Cet article confondphonétique etphonologie et donc fait une grosse confusion entre les termes phonème et son. En effet, de nombreux "phonèmes" présentés sur cette page sont en réalité des sons du français et n'ont pas le statut de phonème : /h/, /x/ ne sont pas des phonèmes en français même s'ils peuvent avoir une réalisation phonétique. Au contraire, /ŋ/ est bien un phonème du français[1]. Depuis la date d'apposition de ce bandeau, des apports théoriques ont été effectués pour éviter cette confusion. Mais il reste des vérifications et corrections à opérer pour chacun des sons (phones ou phonèmes) ici évoqués. Donc maintien provisoire du bandeau en date du 20/08/2025.
Une procédure simplifiée pour déterminer si deux sons différents sont deuxallophones ou des variantes libres (réalisations phonétiques diversesidiolectiques) du même phonème, ou bien représentent réellement deux phonèmes distincts.
Enphonologie, domaine de lalinguistique, unphonème est la plus petite unitédiscrète (oudistinctive, c'est-à-dire permettant de distinguer des mots les uns des autres) que l'on puisse isoler par segmentation dans la chaîne parlée. Un phonème est en réalité une entité abstraite, qui peut correspondre à plusieurs sons. Il est en effet susceptible d'être prononcé de façon différente selon les locuteurs ou selon sa position et son environnement au sein du mot (voirallophone) : lesphones sont les différentes réalisations d'un phonème. Par exemple, [ʁ] dans croc [kʁo] et [ʀ] dans gros [ɡʀo] sont deuxphones différents (ouallophones) du même phonème /r/. Ontranscrit traditionnellement les phonèmes par des lettres placées entre des barres obliques : /a/, /t/, /ʀ/, etc., selon la règle « un phonème égale unsymbole ».
L'identification des phonèmes d'une langue se fait en construisant despaires minimales strictes, c'est-à-dire des paires de mots de sens différents et qui ne diffèrent dans leur forme sonore que par un seul son (ce son peut alors être considéré comme un phonème).
Exemples :
saper etzapper sont deux mots différents de la langue française, avec des sens bien distincts et appartenant à des familles lexicales qui ne se recoupent pas ; or il n'y a qu'un seul son différent (la seule consonne initiale, car la consonne double “pp” se prononce comme le “p” simple en français : [p]). Donc, on peut conclure quesaper etzapper forment une paire minimale, d'où il suit que le /s/ et le /z/ sont bien des phonèmes distincts pour la langue française ;
cote (/kɔt/) etcôte (/kot/) sont également deux mots différents, différenciés par l'utilisation respective des phonèmes /ɔ/ et /o/, de même quepatte (/patə/) etpâte (/pɑtə/),brin (/bʁɛ̃/) etbrun (/bʁœ̃/) : autant de paires minimales et donc de phonèmes distincts bien qu'ils soient parfois phonétiquement proches ;
à l’inverse, le motroi prononcé avec un[r] roulé (dans certaines variantes régionales), ouroi avec un[ʀ] grasseyé ou encoreroi avec un[ʁ] guttural sont identifiés au mêmesignifié. Il n'y a donc pas d'opposition ici du point de vue du sens entre lesphones [r], [ʀ] et [ʁ], qui sont alors desallophones (variantes — ou réalisations phonétiques effectives diverses — d'un même phonème /r/) et non des phonèmes distincts. [Voir à ce sujet l'article consacré auphonème /r/ en français].
En résumé, et schématiquement, pour dessiner la frontière entre ces deux domaines proches, on peut marquer les équivalences et distinctions suivantes (avec les liens renvoyant aux articles détaillés) :
Phonétique =Phone = son pur = réalisations phonétiques effectives diverses (variantes libres ouallophones) d’un même phonème = transcrits entre crochets : [ʁ].
Phonologie = Phonème = son discriminant du point de vue dusens dans une langue donnée = transcrits entre barres obliques inclinées vers la droite : /r/ ou /ɔ/.
Le phone est un concept phonétique qui relève de la physique (caractéristiquesacoustiques), de l'anatomie et de la physiologie humaines (caractéristiques articulatoires et conditions deproduction différenciée des sons avec les organes phonatoires). Il représente un son “en soi” : en tant qu'unité isolée et différenciable. Les phones d'une langue sont beaucoup plus nombreux que les phonèmes de cette même langue : par exemple le seul phonème /r/ peut être réalisé de cinq manières différentes en français parlé, et donc correspondre à cinq phones différents (voir l'article détaillé consacré auphonème /r/ en français). De même, particulièrement en français, les phonèmes d'une langues sont souvent plus nombreux que les lettres pour les écrire (dans leslangues phonographiques à écriture alphabétique).
Le phonème quant à lui est un concept phonologique qui se situe à la convergence de la phonétique et de lasémantique, c'est-à-dire qu'il représente un sonen tant qu'il produit du sens, soit un son tant qu’élément d’unsystème (avec toutes les règlescombinatoires d'unelangue naturelle).
Cette notion de phonème est donc aussi relative à une langue. Par exemple en espagnol,il n'existe pas depaire minimale qui distingue /s/ de /z/, qui sont donc desallophones[à développer]. Au contraire, la pairepero ([ˈpeɾo] avec un[ɾ] battu = « mais ») etperro ([ˈpero] avec un[r] roulé = « chien ») forme une paire minimale, qui prouve que « r » et « rr » sont des graphèmes correspondant à des phonèmes distincts induisant des sens différents dans la langue espagnole standard. Et ce malgré leur parenté graphique (consonne simple/double) et leur proximité articulatoire, puisqu'ils partagent le mêmepoint d'articulation (alvéolaire) et le même organe d'articulation : la pointe (apical) ou la lame (laminal) de lalangue. Mais ils diffèrent un peu par leursmodes d'articulation : battu/roulé, lesquels sont assez proches aussi (voir le résumé introductif de l'article sur laconsonne battue alvéolaire voisée).
L'universalité même du concept de phonème n'est pas reconnue unanimement : le linguisteXuân Hạo Cao a notamment suggéré que cette notion était européocentriste et ne pouvait pas s'appliquer à tous les groupes de langue.
Outre les phonèmes, il existe d'autresunités discrètes, comme les unités suprasegmentales.
Les phonèmes classiques du français comportent de 13 à 16voyelles selon les dialectes, 3 semi-consonnes (ousemi-voyelles) et 17consonnes, pour un total de 33 à 36[2] :
Laparagoge est l'ajout d'un ou plusieurs phonèmes en fin de mot. On dit aussiépithèse. Un exemple est l'addition d'un « s » à la fin de « jusque » pour former « jusques » afin de faciliter des liaisons.
↑D'aprèsLe Petit Robert, de Paul Robert, Le Robert, 1987 : « Principes de la transcription phonétique. Alphabet phonétique et valeur des signes », édition 1988 p. XXI.
↑Les sons en 150 quesrions, editions ellipses, 2014p. 56