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Philosophie

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Pour les articles homonymes, voirPhilosophie (homonymie).

Laphilosophie, dugrec ancienφιλοσοφία /philosophía (composé deφιλέω /philéô, « aimer », et deσοφία /sophía, « sagesse, savoir »)[1], signifiant littéralement « amour du savoir » et communément « amour de la sagesse », est une démarche qui vise à la compréhension du monde et de la vie par une réflexion rationnelle et critique. C'est une recherche de la vérité qui est guidée par un questionnement sur le monde, laconnaissance et l'existence humaine[2].

La philosophie existe depuis l'Antiquité enOccident et enOrient, à travers la figure duphilosophe, non seulement en tant qu'activitérationnelle mais aussi comme mode de vie. L'histoire de la philosophie permet d'appréhender son évolution. Ancrée dès ses origines dans le débat d'idées partagées lors du dialogue entre un maître et ses disciples dans les différentes écoles philosophiques, la philosophie peut se concevoir comme une activité de création, de méditation, de définition et d'analyse deconcepts tels que lebien, lemal, labeauté, lajustice. Elle peut aussi être envisagée comme une quête de vérité, deliberté, desens, deconscience ou simplement debonheur. Du point de vue de la théologie chrétienne à qui elle est associée dans sa démarche, son objectif devrait être tourné vers la contemplation de lavérité et la recherche de la finalité dernière et dusens de la vie[3].

ChezAristote, la sagesse est la science des premiers principes et des premières causes[4]. C'est une définition sur laquelle s’appuieront lesaristotéliciens à l'époquemédiévale pour fonder laphilosophie première.

Au sens moderne et pour une partie des philosophes contemporains, la philosophie n’est pas un savoir, ni un ensemble de connaissances, mais une démarche de réflexion sur les savoirs à disposition[5].En ce sens, une partie de la philosophie contemporaine se rapproche beaucoup de l'approche de l'épistémologie.[pas clair]

Le champ d'étude de la philosophie peut embrasser un ensemble de disciplines telles que lessciences humaines et sociales, lessciences formelles et lessciences naturelles, auxquelles elle est historiquement liée.

La philosophie a engendré des domaines d'études fondamentaux tels lalogique, l'éthique (philosophie morale), lamétaphysique, et l'épistémologie (philosophie des sciences etthéorie de la connaissance). Au cours du temps, ces branches de la philosophie ont vu naître des ramifications comme celles de laphilosophie politique, laphilosophie du droit, l'esthétique (philosophie de l'art), l’ontologie, laphilosophie de l'esprit, l’anthropologie philosophique, ou laphilosophie du langage, entre autres.

Étymologie

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Étymologiquement, le mot françaisphilosophie dérive dugrec ancienφιλοσοφία /philosophía (composé deφιλέω /philéô, « aimer », et deσοφία /sophía, « sagesse, savoir »), c'est-à-dire littéralement :l’amour de la sagesse oul’amour du savoir[6]. Selon le philosopheRoger-Pol Droit,« cette étymologie peut dire des choses différentes. En grec,sophia signifie aussi bien laconnaissance que la sagesse. Etphilô signifie aimer mais aussidésirer. Vous pouvez donc traduire philosophie par « désir de connaissance ». Mais aussi par « amour de la sagesse ». Dans le premier cas, vous tirez la philosophie du côté de la science. Dans le second cas, du côté de l’existence et du bonheur. Présente dans la racine grecque elle-même, cette dualité a accompagné toute l’histoire de la philosophie »[7].

Le motφιλοσοφία /philosophía fait effectivement partie dulexique du grec ancien, où l'on trouve des usages attestés dès l'Antiquité. Il s’agit donc d’une sémantique de construction, comme pour le termeutopie[8],néologisme couramment forgé dans la langue française.

Le nomφιλόσοφος /philósophos, « philosophe », et le verbeφιλοσοφῶ /philosophȭ, « cultiver la philosophie », apparaissent en quelques occurrences chez les penseursprésocratiques[9]Héraclite,Antiphon,Gorgias etPythagore, mais aussi chez d'autres penseurs commeThucydide ouHérodote, contemporains deSocrate. En la matière, un écho d’Héraclide du Pont révélerait que le premier penseur grec à s’être qualifié lui-même de « philosophe » aurait été Pythagore[10]. Toutefois, c'est la pratique dans lesdialogues de Platon qu'en a fait Socrate, qui a ordonné le type de questionnement et de recherche sur la raison qui a constitué jusqu'à aujourd'hui la philosophie[11].

La philosophie est définie à plusieurs reprises parPlaton comme étant en opposition avec le désirhumain : « philo-nikos (amour de la victoire), etphilo-sómatos (amour du corps)philo-hèdonos (amour du plaisir sensationnel) ». Pour lui, elle s'exerce plutôt dans la partie sur-humaine desêtres humains, c'est-à-dire dans une pratique intellectuelle pure, et elle est synonyme deφιλομάθεια /philomátheia, « désir d'apprendre »[12],[13]. Par ailleurs, elle est une tendance vers une sagesse et un savoirintangible, et en ce sens elle relève d'un désir permanent : ainsi, Socrate, lors de son procès rapporté dans l'Apologie de Socrate, affirme ne pas être sage, et également ami de la sagesse[14]. Il aurait considéré plus tard sa condamnation à mort comme une chance ultime de séparation de sonâme, qui du fait de sa constitution intellectuelle propre lui aurait permis de contempler un savoir post-mortem[15].

« Désir de connaître et amour du savoir, ou philosophie, c'est bien une même chose ? »

— Platon, La République, II, 376b

« La philosophie n'est rien d'autre que l'amour de la sagesse. »

— Cicéron

Dans une optique similaire,Emmanuel Levinas écrit, dans la préface deTotalité et Infini :« la philosophie elle-même ne se définit-elle pas, en fin de compte, comme une tentative de vivre en commençant dans l'évidence, en s'opposant à l'opinion des prochains, aux illusions et à la fantaisie de sa propre subjectivité ? »[16].

La philosophie comme mode de vie

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Jean-Léon Gérôme,Diogène, 1860. Portrait romantique qui représente aussi le chien, en grecκύων /kúōn, augénitifκυνός /kunós qui a donné son nom aucynisme.

La philosophie s’est comprise très tôt comme une manière de vivre et non pas uniquement comme une réflexion théorique. Autrement dit, êtrephilosophe, c’est aussi vivre et agir d’une certaine façon et non pas seulement se confronter à des questions abstraites[17]. L’étymologie du terme « philosophie » indique bien que le philosophe est celui qui tend vers la sagesse, qui cherche à vivre comme il le faut et plus particulièrement qui recherche le bonheur[18]. La philosophie, entendue comme mode de vie, met l'accent sur la mise en application dans sa propre vie des résultats de la réflexion philosophique. L’idée que la philosophie est une manière de vivre a aussi pu amener certains philosophes à imaginer que, pour cette raison, ils devaient guider les autres et les aider à mener correctement leurs existences. La philosophie, d’éthique personnelle, pouvait se faire projet collectif voire politique. Ces ambitions « collectives » de la philosophie prennent différentes formes. Une véritable communauté de vie pouvait se constituer autour d'un philosophe. Ceci explique en partie la naissance dans l’Antiquité d’écoles philosophiques (autour d’Épicure, de Platon ou d’Aristote par exemple). Depuis les présocratiques et surtout à partir de Socrate, toute une tradition a défendu cette conception de la philosophie comme un mode de vie. Citons entre autres lesStoïciens[19],Platon,Aristote,Épicure,Descartes[20],Spinoza[21],Sartre ouRussell. Mais ces derniers sont loin d’exclure l’idée que le philosophe s’intéresse à des problèmes théoriques. La « sagesse », ou plus exactement lasophia, que souhaite appréhender le philosophe est aussi un savoir et une connaissance. Le philosophe, dans la lignée de la tradition fondée par Socrate, sait comment il doit vivre ; il peut justifier ses choix et son mode de vie. Socrate par exemple, dans les dialogues socratiques de Platon, exige de ses interlocuteurs qu’ils soient à même de donner lelogos de leur jugement de valeur et de leur choix, c’est-à-dire de les justifier rationnellement. Cette exigence de rationalité peut même amener à donner des fondements authentiquement scientifiques à la philosophie. Bien sûr la définition de la philosophie en tant quemodus vivendi (mode de vie) ne peut prétendre être suffisante pour définir la philosophie dans son ensemble. Bien des philosophes ont compris la philosophie comme un travail intellectuel et non comme un mode de vie : c'est le cas dans le monde universitaire et de la recherche de nos jours. Il en va tout autrement, en Inde notamment. Le point de vue occidental ne peut s'appliquer aux concepts philosophiques en vigueur dans cette partie du monde, bien qu'il y eût tentative d'assimilation à l'époque romaine, en particulier avecPlotin. L'on sait que lors des conquêtes d'Alexandre le Grand (vers -325), les Grecs furent frappés par l'ascétisme hindou et le dénuement qui en résultait[22]. D'où leur appellation, fausse, de « gymnosophistes » (degumno, « nu »). Ces ascètes pratiquaient les préceptes des Upanishads. À cette confrontation d'idées philosophiques intervient l'ethnophilosophie.

Maurice Merleau-Ponty dans sa leçon inaugurale au Collège de France, intituléeÉloge à la philosophie, laisse entrevoir une conception de la philosophie comme mode de vie[23].

PourPierre Hadot, dansLa philosophie comme manière de vivre[24] :« Le vrai philosophe n'est pas celui qui parle, mais celui qui agit [au quotidien] »[25].« Il y aurait place à nouveau dans notre monde contemporain, pour desphilo-sophes (sic), au sens étymologique du mot c'est-à-dire des chercheurs de sagesse, qui, ne renouvelleraient pas le discours philosophique, mais chercheraient […] une vie plus consciente, [plus cohérente (dit plus loin)], plus rationnelle, plus ouverte sur les autres et sur l'immensité du monde. […] discours et vie [philosophiques au quotidien] sont inséparables »[26].« la concentration sur l'instant présent, l'émerveillement devant la présence du monde, leregard d'en haut [concept qui lui est familier, et qu'il décline aussi enpoint de vue de Sirius] porté sur les choses, la prise de conscience du mystère de l'existence »[27],« s'efforcer à l'objectivité, à l'impartialité de l'historien et du savant, et aussi se détacher de son Moi pour s'ouvrir à une perspective universelle »[28],« d'ouvrir notre cœur à tous les êtres vivants et à la nature entière dans sa magnificence »[29].

SelonGeorges Politzer, la philosophie du matérialisme scientifique, en devenant dialectique, s'identifie à une pratique au quotidien[30]. Un des fondements de cette philosophie est la liaison étroite entre la théorie et la pratique. C'est, pour lui, ce qui sépare le matérialisme des philosophes totalement idéel (domaine de la pensée), non idéaliste autant que faire se peut, du matérialisme marxiste qui est aussipraxique (dans le but de l'action, vie privée ainsi que vies sociale et politique).

La philosophie occidentale

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Article détaillé :Philosophie occidentale.
Paul Gauguin,D'où venons-nous ? Qui sommes-nous ? Où allons-nous ? (1897/98).

Définition

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Laphilosophie contemporaine occidentale, issue d’une tradition multiple, se présente sous des formes variées :tradition herméneutique et postkantienne en Allemagne,philosophie analytique dans les pays anglophones et dans une grande partie de l’Europe, traditionphénoménologique en Europe continentale[31]. Certains remettent fortement en cause la tradition philosophique et ses présupposés telle laphilosophie féministe, ladéconstruction deDerrida ou deHeidegger. Ces courants forment autant de pratiques différentes et d'opinions divergentes sur la nature de la philosophie, qui interdisent de donner une définition unique acceptable par tous. S'il y a aujourd'hui plusieurs traditions philosophiques, aucune ne peut prétendre résumer l'activité philosophique à elle seule, ni décrire l'activité philosophique de façon consensuelle.

Les difficultés à définir la philosophie sont en outre de natureépistémologique, car il est difficile de délimiter rigoureusement méthodes, thèmes et objets de la philosophie. Historiquement, elle a pu en effet s'inspirer d'autres disciplines (des mathématiques, voire dessciences positives). Pourtant, elle n'a jamais réussi à développer une méthode ou un ensemble de méthodes qui auraient réussi à s'imposer parmi les philosophes (comme laméthode expérimentale s'est imposée en physique et en chimie par exemple). En outre les amalgames entre la philosophie et d'autres disciplines sont favorisés par une tradition de philosophes aux intérêts très divers. AinsiAristote aura été aussi bien logicien, que philosophe ou naturaliste. Déterminer le philosophe par sa fonction sociale n'est donc pas aisé. La plupart des activités autrefois appartenant à la discipline sont devenues aujourd'hui autonomes (psychologie, sciences naturelles, etc.), et la part propre de la philosophie s'est réduite.

Mais il est également délicat de déterminer l'essence de la philosophie occidentale, soit parce que son statut dans la société est lui-même difficile à cerner, soit qu'elle a été ramenée à d'autres disciplines apparemment proches. Dès l'Antiquité, par exemple, Socrate était confondu dansLes Nuées d'Aristophane avec les sophistes, que Platon nous présente pourtant comme ses adversaires dans ses dialogues.

Emmanuel Kant ramenait le domaine de la philosophie à quatre questions : « Que puis-je savoir ? Que dois-je faire ? Que m’est-il permis d’espérer ? Qu’est-ce que l’homme ? »[5].

Les méthodes de la philosophie occidentale

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On peut dans une première approche, délimiter en creux un certain nombre de méthodes et de principesheuristiques qui caractérisent au moins en partie la philosophie.

Délimitations négatives de la méthode

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D'une part la philosophie ne recourt pas à laméthode expérimentale. La philosophie, en effet, à la différence de la physique, de la chimie ou de la biologie, n'a jamais vraiment intégré le processus d’expérimentation dans son outillage heuristique. Ceci est évident pour la philosophie antique et médiévale qui ne connaissait pas l'expérimentation. Même les grands philosophes qui se sont illustrés comme scientifiques (Descartes,Pascal,Leibniz pour ne citer qu'eux) ont toujours distingué leur travail dans le domaine scientifique et dans le domaine philosophique. Certains philosophes commeKant ouWittgenstein[N 1] ont même vu dans l’absence d’expérimentation en philosophie une caractéristique épistémologique essentielle de cette discipline et ont refusé toute confusion avec les sciences expérimentales[N 2].

D’autre part la philosophie n'est pas, par essence, une science reposant sur l'observation empirique à la différence de la sociologie ou des sciences politiques par exemple. Il ne faut naturellement pas croire que la philosophie peut ignorer les données empiriques les plus évidentes. Mais traditionnellement la philosophie ne veut pas se limiter à un simple catalogue de faits et entreprend pour cela un vrai travail de théorisation voire despéculation. Ainsi, par exemple, même siAristote a recueilli les constitutions des cités grecques de l'époque, il a voulu dansLa Politique et dans l’Éthique à Nicomaque analyser les structures de la cité d'un point de vue théorique.

Enfin, la philosophie, à la différence des mathématiques ou de lalogique formelle, ne s’est jamais décidée à travailler uniquement au moyen de symboles formels, bien que Leibniz ait pu rêver résoudre les problèmes philosophiques au moyen d’un calcul logique universel[32]. Et si la philosophie analytique contemporaine est impensable sans la logique mathématique, elle utilise encore massivement lelangage naturel.

Caractéristiques de la méthode de la philosophie

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Le philosophe parRembrandt.

Malgré les difficultés que comporte cette entreprise, il est possible de distinguer certaines grandes caractéristiques positives de la méthode philosophique. La philosophie se comprend comme un travail critique. C'est une de ses définitions les plus courantes. Cette critique n’est cependant jamais purement et simplement négative. Elle a pour but de créer de nouvelles certitudes et de corriger les fausses évidences, les illusions et erreurs du sens commun ou de la philosophie elle-même.Socrate, par exemple, interrogeait ses contemporains et les sophistes afin de leur montrer leurs contradictions et leur incapacité à justifier ce qui leur semblait évident[33]. Descartes[34] est à l'époque moderne le meilleur représentant de cette conception de la philosophie, car, selon lui, seul un doute radical et général pouvait être le fondement d'une pensée parfaitement rigoureuse et indubitable.

La philosophie est souvent caractérisée comme un travail sur les concepts et notions, un travail de création de concepts permettant de comprendre le réel, de distinguer les objets les uns des autres et de lesanalyser, mais aussi un travail d'analyse des concepts et de leurs ambiguïtés[35]. Elle a très tôt[36] reconnu les problèmes que posent les ambiguïtés du langage. De nos jours la philosophie analytique donne elle aussi une grande place à ce problème.

En outre, à la différence dessciences, la délimitation des méthodes et du domaine de la philosophie fait partie de la philosophie elle-même. Chaque penseur se doit d'indiquer quels problèmes il souhaite éclairer, et quelle sera la méthode la plus adaptée pour résoudre ces problèmes. Il faut en effet bien voir qu'il y a une unité profonde des problèmes philosophiques et de la méthode philosophique. Il ne faut donc pas voir l'instabilité des méthodes et des thèmes philosophiques comme une faiblesse de la discipline, mais plutôt comme un trait caractéristique de sa nature. Ainsi, la philosophie est une sorte de retour critique du savoir sur lui-même, ou plus précisément une critique rationnelle de tous les savoirs (opinions,croyances, art, réflexions scientifiques, etc.), y compris philosophiques - puisque réfléchir sur le rôle de la philosophie c'est entamer une réflexion philosophique[37].

Adorno etHorkheimer : deux représentants de la critique marxiste de la rationalité moderne.

Enfin, la philosophie est une discipline déductive et rationnelle. Elle n'est pas simpleintuition ou impressionsubjective, mais demeure inséparable de la volonté de démontrer par des arguments etdéductions ce qu’elle avance : elle est volonté de rationalité. C'est même la rupture desprésocratiques avec la pensée religieuse (mythologie) de leur époque, et leur rapport aux dieux grecs qui est considérée traditionnellement comme le point marquant de la naissance de la philosophie. Ce souci de démontrer et de livrer une argumentation se retrouve au cours de toute l'histoire de la philosophie. Qu'on songe aux discussionséristiques durant l'Antiquité, à l'intérêt que portent les philosophes à la logique depuis Aristote, mais aussi, au Moyen Âge, au souci de donner à la philosophie la rigueur démonstrative des mathématiques (comme chez Descartes ou Spinoza) ou à l'importance qu'accorde laphilosophie analytique de nos jours à la rigueur et à la clarté argumentatives. Malgré cette tendance profonde, la philosophie contemporaine a vu se développer une critique radicale de la raison, que ce soit chezNietzsche,Heidegger, ou encoreAdorno : la rationalité même s'est donc trouvée mise en débat par la philosophie[38].

Les branches de la philosophie occidentale

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La philosophie est loin d’être un domaine de connaissances bien délimité au sens où les problèmes auxquels elle se confronte sont d’une extrême variété. Elle étudie de nombreux objets, certains proches, c'est pourquoi sa subdivision en différentes branches est problématique et relève de l'arbitraire. De plus, si des pans entiers de la philosophie sont apparus auXXe siècle, certains domaines se sont détachés très nettement de la philosophie à l'époque moderne. La physique, par exemple, était considérée comme appartenant à la philosophie jusqu’auXVIIIe siècle. Mais le détachement n'est pas toujours aussi net ; ainsi lascience politique, considérée comme une ancienne branche de la philosophie devenue autonome, entretient un dialogue permanent avec la philosophie politique (qui n'est donc pas morte). De même, la biologie, qui a longtemps été entravée par son appartenance à la philosophie avec les thèsesfinalistes,mécanistes, etvitalistes, revient par une porte dérobée. En effet, au début duXXIe siècle le développement desbiotechnologies a pour corollaire l'apparition d'un nouveau champ d'étude philosophique : labioéthique.

Malgré ces difficultés, les branches suivantes se distinguent aujourd'hui car chacune a un objet propre bien délimité qu'elle soumet à des questionnements spécifiques (et notamment ceux indiqués ici) :

  • lamétaphysique et ses diverses branches (« Qu'est-ce que laréalité ? », « Y a-t-il des réalités immatérielles ? », « Dieu existe-t-il ? », « L'âme existe-elle ? Est-elle immortelle ? Incorporelle ? ») ;
  • l'ontologie, rattachée ou non à la métaphysique selon les interprètes (« Qu'est-ce que l'être ? », « Pourquoi y a-t-il de l'être plutôt que rien ? ») ;
  • laphilosophie de la religion, partiellement rattachée à la métaphysique puisqu'elle tente de définir le divin et pose la question de l'existence de Dieu, qu'elle double d'une interrogation sur la nature du sacré en général ;
  • laphilosophie morale ou l'éthique : discipline pratique et normative permettant de définir la meilleure conduite pour chaque situation: (« Quelle est la fin des actions humaines ? », « Le bien et le mal sont-ils des valeurs universelles permettant de définir cette fin ? ») ;
  • la philosophie de l'art ou l'esthétique (« Qu'est-ce que le beau ? », « Qu'est-ce que l'art ? ») ;
  • la philosophie desvaleurs, ouaxiologie, qui regroupe l'éthique et l'esthétique ci-dessus ;
  • laphilosophie de l'esprit (« Quelles sont les relations entre corps et esprit ? », « Comment fonctionne la cognition ? ») ;
  • laphénoménologie, dont la méthode est de partir desexpériences humaines pour appréhender la réalité telle qu'elle se donne, à travers lesphénomènes ;
  • laphilosophie de la logique ;
  • laphilosophie politique (« D'où peut provenir la légitimité du pouvoir ? », « Quel est le meilleur régime politique ? », « La morale peut-elle et doit-elle guider l'action politique ? ») ;
  • laphilosophie du droit (« Quelles sont les relations entre droit et justice ? », « Comment naissent les normes juridiques ? », « Selon quels critères faut-il les juger ? ») ;
  • laphilosophie de l'action (« La liberté est-elle illusoire ? ») ;
  • laphilosophie du langage (« Quelle est l'origine du langage ? », « En quoi le langage se distingue-t-il d'autres systèmes de communications ? », « Quelles relations entretiennent langage et pensée ? ») ;
  • laphilosophie de l'histoire (« L'histoire est-elle régie par des lois, une nécessité, ou est-elle le fruit abscons de la contingence ? ») ;
  • l'épistémologie qui est littéralement l'étude de lascience et laconnaissance. Aussi appeléthéorie de la connaissance ougnoséologie;
  • lagnoséologie (« D'où provient la connaissance ? ») ;
  • lathéorie de la connaissance (« Qu'est-ce que la vérité ? »).

Histoire de la philosophie occidentale

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Article détaillé :Histoire de la philosophie.
Représentation de la sagesse (1635) :« Sapiens Dominabitur Astris ». Traduction libre du texte :« Qui acquiert la sagesse sera maître des astres ».

Si la philosophie a une longue histoire, il convient de distinguer la pratique de la philosophie de l'étude simple des doctrines passées. Parfois atténuée, voire effacée, cette distinction est pourtant cruciale. Nombre de penseurs en appellent aux philosophies antérieures pour les appuyer, s'en inspirer, ou encore les critiquer : il y a là un appel à l'histoire et à un fond culturel commun, mais ça ne fait pas de la philosophie une discipline historique. La pratique philosophique n'étant pas uniquement une glose sur la philosophie des époques précédentes, il faut la distinguer de l'histoire de la philosophie.

L’histoire de la philosophie consiste à tenter de reconstruire, de comprendre, d’interpréter, voire de critiquer, les positions et thèses de penseurs commePlaton,Thomas d’Aquin,Hegel, etc. Il s'agit moins d'évaluer la pertinence philosophique ou l'intérêt actuel de ces philosophes que de savoir ce qu'ils ont vraiment dit, et de restituer leurs pensées dans leurs contextes d'apparition. Ce travail d'étude porte également sur des courants philosophiques (le scepticisme antique, lenéokantisme), ou des questions débattues au cours de l’histoire (ledualisme de l’âme et du corps, laquerelle des universaux) appartiennent elles aussi à l’histoire de la philosophie.

Quelques philosophes importants de la zone européenne selon leur lieu de naissance.

Frise chronologique

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Philosophie antique

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Article détaillé :Philosophie antique.

Période grecque

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La philosophie grecque a connu trois grandes périodes[39] :

L'École d'Athènes (détail d'une fresque deRaphaël), représentant les différentes écoles de l'Antiquité grecque : on reconnaît, au centre,Platon montrant le ciel du doigt (allusion à saThéorie des Idées) etAristote montrant la terre (allusion à son souci d'ancrer la philosophie dans la connaissance des faitsempiriques).

La philosophie grecque se caractérise par le fait qu'elle est dominée par l'éthique, par la question « comment bien vivre ? » et plus particulièrement par celles de lavertu et dubonheur. L'importance de ce thème apparaît évidente à la lecture des dialogues de Platon, des textes d'Aristote, des Stoïciens ou d'Épicure. La conséquence de cette tendance est que la philosophie était comprise comme une façon de vivre et non pas uniquement comme un discours théorique (même si ce dernier ne saurait être ignoré, naturellement) ce qui est particulièrement frappant chez unSocrate, unDiogène ou chez les Stoïciens.

Les deux autres grands domaines de la recherche des penseurs antiques sont d'une part lacosmologie et la physique (ce qu'on a longtemps nomméphilosophie naturelle), d'autre part lathéorie de la connaissance parfois liée à lalogique. Ainsi, la question fondamentale qui occupait les philosophes présocratiques était la question du principe de toute chose. Au travers d'un mélange d'observations empiriques et despéculations, ils tentèrent de comprendre la nature et ses phénomènes. Ainsi, le premier philosophe connu,Thalès, tenait l'eau pour le principe de toute chose. Platon dans leTimée (livre dont l'influence fut primordiale au cours de l'histoire de la philosophie) cherche lui aussi à expliquer la naissance du monde, et imagine undémiurge qui aurait créé notre univers en reproduisant le modèle éternel que sont les idées. Enfin,la Physique d'Aristote, tout comme lalettre à Hérodote d'Épicure ou la physique stoïcienne montrent le vif intérêt des anciens pour la connaissance de la nature (en grecφύσις /phúsis).

Lathéorie de la connaissance et lalogique étaient elles aussi essentielles pour les philosophes de l'Antiquité. Les Sophistes défendent souvent une thèse qu'on peut qualifier de relativiste car elle revient à nier l'existence d'une connaissance objective et universellement valable. « Rien n'est vrai (en soi). Pour chacun la chose apparaît, telle qu'elle apparaît, selon les circonstances et l'environnement »[40]. Tel est le sens de la célèbre formule : la personne humaine est la mesure de toute chose. Platon, à la suite de Socrate qui affirmait l'existence d'une science objective des valeurs et des normes morales, développe une théorie de la connaissance explicitée dansla République et leThéétète. Platon fait en effet la distinction entre la simple opinion (oudoxa, empirique et sans fondement) et le véritable savoir philosophique, qui ne peut être acquis que par un long parcours d'apprentissage des mathématiques, de la dialectique et de ce qu'on appelle lathéorie des Idées[41]. Épicure, quant à lui, développe toute une théorie empiriste de la connaissance afin de déterminer les critères que doit remplir une connaissance pour être vraie. Enfin, aussi bien Aristote que les Stoïciens ont fondé une logique formelle, sous la forme, respectivement, de lasyllogistique et d'unelogique des propositions.

Rome et l'Antiquité tardive

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Double hermès de Socrate et de Sénèque. Ce double portrait représenteSocrate (à droite) etSénèque (à gauche).

Les Romains, dominant petit à petit le contour de la mer Méditerranée (laMare nostrum), s'approprient ensuite l'héritage grec des différents courants philosophiques. Certains auteurs romains nous ont légué à travers le temps des principes et concepts de philosophie grecque qui aujourd'hui manquent par faute de textes originaux ou de copies : c'est le cas deLucrèce (Ier siècle av. J.-C.), avec son œuvre poétiqueDe rerum natura, explicitant l'épicurisme (seules trois lettres d'Épicure nous sont parvenues), malgré le rejet de la poésie par les Épicuriens. Il est en effet probable qu'il ait eu sous les yeux des traités aujourd'hui perdus[42]. Nous devons probablement àCicéron, philosophe de première importance, d'avoir sauvé le poème de Lucrèce. Premier écrivain ayant rédigé des ouvrages philosophiques en latin, Cicéron ne peut être rattaché à aucune école, faisant preuve d'éclectisme, mais il a toutefois largement contribué à répandre la philosophie stoïcienne et épicurienne dans le monde romain.

LesStoïciens sont représentés par deux grands hommes de pouvoir :Sénèque (Ier siècle) etMarc Aurèle (IIe siècle). Le premier de ces deux personnages est célèbre d'une part de sa proximité (qui lui sera fatale) avec l'empereurNéron, d'autre part parce qu'il est considéré comme le représentant plus complet du stoïcisme (bien que s'en émancipant), notamment par l'entremise de ses œuvres, à savoir deux de ses Dialogues (De Brevitate vitæ,De la brièveté de la vie ;De Vita beata,Sur la vie heureuse). Le second Stoïcien est Marc Aurèle, empereur romain. Influencé parÉpictète, il développe dans son fameuxPensées à moi-même les plus hautes valeurs qui doivent relever de l'être humain :sagesse,justice,courage ettempérance.

Lenéoplatonisme, mouvement fondé parPlotin (IIIe siècle), voulait concilier la philosophie de Platon avec des idées conceptuelles de l'Égypte et de l'Inde[43]. Il y eut deux phases concernant le néoplatonisme durant l'Antiquité, et une autre plus locale lors de la Renaissance. De consonance bien plus mystique que les Idées platoniques, Plotin voit la philosophie comme un cheminement de l'âme vers le principe de transcendance du Bien, donnant pour but à ce système, l'union avec le principe premier, originel, Dieu.

Augustin d'Hippone, ou saint Augustin (IVe siècle), personnage le plus important pour la propagation du christianisme aprèssaint Paul, laisse une abondante trace écrite qui sera d'une influence décisive sur le devenir de l'Occident, et de ce point de vue, sur de nombreux philosophes et théologiens. Sa pensée, l'augustinisme (nommée ainsi après sa mort), consacre l'idéalisme platonicien.

Philosophie médiévale

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La philosophie médiévale d'Occident et du Proche-Orient sont issues du même courant. Ce sont les penseurs musulmans et chrétiens, puis entre musulmans eux-mêmes, qui en cherchant des arguments convaincants vont faire appel à la philosophie antique. Du Moyen-Orient, principalement musulman, vont naître plusieurs écoles de pensée et de méthode qui seront reprises plus tard en Occident, alors que les sociétés musulmanes finiront par étouffer les idées originales nées durant cette période[44].

La philosophie médiévale en Occident est caractérisée par la rencontre du Christianisme et de la philosophie. La philosophie médiévale est une philosophie chrétienne, à la fois dans son intention et par ses représentants qui sont presque tous desclercs. Un thème fondamental constant est à partir de là aussi le rapport entre la foi et la raison. Mais ceci ne signifie pas que la pensée se manifeste désormais selon une unité dogmatique. Le conflit des directions philosophiques entre elles d'une part et les condamnations de thèses par les autorités ecclésiastiques d'autre part, montrent bien que la pensée se déploie sur des voies très autonomes et divergentes.

Malgré sa grande diversité et sa longue période de développement, elle se manifeste cependant une certaine unité dans la présentation des questions philosophiques : discussion des auteurs du passé, confrontation avec lesSaintes Écritures et les textes desPères de l'Église, afin d'examiner toutes les facettes d'un même problème, dont à la fin l'auteur proposait la résolution.

La première période coïncide avec l'Antiquité : laPatristique (duIIe au VIIe siècle environ) est caractérisée par les efforts des Pères de l'Église (patres) pour édifier la doctrine chrétienne à l'aide de la philosophie antique, et de l'assurer ainsi à la fois contre le paganisme et contre lagnose. Le représentant de la philosophie chrétienne le plus important et ayant eu le plus d'influence dans l'Antiquité estsaint Augustin. Son œuvre, influencée par le néoplatonisme, est une des principales sources de la pensée médiévale.

Après la fin de l'Antiquité, les textes transmis sont, durant des siècles, conservés et recopiés dans les monastères. Pourtant, paradoxalement, la pensée philosophique perd son autonomie et sa force propre. La date symbolique de 529apr. J.-C. voit la fermeture de l'École néoplatonicienne d'Athènes ordonnée parJustinien. Les maîtres de l'Académie (Damascios,Simplicios de Cilicie,Priscien de Lydie,Eulamios de Phrygie,Hermias de Phénicie,Diogène de Phénicie,Isidore de Gaza) décident d'aller chercher asile à la cour du roi des Perses àCtésiphon puis àHarran où se maintient une secte philosophico-religieuse se réclamant dunéo-platonisme et de l'hermétisme. La conversion des philosophes de l'École néoplatonicienne d'Alexandrie au christianisme marque la disparition de cette école en 541apr. J.-C.

La période qui s'ouvre à partir duIXe siècle est appelée généralement lascolastique. L'appellation deScolastiques (scola équivaut à école) désignent ceux qui s'occupent scolairement des sciences, et particulièrement les professeurs qui travaillent dans les écoles des diocèses ou de la cour fondée parCharlemagne, et plus tard, dans les Universités. Mais avec le terme de scolastique, c'est avant tout une méthode qui est évoquée. Les questions sont examinées et résolues rationnellement suivant le pour et le contre. Ce qui caractérise la scolastique, c'est un retour aux textes anciens, leur analyse critique et leur message.

Les Universités, fondées à partir duXIIe siècle, deviennent le centre de la vie intellectuelle. Le développement du savoir dans les quatre facultés fondamentales suivantes : philosophie (Septem artes liberales), théologie, droit, et médecine. Les « disputationes » qui ont lieu dans les Universités suivaient le strict schéma de la méthode scolastique. À la fin, sa sclérose formelle, fut le point de départ de la critique qui se réalisa à la Renaissance contre cette forme de philosophie. Les sources antiques auxquelles s'abreuve la scolastique sont avant tout : saint Augustin ; la tradition néoplatonicienne (avec ici les écrits d'un auteur inconnu qui se nommeDenys l'Aréopagite) ;Boèce qui transmet la logique aristotélicienne ; plus tard, l'ensemble des textes d'Aristote.

On distingue les périodes suivantes :

  • au cours de la première scolastique (XIe au XIIe siècle) débute l'élaboration de la méthode proprement scolastique. À ce moment se propage la querelle desUniversaux qui est aussi le thème du siècle suivant. La question est de savoir si, à toutes les déterminations universelles (genres et espèces, par exemple l'espèce humaine) correspond une réalité indépendante de la pensée, ou si elles n'existent que dans la pensée en soi. L'influence du monde arabe est très importante pour le développement futur de la philosophie. Dans les années 800-1200, la culture islamique a permis la transmission de la philosophie et de la science grecques. C'est de cette manière qu'une plus grande partie d'écrits que celle dont disposait leMoyen Âge chrétien devint accessible. Ce fut le cas des œuvres complètes d'Aristote ;
  • la nouvelle réception d'Aristote imprègne l'image de la haute scolastique (environXIIe auXIIIe siècle). Aucun penseur ne parvient à une connaissance complète des principes d'Aristote. C'est sur ce point que s'opposent la pensée franciscaine, orientée vers l'Augustinisme, et la pensée aristotélicienne des dominicains.Thomas d'Aquin a repris la vaste entreprise systématique visant à l'union de l'aristotélisme et de la pensée chrétienne. Le caractère antinomique de certains enseignements d'Aristote avec le dogme chrétien conduisit, de la part de l'Église, à une interdiction temporaire de certains écrits et à la condamnation d'une série de thèses philosophiques. AvecMaître Eckhart, la tradition de la mystique médiévale parvint à son apogée ; il s'agit de la voie vers la contemplation intérieure et de l'union avec le divin ;
  • les représentants plus lointains sont Henri Suses,Jean Tauler etJean Gerson dans la scolastique tardive (XIVe siècle), qui s'impose avecGuillaume d'Occam et la critique des systèmes métaphysiques des anciennes écoles (via antiqua). La nouvelle voie (via moderna, appelée aussi le nominalisme) va de pair avec un épanouissement des sciences naturelles (Nicolas d'Oresme,Jean Buridan) (Atlas de la philosophie, Livre de poche).

Philosophie islamique

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Articles détaillés :Kalâm etPhilosophie islamique.

Les sources de la philosophie islamique proviennent à la fois de l'islam en lui-même (Coran etSunna) ainsi que de la philosophie grecque, iranienne préislamique et indienne.

C'est en cherchant à affiner la doctrine de l'islam et à interpréter correctement leshadiths, tout en extrapolant sur les questions religieuses qui n'avaient pas été explicitement tranchées dans le Coran, que naît la méthode de l'ijtihad. Avec elle s'ouvrent les premiers débats philosophiques et théologiques en islam, notamment entre les partisans dulibre arbitre ouQadar (de l'arabe :qadara, qui a le pouvoir), et les djabarites (dedjabar : force, contrainte), partisans dufatalisme.

Lathéologie en islam doit répondre à des interrogations concernant lathéodicée, l'eschatologie, l'anthropologie, lathéologie négative et lareligion comparée. Plusieurs courants philosophiques existent en terre d'islam :

LaMadhhabmotazilite est née d'une opposition aux vues traditionnelles des musulmans partisans ducalifat. Puis, s'intéressant aux attaques que subissait l'islam de la part des non-musulmans, ces Motazilistes devinrent rapidement obsédés par le débat avec les autres théologies et courants de pensée à l'intérieur de l'islam lui-même.

Le califeAl-Mamun fait du motazilisme la doctrine officielle en827 et crée laMaison de la sagesse en832. Très rapidement, la philosophie grecque est introduite dans les milieux intellectuels persans et arabes. L'École péripatétique commence à avoir des représentants parmi eux : ce fut le cas d'Al-Kindi, d'Al-Farabi, d'Ibn Sina (Avicenne), et d'Ibn Rushd (Averroès).

Ceux qui cherchaient par une démonstration philosophique à conforter et démontrer le bien-fondé de leur foi religieuse ont été recrutés parHunayn ibn Ishaq, unarabe chrétien qui dirige lamaison de la sagesse dans lesannées 870. Ils ont collecté, traduit et synthétisé tout ce que le génie des autres cultures grecque, indienne, perse ont pu produire avant d'entreprendre les commentaires sur ces œuvres. C'est ce travail qui forme les bases de la philosophie musulmane duIXe etXe siècle. Ceux qui utiliseront cette méthode diteIlm-al-Kalâm basée sur ladialectique grecque seront appelésmutakalamin. En réponse aumotazilisme,Abu al-Hasan al-Ash'ari, initialement un motaziliste lui-même, développe le Kalâm et fonde l'école de penséeacharite qui s'appuie sur cette méthode. Ainsi le kalâm et la falsafa influenceront plusieursmadhhabs.

Sous le califat desAbbassides, un certain nombre depenseurs et de scientifiques, et parmi eux de nombreux musulmans non-sunnites ou des non-musulmans (en particulier des lettrés chrétiens syriaques, ceux-ci les ayant auparavant traduits du grec en syriaque, puis en arabe[45]), jouent un rôle dans la transmission à l'Occident des savoirs grec, indien, et d'autres sagesses préislamiques, mésopotamiennes et perses. Trois penseursspéculatifs, les deux Persansal-Farabi etAvicenne, et l'Arabeal-Kindi, combinent l'aristotélisme et lenéoplatonisme avec d'autres courants dans l'Islam. Ils furent considérés par beaucoup comme déviants par rapport à l'orthodoxie religieuse, et certains les jugèrent même comme des philosophes non-musulmans.

Lesismaéliens ne sont pas à l'écart de l'influence de la philosophienéoplatonicienne et plusieurs penseurs collaborent pour produire àBasra une encyclopédie : laIkhwan al-Safa.

LeXIIe siècle voit l'apothéose de la philosophie pure et le déclin du Kalâm. Cette suprême exaltation de la philosophie doit être attribuée, pour une large part au PersanAl-Ghazali et au JuifJuda Halevi. En émettant des critiques, ils ont produit par réaction un courant favorable à la philosophie par une mise en cause des concepts et en rendant leurs théories plus logiques et plus claires.Ibn Bajjah etAverroès ont produit les plus belles œuvres de la pensée islamique. Averroès clôt le débat par son œuvre d'une grande hardiesse. La fureur desorthodoxes est en effet telle que le débat n'est plus possible. Les orthodoxes s'en prennent sans distinction à tous les philosophes et font brûler les livres. Le débat se poursuivra, mais en Occident, par l'intermédiaire des Juifs.

D'aucuns considèrentIbn Khaldoun comme le dernier grand penseur de ce temps philosophique islamique ; il vécut auXIVe siècle. Il fut avec son grand-œuvreAl-Muqqadima (en particulier son introduction) en avance sur son époque et l'inventeur de lasociologie[C'est-à-dire ?][réf. nécessaire].

Philosophie chrétienne

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La philosophie trône parmi les sept arts libéraux — illustration extraite de l'Hortus deliciarum de Herrad von Landsberg (XIIe siècle).
Article détaillé :Philosophie médiévale.

Souvent caricaturée et décriée, laphilosophie médiévale s'étend sur la vaste période qui sépare la philosophie antique tardive de la philosophie moderne. Bien loin de se résumer à l'image négative qu'a aujourd'hui lascolastique, elle présente toute une variété de penseurs d'inspirations sensiblement différentes[46].

D'une part le Moyen Âge est une des périodes les plus fécondes en ce qui concerne la logique. Certaines lois logiques ont été connues dès le Moyen Âge (par exemplePierre d'Espagne connaissait déjà ce qu'on appellera plus tard laloi de De Morgan) avant d'être ensuite oubliées. C'est surtout la philosophie de la logique qui connut un développement important. Les penseurs médiévaux se concentrèrent plus particulièrement sur la célèbreQuerelles des Universaux, dont le point de départ fut une remise en cause de lathéorie des Idées platoniciennes. Elle fut animée entre autres parAbélard[47],Albert le Grand etGuillaume d'Ockham.

D'autre part le Moyen Âge fut aussi un âge de redécouverte de la philosophie antique à partir duXIe siècle[48]. La traduction en latin du corpus aristotélicien modifiera ensuite grandement la donne, et contribuera à réaffirmerAristote comme l'un des philosophes les plus influents de l'histoire. Mais cette redécouverte ne sera possible que par l'intermédiaire desSyriaques de la Mésopotamie et de la Syrie, désireux de s'instruire et souhaitant qu'ils servent à l'exégèse des textes religieux. Les conquérants arabes se virent remettre les ouvrages traduits, ce qui permit le passage des œuvres en Occident[49]. La tradition de commentaire des textes est aussi très présente : le commentaire desSentences dePierre Lombard sera pour longtemps un exercice canonique de l'époque. Quant aux commentaires d'Aristote par saintThomas d'Aquin, auXIIIe siècle, ceux-ci feront longtemps autorité et constitueront un modèle du genre.

Enfin, la philosophie médiévale est très liée à l'Église, et les réflexions philosophiques ont souvent un fond religieux et théologique plus ou moins prégnant. Les philosophes du Moyen Âge, qui avaient tous reçu une formation enthéologie, se basaient sur les textes bibliques et tentaient souvent de concilier les enseignements de la Bible avec les écrits des philosophes antiques. Cette réconciliation prit la forme d'une subordination de la philosophie à la théologie, ou plutôt d'une complémentarité, les Vérités révélées desÉcritures primant sur la « lumière naturelle » de laRaison, l'une n'allant jamais contre l'autre. La grande synthèse de la foi et de la raison, c'est-à-dire d'Aristote, de la théologie et de laRévélation fut réalisée auXIIIe siècle, notamment par des penseurs comme Thomas d'Aquin.

Philosophie juive

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Article détaillé :Philosophie juive.

Deux réactions eurent lieu chez les Juifs face à la philosophie grecque : alors que les Juifs restés en Judée se rebellaient contre l'hellénisation, d'autres s'installaient en terre grecque, àAlexandrie, et produisaient des penseurs qui, à l'exemple dePhilon, n'hésitaient pas à confronter les deux langages.

Représentant typique du judaïsme hellénisé d'Alexandrie, Philon ne parle probablement pas l'hébreu. Il rêve de concilier religion et philosophie, révélation et raison : la philosophie est le moyen de défendre et de justifier les vérités révélées du Judaïsme. Celles-ci sont pour lui fixées et déterminées, et la philosophie permet d'en approcher.

LaBible hébraïque est pour lui un ouvrage de législation religieuse parsemé de leçons d'éthique,Moïse un précurseur deSolon ouLycurgue, les commandements bibliques hébraïques inculquent à lapersonne humaine les fondements dustoïcisme, et accordent son rythme aux rythmes cosmiques et universels. LeShabbat vise à abolir toute barrière sociale, lacasheroute à enseigner la modération et la frugalité.

Il fallut l'expansion du monde de l'Islam pour que la philosophie revienne frapper en force aux portes du monde juif. Elle avait désormais un tout autre visage :

  • d'un côté, lesMutazilites s'en faisaient un outil afin d'étudier rationnellement les Textes sacrés ;
  • de l'autre côté, lenéoplatonisme avait été adapté puisadopté : l'émanationnisme, la perfection infinie de l'Un, la montée de l'âme, etc., sont des thèmes très proches des croyances religieuses, permettant de s'essayer à la fois à laspéculation rationnelle et à la spéculationmystique.

L'un des penseurs les plus marquants du Judaïsme,Juda Halevi, se leva alors pour combattre la philosophie. Cependant, Juda Halevi ne cessa de se « mouvoir dans l'univers mental de ses adversaires » pour les contrer, alors que son contemporain,Abraham ibn Dawd Halevi tentait d'introduire ses contemporains aux idéesAristote.

L'aristotélisme trouva son représentant dans le géant de la philosophie juive,Maïmonide. Il changea littéralement le champ de vision du Judaïsme. Il fut l'« Aigle de la Synagogue », qui écrivit le Commentaire sur laMishna et leMishné Torah, le « Prince des Médecins » et surtout un des plus grands érudits que connut le Judaïsme. Auteur duGuide des Égarés dont le but est de résoudre la difficulté qui se présente à l’esprit d’unjuif croyant, concurremment nourri de réalités philosophiques, Maïmonide a réussi à expliquer lesanthropomorphismesbibliques, à dégager la signification spirituelle cachée derrière les significations littérales et à montrer que le spirituel était la sphère du divin.

Philosophie dite moderne (1492-1789)

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Article détaillé :Philosophie moderne.
René Descartes (1596-1650).

Par « philosophie moderne », il faut entendre les courants philosophiques qui se développent au cours de ce que les historiens appellent l'Époque moderne (1492-1789). Globalement, on peut distinguer la philosophie humaniste de laRenaissance et celle desLumières.

L'humanisme (XVe siècle auXVIIe siècle)

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Article détaillé :Humanisme (philosophie).

L’Humanisme est un courant de pensée qui apparaît pendant laRenaissance. Il consiste à valoriser l’Humanité, à la placer au centre de son univers. Dans cette optique, le principe de base de cette théorie est que la personne humaine est en possession de capacités intellectuelles potentiellement illimitées. La quête du savoir et la maîtrise des diverses disciplines sont nécessaires au bon usage de ces facultés. Il prône la vulgarisation de tous les savoirs, même religieux : pour certains humanistes, la parole divine doit être accessible à toute personne, quelles que soient ses origines, sa langue ou sa catégorie sociale.

Ainsi, cet Humanisme vise à lutter contre l’ignorance, et à diffuser plus clairement le patrimoine culturel, y compris le message religieux. Cependant l’individu, correctement instruit, reste libre et pleinement responsable de ses actes dans la croyance de son choix. Les notions de liberté (ce que l'on appelle le « libre arbitre »), de tolérance, d’indépendance, d’ouverture et de curiosité sont de ce fait indissociables de la théorie humaniste classique. L'Humanisme désigne toute pensée qui met au premier plan de ses préoccupations le développement des qualités essentielles de l'être humain.

La liste des philosophes d'inspiration humaniste comprend aussi bienPétrarque queLéonard de Vinci,Jean Pic de la Mirandole,Charles de Bovelles,Montaigne, et bien plus tardThomas Jefferson ou encoreAlbert Schweitzer ; ceci pour indiquer la longue portée, jusqu'à nos jours, de ce courant philosophique.

Les Lumières et l'avènement de la philosophie moderne (XVIIe et XVIIIe siècles)

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Elle est, d'une part, l'héritière de la pensée antique en bien des points.Descartes,Spinoza,Leibniz ouHume (pour ne citer qu'eux)sont loin d'avoir rompu tout lien avec la philosophie des Anciens[réf. nécessaire].Ils la connaissaient très bien[réf. nécessaire] et leur ont notamment emprunté leur vocabulaire. Mais d'autre part, les Modernes ont souvent compris leur propre travail comme uneamélioration[réf. nécessaire] de ce que les philosophes de l'Antiquité avaient déjà accompli, ce qui les conduisit parfois à s'opposer à ces derniers.

Cette tentative « d'améliorer » la philosophie antique apparaît clairement dans laphilosophie politique, une des grandes caractéristiques de la philosophie moderne étant en effet d'avoir renouvelé celle-ci.Machiavel ouHobbes ont tous deux voulu fonder laphilosophie politique comme science, en la séparant nettement de l'éthique (alors que cette dernière et la politique étaient inséparables chez les trois grands penseurs de l’Antiquité qu'étaient Socrate, Platon et Aristote). En outre, aussi bien Spinoza et Hobbes que Machiavel ont cherché à fonder la philosophie politique sur l'étude de la personne humaine telle qu'elleest — et non telle qu'elledevrait être comme le faisaient les Anciens.

Mais la philosophie moderne, au sens où nous l'avons délimitée, comprend aussi, dès la fin duXVIIe siècle, la philosophie desLumières et lelibéralisme. Le mot « philosophe » y prend le sens nouveau de « membre duparti philosophique » au fur et à mesure que se dessine une philosophie politique qui privilégie latolérance. Des points de vue différents émergent cependant. Certains représentants des Lumières, tels que Voltaire etD'Alembert souhaitaient l'émergence de « despotes éclairés », des souverains lettrés et rationnels à même de régner selon les idées les plus modernes. Les Lumières anglo-saxonnes, composées notamment deMandeville,Locke,Smith ouJefferson, tenantes du libéralisme, prônent laliberté individuelle, lapropriété privée, laliberté économique, lelibre-échange et un pouvoir dirigé par l'élite possédante et cultivée, fût-elle élue par le peuple. Quant àRousseau, bien que faisant partie des Lumières à divers égards, il critiquait la propriété privée comme étant la pourvoyeuse de «l'inégalité parmi les hommes » et souhaitait tendre à ladémocratie directe.

David Hume (1711-1776).

L'autre grande caractéristique de la philosophie moderne est l'importance qu'y joue la science, même s'il faut remarquer que la philosophie duXVIIe siècle privilégie plutôt les mathématiques et la physique (mécaniste), alors que les philosophes duXVIIIe siècle se tournent davantage vers la biologie. Les penseurs menaient en effet souvent une carrière de savant, ou nourrissaient en tout cas un vif intérêt pour la science.Leibniz etDescartes, notamment, étaient de grands savants, de même qu'un siècle plus tardDiderot développa des réflexions annonçant letransformisme. Du point de vue de la méthode, la philosophie s'inspire alors soit des mathématiques (tels Descartes etSpinoza), soit de la physique (Hobbes) ; ou bien elle tente de fonder une méthode applicable à tous les domaines du savoir : philosophie, physique, mathématiques, etc., par exemple pour Leibniz. La méthode de la philosophie s'inspire donc souvent de celle des sciences ou des mathématiques.

Enfin, en ce qui concerne lathéorie de la connaissance, il est traditionnel de distinguer deux grands courants : lerationalisme (avec Descartes, Leibniz et Spinoza) et l'empirisme (Hume et Locke). De façon très schématique, les rationalistes affirment l'existence d’une connaissance indépendante de l'expérience, purement intellectuelle, universellement valable et indubitable. Les empiristes, eux, affirment que toute connaissance procède de l'induction et de l'expérience sensible. Ce sont souvent aussi dessceptiques (par exemple Hume) qui affirment qu'il n'existe aucune connaissance universellement valable, mais seulement des jugements nés de l'induction et que l'expérience pourra réfuter.

Kant défend une position originale dans cette discussion. Il affirme en effet à la fois la nécessité de l'expérience mais aussi des concepts et des formes de la sensibilitéa priori pour la constitution de la connaissance. Sa thèse combine donc à la fois l'empirisme et le rationalisme. Kant, qui nie à la différence des rationalistes la possibilité d'une connaissance ne reposant pas sur l'expérience, distingue par la suite les choses en soi (connues sans le recours de l'empirie) et les choses pour nous (telles que nous les connaissons). Les premières sont inconnaissables pour nous : Dieu, la liberté et l'âme.

Philosophie contemporaine

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Article détaillé :Philosophie contemporaine.

LeXIXe siècle

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Adolph von Menzel,Le laminoir en fer (1872/75). Larévolution industrielle provoqua une révolution dans les conditions de vie qui devait amener un bouleversement de la pensée philosophique, économique et politique.

La philosophie duXIXe siècle se divise en des directions si différentes qu'elles ne se laissent pas ramener à un seul et unique concept. Elle comprend la philosophie romantique, l'Idéalisme allemand, lepositivisme, la pensée socialiste et matérialiste deMarx,Feuerbach ouProudhon, lepragmatisme ainsi que nombre de penseurs difficiles à classer telsSchopenhauer,Nietzsche etKierkegaard ou encore plus tardChestov.

Une partie de la philosophie et surtout de la philosophie allemande se comprend comme un dialogue critique mais aussi constructif avec la pensée kantienne : ce fut le cas de l'Idéalisme allemand, de Schopenhauer et de Nietzsche. Le but avoué étant de reprendre ce qui semblait le plus intéressant dans la philosophie de Kant et de la débarrasser de ce qui semblait être des restes d'unemétaphysique dépassée.

Les courants philosophiques marqués par l'empirisme ont pris une autre direction comme le positivisme deComte qui voulait dépasser la pensée métaphysique uniquement au moyen des sciences empiriques c'est-à-dire sans recourir aux explications métaphysiques. En AngleterreBentham etMill développèrent l'utilitarisme qui soumettait l'économie et l'éthique à un rigoureux principe de comparaison des avantages et des inconvénients et qui avec l'idée d'un bien-être pour tous (le principe du « plus grand bonheur au plus grand nombre ») joua un rôle fondamental.

L'économie et la philosophie politique furent marquées parMarx,Engels ouProudhon qui voulaient améliorer profondément les conditions de vie des ouvriers par un bouleversement des structures économiques et politiques de leur époque que les philosophes avaient pour tâche de conceptualiser.

Il est en revanche difficile de classer toute une série de philosophes telsSchopenhauer,Kierkegaard etNietzsche. Schopenhauer mettait en avant la puissance et la domination de la volonté sur la raison en s'inspirant desUpanishads, principes philosophiques constituant pour partie la pensée indienne desVeda, alors en vogue dans certaines universités européennes. Sa vision du monde pessimiste, profondément marquée par l'expérience de la souffrance, témoigne d'une influence védique et de l'idée bouddhiste denirvāna. Nietzsche qui tout comme Schopenhauer accordait une grande importance aux arts, se désignait lui-même comme un immoraliste. Pour lui les valeurs de la morale chrétienne traditionnelle étaient l'expression de faiblesse et d'une pensée décadente. Il analysa les idées denihilisme, desurhomme, et de l'éternel retour de la répétition sans fin de l'histoire. Kierkegaard était en bien des points un précurseur de l'existentialisme. Il défendait une philosophie imprégnée de religion et représentant unindividualisme radical qui dit comment on doit se comporter en tant qu'individu singulier dans les différentes situations concrètes.

LeXXe siècle

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Gottlob Frege, un des fondateurs de la logique moderne.
Photographie en noir et blanc d'un homme aux cheveux blancs assis, l'air pensif, tenant une pipe de la main droite. Une bibliothèque est visible à l'arrière plan.
Bertrand Russell, un des fondateurs de la logique moderne.

La philosophie duXXe siècle se caractérise elle aussi par une importante variété de doctrines, dominées globalement par deux grandes familles de pensée : la philosophie analytique et la phénoménologie.

Laphilosophie analytique, philosophie dominante de la seconde moitié de ce siècle, qui prend racines en Allemagne avecFrege, enAutriche avecMoritz Schlick etRudolf Carnap, au Royaume-Uni avecRussell etWhitehead, et enPologne avec l'École de Lvov-Varsovie (Tarski,Kotarbiński,Leśniewski,Łukasiewicz), est majoritaire dans l'ensemble des pays anglophones et dans une grande partie de l'Europe (Autriche, Allemagne, Pologne, Suisse, pays scandinaves, etc.). Elle se caractérise par un usage important de lalogique mathématique et plus généralement par une grande attention portée au langage comme source d'illusions et deparalogismes. Elle a abouti à une reprise d'ensemble de nombreux problèmes philosophiques traditionnels tels que la nature de l'esprit et ses rapports au corps (voirphilosophie de l'esprit), les problèmes relatifs à la nature de l'action (voirphilosophie de l'action), l'essence et la fonction du langage naturel et formel (cf. laphilosophie du langage et laphilosophie de la logique). Ses représentants les plus importants sont Russell, Frege, Whitehead,Wittgenstein, Tarski, Leśniewski, Łukasiewicz,Ajdukiewicz,Davidson, Kenny,Austin,Searle,Ryle,Hintikka,Vuillemin[50].

L'autre grande tradition philosophique duXXe siècle est laphénoménologie, fondée parHusserl, dont les successeurs sontHeidegger,Sartre,Merleau-Ponty,Ingarden,Stein,Patočka,Ricœur ouLevinas. Pour Husserl, la phénoménologie est la science desphénomènes, c'est-à-dire la science des « vécus » de la conscience, s'opposant en cela au réalisme naïf (ou « attitude naturelle ») qui prétend faire la science des objets du monde extérieur. Il s'agit d'une science apriorique, ou « eidétique », c'est-à-dire d'une science qui décrit lesessences des vécus de la conscience[51]. Elle aura ainsi pour objets, entre autres, la connaissance (Husserl), l'imagination (Sartre), la perception (Merleau-Ponty), l'existence humaine (Heidegger), la volonté (Ricœur).

Husserl, fondateur de la phénoménologie.
Centre de Recherches Phénoménologiques et Herméneutiques du CNRS, dirigé parPaul Ricœur, avenue Parmentier à Paris.
LeFonds Ricœur à Paris.

Le début duXXe siècle marque également le début de lapsychanalyse, fondée parFreud, qui apporte une conception nouvelle de l'homme, contredisant la représentation traditionnelle de la conscience humaine : la psychanalyse fournit en effet un modèle théorique du psychisme humain impliquant la domination de l'inconscient sur la conscience, ainsi qu'une méthode d'investigation de ce dernier. Freud dit lui-même de sa discipline qu'elle constitue la troisièmeblessure narcissique de l'humanité. Même si Freud était un médecin neurologue, et non un philosophe, les conséquences philosophiques de sa doctrine (notamment sur la question de la liberté et de la responsabilité, et sur la place des pulsions et de la sexualité dans les conduites humaines) sont d'une telle ampleur que la plupart des philosophes duXXe siècle se sont intéressés à ses idées, pour les critiquer ou pour s'en inspirer (comme, en France, Alain, Sartre, Deleuze et Derrida[52]).

Sous l'influence des travaux du philosophe allemand Martin Heidegger[N 3], s'est développé dans la seconde partie duXXe siècle, surtout en France, la philosophiepoststructuraliste et ladéconstruction, qui reposent sur la remise en cause des concepts classiques de la métaphysique occidentale, par exemple ceux de « sujet » et « objet », de « sens », de « raison », de « conscience », mais encore sur un dépassement des conceptualités de la première moitié duXXe, psychanalytiques, phénoménologiques, linguistiques, etc. Les principaux représentants de cet « anti-courant » de pensée sontMichel Foucault,Gilles Deleuze,Félix Guattari, etJacques Derrida. Si l'unité de ces pensées pose un problème, par leur forme même, qui les empêche de « faire école », les Américains les regardent comme un courant français original auquel ils ont donné le nom deFrench theory, et les regroupent plus globalement dans laphilosophie postmoderne[53].

Martin Heidegger ouvre aussi la voie à l'herméneutique philosophique, qui a comme tâche de mettre en lumière les anticipations de sens de la compréhension de l'existence duDasein. L'herméneutique est reprise par l'élève d'Heidegger,Hans-Georg Gadamer, qui s'intéressera plutôt à la compréhension à travers les sillons tracés par l'art, l'histoire et le langage. Du côté de la France, l'herméneutique sera représentée parPaul Ricœur.

Laphilosophie politique duXXe siècle, quant à elle, se caractérise d'une part par l'intérêt qu'elle porte aux phénomènes totalitaires (Voegelin,Arendt,Schmitt,Aron)[54], et d'autre part par l'examen et la discussion desthéories du contrat social développées auxXVIIe et XVIIIe siècles, avec notamment lathéorie de la justice deRawls (1971), abondamment commentée.

L'idée d'absurde est par ailleurs développée parAlbert Camus au travers de plusieurs ouvrages dont un essai philosophique :Le mythe de Sisyphe ; cette pensée atypique dans la philosophie pose la question du suicide comme question fondamentale avant toute autre et, en écartant cette éventualité, préconise la révolte comme alternative.

Les concepts (récursivité, émergence, etc.) issus des sciences (système complexe, neurosciences, biologie, etc.) obligent les différents courants philosophiques à se réactualiser. Exemple : lematérialisme contemporain est devenu évolutionniste, émergentiste[55]

Si la recherche philosophique n'est pas remise en question par l'essor des sciences naturelles et humaines, l'enseignement de la philosophie à l'école, lui, n'est pas épargné. Ainsi, l'UNESCO, qui déclarait en 1954 que « l'enseignement des idées philosophiques a eu dans l'histoire et a encore aujourd'hui une grande importance — que ce soit directement ou indirectement — pour l'institution de la démocratie, pour le renforcement des droits de l'homme et pour la sauvegarde de la paix »[56], constate en 1993 que « l’enseignement de la philosophie est le premier touché par la crise de la raison dans les différents pays d'Europe. Il est assuré, en effet, qu’il faut enseigner les mathématiques, la grammaire, une langue ou une autre, donner une éducation physique. Il n’est, par contre, pas évident qu’il faille enseigner la philosophie »[57]. Ce constat est renforcé par le fait qu'il ne soit obligatoire d'étudier la philosophie au lycée qu'en France, en Italie, en Espagne, et au Portugal[58].

Les philosophies asiatiques

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La philosophie chinoise

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Article détaillé :Philosophie chinoise.

La philosophiechinoise diffère radicalement de la philosophie grecque, tellement que l'on peut s'interroger sur l'association des termes de l'expression « philosophie chinoise ». Dès l'origine les chemins divergent, se rejoignant seulement auXXe siècle : les formes linguistiques sont très différentes (la linguistique chinoise n'est pas basée sur lelogos, au contraire du grec ancien) ; la pensée chinoise s'appuie plus volontiers sur un esprit de synthèse que sur un esprit d'analyse ; sur la résolution des problèmes que sur la définition des concepts ; sur l'exemplarité que sur la démonstration ; sur la fluidité de l'esprit que sur la solidité des arguments.

La pensée chinoise est donc intéressante dans le sens où elle nous permet de découvrir des entrées originales, inconnues pour la philosophie occidentale.

Le confucianisme

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Article détaillé :Confucianisme.
Confucius.

Leconfucianisme est la voie principale de la philosophie chinoise et n'a connu que de rares mises à l'écart. Toute éducation se fondait en premier lieu sur les livres formant le « Canon confucianiste » : dont leShi Jing ouLivre des Poèmes, leYi Jing ouLivre des Mutations, lesAnnales de Lu, lesEntretiens de Confucius et le livre deMencius. Presque toute la production savante en Chine peut s'interpréter comme une suite de commentaires sur ces œuvres vénérées comme étant l'essence de l'esprit chinois. Presque tous les mouvements de pensée confucianiste se présentaient comme ayant renoué avec la vraie pensée du Sage. Entre les « réalistes » commeXun Zi et les partisans de son pendant « idéaliste »Mencius, plus tard entreWang Yangming etZhu Xi, des tendances ont émergé et débattu de la pensée du maître, enrichissant la philosophie de nouveaux concepts et de nouvelles interprétations. C'est la lignée deMencius queZhu Xi va privilégier et ses commentaires seront ceux considérés comme orthodoxes, c'est-à-dire comme références, par les examinateurs impériaux des dynasties Ming et Qing (la dernière).

Le néo-confucianisme

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Article détaillé :Néo-confucianisme.

Le néo-confucianisme désigne un développement tardif et éloigné du confucianisme, mais possède des racines autres que celle du confucianisme. Il commença son développement sous la dynastie desSong et parvint à sa plus grande expansion sous celle desMing. On en retrouve des traces dès la dynastie desTang.

Ce courant de pensée eut une grande influence en Orient, particulièrement en Chine, au Japon et en Corée. Zhu Xi est considéré comme le plus grand maître néo-confucianiste des Song, tandis que Wang Yangming est le plus fameux des maîtres professant sous les Ming. Mais il existe des conflits entre les écoles de ces deux penseurs.

Le taoïsme

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Article détaillé :Taoïsme.
dào « la Voie »,calligraphie 草書câoshū « herbes folles », un style très libre influencé par le taoïsme.

Le taoïsme, une religion, une philosophie[59] ?

Le terme « taoïsme » recouvre des textes, des auteurs, des croyances et pratiques, et même des phénomènes historiques qui ont pu se réclamer les uns des autres, répartis sur 2 500 ans d’histoire.

La catégorie « Taoïsme » est née sous la dynastie Han (200 av. J.-C. à200), bien après la rédaction des premiers textes, du besoin de classer les fonds des bibliothèques princières et impériales.Dào jiā (道家) oudào jiào (道教), « école taoïste », distingue à l’époque une des écoles philosophiques de lapériode des Royaumes combattants (500 av. J.-C. à220 av. J.-C.). École est ici à entendre dans son sens grec, voirepythagoricien, d’une communauté de pensée s’adonnant aussi à une vie philosophique ; n'y voir qu’un courant intellectuel est un anachronisme moderne. Mais cette école ne fut sans doute que virtuelle, car ses auteurs, dans la mesure où ils ont vraiment existé, ne se connaissaient pas forcément, et certains textes sont attribués à différentes écoles selon les catalogues.

Durant la période desTrois Royaumes (220-265), les termesdào jiā (道家) etdào jiào (道教) divergent, le premier désignant la philosophie et le second la religion. Car la catégorie a vite englobé des croyances et pratiques religieuses d’origine diverse :« le taoïsme n’a jamais été une religion unifiée et a constamment été une combinaison d’enseignements fondés sur des révélations originelles diverses […] il ne peut être saisi que dans ses manifestations concrètes »[60].

Le taoïsme est-il une philosophie ou une religion ? Les deux, peut-on dire. Les conceptions antiques duZhuangzi (Tchouang Tseu) et duDao De Jing (Tao Te King) sont évoquées car ces textes continuent d’inspirer la pensée chinoise, ainsi que l’Occident, avec des thèmes comme leDao, la critique de la pensée dualiste, de la technique, de la morale ; dans un éloge de la nature et de la liberté. On trouvera aussi un exposé sur les pratiques taoïstes, concentré sur leMoyen Âge chinois (les six dynasties, 200-400). La période permet de révéler des techniquesmystiques, des idées médicales, unealchimie, desrites collectifs. Leur élaboration a commencé bien avant et s’est poursuivie ensuite, mais ce moment permet d’en offrir un tableau plus riche, et plus attesté. Il en résulte un panorama large, fondé sur des textes et des commentaires récents, afin que chacun puisse se faireson idée du taoïsme comme cela se fit par le passé, mais en privilégiant les sources les plus significatives, les plus évocatrices.

Le néo-taoïsme

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Article détaillé :Xuanxue.

Xuanxue 玄學,Hsuan Hsue ou néo-taoïsme désigne un courant de pensée philosophique et culturel chinois. Celui-ci s'est créé lors du démantèlement de l'empireHan, auIIIe siècle de notre ère. Les philosophes de ce courant ont développé une interprétation métaphysique cohérente duDao De Jing, duZhuangzi et duYi Jing, dans laquelle ledao, identifié auwu (rien ou vide), est l’origine ontologique de toutes choses. Leurs commentaires et éditions ont vite fait autorité et exercé une influence déterminante sur la façon dont ces ouvrages seront interprétés par les générations ultérieures.

Sa composante culturelle essentielle est leqingtan (« pure conversation »), sorte de joute oratoire codifiée dont les thèmes, souvent philosophiques, évitaient les sujets brûlants de la politique contemporaine. À cette pratique était associé un style de vie individualiste, hédoniste et anti-conformiste.

Les Cent Écoles

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Sous cette désignation, on retrouve quantité de doctrines, avec, entre autres :

  • lelégisme de Shang Yang ou Han Fei Zi, qui est une doctrine purement politique, très autoritaire, ressemblant fort autotalitarisme ;
  • lemoïsme ou mohisme, fondé parMo Zi (Mo-tseu), né en réaction au confucianisme ;
  • l'École des Noms, ou des Logiciens, s'intéresse au langage et aux relations logiques qu'il décrit, dans le but de convaincre.

La philosophie japonaise

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Article détaillé :Philosophie japonaise.

La philosophie japonaise (enjaponais 日本哲学,Nihon tetsugaku) se situe dans le prolongement de la philosophie chinoise, le plus généralement par l'importation,via laCorée, de la culture chinoise durant le Moyen Âge. Le Japon s'est en effet approprié le Bouddhisme et le Confucianisme. La religion traditionnelle nippone, leShintoïsme, est entrée en dialogue avec ces différentes traditions importées. Pour cette religion il existe des divinités ou esprits, appelésKami 神, qui se retrouvent dans tout objet naturel (chute d'eau, arbre…), phénomène naturel (arc-en-ciel, typhon…), objet sacré… On peut mettre en parallèle leshuacas incas pour mieux cerner ce que représentent les Kami.

Lesbudō 武道 (bu, la guerre ;do, la voie) sont des arts martiaux (judo,karaté,aïkido) d'inspiration bouddhiste zen.

La philosophie indienne

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Tôt le matin sur le Gange.
Article détaillé :Philosophie indienne.

On définit classiquement deux sortes de philosophies indiennes : les philosophiesāstika (आस्तिक endevanāgarī), qui suivent lesVeda (hindouisme…) et les philosophiesnāstika (नास्तिक) que sont lejaïnisme, lebouddhisme et leCārvāka, qui les rejettent. Pour ces dernières, on se reportera aux articles qui les concernent[61].

Les différentes écolesāstika

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On distingue traditionnellement six écoles orthodoxes que sont leMīmāṃsā, leNyāya, leSāṃkhya, leVaiśeṣika, leVedānta et leYoga dePatañjali[62]. Ces écoles sont aussi connues sous le termesanskritdarśana qui signifie « point de vue doctrinal »[63].

Le Nyâya
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L'école deNyâya (en sanskrit न्याय, nyāya) despéculation philosophique est basée sur un texte appelé le NyâyaSûtra. Il a été composé parGautama Aksapada (à ne pas confondre avecSiddhârtha Gautama, le fondateur dubouddhisme), vers leIVe ouVe siècle av. J.-C. La contribution importante apportée par cette école est sa méthode. Elle est basée sur un système de logique qui a été plus tard adopté par la plupart des autres écoles indiennes (orthodoxes ou non), de la même manière qu'on peut dire que la science, la religion et la philosophie occidentales sont en grande partie basées sur la logique aristotélicienne.

Le Vaiçeshika
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Le système deVaisheshika (ouVaiçeshika, en sanskrit वैशेषिक, vaiśeṣika), fondé par la sageKanada, postule un pluralisme atomique. Suivant les préceptes de cette école de pensée, tous les objets de l'univers physique, les substances matérielles, sont réductibles à un certain nombre d'atomes, sauf les cinq substances immatérielles : le temps, l'espace, l'éther (âkâsha) l'esprit et l'âme. Les atomes constitutifs des substances matérielles sont les atomes de feu, de terre, d'air et d'eau.

Le Sāṃkhya
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LeSāṃkhya (sanskrit en devanāgarī : सांख्य) est généralement considéré comme le plus vieux des systèmes philosophiques indiens[64], il aurait été fondé auVIIe siècle av. J.-C. par Kapila, ou trois siècles plus tôt, selon A. Daniélou. Il s'agit, historiquement, de la première description connue du modèle complet de l'univers et des constituants de l'homme sous forme de principes, à la fois scientifique et métaphysique. Sa philosophie considère l'univers comme se composant de trois réalités éternelles que sont le principe de l'espace (âkâsha), le principe de l'intelligence (Puruṣa), le principe de la nature (Prakriti) et de vingt-deux autres principes. C'est à partir du principe de la nature influencé indirectement par Purusa et ses trois qualités inhérentes que sontsattva,rajas ettamas en déséquilibres que se développe la création entière.

Le Vedānta
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L'école d'Uttara Mimamsa (nouvelle recherche), généralement connue sous le nom deVedānta (en sanskrit वेदअन्त, vedānta), se concentre sur les enseignements philosophiques desUpaniṣad plutôt que sur les injonctions ritualistes des Brâhmanas. Mais il y a plus de cent Upanishads qui ne forment pas un système unifié. Leur systématisation a été entreprise par Badarayana, dans un travail appelé Vedānta Sūtra.

La manière obscure dont les aphorismes des textes du Vedānta sont rédigés laisse la porte grande ouverte pour une multitude d'interprétations. Cela a entraîné une prolifération des écoles du Vedānta. Chacune de ces dernières a interprété à sa façon les textes et a produit sa propre série de sous-commentaires — tout en prétendant être seule fidèle à l'original.

Les différentes écolesnāstika

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On distingue traditionnellement trois écoles non orthodoxes que sont lejaïnisme, lebouddhisme et leCārvāka.

Le jaïnisme
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Article détaillé :Jaïnisme.

Le « Jaïnisme » est une philosophie indienne basée sur la non-violence (ahimsa) ou respect de toute vie (humaine, animale, végétale) et sur la tolérance (anekantavada) ou reconnaissance de la multiplicité des points de vue. Il implique trois grands principes que sont :

  • la vision juste des réalités (tattvas),
  • la conduite juste,
  • la connaissance juste.

Son principal grand maître philosophique et spirituel ou24° Tirthankara a été Vardhamana ditMahavira (le grand héros) qui a vécu en Inde auxVIe et Ve sièclesav. J.-C.[65].

Le bouddhisme
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Article détaillé :Bouddhisme.

Le bouddhisme est l’un des grands systèmes de pensée et d’action orientaux, né enInde auVIe siècle av. J.-C. Il est fondé sur lesTrois Joyaux : les bouddhistes déclarent prendre refuge dans leBouddha, le fondateur du bouddhisme, dans leDharma, la doctrine du Bouddha, et dans leSangha, la communauté des adeptes[66].

À l’origine, le bouddhisme n’est pas vraiment une philosophie ou une religion, mais une « leçon de choses » (dhamma enpali,dharma ensanskrit), ce terme désignant à la fois la réalité, sa loi, et son exposé. De plus lorsqu’on parle dedharmas on désigne diverses lois naturelles particulières.

Articles détaillés :Philosophie bouddhiste etDharma.

Lesquatre nobles vérités qui sont à l’origine du bouddhisme sont :

  • la vérité de lasouffrance ou de l’insatisfaction inhérente ;
  • la vérité del’origine de la souffrance engendrée par ledésir et l’attachement ;
  • la vérité de la possibilité dela cessation de la souffrance par le détachement, entre autres ;
  • et finalement la vérité duchemin menant à la cessation de la souffrance, qui est lavoie médiane dunoble sentier octuple.

Cependant ces enseignements classiques, et de portées spirituelles plutôt que philosophiques, ne sont que le point de départ de ce qui deviendra une riche pluralité de traditions philosophiques et religieuses. Après tout le bouddhisme avait « conquis » l'ensemble de l’Asie, du Japon jusqu’à l’Afghanistan, intégrant ou s’adaptant à ces différentes cultures. En philosophie particulièrement, tout le spectre des positions et options possibles a, à un moment ou l’autre, été l’objet d’élaborations et de débats. Il a donc connu son « réalisme », son « atomisme », son « nominalisme », etc.

L’hindouisme, qui partage un certain arrière-plan philosophique avec le bouddhisme, présente lui aussi une telle variété. Pareillement, et à l’instar de lascolastique occidentale, toute philosophie s’inscrit dans le cadre de la religion. Plus précisément, les philosophies bouddhistes ne perdent jamais de vue les préoccupationssotériologiques.

Au terme de ce processus historique, il ne subsiste plus que deux grandes écoles philosophiques, particulièrement dans le bouddhisme dit dumahāyāna[67], ce sont leCittamātra (esprit seulement,rien qu'esprit), et leMadhyamaka (voie du milieu).

Articles détaillés :Cittamātra,Madhyamaka,Vacuité etTathāgatagarbha.
Le Cārvāka
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Article détaillé :chârvâka.

La philosophie perse

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Articles détaillés :Zoroastrisme,Manichéisme (religion) etMazdakisme.

Il existe d'antiques relations entre lesVeda indiennes et lesAvesta mèdes. Les deux principales familles philosophiques traditionnelles indo-iraniennes étaient déterminées par deux différences fondamentales : dans leurs implications sur la position de l'être humain dans la société et leur vision du rôle des femmes et des hommes dans l'univers. La première charte des droits humains (droits fondamentaux de la personne humaine) parCyrus II (dit aussi Cyrus le Grand) est vue comme un reflet des questions et pensées exprimées parZarathoustra, et développées dans les écoles de pensée zoroastriennes.

La philosophie africaine

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Article détaillé :Philosophie africaine.

S'il faut dire que l'expression a posé un problème du même acabit que celui constaté avec l'expression « philosophie chinoise », il faut reconnaître que le débat sur la philosophie africaine a beaucoup évolué à la fin du20e et au début du21e siècle. Le terme de « philosophie africaine » est donc utilisé de différentes manières par différents philosophes. Bien qu'une majorité de philosophesafricains étudient dans des domaines tels que la métaphysique, l'épistémologie, la morale et la philosophie politique, une question qui accapare nombre d'entre eux se situe sur la nature de la philosophie africaine elle-même. Un des points centraux du désaccord est sur le terme « africain » : désigne-t-il le contenu de la philosophie ou l'identité des philosophes ? La philosophie africaine puise à la fois dans l'héritage traditionnel du continent, notamment dans l'enseignement de l'Égypte pharaonique, et dans l’héritage de la philosophie occidentale.

Place des femmes en philosophie

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Mary Wollstonecraft (1759–1797) était une philosophe et écrivaine britannique.

Bien que les hommes aient généralement dominé le discours philosophique, les femmes philosophes se sont engagées dans cette discipline tout au long de l'histoire. La liste des femmes philosophes à travers l'histoire est vaste. Parmi les exemples anciens, citonsHipparchia (active vers 325 avant J.-C.) etArété de Cyrène (active aux5e-4e siècles avant J.-C.). Certaines femmes philosophes ont été acceptées au cours des époques médiévale et moderne, mais aucune n'a fait partie du canon occidental avant les20e et21e siècles. Parmi ces dernières on trouve :G. E. M. Anscombe,Hannah Arendt,Bell Hooks,Simone de Beauvoir,Simone Weil etSusanne Langer sont entrées dans le canon[68],[69],[70].

Au début des années 1800, certains collèges et universités du Royaume-Uni et des États-Unis ont commencé à admettre des femmes, produisant ainsi davantage de femmes universitaires. Néanmoins, les rapports du ministère américain de l'éducation des années 1990 indiquent que peu de femmes se retrouvent en philosophie et que la philosophie est l'un des domaines des sciences humaines où la proportion de femmes est la plus faible, les femmes représentant entre 17 % et 30 % du corps enseignant de philosophie selon certaines études.

Parmi les philosophes éminentes du21e siècle on trouve :Judith Butler,Gayatri Chakravorty Spivak,Martha Nussbaum,Onora O'Neill etNancy Fraser,Julia Kristeva,Nell Noddings,Carol Gilligan, etDonna Harraway[71],[72].

Critiques

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Article détaillé :Critique de la philosophie.
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Notes et références

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Notes

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  1. Respectivement dans laMéthodologie de laCritique de la raison pure et dans leTractatus logico-philosophicus.
  2. Ceci n'empêche naturellement pas la philosophie de faire usage de connaissances et résultats établis grâce à l'expérimentation. Ceci est vrai tout particulièrement de laphilosophie de l'esprit. Il n'empêche que, parmi les représentants de ce courant, aucun n'effectue lui-même des expérimentations. En outre, si on compare l'importance de l'expérimentation pour la physique et pour la philosophie par exemple, on voit qu'on ne peut pas faire de la philosophie une discipline expérimentale.
  3. Ainsi Lacan, Foucault, Althusser et même Derrida, pour ne citer qu'eux, ont pris appui, souvent indirectement ou allusivement surLettre sur l'humanisme, pour alimenter, ou soutenir leurs propres critiques du concept d'humanisme et du rôle de la subjectivité mais en déplaçant en leur faveur (c'est-à-dire dans un sens plus ou moins structuraliste ou déconstructionniste) le propos heideggerienDominique Janicaud Du bon usage de la Lettre sur l'humanisme àHeidegger et la question de l'humanisme Faits, concepts débat direction Bruno Pinchard Themis Philosophie PUF 2005 page 222.

Références

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  1. Sur l'origine du terme, voir : Anne-Marie Malingrey,Philosophia. Étude d'un groupe de mots dans la littérature grecque, desPrésocratiques auIVe siècle après J.-C., Paris, Klincksieck, 1961.
  2. Informationslexicographiques etétymologiques de « Philosophie » dans leTrésor de la langue française informatisé, sur le site duCentre national de ressources textuelles et lexicales.
  3. Jean-Paul II,Fides et ratio, § 47
  4. Jean-FrançoisMattéi, « Les deux souches de la métaphysique chez Aristote et Platon »,Philosophique,no 3,‎1er janvier 2000,p. 3-18(ISSN 0751-2902 et2259-4574,DOI 10.4000/philosophique.280,lire en ligne, consulté le)
  5. a etbAndré Comte-Sponville,Dictionnaire philosophique (article sur philomag.com).
  6. « Qu’est-ce que la philosophie ? Définitions d’Aristote à Descartes », surla-philosophie.com,(consulté le)
  7. « La philo-bonheur relève d’un totalitarisme soft et radieux »,Le Matin dimanche, 15 février 2015.[lire en ligne]
  8. R. Bödéus, "philosophía", in (dir.)Jacob, André,Encyclopédie philosophique universelle, vol. 2 :Les notions philosophiques, tome 2, Paris, PUF.
  9. ALQUIÉ, F.,Signification de la philosophie, Paris, 1971.
  10. Héraclide du Pont, fragment 88.
  11. Monique Dixsaut,Le naturel philosophe. Essai sur les dialogues de Platon,p. 9.
  12. Anatole Bailly ; 2020 : Hugo Chávez, Gérard Gréco, André Charbonnet, Mark De Wilde, Bernard Maréchal & contributeurs, « Le Bailly »,(consulté le).
  13. Platon,La République, II, 376b.
  14. Le sage est celui qui possède la sagesse, l'ami est celui qui la désire. Platon écrit dans lePhèdre (278d) que, pour parler proprement, seul un dieu possède la sagesse.
  15. voirPhédon
  16. EmmanuelLévinas,Totalité et infini: essai sur l'extériorité, M. Nijhoff,(ISBN 978-90-247-5105-1,lire en ligne)
  17. Voir sur ce sujet Pierre Hadot,Qu'est-ce que la philosophie ?.
  18. René Descarte,Les principes de la philosophie, Préface, p. 15
  19. De la brièveté de l'âme deSénèque,le Manuel d'Épictète, lesPensées pour moi-même deMarc Aurèle.
  20. Voir lacorrespondance avec Élisabeth et le Livre IV duDiscours de la méthode.
  21. Voir les Livres IV et V de l'Éthique.
  22. E. Brehier,La philosophie de Plotin,p. 121, Éd. Vrin,(ISBN 978-2-7116-8024-5).
  23. Merleau-Ponty Maurice,Éloge de la philosophie, Paris,Éditions Gallimard,(ISBN 978-2-07-035075-9).
  24. Pierre Hadot,La philosophie comme manière de vivre,Albin Michel,, 283 p.(ISBN 978-2-226-12261-2).
  25. Hadot 2001,p. 176.
  26. Hadot 2001,p. 179.
  27. Hadot 2001,p. 180.
  28. Hadot 2001,p. 262.
  29. Hadot 2001,p. 263.
  30. Georges Politzer,Principes élémentaires de philosophie, Paris,Les Éditions sociales,, 286 p.,p. 83-113, Partie 2Le matérialisme philosophique.
  31. Sur l’opposition entre philosophie continentale et analytique voir un texte dePascal Engel :« petits déjeuners continentaux et goûters analytiques »(consulté le).
  32. Sur la logique de Leibniz voir l'ouvrage classique deLouis Couturat,La logique de Leibniz, réed. Olms, 1969
  33. Voir leLachès ou leProtagoras par exemple.
  34. Voir la premièreMéditations métaphysiques.
  35. Sur la conception de la philosophie comme création, voirGilles Deleuze,Pourparlers, 1972-1990, Ed. de Minuit, 1990,p. 168).
  36. Dès l'Antiquité : voir le cinquième livre de l'Éthique à Nicomaque d'Aristote et à la célèbre distinction entre les différents sens du motjustice.
  37. Pour des textes qui livrent des définitions classiques de la philosophie par des philosophes, voir entre autres :Le Banquet et l'Apologie de Socrate dePlaton ; le dixième livre de l'Éthique à Nicomaque ;De la constance du sage de Sénèque ; le cinquième livre de l'Éthique de Spinoza.
  38. Dialectique de la raison d'Adorno etMax Horkheimer et laGénéalogie de la morale deNietzsche.
  39. Sur cette période voir :Histoire de la philosophie d'Émile Bréhier,Qu'est-ce que la philosophie antique dePierre Hadot
  40. Clémence Ramnoux,Les Présocratiques,p. 445, inHistoire de la philosophie publié parBrice Parain, Paris, 1969(ISBN 978-2-07-040777-4)
  41. La République, Livre VI et VII
  42. Cette question reste en tout cas très discutée. Cf. José Kany-Turpin, introduction à sa traduction duDe la nature de Lucrèce, 1993, édition de poche revue, 1998, Garnier-Flammarion (p. 15-18).
  43. Porphyre de Tyr,Vie de Plotin III, Éd. Belles Lettres :« Il arriva à posséder si bien la philosophie, qu’il tâcha de prendre une connaissance directe de celle qui se pratique chez les Perses, et de celle qui est en honneur chez les Indiens. »
  44. Alain de Libera,La philosophie médiévale, Presses universitaires de France,, 547 p.
  45. Voir pour plus de détails, ce site
  46. Sur cette période voir les ouvrages d'Étienne Gilson :La philosophie au Moyen Âge, 2 volumes, Paris, 1922.
  47. ChristianWenin, « La signification des universaux chez Abélard »,Revue Philosophique de Louvain,vol. 80,no 47,‎,p. 414-448(ISSN 0035-3841,DOI 10.3406/phlou.1982.6197,lire en ligne, consulté le)
  48. C'est ce que des commentateurs commeMarie-Dominique Chenu appellent la renaissance du Moyen Âge (voirIntroduction à l'étude de saint Thomas d'Aquin)
  49. Voir ce site pour de plus amples informations
  50. Sur cette période voirPascal Engel,La dispute, une introduction à la philosophie analytique, Paris, Minuit, 1997,Scott Soames,Philosophical Analysis in the Twentieth Century, Volume 1 : The Dawn of Analysis, Princeton, 2003 etPhilosophical Analysis in the Twentieth Century, Volume 2 : The Age of Meaning, Princeton, 2003
  51. Voir sur sujetLevinas,Théorie de l'intuition dans la phénoménologie de Husserl, Paris, 1930
  52. Paul-Laurent Assoun,Freud, la philosophie et les philosophes, Paris, PUF, 1976,p. 6.
  53. Johannes Angermuller,Le Champ de la Théorie. Essor et déclin du structuralisme en France, Paris,Hermann, ; Johannes Angermuller (2015) :Why There Is No Poststructuralism in France. The Making of An Intellectual Generation. London: Bloomsbury.
  54. TelsHannah Arendt dansLes Origines du totalitarisme, traduits en trois volumes ;Carl Schmitt,La dictature, Seuil, Paris, 2000 (trad. par Mira Köller et Dominique Séglard) ;Raymond Aron,Démocratie et totalitarisme, éd. Gallimard, 1965.
  55. Silberstein Marc (dir.),Matériaux philosophiques et scientifiques pour un matérialisme contemporain : Sciences, ontologie, épistémologie, Paris, Éditions matériologiques,, 1017 p.(ISBN 978-2-919694-26-6)
  56. « Sur les chemins de l'acte d'être », surbertrandrioux8.blogspot.fr,(consulté le)
  57. « L'enseignement de la philosophie en Europe et en Amérique du Nord », surunesdoc.unesco.org,(consulté le)
  58. Annabelle Laurent, « Pourquoi la France philosophe ? »,Slate,‎(lire en ligne)
  59. Sur le Taoïsme voirMarcel Granet,Trois études sociologiques sur la Chine, « Remarques sur le Taoïsme ancien », 1925 etLa Pensée chinoise, 1934 (rééd. Albin Michel, coll. « L'Évolution de l’humanité », 1999) 1925,Henri Maspéro,Le Taoïsme et les Religions chinoises, 1950, NRF (Gallimard), coll. « Bibliothèque des Histoires » (rééd. Gallimard, 1990)
  60. Isabelle Robinet,« Histoire du taoïsme : des origines auXIVe siècle »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?). Pour laStanford Encyclopedia of Philosophy : « Le taoïsme est un terme-parapluie qui recouvre un ensemble de doctrines [philosophiques] qui ont en commun une orientation similaire. Le termetaoïsme est également associé à différents courants religieux naturalistes ou mystiques… Le résultat est que [c’]est un concept essentiellement malléable. La fameuse question de Creel : « Qu’est-ce que le taoïsme ? » reste toujours aussi difficile. » (Voir l'article).
  61. Sur la philosophie indienne voir Surendranath N. Dasgupta:A History of Indian Philosophy (cinq volumes), Cambridge, 1922 et A.K. Warder:Outline of Indian Philosophy, Delhi: Motilal Banarsidass, 1971(ISBN 978-0-89581-372-5)
  62. Essai sur la philosophie des hindous.Henry Thomas Colebrooke,Guillaume Pauthier. Éd.Firmin Didot, Paris, 1834,p. 1-2
  63. The Sanskrit Heritage Dictionary deGérard Huet
  64. Indian philosophy: an introduction to Hindu and Buddhist thought. Richard King. Éd. Edinburgh University Press, 1999,p. 62(ISBN 9780748609543)
  65. Voir :L'Inde Classique, volume III de Louis Renou et Jean Filliozat, réimpression de l'École française d'Extrême-Orient, Paris, 1996
  66. Sur le bouddhisme voir :SamuelBercholz etSherab Chödzin Kohn,Pour comprendre le bouddhisme : une initiation à travers les textes essentiels, Paris,Pocket,, 428 p.(ISBN 978-2-266-07633-3) etPhilippeCornu,Dictionnaire encyclopédique du bouddhisme, Paris, Éditions du Seuil,, 841 p.(ISBN 978-2-02-036234-4)
  67. L’autre grande tradition dite dutheravāda évite soigneusement toutes discussion métaphysique, ou philosophique abstraite, et se concentre sur les aspects méditationnels
  68. (en) « Why I Left Academia: Philosophy’s Homogeneity Needs Rethinking », surread.hipporeads.com via web.archive.org,(consulté le)
  69. (en) JohnHaldane, « In Memoriam: G. E. M. Anscombe (1919-2001) »,The Review of Metaphysics,vol. 53,no 4,‎,p. 1019–1021(ISSN 0034-6632,lire en ligne, consulté le)
  70. (en) JaneDuran,Eight women philosophers : theory, politics, and feminism,(ISBN 978-0-252-09105-6,0-252-09105-1 et1-283-25098-5,OCLC 785782176)
  71. (en) JamesBarham et Dr BrianCarlson, « Influential Women in Philosophy From the Last 10 Years », suracademicinfluence.com(consulté le)
  72. (en) CharlotteWitt, LisaShapiro, ChristinaVan Dyke et Lydia L.Moland,« Feminist History of Philosophy », dansThe Stanford Encyclopedia of Philosophy, Metaphysics Research Lab, Stanford University,(lire en ligne)

Voir aussi

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Bibliographie

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Textes philosophiques majeurs par ordre chronologique

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Définition et histoire de la philosophie

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Articles connexes

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