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| Conjoint | Colette Sauvage(depuis 1953) |
| Enfant | Deux filles |
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Philippe Bouvard, né le àCoulommiers (Seine-et-Marne), est unjournalistefrançais, dirigeant de presse,humoriste etprésentateur de radio etde télévision, égalementécrivain,auteur de théâtre etdialoguiste aucinéma.
Il débute à la radio surRadio Luxembourg au début des années 1960 et tient en1965 à l'antenne une « Chronique parisienne ». Il devient rédacteur en chef et animateur de l'émissionRTL non stop, de 1967 à 1974.
Toujours sur RTL, il est le premieranimateur de l'émission radiophoniqueLes Grosses Têtes pendant 37 ans, entre la création de l'émission en1977 et2014. Le 23 juin 2024, lors de sa dernière chronique radiophonique surRTL, il annonce prendre sa retraite en janvier 2025, à l'âge de 95 ans, après 60 ans de carrière.
Dans le secteur de la presse, il entre au service photographique du quotidienLe Figaro commecoursier et rédige quelques légendes photographiques. En 1953, il devient journaliste et tient la rubrique parisienne et mondaine du journal. Critique à la plume sarcastique redoutée, il pilote de1962 à1973 les pages parisiennes duFigaro, puis est nommérédacteur en chef au quotidienFrance-Soir, puis directeur et enfinéditorialiste jusqu'en1998, avant de terminer sa carrière commedirecteur général adjoint.
Conseiller technique pour différent journaux comme l'hebdomadaireL'Express en1977, il est égalementchroniqueur àParis Match de1977 à1992 ainsi que pourLe Point en1983. Chroniqueur puis rédacteur en chef du journalFrance-Soir à partir de 1973, il est nommé en 1987 directeur général adjoint et directeur de la rédaction du quotidien jusqu'en 1989 mais il reste à la direction de la rédaction, jusqu'en2003.
À la télévision, il produit et présente différentes émissions autour des variétés, des entretiens en plateau et du spectacle, parmi lesquels on peut noterSamedi soir (1971) sur ladeuxième chaîne de l'ORTF,Bouvard en liberté (1975),L'huile sur le feu (1976),Sur la sellette (1977) ouPassez donc me voir (1979) surAntenne 2.
L'émission de télévision la plus populaire qu'il produit et présente est la quotidienneLe Théâtre de Bouvard surAntenne 2, de 1982 à 1985. En 1987, il quitte le service public pour rejoindre la chaîne commercialeLa Cinq et propose plusieurs formules s'inspirant de son succès télévisuel, mais il n'obtient qu'un semi-échec. Il revient surAntenne 2 en 1990 avant de rejoindre la chaîne privéeTF1 pour des divertissements et retransmissions spéciales télévisées de l'émission radioLes Grosses Têtes surTF1. On le retrouve surFrance 3 etFrance 2 entre 1997 et 2001, puis il apparaît sur la chaîne payanteParis Première en 2006 et renoue avec France 2 pour quelques émissions.
Durant sa carrière, il signe plusieurs dizaines d'ouvrages portant sur de nombreux sujets et quelques autobiographies.
Philippe Pierre Louis Bouvard est né le àCoulommiers enSeine-et-Marne[1]. Il est le fils unique de Marcel Bouvard (Coulommiers, 1907 -Casablanca, 1972),primeuriste auMaroc puis directeur de sociétés en France, et d'Andrée Gensburger (1904-1984),juive d'origine alsacienne, etopticienne de métier[2],[3]. Marcel Bouvard abandonne son épouse le jour de l'accouchement de Philippe, après lui avoir volé ses bijoux et ses économies[4],[5],[6],[7]. Le, à Paris (9e arrondissement), Andrée se remarie avec Jules Luzzato, né le 30 avril 1907 à Paris, tailleur pour homme (petit-fils derabbin, d'origine italienne[8] par son père[9] etlorraine par sa mère), qui devient ainsi le père adoptif[10],[2] de Philippe Bouvard alors âgé de neuf ans.
Au printemps 1942 Jules Luzzato, résistant de la première heure, est arrêté par laGestapo et interné à laprison de la Santé pour avoir livré des costumes civils auxdéserteurs allemands[7]. Sa femme sollicite l'un de ses proches, l'influent recteur de lagrande mosquée de Paris,Si Kaddour Benghabrit, qui impressionne fortement le jeune Philippe Bouvard par sa culture, son œcuménisme, son élégance exotique, sa courtoisie et sa bonté quand sa mère et lui prennent régulièrement lethé à la menthe à la Grande Mosquée[7]. Le recteur parvient à faire libérer Jules Luzzato quinze jours plus tard[11],[7]. Au cours de laSeconde Guerre mondiale, Philippe se cache avec sa mère et échappe aux arrestations en déménageant une dizaine de fois entreLa Baule,Limoges, leLoiret, leMidi[7], mais la famille Luzzato[12] estdéportée et ses grands-parents adoptifs assassinés àAuschwitz[13],[14],[2]. Durant ces quatre années Philippe souffre d'avoir à se cacher en déménageant sans arrêt, d'être témoin de « scènes terribles », des « coups de botte » et de la déportation fatale de sa famille[2],[15].
Il est successivement élève àParis aux lycées Rollin (aujourd'huiJacques-Decour),Chaptal,Condorcet,Carnot,Janson-de-Sailly[16] etClaude-Bernard, étant renvoyé de certains par manque d'assiduité ou indiscipline[17].
Sa vocation d'écrivain naît alors qu'âgé de huit ans il passe des vacances avec sa mère et son beau-père sur laCôte d'Azur. Surla Croisette, àCannes, il aperçoit un jourJean Cocteau, conduit enlimousine par un chauffeur de couleur enlivrée, et croit que l'écriture apporte la fortune. Le il lance son premier journal de lycée,Schola 44, dans lequel il publie deséditoriaux et des nouvelles[18].
Après avoir échoué trois fois aubaccalauréat, et muni de son seulcertificat d'études primaires[15],[19], il entre aucentre de formation des journalistes (CFJ) de Paris en1948[20], dont il est renvoyé après quelques mois avec l'appréciation « n'est pas doué pour le journalisme mais réussira dans les professions commerciales », la direction s'étant aperçue qu'il se fait rémunérer par ses camarades pour rédiger des devoirs à leur place[21]. Pendant sonservice militaire enAllemagne il estrédacteur en chef d'une revue de régiment, leKléber Digest[22].
Philippe Bouvard exerce plusieurs professions, comme démarcheur d'encyclopédies ou vendeur de lunettes de soleil chezLissac[23].
Le, auVésinet, il épouse Colette Sauvage (née le au Vésinet), avec qui il a deux filles, Dominique (1954) et Nathalie (1964)[1]. Il dissimule un temps ses originesjuives à sa future femme et se faitbaptiser en cachette pour se marier (son parrain est le dessinateurPiem[14],[24]), alors qu'elle est enceinte de leur premier enfant :« Je n'ai su qu'après qu'il était juif », confie-t-elle plus tard[5].
Alors qu'il songe à s'engager dans l'armée et à partir pour l'Indochine, il reçoit l'aide d'un ami, qui lui permet d'entrer en1952 au service photographique duFigaro commecoursier[15]. Il en profite pour obtenir unstage au service des informations générales, ce qui lui permet d'écrire quelques lignes pour légender les photos. Il décroche sacarte de presse le, puis obtient quelques mois plus tard la rubrique parisienne et mondaine. Il terminera sa carrière dans ce journal avec le titre dedirecteur général adjoint[15].
Auteur à la plume redoutée, il obtient lePrix de la Chronique parisienne le. De1962 à1973 il dirige les pages parisiennes duFigaro, puis devient, àFrance-Soir,rédacteur en chef, directeur et enfinéditorialiste (succédant àCarmen Tessier) de1973 à1998.
Il a été conseiller technique, notamment pour l'hebdomadaireL'Express en1977. Il estchroniqueur àParis Match de1977 à1992, et auPoint en1983[1].
Chroniqueur puis rédacteur en chef du journalFrance-Soir à partir de 1973, il est nommé en 1987 directeur général adjoint et directeur de la rédaction du quotidien. L'actionnaire du journal, laSocpresse, met fin en 1989 à son contrat à la direction générale, Bouvard n'ayant pu empêcher la baisse de diffusion du journal de 20 % en deux ans malgré une énorme campagne de publicité[25]. Il reste à la direction de la rédaction jusqu'en2003.
Il collabore de 2003 à 2017 à la rédaction deNice-Matin, où lesite internet publie son billet quotidien. Le il informe dans son 5225e et dernier billet que sa chronique ne sera pas reconduite pour l'année 2018 en raison de difficultés financières rencontrées par le quotidien[26].« Les responsables [deNice-Matin] se sont très mal conduits, a-t-il confié. Ils m’ont laissé la liberté d’annoncer mon départ dans une chronique. Je me suis moi-même salué, à défaut de l’être par mes employeurs »[19].
Il tient aussi un bloc-notes hebdomadaire dansLe Figaro Magazine, qui prend fin en 2020.
Pendant les années 1960, en plus de son activité dans lapresse écrite, il exerce des activités variées.
À la radio on l'entend comme intervieweur surRadio Luxembourg, pour la sociétéle Poste parisien, dans la série « Défendez-vous », au sein d'une équipe menée parAndré Gillois, qui contient entre autres participantsEmmanuel Berl.
Il signe seul ou collectivement les dialogues de plusieurs films (Guerre secrète ;Moi et les hommes de quarante ans).
En1965, il donne une « Chronique parisienne » sur Radio-Luxembourg (qui deviendraRTL en1966). Il devient rédacteur en chef et animateur aux côtés de Nicole Tillet de l'émission « RTL non stop », présentée comme le « plus grand music-hall de France », de 1967 à 1974.
Voulant évoluer hors du divertissement, il est nommé rédacteur en chef duJournal de 13 heures de 1975 à 1976, mais cette fonction plus sérieuse déroute les auditeurs et le journal connaît un échec[27].
En 1977,Jean Farran, directeur de la station, lui propose de revenir à son rôle d'amuseur et d'animer un divertissement quotidien : ainsi naît le l'émission culturelle et humoristiqueLes Grosses Têtes, qui va devenir l'émission de radio la plus écoutée de France.
Le vers 23 h, à la sortie du studio deRTL où il vient d'enregistrerLes Grosses Têtes, un déséquilibré de 39 ans lui tire cinq fois dessus aupistolet à grenaille, le blessant légèrement au ventre et au doigt[28]. L'individu explique son geste par le fait que, selon lui, Philippe Bouvard serait un agent duRPR ayant pour mission de poser des micros espions chez lui[28]. Philippe Bouvard précise qu'il l'a remarqué depuis plusieurs jours dans le public desGrosses Têtes parce qu'il était le seul à ne jamais rire[29].
Pendant l'été2000, la direction de RTL décide de rajeunir l'antenne : Philippe Bouvard est remercié et remplacé en parChristophe Dechavanne.
Philippe Bouvard se retrouve à la rentrée sur la radioEurope 1, avec une chronique matinale quotidienne et une intervention en tant que chroniqueur dans l'émissionOn va s'gêner deLaurent Ruquier. Mais Dechavanne n'arrivant pas à s'imposer dans la case horaire, Philippe Bouvard est rappelé pour la reprise desGrosses Têtes le. Il dirige l'émission jusqu'en 2014.
En, âgé de 84 ans, il est remplacé à l'animation desGrosses Têtes par Laurent Ruquier[30],[31]. Lui qui aurait voulu travailler « jusqu'au bout » en ressent une « grande détresse » et un « gros chagrin »[15].
À compter du, il anime une nouvelle émission sur la radio RTL :Allô Bouvard, programmée le samedi et le dimanche de11 h 30 à12 h 30. Dans cette émission, il répond aux questions que les auditeurs lui soumettent sur tous les sujets d’actualité[32],[33]. Depuis la rentrée de, l'émission n'a plus lieu que le dimanche au même horaire. À partir de la rentrée de, l'émission va de11 h 30 à midi. L'émission s'arrête en.
À compter de, il intervient, toujours sur RTL, tous les week-ends à6 h 40 pour un petit éditorial d'environ 5 min :À mon humble avis.
Le, lors de son émissionÀ mon humble avis, Philippe Bouvard tient un discours parsemé de remarques qualifiées detransphobes par différents médias (commeTêtu) et associationsLGBT (commeSOS homophobie ou l'AJL)[34],[35]. Depuis la rentrée de, cette intervention n'a plus lieu que le dimanche au même horaire.
EnBelgique, surBel-RTL, il tient de à une rubrique quotidienne matinale (vers7 h 20, en semaine) appeléePapier-Bouvard[36].
Il ne prend pas sa retraite mais réduit progressivement son activité et vit entre Paris etCannes[15],[37]. Il se ditagnostique et pense à lamort[15] :« Le néant à perpète, ce n’est pas réjouissant »[19].
Le 25 juin 2023, il annonce dans sa pastille surRTL,À mon humble avis, avoir resigné pour une cinquante-septième année dans la station. Il présentera une émission dominicale intituléeBouvard se souvient où il racontera ses souvenirs[38].
Il annonce le 23 juin 2024, lors de sa dernière chronique de la saison desportraits de Philippe Bouvard, qu'il prendra sa retraite à l'âge de 95 ans, après 60 ans de carrière à la radio, en janvier 2025[39].
À la télévision, il produit et anime de à l'année 1975 uneémission-débat d'actualité culturelle,Samedi soir, une adaptation pour la télévision de son émission radiophoniqueRTL Non Stop. L'émission, en prise sur le présent de la semaine ou même du jour, est réalisée en direct chaque samedi soir à l'étage du restaurant parisienMaxim's. Dans une ambiance de piano-bar chic, il reçoit pour de courts entretiens des personnalités en vue du monde du spectacle mais aussi du sport ou de la politique. C'est déjà, avant la lettre, une émission « people » où Bouvard se crée une réputation d'intervieweur à la fois sagace, ironique, vif et impertinent. De là provient une image d'oursin qu'il va cultiver et décliner dans les titres d'une série de livres, recueils d'anecdotes et de portraits de célébrités. Son expérience de chroniqueur et d'intervieweur lui donne la matière de plusieurs volumes où il se plaît à exercer sa verve en maniant un double registre, à la fois amical etcaustique. Preuve de sa célébrité, il interprète son propre rôle en1976 dans le filmL'Aile ou la Cuisse deClaude Zidi.
À partir de1982, il anime à la télévision (Antenne 2)Le Théâtre de Bouvard, une émission d'humour qui fera découvrir toute une génération de comiques, deMimie Mathy àChevallier et Laspalès en passant parLes Inconnus.
En 1987, il intègre l'équipe deLa Cinq après l'entrée dugroupe Hersant dans son capital.
Il a été attaché de presse pour lesDisques Barclay. Il a écrit une quarantaine de livres, des pièces de théâtre ainsi que des sketches.
De1990 à2006 il a dirigé la salle de spectaclesGaîté-Bobino.
Il vend en ses objets decollection auxenchères. Le résultat atteint le triple des estimations[40].
Depuis ses 20 ans il a été un grand amateur dejeux de hasard oud'argent :pile ou face,craps,baccara,blackjack,roulette,poker,bourse…, et a publié plusieurs livres sur le sujet,Tout sur le jeu, Joueurs, mes frères…, Impair et passe : un oursin sur les tapis verts[41],[19],[42].
En 1979, après avoir abattuJacques Mesrine, la police trouve dans une des poches de celui-ci une photo de la maison de Philippe Bouvard au Vésinet et de sa voiture, et un plan en vue de l'enlever[29].
Laurier d'or de la radio pour l'émissionLes Grosses Têtes et l'ensemble de sa carrière, le[47].
Membre de l'AcadémieAlphonse Allais.
Il est l'un des parrains de l'association France Cancer.
Unbuste englaise de Philippe Bouvard a été réalisé par lesculpteurDaniel Druet[48].
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« Les années Bouvard : Le rire et l’impertinence » (Mireille Dumas), diffusé le surFrance 3.