Lapeinture chrétienne représente des scènes religieuses duchristianisme.
Les églisescatholiques,orthodoxes et certaines églises protestantes (luthériennes etanglicanes) utilisent la peinture pour des représentations divine ou humaine dans les lieux de culte[1],[2].

Les thèmes de lapeinture et de la sculpture chrétiennes sont nombreux et éloignés de l'aniconisme.
SelonAndré Grabar, les premières images chrétiennes remontent aux environs de l'an 200, dans lescatacombes deRome,Naples etNola, ainsi que sur les murs d'unbaptistère de Doura Europos dans l'est de l'actuelleSyrie[3]. Alors que les peintures funéraires romaines s'inspirent de modèles classiques tels que celui du philosophe enseignant, celles du lieu culte de Doura, plus descriptives, empruntent à des sources païennes et s'apparentent peut-être à des représentations juives, en avance sur l'art chrétien, dont celles qui recouvrent les parois de lasynagogue de Doura Europos[4].
De la période préconstantinienne qui va des origines du christianisme à 313, il ne nous reste guère que les peintures murales des catacombes romaines avec des représentations de laVierge à l'Enfant, assise portant l'enfant dans ses bras, desrois Mages, s'inclinent devant la Vierge assise portant l'Enfant et dubaptême du Christ.
La période qui s'étend du règne de Constantin à l'iconoclasme (313-726) voit fleurir les mosaïques monumentales de Rome, de Ravenne, de Poreč et de Kiti, ampoules de Monza et Bobbio, enluminures de Rabula, icônes à l'encaustique du Sinaï, croix en émail du pape Pascal Ier. Les thèmes couverts sont l'Annonciation, lafuite en Égypte, lanativité du Christ, lemassacre des Innocents, laprésentation de Jésus au Temple, laTransfiguration, larésurrection de Lazare, lacène, lacrucifixion avec la Vierge et Jean, les soldats, le soleil et la lune, les saintes femmes autombeau, pour signifier la Résurrection, l'Ascension du Seigneur, laPentecôte, leChrist pantocrator,les quatre Vivants, le Christ enbon pasteur,saint Pierre,saint Paul, les douzeapôtres, l'hospitalité d'Abraham, l'hétimasie, le trône vide suggérant la majesté de Dieu et leChrisme. LeCerf élaphe et lesoiseaux du paradis prennent une part symbolique.
Dans laCathédrale Saint-Just-et-Saint-Pasteur de Narbonne, primitivement dédiée àsaint Genès, une peinture, probablement d'origine orientale, montre un christ imberbe, ceint seulement dusubligaculum, pagne d'athlète typique de l'Antiquité romaine. Cette figure du crucifié quasi nu, de typehellénistique, va disparaitre au cours duVIe siècle.Grégoire de Tours raconte en593 dans sonDe Gloria Martyrium que le Christ apparut en songe par trois fois à un prêtre nommé Basil, pour en dénoncer la nudité et le menacer de mort s'il ne la couvrait pas[5].
La période post-iconoclaste qui va de 843 à 1204 est riche en fresques et mosaïques byzantines,fresques romanes etenluminures. On y trouve la représentation d'Adam et Ève chassés du Paradis terrestre, dubuisson ardent, de l'Arbre de Jessé, de larencontre à la Porte Dorée, de laVisitation de Marie à Élisabeth, de laSage femme et la Vierge, lelavement des pieds, l'arrestation de Jésus, laconfession de Thomas,Noli me tangere de Jésus à Marie-Madeleine, lemandilion, mouchoir dont se servit le Christ, ladormition de la Vierge, leJugement dernier et lesJustes dans le sein d'Abraham. SaintGeorges de Lydda terrassant le dragon fait une apparition remarquée.

Legrand schisme est véritablement consommé à partir de1204 avec le sac de Constantinople lors de laquatrième croisade. À partir de cette date, l'orthodoxie va développer une iconographie propre avec, en particulier, laTrinité chrétienne, les trois anges de Mambré sans Abraham ni Sarah, ladescente aux enfers, nouvelle image de Pâques, les vingt-quatre stances de l'acathiste, l'Enfant enseigne dans le Temple (Fête de la mi-Pentecôte), l'enfance de la Vierge avec Anne, Joachim et Marie.
La peinture gothique (et lapeinture byzantine oumaniera greca issue de la précédente) prend pour thèmes l'enseignement au Temple, laPassion,Ecce Homo, ladescente de Croix, leChrist sortant du tombeau,
Lecouronnement de la Vierge et laPietà deviennent des thèmes privilégiés aux côtés de la traditionnelle représentation de Marie-Mère-de-Dieu.
Dieu le Père est représenté sous une forme humaine et laTrinité chrétienne abandonne sa représentation symbolique pour adopter une forme anthropomorphique avec lacolombe qui symbolise leSaint Esprit.
Par les innovations desprimitifs italiens de lapré-Renaissance, la représentation sacrée humanise ses personnages, introduit le paysage, et rend la complexité architecturale visible par but de rendre plus terrestre et acceptable par le peuple le message chrétien :
LaConversation sacrée représente la Vierge et l'Enfant entourés de personnages sacrés intercesseurs et du commanditaire lui-même.
LaSainte Famille dépeint Jésus, Marie et Joseph et souvent accompagnée de sainte Anne, mère de Marie, et Jean-Baptiste enfant.
L'Immaculée Conception est un thème, puis un dogme, nouveau qui représente la Vierge debout auréolée d'étoiles et posant les pieds sur un croissant de lune.
Avec leSacré-Cœur, c'est ledolorisme qui s'exprime.
En raison de leur compréhension du deuxième desdix commandements, la majorité des églisesprotestantes et toutes les égliseschrétiennes évangéliques n’ont pas de représentation matérielle religieuse comme des statues, des icônes ou des tableaux dans leurs lieux de culte[6].