Lespeltastes (engrec ancienπελτασταί /peltastaí, deπέλτη /péltê, un bouclier léger) sont, à partir duIVe siècle av. J.-C., l'infanterie légère mercenaire caractéristique des arméesgrecques puishellénistiques.
Les peltastes sont recrutés au départ dans les cités grecques de la côte deThrace puis au fil du temps ils proviennent d'horizons plus variés. Cetteinfanterie légère, par opposition à l'infanterie lourde composée deshoplites, est constituée de soldats portant un bouclier d'osier léger (lapeltè), soit rond soit en forme de croissant, et armés dejavelots et d'uneépée. Lepeltè est parfois recouvert d'une peau de chèvre ou de mouton, parfois même de bronze poli.
Au début duIVe siècle av. J.-C., ils ne forment qu’une troupe d’appoint, utilisée contre les charges de cavalerie, avec le jet massif de leurs javelots, puis ils utilisent ensuite leur épée. Ils servent probablement également dans la poursuite des vaincus. Cependant, étant donné le faible coût d’équipement, des corps importants ont pu être constitués, et il est arrivé qu’ils remportent des succès face auxhoplites plus puissamment armés, comme àLechaion ou àSphactérie où ils contraignirent l'arméespartiate (enfermée dans l'îlot face à la rade de Pylos) à se rendre.
Durant l'époque hellénistique le peltaste reste le fantassin léger connu aux siècles précédents. Outre lesThraces et lesIllyriens, les plus fameux sont les javeliniersagrianes de l'armée d'Alexandre le Grand. Lesphalangites professionnels deMacédoine sont parfois équipés du petit bouclier (lapeltè) des peltastes, ce qui génère parfois des confusions chez les auteurs antiques, dontTite-Live qui les mélange à foison.
Le peltaste léger reste fréquent dans les armées grecques et hellénistiques desIIIe et IIe sièclesav. J.-C., notamment chez lesLagides et lesSéleucides. Leur équipement s'alourdit néanmoins avec l'adoption d'un long bouclier ovale,le thuréos (hérité des Celtes et probablement importé en Grèce par les Thraces et les Illyriens) qu'utilisent également lesthuréophores à la même époque.
Strabon écrit dans saGéographie « que dans leurs guerres, on peut dire que lesIbères n'ont jamais combattu autrement qu'en peltastes, car, par suite de leurs habitudes de brigandage, ils étaient tous armés à la légère et ne portaient, comme font, avons-nous dit, lesLusitaniens, que le javelot, la fronde et l'épée »[1].