Philippe fut l'un des douzeapôtres accompagnantJésus-Christ d'après lesévangiles et le livre desActes des Apôtres. Selon certains récits postérieurs dont lesActes de Philippe, il aurait évangélisé d'abord le Nord-Est de laGrèce avec des incursions enParthie, puis principalement laLydie, laScythie, laSyrie et enfin laPhrygie. Il n'est pas à confondre avec le jeunePhilippe, également cité dans les Actes des Apôtres et faisant partie des septpremiers diacres.
Comme André, Philippe est d'abord un disciple deJean Baptiste avant de suivre Jésus. Son nom (phi du verbephilein : aimer, ethippo : cheval) peut évoquer une éventuelle ascendance paternelle grecque. D'aprèsla Légende dorée deJacques de Voragine :« Philippe signifie bouche de lampe, ou bouche des mains ou bien il vient dephilos, amour, etuper, au-dessus, qui aime les choses supérieures. Par bouche de lampe, on entend sa prédication brillante ; par bouche des mains, ses bonnes œuvres continuelles ; par amour des choses supérieures ; sa contemplation céleste ».
L'Évangile selon Jean rapporte comment il a été appelé par Jésus et comment il en a fait l'annonce dans la foulée à son amiNathanaël (dont le nom apparaît seulement chez cet évangéliste et qui est identifié commeBarthélémy, également futur apôtre). Face à son hésitation, Philippe se montre assuré en entraînant son ami vers Jésus.
Toujours dans l'Évangile de Jean, c'est à lui que Jésus s'adresse avant la premièremultiplication des pains (Jn 6,5-7) ; à qui se présentent des Grecspaïens cherchant à rencontrer Jésus quatre jours avant laCrucifixion (Jn 12,20-22) ; et lors de laCène, c'est lui qui demande àJésus de leur montrerle Père (Jn 14,8-11).
Après laPentecôte, il serait parti évangéliser des régions d'Asie Mineure et prêcha auxScythes. En Syrie, il séjourne àÉmèse (aujourd'hui Homs) et à Hiérapolis de Syrie (Manbij) où il réalise desmiracles et installe le premierépiscope de la ville[1].
D'après la tradition, il est lapidé et crucifié àHiérapolis (Pamukkale) en Phrygie, sousDomitien ou sousTrajan. Comme il portait un nomgrec et était natif deBethsaïde, il semble avoir été confondu parfois avecAndré. D'autreshistoriens, commeEusèbe de Césarée, qui citePolycrate, ouClément d'Alexandrie disent qu'il serait mort à un âge avancé pour l'époque (vers quatre-vingt sept ans), de mort naturelle et enterré à Hiérapolis.
Sa tombe aurait été retrouvée fin par Francesco d’Andria de l'université du Salento avec la mission archéologique italienne de Hiérapolis de Phrygie. Elle se situe àLecce sous les vestiges d'une ancienne église, près de sonmartyrium[2].
Philippe aurait eu deux ou trois filles selon les sources, deux d'entre-elles l'accompagnant en Phrygie et enterrées auprès de lui[3]. La troisième, éventuellement appelée Hermione, aurait subi le martyre àÉphèse[4],[5].
Si les historiens et la tradition chrétienne repèrent Philippe (et son martyre) en Anatolie, le musulmanTabari (محمد بن جریر طبری) (839-923) écrit que Philippe aurait été envoyé« à Qayrawan (Kairouan) (et) à Carthage, en Afrique du Nord »[6], information non attestée par l'Église catholique.
Son principal attribut est une croix simple ou parfois à double traverse, rarement à triple traverse.
Ses représentations le montrent en homme âgé et barbu, crucifié, comme Simon-Pierre, la tête en bas, ou martyrisé parlapidation. C’est avec le principal instrument de son martyre, la croix latine, qu’il est le plus souvent représenté, la portant.
Parmi les autres symboles qui lui sont associés : le Livre saint, un panier avec des pains, un temple païen, une vipère et un dragon.