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Ne doit pas être confondu avecParc naturel régional du Perche ouPerche (province).
| Perche | ||
Paysage du Perche autour dumanoir de Courboyer en 2007. | ||
| Pays | France | |
|---|---|---|
| Région | Centre-Val de Loire Normandie Pays de la Loire | |
| Départements | Eure-et-Loir Orne Sarthe Loir-et-Cher | |
| Villes principales | Nogent-le-Rotrou,La Ferté-Bernard,Mondoubleau,Bellême,Mortagne-au-Perche,Saint-CalaisVerneuil d'Avre et d'Iton | |
| Coordonnées | 48° 06′ 13″ nord, 0° 47′ 24″ est | |
| Géologie | Silex,argile,craie,grison,marne, grès roussard | |
| Relief | Collines, basses montagnes dans sa partie occidentale, plateaux, vallées ; point culminant :Tourouvre au Perche (311 m) | |
| Production | Céréales,élevage,cidre,poiré,vigne | |
| Régions naturelles voisines | Beauce Pays manceau Pays d'Ouche Saosnois Campagne d'Alençon Maine angevin Gâtine tourangelle Thymerais | |
| Régions et espaces connexes | Perche-Gouët Pays du Perche Sarthois PETR du Perche d’Eure-et-Loir PETR du Pays du Perche ornais Canton du Perche Parc naturel régional du Perche Perche (province) | |
Le Perche en France métropolitaine // sauf Sarthe (en rose) | ||
Géolocalisation sur la carte :France | ||
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LePerche est unerégion naturelle française possédant une forte identité paysanne et culturelle qui désignait auVIe siècle une zone forestière connue sous le nom deSilva Pertica, d'un héritage probablement celte antérieur. Ce territoire de transition entreMassif armoricain etBassin parisien s'étend des portes d'Alençon et de la rivière deSarthe qui l'en sépare ainsi des monts d'Amain à l'est deSées, jusqu'à celles deChâteaudun et deVendôme par leLoir, là où débute la région naturelle de laBeauce.
D’une grande diversité paysagère, elle est composée de vallons, deplateaux, decollines, decrêtes et devallées, résultant de la formation duMassif armoricain. La région est également un importantchâteau d'eau naturel, qui alimente lesbassins versants de laLoire, de laSeine ou desfleuves côtiers normands.
On distingue le Perche-Gouët au centre, le Perche Vendômois sur sa partie méridionale (au Sud), le Perche Sarthois à l'Ouest, le Perche Dunois à l'Est et le Haut Perche dans le Nord. Ces dénominations sont soit pré-, soit post-Révolution Française, selon les découpages effectués par les responsables politiques des différentes époques ; malgré cela, elles forment une même unité territoriale naturelle.
Cette entité géographique ne doit pas être confondue avec l'ensemble formé par lescirconscriptions ecclésiastiques des diocèses deSéez,Chartres,Évreux etLe Mans qui l'ont démembrée. Elle ne doit pas l'être non plus avec les divisions politiques établies par la suite sur son territoire à l'instar ducomté du Perche qui regroupait le Corbonnais, le Bellesmois et la région deNogent-le-Rotrou, du Perche-Gouët qui regroupait cinqbaronnies, entreLa Loupe etThiron-Gardais, duThymerais ou Terres démembrées et de ses puissants seigneurs, ducomté puis duché de Vendôme (Perche Vendômois), ducomté du Maine (Perche Sarthois) et duduché de Normandie qui ont modelé son histoire, ni plus récemment à l'émergence d'entités administratives nées de ladécentralisation.
Bien que l'intercommunalité et la création depays lui aient redonné une visibilité en partie, que n'avait pu lui donner la Révolution, notamment lors de la création desdépartements, avec la création duGrand Perche par l'association des anciens pays duPerche d'Eure-et-Loir et duPerche ornais, ducanton du Perche en Loir-et-Cher et celle dupays du Perche Sarthois, la région n'en demeure pas moins écartelée entre trois régions (leCentre-Val de Loire, laNormandie et lesPays de la Loire) et quatre départements (Eure-et-Loir,Orne,Sarthe,Loir-et-Cher)[1],[2].

Pays de plateaux (plaines), de vallées et de collines, le Perche trouve comme limite laPetite Beauce par la rivière du Loir au sud et à l'est, la GrandeBeauce sur sa partie nord-est, lePays manceau à l'ouest, la campagne d'Alençon au nord-ouest et le pays d'Ouche au nord.
| Campagne d'Alençon | Pays d'Ouche | Thymerais |
| Saosnois et Pays manceau | Beauce | |
| Maine angevin | Gâtine tourangelle | Petite Beauce |
L'ancienne forêt qui la constituait se discerne encore aujourd'hui. Différentes portions de celle-ci subsistent avec laforêt de Perseigne, située à l'extrémité nord-ouest de ce territoire, la forêt deVibraye à l'ouest, laforêt du Perche plus à l'est, dans celles deBellême et deMontmirail et dans une infinité de bois assez rapprochés les uns des autres pour en tracer encore leslinéaments jusqu'aux forêts deFréteval, de Bellande et deVendôme au sud, sans oublier au nord-est les massifs deSenonches, deChâteauneuf-en-Thymerais ou de Montecôt.
La région est également un important château d'eau qui alimente lesbassins versants de laSeine et de laLoire et qui donne naissance à nombre de rivières dont l'Eure, l'Huisne et laSarthe ainsi qu'a desfleuves côtiers qui vont se jeter dans laManche après avoir traversé laNormandie.
Sables du Perche
Lescarrières d'ocres du Perche actuellement en exploitation sont localisées sur le village deSargé-sur-Braye (Loir-et-Cher).
Ce sable est connu sous les noms de « sable du Perche », « sable d'or », « sable rouge » ou « sable à lapin ». Ses ocres ont eu de nombreuses utilisations. Ils ont servi entre autres à réaliser les décors intérieurs de lacathédrale de Chartres en plus de donner ses teintes aux enduits des habitats du Perche, proches en coloris des sables duRoussillon.
La région naturelle du Perche se caractérise par des paysages de plateaux, de vallées et de collines auxunités paysagères qui s'alternent d'une vallée ou d'un plateau à l'autre et soumis aux influences des unités et régions voisines.
| Nom | Repères géographiques | Caractéristiques |
|---|---|---|
| La forêt de Bercé et ses vallons vers le Loir | Le Grand-Lucé |
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| La campagne ouverte de Saint-Calais | Saint-Calais |
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| La vallée de la Braye | Sargé-sur-Braye,Savigny-sur-Braye,Bessé-sur-Braye |
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| Le Perche méridional | La Ville-aux-Clercs,Danzé,Azé,Fontaine-les-Coteaux |
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| Les vallons boisés du Dué et du Narais | Bouloire,Parigné-l'Évêque,Thorigné-sur-Dué |
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| Les buttes boisées de Bonnétable | Bonnétable,Sillé-le-Philippe,Tuffé Val de la Chéronne |
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| La vallée de l'Huisne | Montfort-le-Gesnois,Connerré,La Ferté-Bernard,Val-au-Perche,Nogent-le-Rotrou,Rémalard en Perche |
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| Le Perche de la Haute Braye | Vibraye,Saint-Ulphace,Lamnay |
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| Le coeur méridional du Perche | Le Gault-du-Perche,Mondoubleau,Montmirail,Brou,Authon-du-Perche,Thiron-Gardais,Épuisay jusqu'àIlliers-Combray |
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| Les entonnoirs du Perche | Saint-Cosme-en-Vairais,Saint-Aubin-des-Coudrais,Saint-Germain-de-la-Coudre,Igé |
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| Vallées bocagères et plaines ouvertes | Mortagne-au-Perche,Pervenchères,Perche-en-Nocé |
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| La Forêt de Bellême | Bellême |
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| Le Perche septentrional : marches boisées et vallées encaissées herbagères | La Loupe,Longny les Villages,Tourouvre au Perche |
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Le Perche connait unclimat de typeocéanique marqué surtout par l'influence desflux d'air maritimes d'ouest. En été le temps est chaud et lourd ; la pluviosité est maximale en automne. Néanmoins des différences locales existent notamment liées à latopographie et entre le nord et le sud de la région. Le sud du Perche connaîtra ainsi une faible pluviométrie avec des hivers doux, des étés chauds et orageux et un ciel lumineux tandis que plus au nord, le climat sera frais à froid et humide avec une insolation réduite, un ciel brumeux et des hivers frais et venteux.
La moyenne annuelle des températures est relativement douce et égale à la moyenne de la région Centre pour le Perche sud où l'on compte une moyenne de 57 jours de gel. Dans le reste du perche la moyenne annuelle des températures s'échelonne entre 10 et 9.5 °C avec plus de 80 jours de gel par an. Celle-ci atteint 87 jours dans le nord notamment sur leHaut plateau deSenonches qui est l'un des secteurs les plus froids de la région Centre avec9,2 °C de température moyenne annuelle.
Les différences deprécipitations entre le Perche méridional et le Perche septentrional sont du même ordre. La sous-région sud, sous le vent, reçoit unelame d'eau annuelle de l'ordre de600 à 650 mm contre 750 environ dans le nord. Les écarts interannuels peuvent être importants : 372 mm (1953) à 860 mm (1958) dans le Perche vendômois.
La région nord à l'instar du Haut plateau de Senonches et laCuesta de l'argile asilex orientés presque perpendiculairement auxmasses d'air d'ouest reçoivent unepluviosité assez forte, respectivement 772 mm et 831 mm en moyenne annuelle. Les écarts interannuels peuvent cependant être importants : 478 en 1953 à 1136 en 1960 pourSenonches.
Nombre de cours d'eau et de rivières prennent naissance ou possèdent leur bassin dans la région naturelle du Perche. La région est un véritable château d'eau pour les versants de la Seine, de la Loire et de plusieurs fleuves côtiers.
Les principales rivières et fleuves que compte la région sont :
LaSeine est unfleuve français, long de 775 kilomètres, qui coule dans leBassin parisien et arroseTroyes,Paris,Rouen etLe Havre. Sa source se situe àSource-Seine, enCôte-d'Or sur leplateau de Langres. Elle se jette dans laManche entreLe Havre etHonfleur. Sonbassin versant, d'une superficie de 78 650 km2, est notamment alimenté, dans son cours inférieur par lesrivières suivantes (affluents de rive gauche) :
LaLoire est le plus longfleuve de France, avec une longueur de 1 006 kilomètres. Sa source est considérée être enArdèche, aumont Gerbier-de-Jonc dans leMassif central. Sonestuaire se trouve quant à lui dans le département de laLoire-Atlantique, à l'ouest de la région desPays de la Loire et à l'ouest de l'Anjou. Sonbassin versant de 117 000 km2 occupe plus d’un cinquième du territoire français est notamment alimenté par la Sarthe et ses affluents :
La région du Perche donne également naissance à desfleuves côtiers qui ont la caractéristique d'avoir un petitbassin versant et de se jeter dans laManche sans avoir été un affluent :
Le terme Perche est mentionné sous les formessaltus Particus,silva Perticus avant leVIe siècle,pagus quem Pert[ic]ensem vocant auVIe siècle,pagus pertensis auVIe siècle,pagus Perticus vers 815,Particus saltus auIXe siècle,silva Perticus en 1045,[le] Perche en 1160 - 1174,Perche en 1238,foresta de Pertico en 1246,[le] Perche en 1308[16],[17].
Le nom duPerche serait issu du latinpertica (terra) « ensemble du territoire partagé à la perche entre les vétérans d'unecolonia »[16], le latinpertica ayant abouti par évolution phonétique régulière àperche en français.Terra aurait d'abord désigné une petite région autour de Mortagne qui serait devenu unpagus par la suite[16]. Cependant,*terra n'est mentionnée nulle part et, bien queMortagne ( comitis Mauritaniae 1086) tienne vraisemblablement son nom d'unecolonia ou unité de soldats mauresques[18], on ne trouve pas non plus de trace documentaire (aucune mention dans laNotitia dignitatum par exemple) ou de tracearchéologique de cet établissement permettant de confirmer cette théorie.
René Lepelley d'ailleurs ne se prononce pas sur l'origine du motPerche qu'il considère comme incertaine[19], signe qu'il doute de la théorie accordant àPertica une origine latine.
Pourtant, une deuxième hypothèse a été formulée, en s'appuyant sur le fait que le nom dePerche a initialement désigné la forêt et non la province. Il semble plutôt représenter, ainsi que l’a montré Guy Villette[20],[21], un appellatif pré-celtique d’origine indo-européenne *perkʷ-ik-ā « (forêt) aux grands arbres »,dissimilé en *pertika, et transmis tel quel par legaulois, alors même que lep- initial était étranger à cette langue[22]. Le radical indo-européen *perkʷu- « grand arbre : chêne, pin, sapin, hêtre… » est par ailleurs à l’origine du latinquercus « chêne » et dugermanique commun *furhu-, d’où l’anglaisfir « sapin » et l’allemandFöhre « pin ». Il explique également le nom du reliefhercynien, qui repose sur celui de l’immense forêt deGermanie désignée parCésar sous le nom deHercynia silva. Il s’agit dans ce dernier cas d’une appellation d’origine celtique, formée sur le radical *erkú- < *perkʷu- (avec cette fois chute régulière de [p])[17].
Remarque : Le suffixe gaulois*-ika sert à former des adjectifs à l'origine, mais a aussi permis la substantivation[23]. On remarque aussi que le nom dupays d'Ouche, directement au nord du Perche, est issu d'un terme dérivé avec le même suffixe*-ika >-ica :Utica, dont la racineot /ut (pré-celtique ?) semble s'appliquer également à un élément forestier[24] cf. Laforêt d'Othe dans l'Yonne. Se trouve-t-on en présence d'une ancienne opposition entre unesilva Pertica et unesilva Utica ? Il existe aussi engaulois un radicalpert- que l'on rencontre dans différents noms de lieuxPerthes (attestés généralement sous la formePerta dès l'époque mérovingienne) qui représenterait unanthroponyme gaulois non attesté*Pertus, mais déduit d'après le nom de la déesse gauloisePerta, déesse des jardins clos[18]. Xavier Delamarre rapproche l'élémentpert- des différents lieux Perthes, Perte(s) du substantif galloisperth qui signifie « buisson, haie »[25].
Le Perche est baptisé de divers surnoms[Lesquels ?]. Ils évoquent surtout la qualité de son patrimoine paysagé et bâti[réf. nécessaire].
Plusieurs sites archéologiques duNéolithique, comme « la Pierre Procureuse » entreL'Hermitière et Gémages ou encore « la Pierre Cochée » à Droué attestent de l'ancienneté de l'occupation humaine dans la région.
Les populations celtiques arrivées dans la contrée dès l'âge du bronze, puis à l'âge du fer y laissent définitivement leur empreinte, comme le montre l'étymologie de la plupart des noms de lieux importants :Gémages - de*Gemetiko (GemmeticumXVe siècle), sur* gem, de signification obscure, suivi de deux suffixes celtiques-at/-et +iko (cfgalloiseithefig < *ektamiko)[26] ouNogent, du gauloisNoviento, fondé sur l'adjectifnoviios, neuf, et le suffixe-ento localisant à l'origine, signifiant « endroit ».
La plus grande partie du Perche, bien que cela ne soit pas clairement défini, était située sur le grand territoire du peuple celtique desCarnutes, qui y aurait exploité le fer. On peut y voir l'origine partielle de l'appartenance descoutumes du Perche au groupe de celles du pays deChartres et de l'Orléanais.
La forte identité du Perche tient en partie à son droit coutumier avant la Révolution : « la coutume du Perche » ou plutôt « les coutumes du Perche », distinctes de lacoutume de Normandie, decelle du Maine etcelles de l'Île-de-France[27].
La proximité de laNormandie en fait duXe siècle auXVe siècle une région stratégique pour lesrois de France.
En1227, le Perche fut inclus dans ledomaine royal français. Une partie fut alors démembrée pour constituer lecomté d'Alençon au profit dePierreIer d'Alençon,fils de France. Cependant, il réintégra le domaine royal en1283. Il fut, une seconde fois, en partie adjoint au comté d’Alençon pourCharles II d'Alençon,comte d’Alençon et du Perche en1326.
LaRenaissance est un temps fort de l’histoire percheronne : la région se couvre de manoirs et l’industrie locale (étamines àNogent, tanneries et ganteries à Cormenon, minerais…) approvisionneParis. Le principal ministre d’Henri IV,Sully, est marquis de Nogent-le-Rotrou, où il est enterré. Le Perche est aussi la région natale du poèteRémy Belleau, membre de laPléiade, menée par Pierre de Ronsard, le Vendômois.
À partir de 1634 un mouvement d'émigration percheronne vers laNouvelle-France s'amorce, grâce au pouvoir de persuasion deRobert Giffard, un apothicaire deTourouvre pour les familles du nord et une seconde vague au sud partant des villages deChoue ou encoreFontaine-Raoul. Il ne doit pas être attribué à la misère, mais plutôt à l’esprit d’aventure. En une trentaine d’années,277 émigrants, exerçant divers métiers souvent liés à la construction (maçon, menuisier, charpentier, briquetier, etc.), vont ainsi entreprendre le grand voyage. Quelques-uns vont revenir au pays, mais la grande majorité choisit de s’établir sur les rives dufleuve Saint-Laurent pour y défricher et faire prospérer les terres nouvelles.
AuQuébec, c’est probablement toute la populationde souche canadienne-française qui peut retracer un ancêtrepercheron dans son arbre généalogique, directement ou indirectement.
Leur descendance est aujourd’hui estimée à 1 500 000 personnes auCanada, en dehors du Québec. Beaucoup plus sans doute si on tient compte d’un important essaimage dans toute l’Amérique du Nord (Nouvelle-Angleterre etLouisiane, plus particulièrement). La famille qui compte le plus de descendants est la famille Tremblay, qui remonte entièrement à un seul ancêtre,Pierre Tremblay, natif deRandonnai. Le nombre total de ses descendants nord-américains portant le patronymeTremblay est estimé à environ 180 000[28], sans compter les descendants des femmes qui se sont mariées.

Le Perche conserve une forte identité régionale en dépit de son morcellement endépartements à laRévolution entre l’Orne, l’Eure-et-Loir, laSarthe et leLoir-et-Cher. Aujourd'hui, l'éclatement entre les modernes régionsBasse-Normandie (aujourd'hui Normandie),Centre - Val de Loire etPays de la Loire contribue à masquer la cohérence physique, géographique et historique de cette région.
AuXIXe siècle, la région est désenclavée par l’arrivée du chemin de fer. Le Perche exporte ses chevaux enAmérique où ils participent à laconquête de l'Ouest. L’agriculture est progressivement reconnu dans l’élevage équin et bovin, ainsi que dans laproduction cidricole. Les clivages politiques toujours d’actualité se forment à cette période : le Perche ornais, longtempsbonapartiste et clérical, reste plutôtconservateur, tandis que le Perche d’Eure-et-Loir, du Loir et Cher et de la Sarthe ont une traditionradicale.Paul Deschanel, député deNogent-le-Rotrou, sera brièvementprésident de la République après laGrande Guerre.
Création despays et descommunautés de communes grâce aux lois de décentralisation et duParc naturel régional du Perche qui redonne en partie une visibilité à la région.
L’agriculture reste la principale activité économique. Les deux tiers de la superficie du Perche lui sont dévolus en faisant un territoire de polyculture et d'élevage. Les exploitations agricoles du Perche sont principalement orientées vers les céréales et élevages en Eure-et-Loir et Loir-et-Cher, l’élevage pour la partie ornaise et sarthoise. Le maintien de l’élevage est un enjeu stratégique pour le territoire car il permet la conservation des prairies.
Connue autrefois pour son bocage, la région a développé des traditions particulières comme les trognes (arbres têtards), leplessageà la percheronne (technique de tressage de haie vivante). Le territoire recèle une grande diversité de poires (poire de Calot, de Loup, de Curé…) et de pommes (pomme de Coudre, de Rose, de Moisson…) ancestrales pour des utilisations très diverses (cidre,poiré, compote, séchée, au vinaigre…).
Le chevalpercheron est sans nul doute l'emblème le plus connu de la région.
Il existe également une race de vache percheronne presque disparue. Elle entre cependant dans le patrimoine génétique des races normande,saosnoise et maine-anjou. Elle est aujourd'hui spécifiée et incluse dans la race actuellesaosnoise.

Le Perche méridional ou Perche Vendômois abrite unerégion viticole qui s'articule autour de la vallée duLoir. L'origine du vignoble est lointaine. La première mention écrite des vins d'appellationVendôme remonte à l’an 1000. Henri IV s'est arrêté un jour à l’Ouest deVendôme et avait apprécié ce vin local et en avait commandé pour son château de Saint-Germain-en-Laye[29].
L'appellation a obtenu sonAOC en mai 2001 après avoir entrepris des démarches en ce sens dès 1987 et s'applique à une aire géographique de production de450 ha clairement définie qui concerne27 communes deLoir-et-Cher. La production tient en la production de vins rouges, gris et blancs à base decépagesgamay,chenin blanc,pineau d’aunis,pinot noir. Les terres viticoles profitent d'un climat moinsocéanique que dans laSarthe voisine, mais profitent dumicroclimat de la vallée du Loir et de ses sols d’argile àsilex.

Le Perche a toujours été une terre àforêt en témoigne son nomsilva Pertica et l'existence de ses forêts. Aujourd'hui encore, la forêt couvre plus de 20 % du Perche et lechêne représente les 2/3 de la ressource enbois des forêts. Cette abondance forestière permet son exploitation et la production de bois qui a permis à son tour de développer les activités de l'ameublement. La filière s'est structurée à la fin des années 1990 et 1997 a vu la création de l'association Perchebois qui mène différentes actions notamment liées à la promotion de la filière et dumobilier percheron ainsi que le savoir-faire des entreprises du Perche et par extension laconstruction en bois et lebois énergie.
Production decidre et decalvados.
L'AOC Cidre du Perche,3e appellation cidricole de Normandie, reconnaît depuis 2020 l'origine et les spécificités des terroirs percherons. Son aire englobe 106 communes de l'Orne, de laSarthe et d'Eure-et-Loir[30],[31].
Le territoire se distingue par l'utilisation degrès roussard, degrison (additionné decolombage observé sur les plaines) ou detuffeau dans l'habitat traditionnel. Lesable du Perche typique y est souvent accompagné dans les enduits à la chaux. Sa couleur varie du blanc-crème au jaune-orangé, jusqu'à des couleurs plus soutenues.

Le Perche compte unnombre très important d’entreprises artisanales de qualité[non neutre] qui maintiennent dessavoir-faire qui font aujourd’hui la richesse du territoire[32]. Plusieurs filières artisanales se sont développées ces dernières années dans le Perche et ont abouti à des synergies:
Les pôles principaux d’activité commerciale se situent àNogent-le-Rotrou,La Ferté-Bernard,Mondoubleau etMortagne-au-Perche. Les Percherons sont très attachés aux commerces multiservices, épiceries, bars ou restaurants, présents dans les plus petites communes du territoire et qui sont très fréquentés. Pour renforcer leur image et développer de nouveaux services, les commerçants se sont organisés autour du réseauPerche Multiservices[33].
Le Perche est un territoire rural industriel. L’industrie est le premier employeur du Perche. Plusieurs filières sont présentes: la mécanique et l’automobile, l’industrie graphique et le papier-carton, le bois et l’ameublement, l’agroalimentaire et l’équipement.Parmi les entreprises les plus importantes du Perche :
Lors de la christianisation de la France, la région du Perche a été découpée entre plusieurs diocèses[34] et s'étendait sur 167 paroisses :
Au cœur de la forêt du Perche et de la Trappe, la région abrite aussi l'abbaye Notre-Dame de la Trappe, longtemps à la tête de l'ordre à laquelle elle a donné son nom.
Lecomté de Vendôme est constitué des châtellenies deLavardin, deMontoire - dont les seigneurs deviennentcomtes de Vendôme en 1218 - deTrôo et deMondoubleau - annexé au comté en 1406 et qui géographiquement appartiennent aux paysages et cultures du Perche. La seigneurie deBeaugency est un alleu qui passera auxcomtes de Blois. Le sud du Perche appartient dès lors au comté puis duché de Vendôme
LePerche-Gouët est une ancienne province composé de cinq baronnies : Alluyes (dite la Riche), Brou (la Noble), Authon (la Gueuse), La Bazoche (la Pouilleuse) et Montmirail (la Superbe). Son unité était assurée par sa coutume, respectée dans toutes les paroisses relevant de ces cinq baronnies, sans aucun lien ni féodal, ni judiciaire ni administratif avec le Grand Perche.
LeThymerais fut très tôt distrait du Perche et entra dans la mouvance desrois de France et desComtés de Chartres etde Dreux. Il abrite à partir duXe et jusqu'auXIIIe une puissante baronnie basée àChâteauneuf-en-Thymerais qui défendait leroyaume de France face auduché de Normandie. Les différents seigneurs du Thymerais étaient proches du pouvoir royal et étaient assez puissants pour ne relever que du roi. Nombre d'entre eux firent des unions matrimoniales avec de puissantes familles à l'instar des familles deBellême, dede Montgommery, dede Beaumont, dede Donzy, de Gouët, des comtes de Dreux. Une descendante sera également à l'origine de labranche capétienne de Dreux. Les belliqueux barons du Thymerais régnaient sur l'ensemble du Thymerais et des Terres françaises mais aussi sur des fiefs compris dans d'autres secteurs à l'instar deRémalard et deChamprond-en-Gâtine dans le Perche mais aussi àSorel-Moussel et dans l'Eure. Sans descendance, laFamille de Châteauneuf s'éteint et la seigneurie fut divisée (terres démembrées) malgré la tentative deCharles Ier de Mantoue de reconstituer le domaine.
LeSaosnois fut une baronnie dont le territoire fut placé parRichardIerduc de Normandie, sous le contrôle d'Yves de Bellême de laSeigneurie de Bellême, avec l'Alençonnais et une partie du Bellêmois, avec pour mission de le défendre contre lescomtes du Maine et leroi de France. Il en fit un territoire tampon entre leduché de Normandie et lecomté du Perche. Le Saosnois passe dans les mains descomtes puis ducs d'Alençon à la mort de l'un de ses successeurs,Guillaume III Talvas, puisComté du Maine,Généralité d'Alençon.
Note: Le Grand Perche est le nom donné actuellement à l'association des Pays du Perche Ornais et du Pays du Perche d'Eure-et-Loir.
| Régions | Départements | Cantons | Appellation/régions agricoles[35] |
|---|---|---|---|
15 | Perche d'Eure-et-Loir (15 cantons) | ||
8 | Perche Vendômois (8 cantons) | ||
6 | Perche ornais (6 cantons) | ||
1 | Perche (1 canton) | ||
8 | Perche Sarthois (8 cantons) |
Note : Les cantons sont à prendre tout ou juste en partie
Le tableau ci-dessous présente la correspondance des différents découpages administratifs de la région naturelle du Perche : régions, départements et intercommunalités.
| Régions | Départements | Pays | Communautés | ||
|---|---|---|---|---|---|
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Créé en 2015, lepôle d'équilibre territorial et rural du Pays du Perche ornais (PETR du Pays du Perche ornais) regroupe 4communautés de communes situées sur la partieornaise du Perche[36].
Créé en 2016, lepôle d'équilibre territorial et rural du Perche d'Eure-et-Loir (PETR du Perche) regroupe 3communautés de communes situées sur la partieeurélienne du Perche[37].
Créé en 2005, lepays du Perche sarthois (syndicat mixte du Pays du Perche sarthois) regroupe 4communautés de communes situées sur la partiesarthoise du Perche[38].
La maison botanique deBoursay (Loir-et-Cher) étudie le lien étroit que l’homme et la femme ont entretenus avec la nature les temps passés dans le Perche (trognes, plessages, greffages fruitiers, variétés endémiques de poires et de pommes, etc.).
Chaque année, se perpétue la tradition de course montée de chevaux percherons la plus ancienne, àMondoubleau[réf. nécessaire].Bénis par le curé du village, un cavalier, un cheval représentant une commune de l’ancien canton courent pour se départager àl’hippodrome du Perche.
Parc naturel
Chevaux
En plus de la presse nationale, le Perche est couvert en entier ou en partie par plusieurs journaux régionaux ou départementaux :
Presse quotidienne
Presse hebdomadaire
Seuls trois grands axes routiers traversent le Perche :
Le Perche est traversé par laligne de Paris-Montparnasse à Brest (en partie TGV), qui dessert notamment les communes deLa Loupe,Nogent-le-Rotrou etLa Ferté-Bernard. Il est aussi desservi au sud par lagare de Vendôme - Villiers-sur-Loir TGV, qui est à 42 minutes de lagare de Paris-Montparnasse.
| Pays traditionnels | ||
|---|---|---|
| Pays administratifs |
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| Pôles d'équilibre territorial et rural etSyndicats mixte | ||
| Pays des anciennes Marches deNormandie | ||