
Unphosphate est un composé dérivé de l'acide phosphorique H3PO4 par perte ou substitution d'un ou plusieursatomes d'hydrogène, par d'autres atomes ou groupes fonctionnels.
Enchimie minérale, c'est unsel résultant de l'attaque d'unebase par cet acide, ou l'anion faisant partie de ce sel. Les ionsorthophosphates sont les formes chimiques les plus fréquentes du phosphate dans l’environnement (H2PO4−, HPO42−, PO43−), tous dérivés de l'acide phosphorique par perte d'un à trois atomes d'hydrogène. Ils sont utilisés dans certainsengrais,lessives, commeinhibiteurs de corrosion ouadditifs alimentaires (ils portent alors lesnuméros E338 à E343 si ce sont des orthophosphates, E450 à E455 si ce sont des polyphosphates). Présents en excès dans l'eau, ils sont source d'eutrophisation (voire dedystrophisation).
Enchimie organique, un phosphate est un type decomposé organophosphoré ; les groupes substituants des hydrogènes de l'acide phosphorique peuvent alors être des chaînes carbonées, on parle parfois de phosphate organique.
Une solution d'orthomolybdate d'ammonium (NH4)2MoO4 mélangée à chaud à de l'acide nitrique 6M et à un phosphate, donne un précipité jaune de phosphomolybdate d'ammonium (NH4)3PO4(MoO3)2.
Cet ion, qui comporte trois charges négatives, est labase conjuguée de l'ion hydrogénophosphate HPO42− (ouphosphate inorganique[4], noté « Pi ») qui est lui-même la base conjuguée de l'ion dihydrogénophosphate H2PO4− qui est lui-même la base conjuguée de l'acide phosphorique H3PO4. C'est unemolécule hypervalente sachant que l'atome de phosphore possède dixélectrons libres sur sacouche de valence.
Les phosphates formant descomplexes avec lecalcium (contrôle micro-environnemental pendant la (bio-)minéralisation), ils entrent souvent dans la composition deslessives. Riche en phosphore, les rejets lessiviels augmentent donc le risque d'eutrophisation. Depuis lesannées 1980, les fabricants utilisent donc de plus en plus des substituts, telles leszéolithes.
Tous les êtres vivants contiennent des phosphates : ainsi les groupes phosphate sont des éléments de base de la chaîne composant l'ARN et les hélices de l'ADN ; les os et les dents sont essentiellement constitués d'hydroxyapatite (Ca5(PO4)3(OH))…
Ossements de chauves-souris contenus dans les gisements de phosphates du Quercy.
Les apatites contenues dans les os, dents, arêtes de poissons, coquilles d'œufs, coquilles de bivalves,tests de foraminifères mélangés aux excréments sont à l'origine de dépôts marins (parfois continentaux) accumulés à l'échelle des temps géologiques ; ces roches sédimentaires exondées constituent 80 % des gisements de phosphates exploités actuellement ; les gisements situés en mer ne sont pas encore exploités[10].
Frédéric Kuhlmann chimiste français fondateur des Établissements Kuhlmann, en 1881
La synthèse dessuperphosphates fut développée à échelle industrielle par lesÉtablissements Kuhlmann déjà producteurs d'acide sulfurique, à partir des années 1840, d'abord pour satisfaire les besoins des producteurs de betteraves de la région de Lille[11].
Des composés du phosphates peuvent être industriellement synthétisés. AinsiRhodia produisait par exemple duTri-polyphosphate (TPP) en France (à Rouen) dans une unité de fabrication finalement fermée dans le cadre des restructurations industrielles[12].
Granulés de superphosphate triple, engrais titrant 45 % de P2O5.Ouvriers (probablement chinois) d'une mine de Nauru, 1917.Mines de Nauru.Grand four électrique de fusion de phosphate, utilisé pour produire du phosphore élémentaire dans une usine chimique de la TVA (Tennessee Valley Authority) dans la zone deMuscle Shoals en Alabama (États-Unis), juin 1946.Diminution des ventes de phosphates en France, qui ne s'est pas partout traduite par une diminution des teneurs des sols (qui ont diminué dans 34 % des régions, sont restées stables dans 24 % et ont augmenté dans 43 % dont en Bretagne), en raison notamment des apports de lisiers et boues d'épuration.
Les phosphates sont utilisés dans l'agriculture et le jardinage commeengrais[13] pour fournir aux plantes (fruits, légumes…) une source dephosphore[14]. Les engrais phosphatés représentent, de loin, la principale utilisation des phosphates. Leminerai, en général des phosphates de calcium, peut être épandu directement sur les terres acides après avoir été finement broyé. Ayant tendance à se recombiner au calcium des sols, ce qui le rend moins assimilable, il doit être rendu plushydrosoluble avant d'être employé sur les sols calcaires, ce qui passe par la fabrication des superphosphates. Suivant l'origine du minerai et le traitement, ces engrais sont susceptibles d'apporter des éléments fertilisants variés outre le calcium et le phosphore. Ces engrais peuvent être d'origine organique (poudre d'os, arêtes de poissons, etc.) ou inorganique (attaque d'acide sur du minerai), ce qui est de plus en plus le cas, hormis enagriculture biologique où les engrais de synthèse sont interdits.
Le superphosphate simple peut être utilisé pour l'assainissement des litières en élevage. Il passe dans le fumier et joue à nouveau un rôle de fertilisant.
Lesdihydrogénophosphates H2PO4− de calcium ou sodium (E450) et le phosphate d'aluminium sodique acide (E541) sont utilisés associés aubicarbonate de sodium comme poudre à lever en boulangerie-pâtisserie. Ils ont fait partie des premièreslevures chimiques, ne laissent pas d'arrière-goût et ont en grande partie remplacé lalevure de boulanger.
Les polyphosphates sont utilisés comme prétraitement des eaux calcaires potables ou traitement préalable ou principal à l'adoucissement de l'eau en général. Ils ont été utilisés massivement comme composants deslessives
L'acide phosphorique est généralement obtenu comme coproduit de la fabrication dessuperphosphates (attaque des minerais phosphatés par l'acide sulfurique).
Laphosphatation et ses variantesbondérisation etparkérisation sont des traitements de protection de surface des aciers. On y utilise des bains d'acide phosphorique pour produire une couche superficielle dephosphate de fer.
Des orthophosphates (OP) ajoutés à une eaupotabilisée permet de déposer des complexes stables (ex. :pyromorphite, Pb5(PO4)3) avec le fer, le plomb ou le cuivre issu de la corrosion de conduites métalliques. Ces complexes forment un film qui diminue le contact entre l'eau (et son oxygène dissous) et le métal toxique de la paroi interne d'une canalisation métallique. La corrosion est alors inhibée ou ralentie. Un tel traitement est permis au Royaume-Uni et aux États-Unis depuis lesannées 1990 puis a été utilisé au Canada, et plus récemment en Irlande. En Belgique et en République Tchèque il est utilisé pour protéger les canalisations en fer.
Utilisé dans lesaccumulateurs LFP (ou Li-FePO4 : Lithium-Fer-Phosphate, apparu en 2007). Les batteries LFP sont moins cher à produire que les batteries NMC ([Li]-NiMnCo) et leurimpact environnemental est moindre (fer et phosphate au lieu de nickel, manganèse et cobalt). Leur densité énergétique est plus faible mais leur durée de vie plus longue.
En France : Les branchements publics etcanalisations intérieures en plomb doivent être remplacés par des tuyaux sans plomb, pour lutter contre le saturnisme et mieux respecter la réglementation sur la potabilité de l’eau (directive européenne 98/83/CE relative à la qualité des« eaux destinées à la consommation humaine » (EDCH). La limite de qualité (LQ) pour le paramètre plomb (Pb) est passée de 50 à 25 μg/L en décembre 2003, puis de 25 à 10 μg/L en décembre 2013, conformément aux préconisations de l’OMS.En complément à ces mesures qui prennent du temps, et à certaines conditions, une circulaire permet un traitement filmogène des canalisations par ajout à l'eau d'acide phosphorique ou d’orthophosphates (OP). Ceci peut limiter le relargage de plomb à partir des tuyauteries, des soudures et des éléments de robinetterie (le laiton contient du plomb).Ainsi, alors que les tuyauteries des maisons anciennes tardaient souvent à être changées, de 2003 à 2013, en France dix usines de production d’EDCH ont testé un traitement par OP (avec autorisation préfectorale)[15]. En 2012 et 2013, la Direction générale de la santé (DGS) puis le ministère de l’environnement et le CGDD ont demandé auHaut Conseil de la santé publique (HCSP) d’évaluer l’efficacité de ce type de traitement et de prendre position sur l’intérêt de le poursuivre ou de le généraliser à d’autres réseaux de distribution (et si oui et à quelles conditions… sachant qu’un arrêt du traitement pourrait peut être aussi déséquilibre les équilibres microbiens des biofilms déposés sur les tuyaux)[15].Cette demande a été traitée par un groupe de travail dénommé « Traitement des EDCH par des orthophosphates » dont les conclusions ont été adoptées le 4 juillet 2017[15].Outre l'acide phosphorique (NF EN 974) des polyphosphates utilisables pourraient être selon l'ANSES[15] :
des dihydrogénophosphates de sodium (NF EN 1198) ;
des phosphates trisodiques (NF EN 1200) ;
des dihydrogénophosphates de potassium (NF EN 1201) ;
des hydrogénophosphates de potassium (NF EN 1202) ;
Justus von Liebig, chimiste allemand, fondateur de l’agrochimie, vers 1886
L'utilisation d'engrais est une des bases de la production agricole moderne. Parallèlement au développement de la production industrielle dessuperphosphates (Établissements Kuhlmann), les fondements de l'utilisation des engrais sont explicités et vulgarisés par le chimiste allemandJustus von Liebig dans son ouvrage :La chimie organique appliquée à la physiologie végétale et à l'agriculture, objet de nombreuses rééditions de 1840 à 1865[19].
Cependant des problèmes concrets concernant l'utilisation du phosphore (la plus grande partie du phosphore du sol se trouve sous forme insoluble bloquée par la matière minérale ou organique[20]) et les particularités de son assimilation sont mis en lumière par les agronomes et les agriculteurs (surtout par les praticiens de l'agriculture biologique). Ils seront peu à peu élucidés par les travaux sur lastructure du sol et les interactions plantes-microorganismes. Ces interactions sont encore aujourd'hui l'objet de recherche[21].
Les phosphates naturels minéraux (guano ou phosphates d'originesédimentaire) ont été très utilisés, notamment dans les sols acides où le phosphore est un des nutriments limitant pour les plantes mais facilement mobilisable. Laminette lorraine (minerai de fer) contient aussi de l'apatite ; leprocédé Thomas permettait d'obtenir un acier de qualité et de récupérer un coproduit, lesscories Thomas, contenant des silicophosphates et phosphates de calcium (12 à 18 % de P2O5 ) et d'autres éléments (magnésium, oxydes métalliques). Il fut l'engrais phosphaté le plus utilisé en France (40 % de la consommation en 1966)[19]. La minette n'est plus exploitée depuis 1997.
Dans les sols à pH neutre ou basique, on utilise plutôt les superphosphates plus facilement assimilables. Ce sont des phosphates naturels traités à l'acide phosphorique, à l'acide sulfurique, à l'ammoniac , selon :
super phosphate triple ouTriple Super Phosphate (TSP), principalement Ca(H2PO4)2, titrant 45 % de P2O5.Il est fabriqué avec du phosphate et de l'acide phosphorique ;.
le superphosphate simple ouSingle Super Phosphate (SSP), de formule Ca(H2PO4)2, titrant 18 % de P2O5 avec en proportions variables duphosphogypse CaSO4, 2H2O susceptible de fournir dusoufre.Il est fabriqué avec du phosphate de l'acide sulfurique et de l'eau ;
le superphosphate double peu répandu intermédiaire entre les deux autres formules ;
Sydney G. Thomas, scientifique et philanthrope britannique, inventeur du procédé Thomas
La fertilisation phosphatée est considérée comme indispensable à l'agriculture actuelle. Les phosphates naturels et superphosphates simples sont loin d'être des produits purs et peuvent comporter des éléments autres que le phosphore dont la présence peut être souhaitable ou non. La présence de calcium, magnesium, soufre et d'oligo-éléments (zinc, manganèse…) est généralement considérée comme bénéfique.
Ils sont aussi source de « métaux lourds », qui sont pour certains éventuellementradioactifs, car le phosphore d'origine minérale est souvent, dans les engrais, associé à des métaux toxiques (cadmium (jusqu'à87mg·kg-1 dans lephosphal produit auSénégal[23], lechrome (Cr), lemercure (Hg) et leplomb (Pb), et à des éléments radioactifs, dont l'uranium (U). Certains engrais phosphatés contiennent des quantités importantes d'uranium, donc deradium et conduisent à une émanation plus importante de gazradon,[réf. nécessaire]. Les teneurs atteignent jusqu'à390mg·kg-1 dans les minestanzaniennes de Minjingu contre12mg·kg-1 dans le gisementtunisien deGafsa[23], or le phosphate de Minjingu estagronomiquement très efficace, et peu coûteux, et donc très utilisé sur des sols acides cultivés, ce qui pose des questionstoxicologiques etsanitaires concernant les ouvriers des mines[24],[25] etécotoxicologiques concernant les stériles minières (dont crassiers dephosphogypse radioactif). L'uranium des phosphates est parfois récupéré[26] et compte pour environ 5 % de la production mondiale d'uranium en 2010 (extraction de l'uranium).
Le cadmium dont la première source dans un champ est souvent l'engrais phosphaté peut poser de graves problèmes[27], et il est particulièrement bioassimilable dans le cas d'engrais phosphatés hydrosolubles, alors que, parce que lié à l'apatite, il est moins soluble dans les engrais non hydrosolubles[28]. Il est encore plus bioassimilable dans les sols acides[28] et/ou en présence d'une carence en certains autresoligo-éléments (fer…). Les engrais phosphatés minéraux sont aussi très riches enfluor (provenant de l'apatite qu'ils contiennent). Le fluor dépasse souvent 3 % du poids total. Ce fluor peut causer unefluorose aux animaux qui pâturent les sols traités, probablement pas parce qu'ils absorbent ce fluor via les plantes (qui le bioconcentrent peu), mais parce qu'ils ingèrent de la terre ainsi enrichie en fluor, avec leur nourriture ou en se léchant[29].
Affiche vantant l'utilisation des superphosphates avec la liste des usines Kuhlmann, 1916
Cependant le traitement de l'apatite à l'acide phosphorique pour la fabrication des superphosphates triples entraîne la réaction suivante :
Ca5(PO4)3F + 7 H3PO4 → 5 Ca(H2PO4)2 + HF, HF réagit avec la silice du minerai pour formerH2SiF6 utilisé dans la métallurgie de l'aluminium, ce qui permet de soustraire le fluor à l'engrais.
Dans les cultures, le phosphore est normalement absorbé par les plantes par l'intermédiaire desmycorhizes. Cette voie concerne la plupart des familles à l'exception notable descrucifères et deschénopodiacées. Or, les apports excessifs d'engrais phosphatés conduisent les plantes à se passer des mycorhyzes qui se développent peu, rendant inopérante cette étape clé ducycle du phosphore[20]. Les plantes cultivées ne peuvent ainsi plus profiter de ce mécanisme, et ne peuvent plus assimiler le phosphore autrement que par de nouveaux apports massifs de phosphates[30]. Le phosphore des engrais excédentaire, lessivé par les pluies peut s'accumuler dans les sédiments des étangs où il reste plus longtemps disponible que les nitrates (plus ou moins selon la concentration du sédiment en fer sous forme d'oxyhydroxyde de fer(III) FeO(OH) et selon lepH de ce sédiment[31],[32].
En France, selon le bilan[22] publié en 2009 sur les phosphates dans les sols de la France métropolitaine, en 2001, 775 000 tonnes ont été apportées aux sols français sous forme d'engrais minéraux. Six ans plus tard (en 2007) sur 2 372 points de mesure, près de la moitié des sols analysés en France posent encore problème : 2 % sont de qualité mauvaise, 4 % médiocre, 12 % moyenne, 55 % bonne et 27 % très bonne.
Les engrais minéraux restent la première source de phosphore perdu dans les eaux (50 %) en France, devant les déjections animales (directement ou plus souvent via lesfumiers et épandages delisier) (40 %). Viennent ensuite les effluents urbains domestiques (environ 5 %) et industriels (2 %) ainsi que lesboues d'épuration (2 %)[22].
En France et dans d'autres pays d'Europe, les agriculteurs ont globalement acheté moins d'engrais minéraux phosphatés (deux tiers en moins de1972 à2008), mais cette diminution concerne surtout les zones de déprise agricole ou d'agriculture biologique ; les analyses montrent que des teneurs en phosphore de certains sols agricoles ont fortement augmenté (+ 43 % des cantons étudiés, notamment enBretagne,Pays de la Loire,Champagne-Ardenne etAquitaine)[22]. Avec le développement des stations d'épuration et de l'élevage hors-sol, les quantités de boues et fumiers ou lisiers épandus ont fortement augmenté depuis les années 1970. Ces boues sont le plus souvent épandues, comme les fientes d'élevage avicoles sur les sols agricoles.
Au vu des connaissances acquises sur les organismes du sol et en particulier sur les mycorhizes depuis 1990, une nouvelle approche de la fertilisation phosphatée semble possible. En favorisant le développement des mycorhizes[20] et éventuellement en lesinoculant, technique déjà éprouvée[33], il serait envisageable de réduire drastiquement le niveau de la fertilisation phosphatée[33],[21]. Des biologistes commeMarc-André Selosse proposent d'étudier précisément cette voie.
La récupération des phosphates contenus dans les eaux usées améliore le fonctionnement desstations d'épuration, limite l'eutrophisation des cours d'eau et constitue un complément de ressource phosphatée. Cette activité, encore peu développée, fait l'objet de nombreuses recherches. Le traitement le plus répandu consiste à faire précipiter le phosphore en ajoutant des composés magnésiens pour obtenir de lastruvite utilisable comme engrais (4 % en N, 30% min en P2O5, 8 % min en Mg, traces de fer) ; coûteux, il pourrait à terme être remplacé ou associé à des traitements biologiques[34].
Pour lesexcréments humains, lestoilettes à litière bio-maîtrisée constituent une alternative : d'une mise en œuvre simple et peu coûteuse, elles contournent le problème de l'assainissement de l'eau et permettent de produire un compost bon marché.
Depuis le1er juillet 2007, les phosphates sont interdits dans leslessives en France[35]. Grâce à l'utilisation d'autres molécules actives, la qualité des eaux de nombreux lacs polluées par les eaux urbaines s'est améliorée. C'est maintenant l'agriculture qui est devenue la première source de pollution par les phosphates. En Belgique et en Suisse, les phosphates sont déjà interdits dans les lessives depuis plusieurs années.
Train transportant du minerai,Métlaoui, Tunisie, 2012.
LaChine, leMaroc et lesÉtats-Unis sont les trois principaux pays producteurs de phosphate, ils assurent plus de 70 % de la production mondiale. Plus des trois quart des réserves mondiales confirmées se trouvent auMaroc. Le phosphore est une ressource finie qui, dans les conditions d'utilisation actuelles, connaîtra éventuellement unpic de son exploitation.
Production (parfois estimée) et réserves mondiales par pays de phosphate naturel en 2022 (USGS, 2024)[36]
↑Le cycle biogéochimique et écologique du phosphore a été modifié par l'Homme qui l'a récemment massivement introduit sous forme d'engrais (eutrophisant) dans les agrosystèmes, et indirectement dans lesécosystèmes (Atlas mondial des océans).
↑AFNOR, 1990,Dosage des orthophosphates, des phosphates et du phosphore total. In: AFNOR (Éd.),Eaux Méthodes d'essais, Paris,p. 87–97.
↑Avis de l’Afssa du relatif au programme d’études proposé par la Société Anonyme de Gestion des Eaux de la Ville de Paris (SAGEP) dans le cadre de la mise en place d’un traitement à l’acide orthophosphorique des EDCH.
↑Avis de l’Afssa du relatif au suivi de la mise en œuvre des traitements aux ortho phosphates des eaux de distribution en région parisienne en vue de diminuer la concentration en Pb dans l'EDCH, révisé par l’avis du
↑Avis de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments relatif au traite ment à l'acide orthophosphorique des EDCH produites par les usines de Choisy - le - Roi , Méry - sur - Oise et Neuilly - sur - Marne.
↑a etbDominique Soltner,Les bases de la production végétale, Angers, Sciences et techniques agricoles,,p. 391
↑McLaughlin, M.J., Simpson, P., Fleming, F., Stevens, D.P., Cozens, G. et Smart, M.K. (1997),Effect of fertilizer type on cadmium and fluorine concentrations in clover herbage,Aus. J. Exp. Ag., 37: 1019-1026.
↑Claude et Lydia Bourguignon,Le sol, la terre et les champs,p. 81-82
↑Golterman H.L. et De Groot C.J., 1994,Nouvelles connaissances des formes de phosphates : conséquences sur le cycle du phosphate dans les sédiments des eaux douces peu profondes,Ann. Limnol., 30(3),p. 221-232 (Résumé)