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Philon de Byblos

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Pour les articles homonymes, voirPhilon etByblos (homonymie).

Philon de Byblos
Fonction
Consul
Biographie
Naissance
Décès
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Époque
Activités

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Philon de Byblos, né vers50apr. J.-C. àByblos enPhénicie, mort vers140[1], appelé aussiHérennius Philon (en latinHerennius Philo) sans doute parce qu'il fut leclient et le fils adoptif duconsul suffect (remplaçant) Herennius Severus (obtenant ainsi lacitoyenneté romaine), est unpolygraphe de langue grecque, auteur de nombreux ouvrages à contenu grammatical, historique ou encyclopédique[2].

Œuvre

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Il a produit, entre autres :

  • un dictionnaire des synonymes intituléSur les diverses significations des mots, dont une version abrégée et remaniée nous est parvenue sous le nom d'Ammonios d'Alexandrie (grammairien de la fin duIVe siècle dont parle l'historienSocrate de Constantinople ; en fait, cette version est d'auteur et de date incertains) ;
  • un recueil de notices sur des savants et leurs œuvres, réparties par discipline ;
  • un recueil de notices sur des personnalités célèbres classées selon leur cité d'origine, qui a été une des sources principales de l'Όνοματολόγος d'Hésychius de Milet (et donc des notices biographiques de laSouda), ainsi que des Έθνικά d'Étienne de Byzance (dont on a conservé l'abrégé d'Hermolaos) ;
  • un ouvrage consacré à l'empereurHadrien ;
  • uneHistoire phénicienne.

Cette dernière a été utilisée parEusèbe de Césarée, dans saPréparation évangélique (I, 9-10 et IV, 16), comme source sur la religion des anciensPhéniciens, et il en a cité d'importants fragments. Philon affirmait qu'il s'agissait d'une traduction (du phénicien en grec) qu'il avait effectuée de l'ouvrage sur l'histoire et la religion desPhéniciens écrit par un certainSanchuniathon[3], qui aurait vécu avant l'époque de laguerre de Troie. Sur ce dernier,Eusèbe cite aussi le philosophePorphyre, qui écrivit (dans le livre IV de sonContre les Chrétiens) qu'il était natif deBeyrouth, contemporain de la reineSémiramis, et de peu postérieur àMoïse ; qu'il avait dédié son ouvrage à Abibalos, roi deBeyrouth, et qu'il avait utilisé comme sources des chroniques de cités, des registres et des inscriptions de temples, et aussi des traditions recueillies auprès d'un certain Hiérombalos (= Jérubaal), prêtre du dieu Ieuo (=Yahweh), qui l'avait informé sur l'histoire et la religion des Hébreux[4].Eusèbe cite de longs passages du texte sur la religionpolythéiste desPhéniciens pour dénigrer cette dernière ; en fait, on a parfois du mal à faire le départ entre le texte de Philon et celui d'Eusèbe.

Philon prête à Sanchuniathon des conceptionsévhéméristes : les dieux étaient à l'origine des êtres humains qui ont été objets d'un culte après leur mort ; les noms d'anciens rois ont été donnés à des éléments de la nature que l'on adorait. Ces développements rationalistes sont utilisés parEusèbe comme un argument contre l'ancienne religionphénicienne. D'autre part, la généalogie des dieux qui est exposée est très proche de ce qu'on lit dans laThéogonie d'Hésiode ; les théonymes qui sont donnés correspondent à des noms hellénisés de dieux sémitiques, mais quelquefois aussi à des noms de dieux étrangers (notammentTaautos ouTauthos qui est le dieu égyptienThoth) ; enfin les correspondances sont parfois données explicitement avec les dieux grecs.

On a longtemps considéré que Philon s'était livré à une imposture littéraire, que l'Histoire phénicienne était entièrement de lui, et que Sanchuniathon était un personnage légendaire. Cependant les fouilles menées depuis1929 à Ras Shamra, sur le site de l'antiqueOugarit, où de nombreux documents écrits datant d'entre leXIVe et le XIIe siècle av. J.-C. ont été mis au jour, ont permis de corroborer un certain nombre d'informations données par Philon. Il apparaît que les ressemblances relevées avec laThéogonie d'Hésiode témoignent en fait d'un fonds commun proche-oriental. On pense aujourd'hui que Philon s'est bel et bien appuyé sur une sourcephénicienne ancienne, à laquelle il a mêlé d'autres éléments, et aussi ses réflexions personnelles.

Édition des textes et traduction

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  • Philo Byblius,De diversis verborum significationibus, texte, introduction et commentaire par Vincenzo Palmieri, Speculum, Contrib. di filol. class. 8, Naples, 1988.
  • Carl W. Müller,Fragmenta historicorum Graecorum, III, p.560-576, Paris (1849), réimpr. Francfort-sur-le-Main, 1975.
  • Philo Byblius,The Phoenician History, introduction, texte, traduction anglaise et notes par Harold W. Attridge et Robert A. Oden, CBQ monogr. sér. 9, Washington, 1981.
  • Eusèbe de Césarée,Préparation évangélique, livres IV et V (1-17), introduction, texte, traduction française et notes par Odile Zink, coll.Sources Chrétiennes, Cerf, 1979.

Études

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Notes et références

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  1. Identifiants et référentiels pour l'enseignement et la recherche, idRef :[1]
  2. Il ne faut pas confondre cet auteur avec un autre Hérennius Philon, natif deTarse, dont lefloruit se situe au milieu duIer siècle de notre ère. Ce dernier était l'auteur d'un poème didactique sur la médecine, intitulé Ίατρικά, dont il reste un fragment (Poetae bucol. et didact., Didot, II, 91).
  3. En phénicienSanchun-yaton, « [le dieu] Sanchun [l']a donné ».
  4. Athénée cite aussi Sanchuniathon dans sonBanquet des Sophistes (III, 100), mais sa source est sans doute Philon.

Lien externe

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