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| Conjoint | Marie-Claude Tesson-Millet (m. 1969–2014) |
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| Propriétaire de | L'Avant-scène(depuis),théâtre de Poche-Montparnasse(depuis) |
| Membre de | Association professionnelle de la critique de théâtre, de musique et de danse(d) |
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Philippe Tesson, né le àWassigny (Aisne) et mort le àChatou[1],[2],[3], est unjournalistefrançais de presse écrite etchroniqueur de radio et de télévision, notamment de l'actualitéthéâtrale.
Il fonde en 1974 le journalLe Quotidien de Paris, dont il est le propriétaire et le directeur de la publication jusqu'en 1994. Il est propriétaire de la maison d'éditionL'Avant-scène théâtre et de sa revue du même nom, ainsi que duthéâtre de Poche-Montparnasse à Paris.
Philippe Tesson passe son enfance dans la région de laThiérache. Durant l'Occupation, son père, Albert Tesson, huissier, est arrêté, et sa maison réquisitionnée pour loger des officiers[4].
Sa mère lui forge sa culture théâtrale[3]. Il fait sa scolarité au lycée duCateau-Cambrésis, aux côtés dePierre Mauroy[5], avant d'entreprendre des études d'histoire et de philosophie. AprèsSciences Po, il entreprend un tour du monde. Influencé par son expérience de l'Occupation, il rédige une thèse« sur le romantisme allemand et les sources littéraires du nazisme »[4],[3].
Il est secrétaire des débats parlementaires à l'Assemblée nationale, lorsque le patron de presseHenri Smadja lui propose de travailler avec lui[6].
À trente ans, Philippe Tesson devient le rédacteur en chef du quotidienCombat, poste qu'il occupe de 1960 à 1974. Il se présente sans succès auxélections législatives de 1968[2]. Au début de 1974, il décide de quitterCombat. Entraînant à sa suite une grande partie de la rédaction[7], il fondeLe Quotidien de Paris, journal polémique ouvert à toutes les opinions et tendances politiques, dont il devient le directeur de la publication et le propriétaire ()[8]. Le journal se développe au sein duGroupe Quotidien (possédantLe Quotidien du Médecin), dont il fut leprésident-directeur général. Des problèmes financiers et éditoriaux mettent à malLe Quotidien de Paris, qui cesse de paraître en 1978. Une partie de l'équipe quitte alors le journal, qui ne reparaît que l'année suivante, avec une orientation éditoriale cette fois volontairement libérale et marquée à droite[8]. OutreLe Quotidien de Paris etLe Quotidien du médecin, le Groupe Quotidien, qui emploie alors plus de 550 salariés[9], publieLe Quotidien du pharmacien, puisLe Quotidien du maire[3], un mensuel,L'Action économique, voire des numéros thématiques plurilingues commeParis au quotidien.
Philippe Tesson dirigeLe Quotidien de Paris jusqu'à l'arrêt de sa publication (1994) due notamment aux débuts de la crise de la presse écrite. Durant cette période il est également le directeur de l'hebdomadaireLes Nouvelles Littéraires de 1975 à 1983, et directeur de collection aux éditions deLa Table Ronde de 1962 à 1972, nommée Le Brûlot[3].
La grande passion de Philippe Tesson est le théâtre[3],[6], pour lequel il fut critique à la fin des années 1950 et au début des années 1960. Il participe à cette époque à l'émission de la radioFrance InterLe Masque et la Plume. Il a d'ailleurs tenu de longues années des chroniques littéraires, théâtrales, mais également politiques (notamment avecLaurent Joffrin sur France Inter). Philippe Tesson a été collaborateur auCanard enchaîné de 1970 à 1983, où il s'occupait de la rubrique théâtre. Il tient la chronique théâtre duFigaro Magazine, intervient régulièrement dans l'hebdomadaireValeurs actuelles et publie des chroniques dansLe Point[3],[10].
Il dirige une maison d’édition qui publie des ouvrages sur le théâtre et le bimensuelL'Avant-scène théâtre, qu'il rachète en2001 àDanielle Dumas qui reste sa rédactrice en chef, avant d'en déléguer la codirection à Olivier Celik et Anne-Claire Boumendil[4],[10].
Il est par ailleurs membre et président du jury duprix Interallié.
En 2011, il rachète lethéâtre de Poche-Montparnasse, où il entreprend des travaux qui permettent le l'ouverture de deux salles[11],[3]. Il en délègue la codirection à sa fille et actriceStéphanie Tesson et à la metteuse en scèneCharlotte Rondelez.
Philippe Tesson est aussi un habitué des plateaux de télévision. Après l'arrêt duQuotidien de Paris il anima, avecPatricia Martin, l'émission littéraire et culturelleAh ! Quels titres surFrance 3[3], de 1994 à 1996. Il est ensuite devenu, de 1997 à 2004,chroniqueur littéraire et de théâtre dans l'émissionRive droite / Rive gauche[3] deThierry Ardisson sur la chaîneParis Première. Il est également intervenant surFrance 2 aux côtés deGuillaume Durand dans son émissionEsprits libres. Il participe d'autre part à l'émission deLaurent RuquierOn va s'gêner, auGrand Direct deJean-Marc Morandini surEurope 1, et àLangue de bois s'abstenir surDirect 8. Il fut également un deschroniqueurs récurrents de l'émissionÇa balance à Paris surParis Première ainsi que de l'émission hebdomadaire deBruce ToussaintVous trouvez ça normal ?! surFrance 2. Il apporte son analyse à l'émission quotidienneUne comédie française surFrance 24.
Le, dans le contexte de « l'affaireDieudonné », Philippe Tesson appelle à l'exécution physique du polémiste dans l'émissionAccords/désaccords, animée parGuillaume Durand surRadio Classique. Il déclare précisément :« Ce type, sa mort par un peloton d'exécution de soldats me réjouirait profondément », et :« Pour moi, c’est une bête immonde donc on le supprime, c’est tout… Je signe et je persiste. » Le lendemain, surLCI, le journaliste réitère ses appels au meurtre et déclare :« Dieudonné est un animal abominable, il faut le faire taire, je regrette qu'il n'y ait plus la peine de mort. Ce mec, il faut le museler, le faire taire à jamais ». Ni Guillaume Durand, ni la chaîne d'information ne dénoncent ces propos[12]. Invité de Jean-Marc Morandini sur Europe 1 le, alors qu'une plainte a été déposée autribunal de grande instance de Paris pour« appel au meurtre » selonRMC, Philippe Tesson explique qu'il« confirme ces propos » mais qu'il faut« les remettre dans le contexte, le contexte d'un débat polémique », estimant qu'il s'agit d'une« formule de style » et non d'un appel au meurtre[13]. Le les deux médias,LCI et Radio Classique, ont été mis en garde par leCSA[14],[15].
Le, dans le contexte desattentats terroristes qui ont viséCharlie Hebdo et un supermarché casher, Philippe Tesson déclare surEurope 1 :« D'où vient le problème de l'atteinte à la laïcité, sinon des musulmans ? On le dit ça ? Et bien moi, je le dis ! […] Je rêve ou quoi ? C'est ça notre problème actuellement, c'est les musulmans qui mettent en cause la laïcité ! C'est pas les musulmans qui amènent la merde en France aujourd'hui ? Il faut le dire, quoi[16],[17] ! » Une plainte pour « incitation à la haine, injures publiques envers une communauté religieuse et diffamation » est déposée le auprès du tribunal de grande instance de Paris par un citoyen parisien[18] et, le, le parquet de Paris ouvre une enquête préliminaire pour « provocation à la haine raciale », confiée à la Brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP)[19]. Par ailleurs, leConseil supérieur de l'audiovisuel est saisi du dossier après plusieurs plaintes reçues visant ces propos[20], leMouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP) dépose une plainte pour « diffamation et provocation à la haine », et la Coordination contre le racisme et l’islamophobie (CRI) assigne Philippe Tesson en référé[21].
Le, le juge des référés du TGI de Paris rejette la plainte du CRI, au motif que« les propos de M. Tesson ne peuvent être entendus comme une généralisation selon laquelle les personnes de confession musulmane seraient par nature et dans leur globalité responsables des maux et désordres de la société française[22] ». Le CRI conteste ce motif et annonce son intention de faire appel de cette décision[23].
Tout en se défendant d'être bisexuel, Philippe Tesson évoque lors d'une interview qu'il « peu[t] être attiré sexuellement par un homme, un garçon et [qu'il] peu[t] l'être par une femme »[24].
Il est marié à Marie-Claude Tesson-Millet (1942-2014), médecin et présidente de l'ONG Équilibres & Populations, après avoir été la directrice et la cofondatrice duQuotidien du Médecin et duQuotidien du Pharmacien.
Il est le père de l'écrivain voyageurSylvain Tesson[3], de la metteuse en scène et dramaturgeStéphanie Tesson et de la journaliste d'art Daphné Tesson[2].
Il meurt à l'âge de 94 ans le àChatou (Yvelines), où il résidait depuis 1968[25]. Ses obsèques se tiennent en l'église de Saint-Germain-des-Prés le en présence de la famille et de nombreuses personnalités, parmi lesquelles la présentatrice télévisuelleClaire Chazal, l'écrivainFrédéric Beigbeder, les essayistesÉric Zemmour etÉric Naulleau, les acteursBrigitte Fossey etFrancis Huster, les politiciensRoselyne Bachelot,Alain Madelin etJack Lang, ainsi queBrigitte Macron[26]. Il est par la suite incinéré[27], dans la plus stricte intimité[28].
Officier de la Légion d'honneur (nommé chevalier de laLégion d'honneur en 1987[29] et promu officier en 2009[30]).