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Philosophie naturelle

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(Redirigé depuisPhilosophie de la nature)
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Ne doit pas être confondu avecphilosophie de la nature (notion de philosophie allemande duXIXe siècle).

Laphilosophie naturelle, connue enlatin sous le termephilosophia naturalis, est l'étude de lanature, de l'univers physique, à savoir l'ensemble desêtres sujets du devenir[pas clair]. L'expressionphilosophie naturelle était synonyme descience avant le développement de lascience moderne parGalilée. Servante de lamétaphysique, alors synonyme dethéologie naturelle, elle désignait autrefois l'ensemble dessciences naturelles (mathématiques, astronomie, physique, chimie et biologie).

Origines de l'expression

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Étymologie

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Le motnaturelle dérive dulatin, dans lequel il a le même sens.

Le motphysique a commeétymologie le mot grecphusikê, qui signifie connaissance de la nature.

AuXIIe siècle, lorsque le mot est apparu en français ancien, laphysique couvrait deux domaines : la médecine et les sciences de la nature (on peut noter que, en anglais, un médecin est unphysician, à distinguer duphysicist qui correspond en français au physicien).

À partir de la fin duXVe siècle, le mot « physique » a désigné « science des causes naturelles ». Les chaires de philosophie naturelle établies dans les anciennesuniversités créées auXIIIe siècle comprenaient l'ensemble des sciences de la nature, selon un corpus universitaire qui reposait sur la philosophie d'Aristote.

XVIIe siècle : Transformation de sens

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Le mot « Physique » a pris sonsens moderne, qui est plus restreint que le sens originel, à partir duXVIIe siècle (Galilée,Descartes), et surtout de la physique classique qui est née avecNewton. Le mot « physique » est employé dans son sens actuel depuis1690 (Petit Robert).

Traité d'Isaac Newton.

Ce qui marqua un tournant dans les mentalités, ce fut le fameux procès deGalilée (1633), et la réaction philosophique deDescartes. Celui-ci écrivit, dans sonDiscours de la méthode (1637), que l'homme devait se « rendre comme maître et possesseur de la nature ». Au tournant duXVIIe siècle et duXVIIIe siècle, on commença à considérer que le traité scientifique d'Isaac Newton (1687) formait les principes mathématiques de la « philosophie naturelle ». La révolution que constitua la prise de conscience que laterre tournait autour dusoleil (héliocentrisme), avait entraîné des changements de mentalités : on a réalisé qu'il était possible d'expliquer ce phénomène par des équations exprimables en langage mathématique, grâce à des théories de calcul différentiel et intégral (voirrévolution copernicienne pour la chronologie).

La « philosophie naturelle » a été le terme habituel précédant notre terme actuel de « science », quand le thème abordé par l'étude était l' « œuvre de la nature ». La « science moderne » (scientia enlatin qui signifie « connaissance ») put acquérir le statut porté par la « philosophie naturelle » lorsque la puredéduction, alliée aux méthodesinductives d'acquisition de laconnaissance, parvint à unrésultat établi sur lesphénomènesnaturels, sans l'appui de laRévélation (cf. Descartesles Principes de la philosophie). Rappelons qu'enlogique générale, qui repose sur les fondements philosophiques d'Aristote, l'induction est l'un des trois types d'inférence, avec ladéduction et l'abduction. La méthode expérimentale, empirique par nature, s'appuie en grande partie sur l'induction.

Des formes de « science » se sont développées historiquement à partir de la philosophie, ou de ce que l'on considérait comme étant « la philosophie naturelle » dans le contexte historique de constitution de la « Philosophie ». Les notions que nous avons habituellement de la science et des scientifiques datent seulement duXIXe siècle.

Depuis leXIXe siècle

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Le terme a été ressuscité dans le contexte de la controverse sur la création et l'évolution par ceux qui étaient inquiets de ce que la science n'accepte pas les explications surnaturelles.

AuXXIe siècle

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Contrairement à ce que l’on pense communément, la philosophie naturelle n’a été remplacée ni par les sciences naturelles ni par la théologie naturelle et continue à cultiver sa spécificité dans plusieurs domaines qui prennent leurs distances aussi bien avec lescientisme qu’avec les doctrines du surnaturel. L’un des lieux où s’épanouit cette réflexion est le Cercle International de Philosophie de la Nature auquel participent plus d'une centaine d’enseignants-chercheurs de plusieurs horizons intellectuels et géographiques. Il a été fondé en 2008 parMiguel Espinoza, de l’Université de Strasbourg. Parmi les problèmes abordés, figurent les suivants : la continuité de la science à la métaphysique, le rapport entre les mathématiques et le monde sensible, le naturalisme, les différentes classes de causalité en science et leurs relations avec le déterminisme et la liberté, ainsi que le problème de la compréhension de la hiérarchie naturelle et des liens entre ses différentes strates (physique, chimique, biologique, psychique et sociale). Ces sujets ont été abondamment discutés jusqu’ici en huit congrès tenus à Paris (trois fois), Mexico (deux fois), Temuco (Chili), Málaga, Bogotá et Valdivia (Chili) dont les actes ont été publiés dans plusieurs volumes collectifs :Eikasía, Revista de Filosofía, 27 (2009) ; 35 (2010) ; 43 (2012) ; 54 (2014) ; et depuis 2014 dansScripta Philosophiæ Naturalis.

Figures marquantes

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Parménide

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La question de la Nature est posée par les philosophesprésocratiques sous l'angle de la question de l'être.Parménide (fin duVIe siècle, milieu duVe siècle av. J.-C.) est la figure marquante de cette approche. Il écrivit un traité sur lanature (De la nature), qui est pratiquement le seul que nous ayons conservé. L'affirmation célèbre de Parménide, posant une vérité paralysante pour l'esprit : « l'être est, le non-être n'est pas »[1] pose la Nature comme ontologiquement intangible et éternelle. En effet lenon-être ne pouvant, par définition,être, comment l'être pourrait-il provenir de ce qui n'est pas ? Une reformulation plus expressive peut être : comment peut-il y avoir quelque chose à partir du néant ? Cette affirmation ontologique, reposant sur une vérité logique fondamentale, pose néanmoins la difficulté de l'appréhension de la Nature que nous avons par l'expérience : celle-ci est en effet gouvernée par le changement, la naissance et la mort, et donc par le passage d'unêtre aunon-être.

Héraclite

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La pensée d'Héraclite est l'extrême opposé de l'éléatisme de Parménide. Pour ce dernier, l'unité de l'être rend impossible la déduction du devenir et de la multiplicité ; pour Héraclite, au contraire, l'être est éternellement en devenir. Héraclite nie ainsi l'être parménidien. Les choses n'ont pas de consistance, et tout se meut sans cesse : nulle chose ne demeure ce qu'elle est, et tout passe en son contraire.

« À ceux qui descendent dans les mêmes fleuves surviennent toujours d’autres et d’autres eaux. »

— Fragment 12, Arius Didyme dansEusèbe, Préparation évangélique, XV, 20, 2

Tout devient tout, tout est tout. Ce qui vit meurt, ce qui est mort devient vivant : le courant de la génération et de la mort ne s'arrête jamais. Ce qui est visible devient invisible, ce qui est invisible devient visible ; le jour et la nuit sont une seule et même chose ; il n'y a pas de différence entre ce qui est utile et ce qui est nuisible ; le haut ne diffère pas du bas, le commencement ne diffère pas de la fin.

Platon

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Platon consacre son dialogueLe Sophiste à réfuter la thèse de Parménide, et démontrer la coexistence de l'être et dunon-être en introduisant les concepts demouvement, derepos, d'autre, demême :

« L’Étranger — : Il s’ensuit donc nécessairement que le non-être est dans le mouvement et dans tous les genres ; car, dans tous, la nature de l’être, en rendant chacun autre que l’être, en fait un non-être, en sorte qu’à ce point de vue nous pouvons dire avec justesse qu’ils sont tous des non-êtres et, par contre, parce qu’ils participent de l’être, qu’ils sont et ont de l’être. »

Une difficulté néanmoins demeure pour une approche Platonicienne de la Nature : il s'agit fondamentalement d'une philosophie desIdées, ce qui pose le problème de la connaissance de laNature en termes de connaissance de l'Idée de Nature. Là donc où Parménide opère un réductionnisme ontologique de la Nature mais inadéquate à la compréhension de la diversité et des changements observables, Platon nous impose de voir au-delà de ce que nous offrent nos sens, et nous détache donc de la Nature appréhendée dans la matérialité.

Aristote

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La conciliation de ces deux approches (le positionnement dans le monde sensible et la considération du changement inhérent à la Nature) est opéré parAristote dans laPhysique. Cette œuvre présentée parHeidegger comme « le livre de fond de la philosophie occidentale »[2], initie en effet l'approcheMétaphysique de la Nature. En effet, la connaissance de la Nature pour Aristote consiste à connaître non pas les éléments (comme Parménide ou les physiciens : l'eau, la terre, le feu et l'air) mais les premiers principes : lescauses premières. En cela il s'agit bien d'une métaphysique car la méthode consiste à partir de ce qui est premierpour nous, le donné sensible et les totalités qui s'offrent à nous, pour découvrir ce qui est premierpar nature, il s'agit de dépasser la connaissance de la nature telle qu'elle se donne à nous en essayant de déterminer ses fondements.

La Nature est un mode d'être

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Aristote consacre les chapitres 2 et 3 du Livre I à la critique des Philosophes del'école d'Élée, les Éléates, parmi lesquels est Parménide. Le chapitre 2 commence ainsi : « examiner si l'étant est un et immobile, ce n'est pas examiner la nature »[3]. Il se poursuit par la problématisation des concepts deêtre et deun : chacun pouvant se comprendre de différentes façons. La critique directe faite à Parménide intervient dans le Chapitre 3. Aristote reproche à Parménide de concevoir l'être uniquement comme une totalité, négligeant que l'être peut aussi se dire de ce qui compose cette totalité. On voit ici poindre le problème du rapport des composants de cette totalité. La Nature se laisse dès à présent appréhender comme mode d'être, comme un type particulier d'être.

La Nature une finalité

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La Nature pour Aristote estforme plus quematière.

Aristote : Ce grand philosophe de l'époque classique grecque a écrit de nombreux traités sur la nature, qui conservent un certain intérêt. La tradition de la connaissance qui, au temps de la scolastique médiévale s'appuyait sur Aristote et laphilosophie dite première (oumétaphysique) alors qu'à l'origine, la métaphysique était la philosophie secondemeta signifiant en grecaprès, fut décriée parDescartes et surtout par Locke et lespositivistes, qui reprochaient principalement à lascolastique de ne pas avoir assez tenu compte des observationsastronomiques sur le mouvement des planètes (voirGalilée). Néanmoins, la philosophie d'Aristote (et non ses traités de métaphysique où la terre est au centre de l'univers) comprend certainement beaucoup de concepts intéressants aujourd'hui : par exemple, elle ne limite pas lalogique à de la puredéduction, mais inclut d'autres formes comme l'induction.

Albert le Grand (entre1193 et1206-1280)

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Ce naturaliste etzoologue dubas Moyen Âge introduisit la philosophie grecque dans les universités occidentales auXIIIe siècle. La civilisation arabo-musulmane apporta beaucoup aussi à cette époque sur ce qui est en rapport avec les sciences naturelles : botanique, pharmacie...

Francis Bacon (1561-1626)

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Ce philosophe (à ne pas confondre avecRoger Bacon) est à l'origine de propositions pour une approche beaucoup plus curieuse et pratique de l'étude de lanature. La conception classique et générale de lalogique a comme principal fondement l'Organum d'Aristote, et le nouvel accent mis sur l'induction et larecherche a comme référence le traitéNovum Organum deFrancis Bacon.

Francis Bacon fit carrière endroit et enpolitique, et contribua à de nombreux domaines dusavoir :science,philosophie,histoire etlittérature. Il s'opposa à lascolastique à une époque où celle-ci était en déclin. Il est considéré comme le père de l'empirisme et de laméthode expérimentale moderne. Il écrit dans leNovum Organum que laconnaissance nous vient sous forme d'objets de lanature, mais que nous imposons nos propresinterprétations sur ces objets. D'après Bacon, nos théories scientifiques sont construites en fonction de la façon dont nous voyons lesobjets ; l'être humain est donc biaisé dans sa déclaration d'hypothèses. En revanche, Bacon attribue justement à l'activité scientifique une caractéristique particulière : l'utilisation du nombre (« Nous ne saurions trop recommander de ne rien avancer en matière d'histoire naturelle, qu'il s'agisse des corps ou des vertus, qui ne soit (autant que faire se peut) nombré, pesé, mesuré, déterminé ; car ce sont les œuvres que nous avons en vue, et non les spéculations. Or la physique et la mathématique bien intégrées l'une à l'autre engendrent la pratique »[4]).

Robert Boyle (1627-1691)

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Il écrivit ce qui est considéré comme une œuvre phare sur la distinction entrenature etmétaphysique appeléeA Free Enquiry into the Vulgarly Received Notion of Nature. Ce livre, écrit en1686, marqua le point de départ de la transformation de la philosophie naturelle en science. Il représenta un démarquage radical par rapport à lascolastique de son temps, en déclin à l'époque deGalilée. Alors que des caractéristiques de la philosophie naturelle retenaient certains des intérêts de l'élite attachée à ses prérogatives, Boyle considéra qu'il était soutenable de considérer la philosophie naturelle commeempirique, dans la mesure où les tentatives antérieures pour décrire la nature n'étaient pas fondées. Une caractéristique importante qui distingue la science et la philosophie naturelle est le fait que les philosophes naturels de cette époque ne se sentaient pas obligés de comparer leurs idées avec la pratique. Au contraire, ils observaient les phénomènes et en déduisaient des conclusionsphilosophiques.

Daniel Quinn

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Voir aussiDaniel Quinn

Éco-philosophe et écrivain américain, a inspiré des mouvements se réclamant de l'anarchisme vert et pose quelques questions fondamentales sur la nature animale de l'homme et les conceptions ambiguës denature et deculture. Ses ouvrages sont des fictions proposant une relecture de l'ethnologie moderne inspirée des travaux deClaude Levi-Strauss et une version corrigée des arguments démographiques deThomas Malthus. Souvent interprété comme un essayiste de l'anarcho-primitivisme, il oppose cultivateurs et cueilleurs-chasseurs sans leur donner raison pour autant.

Notes et références

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  1. Fragments (Parménide)
  2. Heidegger, « Ce qu'est et comment se détermine la physis », inQuestions II
  3. Traduction Pellegrin, édition GF Flammarion
  4. Jean-Marie Pousseur,Francis Bacon, Inventer la Science, Belin, Paris, 1998)

Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

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v ·m
Éléments de lanature
Composants
Atmosphère
Biosphère
Hydrosphère /Lithosphère
Univers
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