Philippe Sauvan est le fils du peintre doreur Honoré Sauvan et deLucresse Bonnel. Il est baptisé le dans la paroisseNotre-Dame-la-Principale àArles. Il est d'abord l'élève de son père, puis entre en apprentissage par un contrat du pour une durée de deux ans dans l'atelier du peintrePierre Parrocel àAvignon. Le maître et l'élève s'étant bien entendu, le contrat est reconduit d'un an. Il se rend ensuite àRome où il reste à peine plus d'un an, puis retourne à Avignon où il se marie le avec Jeanne-Marie Benoist dans la chapelle du palais des Papes. Le couple aura onze enfants dont deux seront peintre : un fils, Pierre, qui aura pour parrain Pierre Parrocel, et une fille, Gabrielle, dont deux œuvres sont conservées dans l'abbatiale de Saint-Gilles-du-Gard :Christ en croix[2] etL'Éducation de la Vierge[3].
En 1719, il réalise uneAnnonciation pour la confrérie des fustiers d'Avignon ainsi qu'unSaint Ignace de Loyola pour le grand séminaire Saint-Charles. Après la période tragique de la peste de 1720 qui avait entraîné une baisse de l'activité, il devient le peintre le plus en vue de la cité avignonnaise. Il a plusieurs élèves dont l'arlésienJean-Joseph Balechou qu'il oriente vers la gravure, etCharles François Lacroix de Marseille[4].
Il réalise plusieurs portraits dont celui deMgrJacques II de Forbin-Janson, archevêque d'Arles, connu par une gravure réalisée à partir de cette œuvre par Jean-Joseph Balechou[5] ; celui de Marie de Grille d'Estoublon, marquise de Roquemartine ; celui de Guillaume de Piquet, ancien consul d'Arles, nommé en 1723 premier marquis de Méjanes en raison de sa conduite héroïque pendant le peste de 1720. Il est le père deJean-Baptiste Marie de Piquet, bibliophile très connu qui a laissé sa bibliothèque à la ville d'Aix-en-Provence sous réserve qu'elle soit ouvert au public. Elle prendra le nom deBibliothèque Méjanes[6] ; et celui d'Esprit Calvet, créateur dumusée Calvet d'Avignon.
Le, les consuls d'Avignon lui commande un décor pour le plafond d'une salle de l'ancien hôtel de ville. Il réalise en 1749 trois panneaux à la détrempe, conservés au musée Calvet, représentantLa Souveraineté[7],Le Génie consulaire etLe Génie ailé du gouvernement. En, il dessine en prison le portrait de l'assassin Jean-Dominique Langlade qui sera exécuté sur la place du Palais. L'essentiel de sa production concerne des tableaux à sujets religieux conservés dans les églises d'Avignon et des alentours.
L'épouse de Philippe Sauvan meurt le. Il s'éteindra à son tour le alors que laRévolution bat son plein.
Le Génie consulaire, qui correspond au pouvoir municipal, est représenté par la figure féminine de la navigation tenant un aviron à côté de la ville d'Avignon assise. Auprès de cette dernière sont représentées les armes des consuls. Sur les côtés se trouventMinerve etMercure dieux des arts et du commerce;
la Génie ailé du gouvernement représenté en train de terrasser la fraude et chasser les furies, la discorde et le famine[12];
Joachim Levieux de la Verne, primicier de l'Université d'Avignon, 1741;
Joseph-François de Salvador, fondateur et second supérieur perpétuel de la communauté des missionnaires de Notre-Dame-de-Sainte-Garde à Avignon (1668-1745);
Simon Reboulet, historien, primicier de l'Université d'Avignon (1687-1752).
Bayonne,musée Bonnat-Helleu :Annonciation, dessin à la plume avec encre brune, lavis brun et gris, et rehauts de gouache blanche[13].
Le Christ apparaissant à saint Philippe et saint Jacques le Mineur, 1748, huile sur toile, 310 × 180 cm,Classé MH[P 1]. Il est normal de trouver les deux saints sur la même toile car ils étaient fêtés le. Ce tableau pourrait provenir de l'église des Cordeliers où se trouvait une chapelle dédiée à ces deux saints.
L'Immaculée conception, huile sur toile,Classé MH[P 2]. La Vierge est représentée soutenue par une nuée d'anges selon un modèle immortalisé parMurillo.
Collégiale Saint-Didier :La Sainte Famille, huile sur toile,Classé MH[P 4] - attribution erronée, la toile a été rendue à Nicolas Mignard par Antoine Schnapper[14].
Adrien Marcel, "Le peintre Philippe Sauvan", dans Mémoires de l'Académie de Vaucluse, Tome XXVI - Année 1926, 1er et 2e trimestre, Vaison, Macabet Frères, Imprimeurs-Editeurs, 1927, p.19-64