Elle commence le 14 nissan à la tombée de la nuit (qui correspond, selon les années, à la fin du mois de mars ou au mois d’avril dans lecalendrier grégorien) et dure sept jours (huit en diaspora selon le judaïsme orthodoxe) dont seuls les premiers et les derniers sont totalement fériés. Elle inaugure en outre lapériode de l’omer au terme de laquelle est célébrée la fête deChavouot.
Particulièrement riche en rites et coutumes, la fête se distinguait originellement par l’offrande pascale que lesJuifs ne peuvent réaliser depuis la destruction du Temple (lesSamaritains continuent à l’offrir sur lemont Garizim). L’obligation de manger desmatzot (aliments azymes) et de bannir lehametz (aliments à base de pâte levée ou fermentée) tout au long de la fête demeure en application.
L'étymologie habituellement donnée au nom de la fête est qu'il vient du verbe Pessa'h qui signifiesauter au-dessus oupasser au-dessus en hébreu. Ceci rappelle que lors de la dixièmeplaie d'Égypte, la mort « saute » au-dessus des maisons des Hébreux, pour ne frapper que les premiers-nés égyptiens[1].
Scène biblique du sacrifice pascal (korban pessa'h), vitrail d'église paroissiale,Andelsbuch (1880).Les Israélites mangent la Pâque (illustration deG. Hoetet al., Figures de la Bible, 1728).
La fête dePessa'h actuelle regroupe deux célébrations bibliques.
La première est l'offrande pascale (korban pessa'h en hébreu), le sacrifice d’un agneau âgé d’un an et sans défaut réalisée selon certaines règles par les chefs de famille au soir du quatorzième jour du mois de l’aviv. Prescrite pour la première fois avant ladixième plaie d’Égypte, la mort des premiers nés de chaque foyer, elle a pour but d’en protéger ceux qui l'auront observée : tandis qu'ils mangeront l'offrande rôtie avec despains azymes (matzot) et desherbes amères, le sang de l’agneau mis sur leslinteaux de leur demeure servira de signe car« je reconnaîtrai ce sang etje passerai au-dessus de vous (hébreu : וּפָסַחְתִּי עֲלֵכֶםoufassa'hti alekhem) ; le fléau n'aura pas prise sur vous »[2].
La seconde est la fête des azymes (hag hamatzot). Prescrite conjointement pour commémorer lasortie d’Égypte, elle dure une semaine pendant laquelle on ne peut consommer que des azymes, où le levain (hametz) doit être éliminé du foyer sous peine deretranchement du sein du peuple et dont les premier et septième jours sont des convocations saintes[3].
Associées à la hâte avec laquelle les Israélites sortent de l’Égypte[4], la pâque et la fête des azymes sont cependant présentées comme distinctes, tant dans le temps et le rite que dans la signification[5] : la première, réalisée au soir du quatorzième jour du premier mois, célèbre la délivrance d’Égypte (uneseconde pâque est prévue pour ceux qui auraient été dans l’impossibilité de réaliser la première) tandis que la seconde, observée pendant sept jours à compter du quinzième jour, est liée à la germination de l’orge et au cycle agraire annuel ; s'y rattachent l’offrande de l’omer prélevée sur les prémices de la nouvelle récolte et ledécompte de sept semaines entières à dater de cette offrande, au terme desquelles on célèbre une nouvelle convocation sainte, lafête de la Moisson (ou des Prémices)[6].
La pâque, célébrée après la victoire deJosué àGuilgal[7], n’est plus mentionnée jusqu’aux règnes d’Ézéchias et deJosias, dans un climat de ferveur populaire (bien qu’elle ait, selon lesChroniques, été observée au temps deSamuel et deSalomon ; les intervalles s’expliqueraient par la désunion nationale au temps des Juges et par l’idolâtrie introduite parJéroboam)[8]. Une autre célébration a lieu lors du retour àSion, en conformité avec la Loi et dans un esprit joyeux[9].
La fête dePessa'h est, à l’époque du second Temple, fortement suivie :Flavius Josèphe estime le nombre de pèlerins venus au Temple en 65 EC à« pas moins de trois millions »[10] et, selon leTalmud, lorsque le roi Agrippa veut réaliser un recensement en prélevant un rein par offrande pascale, il trouve« 600 000 paires de reins, deux fois autant que ceux qui avaient quitté l’Égypte, outre ceux qui étaient impurs ou trop éloignés ; il n’y avait pas un seul agneau pascal pour lequel plus de dix personnes s’étaient inscrites (afin de l’offrir en commun) »[11]. Ces chiffres sont probablement exagérés : Jérusalem devait accueillir à cette occasion plusieurs dizaines de milliers de pèlerins venant de la terre d'Israël, mais aussi de ladiaspora, ce qui faisait doubler la population de la ville sainte estimée à 50 000 personnes[12].
Outre les lois générales sur lesjours fériés,mi-fériés et le pèlerinage, couvertes dans les traitésBeitza,Moëd katan etHaguiga respectivement, les lois propres à la fête dePessa'h sont détaillées dans letraitéPessa'him, troisième de l’ordre Moëd (à l’exception des lois del’omer, traitées dans le dixième chapitre du traitéMenahot).
Les quatre premiers chapitres dePessa'him couvrent les lois relatives auhametz.Les Sages définissent commehametz tout ce qui provient ou dérive de la fermentation des cinq espèces céréalières (blé,orge,seigle,avoine,épeautre) par adjonction de ferments, réchauffement ou contact avec l’humidité[13].
Il est interdit d’en consommer, d’en posséder, d’en tirer profit ou d’en voir[14]. Bien que les rabbins du Talmud se montrent déjà fort précautionneux à ce sujet, de nouvelles mesures s’ajoutent avec le temps.
Ainsi, le nettoyage du foyer pour en chasser lehametz débute généralement après la fête dePourim, ce qui n’empêche pas unerecherche minutieuse duhametz à la veille de la fête, soit le 13nissan au soir[15],[16] (cet engouement sera expliqué dans la littérature hassidique par la volonté de chasser le « hametz spirituel », c’est-à-dire le « mauvais penchant », au travers du matériel[17]). Lehametz doit être ensuite recherché dans toute la maison à la lueur d’une bougie, dès la tombée de la nuit qui précède la fête. Lehametz qui a été trouvé durant cette recherche doit être brûlé dans la matinée de la veille de Pessa'h[18]. Les ustensiles de cuisine doivent également en être débarrassés, parébouillantage ou chauffage à blanc ; tous les ustensiles ne pouvant subir de tels procédés, il est de coutume de posséder un service de vaisselle réservé à la semaine dePessa'h. Alternativement, certainsvendent leurhametz à un non-Juif, en prévoyant éventuellement de le racheter après la semaine de fête[19].
La confection desmatzot pour la fête[20] fait l’objet d’unesurveillance si stricte pour éviter tout risque de fermentation qu’elles deviennent, chez lesashkénazes, dures, sèches et craquantes (elles sont plus hydratées chez lesséfarades mais se conservent moins bien pour cette raison)[21]. Les plus zélés s’abstiennent même, depuis leXVIIe siècle, de mangerdu pain ou de la farine azyme trempés[22] alors que cela n’avait posé aucun problème aux rabbins du Tamud ou àRachi[23] et que leGaon de Vilna considère qu’observer cette coutume nuit à la joie de la fête[24].
Par ailleurs, bien que l’opinion deYohanan ben Nouri, qui considérait le riz commehametz, soit rejetée sans équivoque dans laGuemara, lesashkénazes ainsi que certainsséfarades s’en abstiennent par précaution et étendent l’interdiction auxlégumineuses[25], en dépit de l’opposition de décisionnaires influents commeJacob ben Asher[26]. Ces lois déterminent grandement le menu de Pessa'h, lors de la fête et de la semaine qui s’ensuit[27].
Les cinq chapitres suivants traitent desoffrandes pascales ; leurs ordonnances avaient quelque peu changé depuis la « pâque d’Égypte », elles n’étaient plus offertes à domicile mais dans l’enceinte de Jérusalem et sans aspersion de sang sur les linteaux[28]. Les célébrations dePessa'h à l’époque du Temple sont relatées avec nostalgie :
« L’agneau pascal était abattu en trois groupes […] Lorsque le premier groupe entrait et que la cour du Temple était remplie, on fermait les portes du Temple. Unetekia (longue sonnerie), uneteroua (sonnerie saccadée) et unetekia étaient sonnées par lechofar. Les prêtres se tenaient en rang, avec des bassines d’argent et des bassines d’or en main […] Un Israélite abattait son offrande et les prêtres recueillaient le sang. Le prêtre passait la bassine à son collègue et son collègue à son collègue, chacun recevant une bassine pleine et rendant une bassine vide. Le prêtre le plus proche de l’autel jetait le sang à la base de l’autel. Pendant la réalisation de ce rituel, les Lévites chantaient leHallel[29]… »
Outre l’immolation de l’agneau, les pèlerins réalisaient leursoffrandes de pèlerinage, qu’ils consommaient en même temps que l’offrande pascale[30]. Il ne convenait cependant pas de sacrifier l’agneau avec l’intention de l’offrir pour le pèlerinage et réciproquement ; cette faute était l’une de celles qui rendaient l’individu passible d’apporter uneseconde offrande pascale le mois suivant[31].
Ce rituel prit fin après la destruction du second Temple. Des groupes isolés pourraient cependant avoir continué à le réaliser sous une forme modifiée pendant un certain temps[27].
On lui apporte le pain azyme avec lehazeret et leharosset (MishnaPessa'him 10:3).
Le dixième et dernier chapitre dePessa'him est consacré à l’ordonnancement duséder, un rituel élaboré sous l’influence formelle dusymposion hellénique, à observer la nuit du 14nissan en souvenir de l’offrande pascale après la destruction du second Temple[32],[33].
Son rituel liturgique n’est certes pas définitivement fixé avant leXIIe siècle au moins[27] mais les éléments principaux sont déjà établis dix siècles plus tôt : même le plus pauvre doit manger accoudé (à la manière despatriciens romains) et trouverquatre coupes de vin[34] à sa table car l’accession à la liberté doit être célébrée avec faste[35]. Après qu’il a réalisé lasanctification du jour, on lui apporte ensuite non du pain comme il serait de coutume mais duhazeret (raifort) qu’il trempe pour le ramollir ; le pain azyme vient ensuite avec lehazeret et leharosset (une pâte de fruits et de noix)[36]. Des noix sont distribuées à l’enfant afin d’exciter sa curiosité[37]. Après le deuxième verre, l’enfant interroge son père et s’il n’en est pas capable, son père lui pose et répond àquatre questions, glosant ensuite sur lepassagearami obed avi ; sa leçon doit rappeler trois éléments : l’offrande pascale pour rappeler queDieu « est passé au-dessus » (passa'h) des maisons des Israélites en Égypte lors de la dixième plaie, le pain azyme qui symbolise la rédemption, les herbes amères en souvenir des conditions de vie des Hébreux en Égypte. Puis, comme chacun doit joindre le passé au présent, et se considérer libéré d’Égypte en cette nuit, il commence leHallel (qui constitue sans doute la couche la plus ancienne duséder[33])[38]. Il ne l’achève cependant qu’après avoirbéni son repas sur la troisième coupe et boit la dernière coupe après l’avoir conclu[39]. On n’ajoute pas, après le repas, d’afikomane (au sens originel,« de fête après le repas » comme il était d’usage chez lesGrecs mais les rabbinsbabyloniens l’ont compris comme un « dessert » et c’est la coutume actuellement suivie[40]), et on l’achève avant la mi-nuit[41].
Troismatzot.
Leséder est si favorablement accueilli qu’il en fait oublier la dénomination biblique de’Hag hamatzot pour celle dePessa'h[33],[42] et que sa dimension agricole est fortement occultée par son motif historico-théologique. D’aucuns veulent voir une évocation du printemps dans la coutume de lire leCantique des Cantiques pendant la semaine de la fête (il s’agissait originellement des deux derniers jours de ladiaspora[43]) mais on l’associe plus souvent à la sortie d’Égypte[44]. Par ailleurs, leseptième jour de la fête des azymes, appelé « clôture » dans la Bible[45], devient la fête dupassage de la mer des Joncs (encore est-elle incomplète car la rédemption des Hébreux qui se produit en ce jour, se fait au détriment de la vie des Égyptiens[46]) tandis que la fête deChavouot devient, dans la pensée rabbinique, la « véritable » clôture dePessa'h, parachevant au niveau spirituel ce quePessa'h représente au niveau matériel[47]. Diverses mesures sont donc prises pour que tous puissent participer auséder et s’y réjouir avec, notamment, l’adjonction d’un paragraphe intituléha lahma anya précédant la narration de la sortie d’Égypte et annonçant à d’éventuels pauvres et affamés qu’ils sont bienvenus à la table de fête[48],[49].
Ces coupes, ainsi que lesplateaux duséder où sont déposés de diverses façons selon les communautés, lesmatzot,hazeret,harosset et autres mets symboliques, et leshaggadot, donnent lieu au cours des siècles à diverses formes d’art en vue d’embellir la soirée[27] (les communautés yéménites ne se servent pas de ces plats[55]).
La fête dePessa'h est célébrée en terre d’Israël pendant sept jours à partir du 14nissan au soir, le 21nissan étant lui aussitotalement férié ; les jours intermédiaires ont, quant à eux, un statutmi-férié en vertu duquel les tâches incompatibles avec la fête ou son esprit sont interdites. Endiaspora, chaque jour férié est célébré pendant deux jours du fait de la coutume (non observée dans lejudaïsme réformé) d’ajouter unsecond jour aux fêtes bibliques[56].
Les rites sont donnés ici lorsquePessa'h tombe en semaine. Ils diffèrent légèrement lorsquePessa'h a lieu àchabbat ou dimanche.
« L'Examen du Levain. La Maitresse de la maison, qui met du Pain Levé en divers endroits, afin que son Mari qui en fait recherche en trouve » (Picart, 1723).
Larecherche duhametz est réalisée la veille du 14nissan ; l’interdiction de posséder duhametz entre en vigueur dansle premier tiers de la journée[61]. Au-delà, on ne mange plus dehametz mais pas non plus dematza, afin d’en réserver la primeur au soir[62]. Certains ont coutume de se lever tôt pour manger ou vendre lehametz avant ce délai[63]. La plupart mettent cependant la dernière nuit avantPessa'h à profit pour être frais et dispos le lendemain soir et certains vont jusqu’à manger lacté afin de mieux dormir[64].
Selon une coutumemédiévale, lesaînés jeûnent en ce jour (leurs parents les en acquittent s’ils sont mineurs) ou concluent une étude afin de casser ce jeûne[65]. D’aucuns ont également l’habitude de ne pas manger afin de goûter à lamatza avec plus d’appétit lors duséder[66].
Après la mi-journée, on s’abstient d’effectuer toute tâche rémunératoire mais on réalise les derniers préparatifs pour leséder (c’est le moment que choisissent les pieux pour confectionner lesmatzot duséder)[67] et l’on a, pour cette raison, l’habitude de s’acquitter de la prière demin'ha au début de l’après-midi plutôt que le soir[68]. Certains récitent à ce moment les passages bibliques relatifs à l’offrande pascale tandis que d’autres le font plus tard[55].
Plat et mets de Pessah sur une vaisselle israélienne.
Les femmes allument les bougies en l’honneur deyom tov (de préférence avant la tombée de la nuit ; si ce n’est pas le cas, elles peuvent cependant le faire après, contrairement auchabbat, à condition d’allumer la bougie à partir d’une flamme existante et non d’une flamme nouvellement allumée) et récitent la bénédiction appropriée. Elles peuvent réciter la bénédictionshehehiyanou à ce moment ou attendre que leur mari le fasse lors dukiddoush et répondreamen mais en tous les cas, elles ne peuvent le faire qu’une fois[69].
Divers usages existent en ce qui concerne l’office du soir, chaque communauté possédant son proprerite liturgique (lesashkénazes introduisent par exemple laprière centrale parLévitique 23:44[70] alors que certainsséfarades la font précéder par Lévitique 23:4 et d’autres par ces deux versets[71]). La récitation duHallel dans son entièreté (dupsaume 113 au psaume 118), avec ou sans bénédiction, semble cependant être commune à beaucoup d’entre elles[55]. Comme tous les orants, y compris les pauvres et les vagabonds, prendront leur repas chez eux, il n’y a pas lieu de faire lekiddoush à lasynagogue[72].
On se presse ensuite de rentrer chez soi ou chez ses hôtes pour prendre part auséder mais il ne commence qu’à la tombée de la nuit[73].
Selon le rituel établi, troismatzot sont posées surun plateau (ou sur la table[55]) qui comprend une série d’aliments symboliques. L’officiant, qui est le plus souvent le père de famille,bénit le jour sur la première coupe, se lave les mains, trempe un légume, coupe lamatza mitoyenne (qui représente l’offrande pascale) et réserve l’une des moitiés à l’afikomane. L’un des enfants, généralement le plus jeune, pose lesquatre questions ; l’officiant répond par laHaggada où les versets relatifs à l’Exode sont entremêlés de discussions rabbiniques visant à les rendre plus édifiants et marquants. On se lave les mains pour manger lamatza ainsi que la Pâque (c’est-à-dire lamatza mitoyenne) et lesherbes amères, séparément d’abord puis en « sandwich », à la mode deHillel (chaque Juif doit veiller à manger environ trente-cinq grammes de chaque mets dans un délai de deux à quatre minutes[74]). Un repas de fête dont le menu varie selon les communautés est servi, suivi d’uneaction de grâce et duHallel[75].
Diverses coutumes ont été instaurées dans la plupart des communautés pour relever davantage encore l’atmosphère de la ou des soirées : tenue « exotique » de l’officiant (unlinge blanc à l’image dugrand-prêtre àYom Kippour chez les ashkénazes[76], unedjellaba dans certaines communautés séfarades, des « habits de liberté » etc.), recherche plus ou moins sérieuse, après le repas, de l’afikomane que l’enfant (ou, parfois, l’officiant) a subtilisé et ne restitue qu’après marchandage pour une promesse de cadeau, invitation solennelle du prophèteÉlie à boire son verre en laissant la porte grande ouverte car l’on ne craint rien en cette « nuit des vigiles » etchants duséder, entonnés au cours ou en conclusion de celui-ci, sur un rythme conçu pour amuser et captiver l’auditoire[27],[55],[75].
Leséder s’achève sur l'espérance que Dieu l’a agréé et que « l’an prochain àJérusalem (variante moderne :Jérusalem reconstruite)[75] ! » D’aucuns ont pour coutume de passer la nuit à étudier[77].
Distribution dematzot et deharosset par le maître de maison,the Sister Haggadah (XIVe s.)
Hag Hamatzot était à l’époque des premier et second temples de Jérusalem, unefête de pèlerinage, au cours duquel les Juifs étaient tenus de se rendre à Jérusalem pendant sept jours et d’y faire des offrandes à Dieu selon les ordonnances bibliques. Bien que de nombreux Juifs se rendent de nos jours en pèlerinage auMur occidental, la liturgie se concentre principalement, en l’absence d’un Temple reconstruit, sur le souvenir des anciens rites et offrandes, comme àSouccot etChavouot. L’accent est mis sur l’accès à la liberté.
Le rituel liturgique du premier jour (ou des deux premiers jours, en diaspora) dePessa'h comprend :
uneʿamida (prière) desept bénédictions, récitée lors des offices du matin, de l’après-midi et du soir. La fête y est appeléezman heroutenou (« le temps de notre liberté »).
une bénédiction supplémentaire,yaalè veyavo, intercalée dans lebirkat hamazon (action de grâces récitée après les repas),
la lecture duHallel après laʿamida de l’office du matin, dans son entièreté (du psaume 113 au psaume 118),
unelecture de la Torah spéciale, comprenant les passages relatifs à la fête et son ordonnance (Exode 12:21-51 etNombres 28:16-25 commemaftir). Lahaftara (section complémentaire lue dans lesLivres prophétiques) se fait dansJosué 5:2 à 6:1 et relate la pâque de Guilgal. Au second jour férié de la diaspora, Exode 12:21-51 est remplacé parLévitique 22:26-23:44 et lahaftara est lue dans II Rois 23:1-9 puis 21-25 (la pâque deJosias)[78].
Le soir du 15nissan, lendemain dePessa'h (ou de son premier jour, en diaspora), marque le début dudécompte de l’omer, en terre d’Israël comme en diaspora ; ce décompte se poursuit lors de l’office du soir des cinquante jours qui séparentPessa'h deChavouot[80].
Lors des jours intermédiaires, le rituel liturgique comporte :
uneprière des dix-huit bénédictions, récitée lors des offices du matin, de l’après-midi et du soir, à laquelle on ajoute la bénédictionyaalè veyavo. Celle-ci demeure intercalée dans lebirkat hamazon jusqu’à la fin de la fête,
la lecture duHallel après laʿamida de l’office du matin, amputée des versets 1-11 du psaume 115 et de tout le psaume 116, comme lors du ou des derniers jours de fête[81],
unelecture de la Torah spéciale, différente chaque jour, ainsi que lahaftara ; lemaftir (Nombres 28:19-25), lui, demeure identique[78],
l’office demoussaf, inchangé par rapport au(x) premier(s) jour(s), hormis les versets des offrandes.
Lors duchabbat dehol hamoëd, on lit Exode 33:12-34:26 (le dialogue entre Dieu etMoïse, suivi du pardon envers Israël et de la prescription de tailler de nouvelles tables pour y recevoir la Loi) et Nombres 28:19-25 enmaftir. Lahaftara est lue dansÉzéchiel 37:1-14 (la prophétie des ossements desséchés)[78].
Les cinq rouleaux, attendant d’être lus (le Cantique des Cantiques est le premier à droite).
La lecture duCantique des Cantiques est universellement réalisée lors dePessa'h mais les usages divergent entre communautés.
Les ashkénazes la réalisent lors duchabbat dehol hamoëd (ou lors du dernier jour dePessa'h si celui-ci a lieu àchabbat) avant celle de laTorah[82]. Certains décisionnaires recommandent de lire le Cantique selon la cantilation et dans un rouleau manuscrit dont les lettres sont toutes lisibles ; leGaon de Vilna prescrit pour cette raison de réciter les bénédictionsal mikra meguila (sur la lecture du rouleau) etshehehiyanou avant la lecture[83]. Cet usage n’est cependant pas universel[84].
Les séfarades et les orientaux la lisent après laHaggada[85]. Les communautés yéménites réalisent les deux lectures, ainsi qu’une dernière lors du dernier jour de la fête. Lors de la lecture synagogale, chacun lit un verset ; l’assemblée reprend le verset en chœur et y adjoint sontargoum (traduction paraphrasée enjudéo-araméen)[55].
Le septième jour de la fête des azymes est également férié selon la Bible, donnant lieu aux mêmes restrictions d’activité que le premier jour dePessa'h. On y lit leHallel en abrégé et le mêmemaftir qu’àhol hamoëd[86]. Bien qu’il ne soit pas, contrairement àChemini Atseret, considéré comme une fête indépendante[87], il a acquis un caractère propre, car c’est en ce jour que lesIsraélites auraient traversé la mer des Joncs[88] et de nombreuses communautés organisent une veillée pendant laquelle elles étudient ou chantent lecantique de la mer[55].
Comme les jours de création du récit de la Genèse, dans l’Israël antique les jours calendaires commençaient le soir. Le chapitre 12 du livre de l’Exode établit que la libération des Israélites de l’esclavage d’Égypte s’est déroulée le quatorzième jour du premier mois, après qu’ils ont célébré la première Pâque dans la nuit, et après que l’ange de Dieu est passé au-dessus de l’Égypte et a tué à minuit les premiers-nés égyptiens. Les premiers-nés des Israélites étaient protégés par le sang du sacrifice pascal badigeonné avant minuit sur les linteaux et les montants des portes où ils résidaient. Exode 12 : 17 dit« c’est en ce jour même [le 14] que j’aurai fait sortir vos armées du pays d’Égypte ».
La première Pâque fut donc célébrée au début du14e jour du mois aviv en 1513 av. n. è[91],[92]. Et les Israélites sortirent d’Égypte après cette nuit-là dans la même journée calendaire du 14 aviv. Le mois aviv fut nommé nissan après le retour d’exil de Babylone.
Deutéronome 16:6 et Lévitique 23:5 renouvèlent l’obligation de célébrer la Pâque au début du 14 aviv ou nissan.
Controverse sur l’expression« entre les deux soirs »
En Exode 12:5,6 il est dit :« Ce sera un agneau sans défaut, mâle, âgé d’un an ; vous pourrez prendre un agneau ou un chevreau. Vous le garderez jusqu’au quatorzième jour de ce mois ; et toute l’assemblée d’Israël l’immolera entre les deux soirs ».
À propos de l’expression« entre les deux soirs » les professeurs C. Keil et F. Delitzsch déclarent :« Différents points de vue ont eu cours très tôt chez les Juifs quant au moment exact qui était sous-entendu. Aben Ezra est d’accord avec les Caraïtes et les Samaritains pour désigner le moment où le soleil disparaît à l’horizon comme étant le premier soir, et le moment où l’obscurité totale est installée comme étant le deuxième soir ; dans ce cas-là, ‘entre les deux soirs’ se situe entre 18 heures et 19 h 20 […]. Selon l’avis rabbinique, le moment où le soleil commençait à décliner, c’est-à-dire entre 15 heures et 17 heures, correspondait au premier soir, et le coucher du soleil au deuxième ; ‘entre les deux soirs’ signifiait donc entre 15 heures et 18 heures. Les commentateurs modernes ont fort justement opté en faveur du point de vue d’Aben Ezra et de la coutume suivie par les Caraïtes et les Samaritains »[93].
La thèse du rabbin espagnolAben Ezra (1092-1167 de notre ère) est partagée par les érudits Michaelis, Rosenmueller, Gesenius, Maurer, Kalisch et Knobel.
Avec le temps les Israélites amenèrent leurs agneaux (ou leurs chevreaux) au temple de Jérusalem pour qu’ils y soient sacrifiés par un prêtre. Mais, comme ces nombreux sacrifices prenaient des heures, certains Juifs en vinrent à interpréter l’expression« entre les deux soirs » comme s’agissant de la fin du 14 nissan quand le soleil décline de 15h00 à la tombée de la nuit. La Pâque en vint alors à être célébrée au début du 15 nissan.
Le professeur Jonathan Klawans, spécialiste du judaïsme antique, explique :« Le jour nouveau commence au coucher du soleil. Le sacrifice est donc fait le 14, mais le début de la Pâque et le repas pascal ont en fait lieu le 15, même si cette succession d’évènements n’est pas précisée dans l’Exode (…). Les écrits rabbiniques (…) ne prétendent même pas nous donner des informations sur la façon dont se déroulait le Séder [le repas pascal] avant la destruction du Temple ».
Mais quant à lui, Marcus Kalisch (1828-1885), un commentateur juif, a écrit :« Cette même opinion a été clairement exprimée parEbn Ezra : “Nous avons deux soirs ; le premier, c’est le coucher du soleil […] et le second, le moment où la lumière cesse d’être réfléchie par les nuages ; entre les deux, il y a un intervalle d’environ une heure et vingt minutes” ; et cette explication, qui semble être l’interprétation la plus rationnelle, est aussi celle des Karaïtes et des Samaritains, et a été adoptée par de nombreux autres ».
Cette interprétation rejoint le texte de Deutéronome 16:6 qui indique que la Pâque devait être sacrifiée le jour même de la sortie d’Egypte qui était intervenue le 14 aviv ou nissan (cf. aussi Nomb 9:3-5).
Lekaraïsme, un mouvement scripturaliste du judaïsme opposé à la tradition rabbinique, tend pourtant à adopter des positions relativement proches : il considère égalementPessa'h comme le« jour de l’indépendance » du peuple hébreu[94], autorise la cuisine pendant la fête[95], considère que seules lescinq espèces peuvent fermenter, préconise un nettoyage rigoureux du domicile ainsi qu’une préparation scrupuleuse desmatzot (Anan ben David considérait que seule l’orge convenait au « pain de pauvreté » mais ce n’est pas l’avis deJacob al-Qirqissani) et condamne l’abstention deslégumineuses (bien que ce fût la coutume de la communauté cairote)[42],[96].
Il effectue cependant la distinction entrePessa'h etHag hamatzot[42] et commence le décompte de l’omer au lendemain du chabbat suivantPessa'h[95].
Ils marquent la période des deux semaines séparant la néoménie du jour de l’offrande par des prières le matin et le soir. L’agneau est acheté le dixième jour du mois, comme le prescrit la Bible. Le foyer est nettoyé le douzième jour au plus tard et lesmatzot sont confectionnées le lendemain ; elles ne sont pas consommées avant la mi-nuit de l’offrande, au premier jour de la fête desmassot (matzot dans la prononciation samaritaine)[97].
L’agneau, surveillé par les Lévites samaritains au cours des deux semaines précédentes (appelées pour cette raisonMishmeret, « surveillance »), est immolé au soir du quatorzième jour, appeléZeva'h Pessa'h. Les Samaritains attendent au moins une heure et demie avant la tombée de la nuit pour la réaliser sauf si l’offrande doit avoir lieu le vendredi car ils estiment, contrairement aux Juifs, que le chabbat a préséance sur l’offrande. En ce jour, tous les Samaritains sont vêtus de blanc, à l’exception du prêtre et des anciens ; les Samaritains deHolon ont rejoint la communauté de Garizim afin de participer aux célébrations pendant les jours suivants[95],[97].
Lors de la fête desmassot, aucune activité n’est autorisée, y compris la cuisine. Au matin, un office a lieu au cours duquel lerouleau d’Abisha (écrit, selon la tradition samaritaine, parAbishoua le petit-fils d’Aaron) est exhibé. Au cours des sept jours suivants, les Samaritains ne consomment que des plats préparés par leurs soins ou des fruits ; ils abattent aussi des bêtes pour les repas de fête, en réservant une portion de choix aux prêtres. Le décompte de l’omer a lieu au lendemain duchabbat suivant la Pâque. Auseptième jour de la fête, se tient le premier pèlerinage de l’année sur le mont Garizim[95],[97].
LesBeta Israël d’Éthiopie sont les dépositaires d’un judaïsme pré-rabbinique principalement fondé sur la Bible, en voie de disparition depuis leur émigration massive en Israël et leur adoption dujudaïsme orthodoxe.
Les trois jours précédantPessa'h, ils ne mangeaient que des grains rôtis et un pain spécial appeléshimbera « en souvenir des trois jours de mauvaises vivres dans le désert avant de trouver la manne »[98]. La veille de la fête, un « jeûne de Pessa'h » (soma fasikha) était observé. La pâque était offerte par lesprêtres sur l’autel du sanctuaire (c’est-à-dire lemasjid, équivalent de la synagogue) au coucher de soleil du quatorzième jour ; elle n’était pas suivie d’unseder. On mangeait pendant la fête desmatzot faites deshimbera et d’orge et le décompte de l’omer était commencé au septième jour de la fête[99],[100],[101].
Pessa'h est la première fête réinstaurée dans sa dimension agricole par le mouvement pionnier dukibboutz qui en diminue, voire nie la portée théologique (mais non historique), à l’instar des tenants de l’hypothèse documentaire (ceux-ci affirment que la fête des azymes seraient un festival agricolepaïen emprunté auxCananéens et que la Pâque serait une cérémonie pastoraleconjuratoire d’origine non-israélite, visant à assurer le salut des bêtes quittant le désert pour les champs cultivés au printemps. Ces deux fêtes auraient été artificiellement réunies et dotées de leur caractère historique après l’exil de Babylone[27],[95])[102].
Le mouvement dukibboutz est aussi le premier à composer unehaggada adaptée à sa sensibilitésocialiste etathée ; l’aspect social duséder, les chants et la musique y jouent un grand rôle[103]. L’une des compositions de cette époque est devenue la « mélodie traditionnelle » des quatre questions[104] mais d’autres commeAvati'him, composé parMatityahou Shelem pourBracha Tzfira, étaient exclusivement centrées sur la vie dukibboutz[105]. Lekibboutz reviendra par la suite à un contenu et unehaggada plus traditionnels[27] mais son influence sur lezemer ivri a perduré et nombre de nouveaux chants dePessa'h ont été composés parmi lesquelsSim'ha Rabba de Bilha Yaffe etYedidia Admon[106],Zemer LaPessa'h deLevin Kipnis[107] et d’autres.
Pessa'h est actuellement l’une des fêtes les plus populaires en Israël tous courants confondus, 94 % desJuifs israéliens déclarant en2003 assister auséder, à domicile ou dans un hôtel[108]. Toutefois, à la suite d'une décision de laCour suprême d’Israël, la vente dehametz n’est interdite qu’en public, ce qui représente un écart considérable vis-à-vis de laLoi juive[109],[110].
La réinterprétationféministe juive duséder a continué au cours des dernières décennies duXXe siècle, avec la rédaction de rituels féministes ainsi que la coutume de la coupe deMiryam, au côté de celle d’Élie, emplie d’eau en raison dupuits de Miryam qui fournit l’eau aux Hébreux au cours de leur traversée du désert. De nouveaux symboles apparaissent sur le plat duséder, parmi lesquels une orange ou un pamplemousse, une cinquième coupe est bue à la mémoire des Juifs disparus pendant laShoah ou à la santé de l’État d’Israël et de nouvelles prières et bénédictions, pour remercier Dieu d’avoir donné aux gens l’opportunité de partager les repas pascaux ou pour le prier de préserver l’héritage culturel et liturgique du judaïsme[27],[111].
Des manifestations plus traditionnelles continuent cependant à être observées, y compris dans les hautes-sphères du pouvoir : laMaison-Blanche tient en effet unséder annuel depuis2009,Barack Obama ayant voulu remercier de la sorte ses supporters juifs[112],[113].
En2007, un groupe de rabbins mené parAdin Steinsalz veut réinstaurer l’offrande pascale, en s’appuyant sur le maintien de ce rite chez les Samaritains en l’absence de sanctuaire (lesJuifs de Tunisie réalisaient également une manière d’offrande à la mode biblique jusqu’à leur émigration ; lesJuifs de Djerba observent cette coutume jusqu’à ce jour[55],[114],[115]).
Ils identifient uncohen (descendant de la classe sacerdotale) qui est égalementabatteur rituel, élaborent une procédure et soumettent leur projet à l’approbation de la Cour suprême d’Israël. Celle-ci s’aligne cependant sur le gouvernement et rejette leur requête[116].
Du point de vue de l'exégèse biblique, le récit de la Pâque instaurée en Égypte est un texte législatif de latradition sacerdotale. Le rédacteur biblique a repris un ancien rituel et l'a historicisé en l'intégrant dans le contexte de la narration de lasortie d'Égypte[117].
LesÉvangiles indiquent que, pour les apôtres,Pessa'h désignait, comme pour lesPharisiens, la Pâque et la fête des azymes ainsi que l’offrande pascale[27].
Selon lesÉvangiles synoptiques,Jésus de Nazareth est crucifié le 15nissan, au premier jour de la fête et laCène a lieu le 14nissan ; ce moment-clé duchristianisme est donc un repas pascal au cours duquelJésus fait un sermon discutant de la signification rédemptrice de sa mort[118]. Cependant, selon Jean, Jésus est crucifié le 14nissan, à l’heure où l’on offre la Pâque[119] et laCène a lieu le 14nissan (jeudi soir après le coucher du soleil où il commence la nouvelle journée de vendredi selon la tradition biblique). Cette divergence n’est pas d’ordre astronomique mais théologique car, contrairement aux Évangiles synoptiques, Jean fait de Jésus l’agneau pascal[120] (?!).
À la suite de la montée de l’antagonisme entre juifs et chrétiens, il est décidé lors dupremier concile de Nicée de distinguer les Pâqueschrétienne et juive, en assignant à la première une date audimanche suivant le quatorzième jour du premiermois lunaire duprintemps. Cette décision n’est pas appliquée par toutes les Églises.
« Crime rituel juif » selon les chrétiens,Schedel Weltchronik, 1493.
Avec le développement de l’antijudaïsme chrétien médiéval, une croyance en un « crime rituel juif » se développe parmi leschrétiens, que les Juifs, « peuple déicide », commémoreraient l’assassinat du « divin enfant » ou auraient besoin d'ingrédients particuliers àPessa'h et immoleraient à cette période un enfant chrétien afin d'utiliser sonsang à la confection desmatzot — alors que dans lejudaïsme, même la consommation de sang animal est interdite aux Juifs[121],[122]. Parfois, ces accusations ont même émané de Juifsconvertis au christianisme, qui pourtant, savaient pertinemment que tout était infondé.
Cesallégations antisémites étaient généralement suivies d’explosions de violence contre les communautés juives dont les membres étaient à travers les siècles, suspectés, torturés et souvent mis à mort et ce, dans plusieurs pays (Angleterre, Allemagne, Autriche, Pologne, Hongrie, Roumanie, Ukraine, Italie, Espagne, Syrie, etc.).
À la fin duXXe siècle et au début duXXIe siècle, ces accusations perdurent et proviennent essentiellement d'accusateurs depays musulmans en s'appuyant encore en 2016 ou en 2019 sur un récent ouvrage diffamatoire,Blood for the Matzos of Zion de Najib Al-Kilani, qui donne du grain à moudre aux fantasmes[123],[124].
Pour tenter de couper court à toute suspicion, certains décisionnaires ashkénazes ont recommandé de boire duvin blanc[125],[27],[126]. Les décisionnaires séfarades n’autorisent toutefois quele rouge[127].