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Paysan

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Paysan
Présentation
Forme féminine
Paysanne
Secteur
agriculture vivrière
Métiers voisins
agriculteur, éleveur, maraîcher

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Lepaysan ou lapaysanne est une personne pratiquant uneactivité agricole ou pastorale,culture du sol,élevage d'animaux enzone rurale et possède un savoir-faire propre à un terroir particulier[1]. La pratique paysanne a évolué vers des métiers :éleveur,agriculteur ouexploitant agricole[2]. En dehors de son acception historique, le terme est aussi revendiqué par certainssyndicats, agriculteurs ou communautés rurales ayant adopté une position critique face à l'agriculture productiviste.

Étymologie et terminologie

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Étymologie

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Le mot « paysan » est attesté sous la formepaïsant en en 1140, il représente l'altération probable de*païsenc (forme non attestée)[3],[4]. C'est un dérivé du motpaïs « terroir, région, pays » auquel est ajouté le suffixe-enc d'origine germanique-ing[3] (cf.cormoran, etc.).Païs d'abord « région, contrée », quant à lui, représente l'évolution phonétique régulière dulatin médiévalpagensis qui a pris à l'époque son sens de « pays »[3], ou plus précisément d'une forme bas latinepage[n]sis (VIe siècle,Grégoire de Tours) désignant l'« habitant d’unpagus », puis « territoire de la cité, canton », enfin « pays natal »[5]. Une forme féminine depaïsant a existé jusqu'auXVIe siècle :païsante,païsande[5], ensuite remplacée par le motpaysanne[4].

La substitution de suffixe-ant à-enc est peut être due au fait quepaïsens en était lecas sujet enancien français,païsenc en était lecas régime, par la suite graphiépaïsans /païsant d'après le type fréquent-anz / -ant (commegranz /grant « grand »)[3],[4].

Dans ledomaine d'oc, le terme désignant l'habitant du « pays »,pagès enancien provençal, est directement issu du latinpagensis[3]. Un dérivé latin depagus :paganus signifiant « dupagus, de la campagne, de village», dont l'emploi substantivé signifie « habitant dupagus, paysan, villageois » a donné les mots françaispaïen etpaganisme[6] (création savante).

Aspect sémantique

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Il est attesté dès l'origine au double sens de « celui qui habite la campagne et cultive la terre » (1140) et de « celui qui habite le pays, autochtone » (1155)[4] ou encore « celui du canton, du village »[7]. Le motpaysan comporte également deux aspects : l'un positif lorsqu'il réfère au lien avec un terroir, l'autre négatif lorsqu'il est rabaissant pour une personne[8]. EnFrance, à la fin duXIXe et au début du XXe siècle, ce terme est souvent remplacé par celui d’agriculteur ou l'expressionexploitant agricole[7] ; d'autres termes sont proches, commecultivateur,éleveur oufermier[2],[9]. Le terme a parfois eu des connotations péjoratives, mais il est de nouveau valorisé[9].

Un « paysan » ou une « paysanne » est une personne vivant à la campagne et qui mène untravail agricole qui lui permet de vivre (culture, élevage…)[7].

Autres usages actuels

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L'expressionmonde paysan désigne de nos jours le groupe des personnes vivant de leur activité agricole[7].

Au début duXXIe siècle, certains agriculteurs se qualifient de « paysans » en se référant à l'idée d'une personne effectuant une agriculture différente de celle, manufacturière, qui s'est développée depuis le milieu duXXe siècle et qui engendre différents problèmes environnementaux et sanitaires et voit diminuer le nombre des agriculteurs[8]. Selon Estelle Deléage, si la fin de l'agriculture traditionnelle est annoncée dans lespays du Nord depuis les années 1960-1970, ce ne sera pas forcément le cas dans l'avenir[8]. Ces paysans œuvrent selon des conceptions différentes de l'agriculture productiviste et sont, selon Estelle Deléage,« probablement plus "modernes" que les agriculteurs qui persistent à être des entrepreneurs agricoles » sur certains aspects, dont celle de la considération d'un patrimoine commun à transmettre aux générations à venir[8].

Histoire

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Article connexe :Histoire de l'agriculture.

Du nomadisme à la sédentarisation

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Si l'on considère qu'un paysan est une personne attachée à un pays sur lequel elle organise par son travail sa subsistance[7], on peut alors constater que l'histoire des paysans a pu commencer avant le néolithique proprement dit (caractérisé par ladomestication des espèces) dès que l'homme se sédentarise. Cette phase, que l'on ne sait pas très bien nommer, est appelée selon les auteurs proto-agriculture,cueillette intensive (Intensive gathering (en)),agriculture pré-domestique ou encoreRévolution à spectre étendu (Broad spectrum revolution (en)) selonKent Flannery[10]. Ces chasseurs-cueilleurs sédentarisés ou en cours de sédentarisation se rencontrent ainsi auZarzien et auNatoufien lors de la phase pré-néolithique du Proche-Orient ou lors de lapériode Jomon auJapon. À ces époques au Proche-Orient, les cueilleurs collectent des espèces de plus en plus diverses (céréales, légumineuses, fruits secs, figues); ils savent les conserver et moudre les grains. On peut alors parler de cueilleurs-paysans[11].

Depuis la préhistoire le paysan sédentaire a cependant souvent été opposé auchasseur-cueilleur nomade ou à l'éleveur nomade[12]. Depuis le début des grandes civilisations, il faut aussi distinguer les paysans sans terres et sans droits de leurs propriétaires ou patrons dont certains sont aussi de petits paysans mais d'autres de grands seigneurslatifundiaires avec tous les intermédiaires possibles.

En Europe

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Les paysans au Moyen-Âge

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Articles détaillés :Tenure (féodalité) etSeigneur.

Dans l'Antiquité tardive, leslatifundia étaient cultivés par des esclaves. Lentement, notamment pendant lapériode carolingienne, mais même sous lesMérovingiens, les esclaves sont affranchis par leurs maîtres, et ne sont donc plus esclaves. Ils continuent néanmoins à travailler pour leur seigneur. En effet, les anciens esclaves sont chasés par le seigneur affranchisseur sur unmanse, et deviennent tenanciers. Ils occupent donc une terre (le manse) qui leur appartient enpropriété utile, mais le seigneur garde lapropriété éminente, et ils la cultivent librement. On trouve sur ces manses une petite maison, des cabanes excavées dans lesquels les tenanciers peuvent faire de l'artisanat, ainsi que souvent un jardin, comme àVieux, dans leCalvados. En échange, ils doivent descorvées, c'est-à-dire des jours de travail sur la réserve, sur la terre appartenant enpropriété directe au seigneur. Ils doivent aussi des redevances en nature, en céréales (froment,seigle,orge,avoine) et en bétail (porcs,volailles, etc.).

D'autres paysans sontalleutiers, c'est-à-dire qu'ils sont propriétaires directs de leur terre, l'alleu ou franc-alleu, et ne dépendent d'aucun seigneur. Auhaut Moyen Âge, une bonne partie d'entre eux, souvent forcés, donnent leur terre à un seigneur, et celui-ci les chasent sur leur propre terre en retour. Ils doivent alors des corvées et des redevances. L'interêt pour eux est de se placer sous lemund, la protection seigneuriale, et d'obtenir une certaine sécurité économique notamment l'accès aux investissements seigneuraux (fourbanal, …) qui est néanmoins obligatoire et payant. Le seigneur a pour devoir moral d'assurer la bonne survie de ses paysans.

Le vocabulaire employé dans les textes est assez peu précis, et il faut prendre des précautions. On trouve les termesmancipia etserui (qui a donné serf et qui signifie esclave en latin classique[13]). Comme le montre Nicolas Carrier, le même mot peut désigner plusieurs réalités en fonction de la région et de l'époque, et deux mots différents à la même époque peuvent désigner la même réalité.

Les paysans vivent dans des maisons entorchis (mélange de terre et de paille) ou en pierre; le plus souvent couvertes dechaume (paille). Ils n’ont souvent qu’une seule pièce, mal éclairée par de petites fenêtres sans vitres et fermées par des volets. Le sol est enterre battue, le mobilier est simple : lit garni d’une paillasse, quelques meubles.

L'activité de paysan est très difficile, leurs travaux sont effectués du lever du soleil jusqu’au coucher. Ils doivent faire de nombreux travaux et corvées pour leur seigneur. Leur vie est rythmée en fonction des saisons et des mois. Il y a le mois de la taille des vignes, du labour, du fauchage de l'herbe, des semailles, des vendanges… Pour travailler la terre, ils utilisaient l'araire : charrue dépourvue de roues qui scarifie la terre sans la retourner. Ensuite est arrivée lacharrue, elle comporte trois pièces principales : lecoutre (couteau qui coupe verticalement la terre), lesoc (coupe horizontalement en profondeur) et leversoir (retourne la terre coupée sur le côté).

Voir aussiL'organisation féodale au début du Moyen-Age

Paysans et vagabonds de Bolotnikov contre les troupes régulières à la bataille de Nizhniye Kotl, près de Moscou.

Évolution à la fin du Moyen-Âge et sous l'Ancien Régime

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VoirOrganisation féodale et communautaire etConséquences

La suppression du système féodal

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VoirLa fin du système féodal

Révoltes

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En ce qui concerne les révoltes,jacqueries et guerres de paysans, le Moyen Âge européen en connaît plusieurs. Par exemple, larévolte normande de 996 a lieu dans leduché de Normandie. En 1358, en pleineGuerre de Cent ans, laGrande Jacquerie a lieu dans les campagnes françaises d'Île-de-France, dePicardie, deChampagne, d'Artois et deNormandie. En 1381, l'Angleterre connaît larévolte des paysans dirigée parJohn Ball etWat Tyler qui menèrent 100 000 paysans révoltés dansLondres avant d'être éconduits et dispersés[14]. De 1437 à 1438, laprincipauté de Transylvanie connaît larévolte de Bobâlna ; en 1514, une autre grande jacquerie aura lieu en Transylvanie, menée parGyörgy Dózsa. En Russie où leservage était dominant, il y eut de nombreuses révoltes, auxquelles participèrent les serfs et lescosaques du Don[15], comme celles d'Ivan Bolotnikov,Stenka Razine (1669-1671) etPougatchev ; celle deStenka Razine qui rassemblait des éléments très divers a été souvent interprétée comme une révolte paysanne notamment parTrotsky etEric Hobsbawm[16] en particulier parce qu'il y avait parmi les révoltés de très nombreux paysans farouchement opposés au servage.

Octobre, extrait duBrevarium Grimani, fol. 11v (Flamand), vers 1510.
Paysans allemands avec l'enseigne de laBundschuh cernant un chevalier (gravure de 1539)

En Allemagne, au début duXVIe siècle, laguerre des Paysans est un soulèvement paysan qui a lieu dans plusieurs régions[2]. Leurs revendications sont consignées dans le manifeste desDouze Articles (). Ces revendications sont fort proches de celles des paysans français à la veille de la Révolution. Tous les soulèvements paysans de l'époque finissent par être écrasés par les Nobles[7] avec le soutien des Princes et des Églises et donnent lieu à des répressions féroces[17].

Industrialisation de la production alimentaire

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Durant le développement de l'agriculture et la modernisation des moyens de production (mécanisation, spécialisation des tâches etc.), l'activité paysanne est présentée comme archaïque et devant être modernisée, sous peine de disparaître. Apparaît alors une dissociation entre l'identité de paysan et celle d'agriculteur[18].

En 2005, les pays dits« en cours d'industrialisation » ont souvent une agriculture qui est pratiquée majoritairement de façon dite« paysanne », tandis que les pays dits« industrialisés » ont une agriculture à caractère industriel et des territoires aux activités diverses[18]. Des scientifiques, tels Bill Reimer et David R. Dávila-Villers, décrivent trois types de mondes ruraux, concernant tous les pays : celui des« entrepreneurs », celui des« agriculteurs familiaux » et de la« paysannerie », étant l'activité considérée à la base de l'économie rurale traditionnelle, et celui des« paysans » qui peinent à vivre de leurs activités et qui sont souvent oubliés des stratégies de développement concernant les personnes les pluspauvres[18].

Cette même année 2005, il y a 2,5 milliards de paysans parmi les 6,4 milliards d'humains dans le monde, soit 39 % d'entre eux[19]. Parmi les paysans, environ 1,3 milliard sont des« actifs agricoles »[19]. Parmi l'intégralité des humains, environ 1,2 milliard d'entre eux vivent avec moins de 1 dollar par jour, seuil sous lequel il est considéré qu'une personne est en situation de« pauvreté extrême », et les trois-quarts de celles-ci vivent en zone rurale[19]. Le chercheur Yves Dupont souligne qu'il y a aussi 500 millions de paysans sans terre et de très nombreuses personnes issues des mondes ruraux sont amenées à migrer[19].

Des divergences géographiques

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En Asie

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Articles connexes :Chine impériale etHistoire de la Chine.
Articles connexes :Révolte des Lulins,Révolte des Sourcils Rouges etRévolution paysanne Donghak.

L'Antiquité méditerranéenne

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Article connexe :Paysan dans l'Égypte antique.
Articles connexes :Jacquerie,Révolte d'Aedemon etBagaudes.
Article détaillé :Question agraire à Rome.
  • La paysannerie dans le monde
  • Travaux paysans dans l’Égypte antique, fac-similé d'une fresque de la tombe de Sennedjem, sous la XIXe dynastie égyptienne.
    Travaux paysans dans l’Égypte antique, fac-similé d'une fresque de la tombe de Sennedjem, sous laXIXe dynastie égyptienne.
  • Les Aïnous, censés descendre des populations Jomon, avaient en gros conservé leur mode de vie néolithique à la fin du XIXe siècle (reconstitution d'intérieur).
    LesAïnous, censés descendre des populations Jomon, avaient en gros conservé leur mode de vie néolithique à la fin duXIXe siècle (reconstitution d'intérieur).
  • Battage de céréales, au Japon XXe siècle ?).
    Battage de céréales, au JaponXXe siècle ?).
  • Durant l'époque moderne, de nombreux paysans des régions tropicales durent travailler dans des plantations dirigées par des étrangers. Ici pour la récolte du caoutchouc auxPhilippines, très probablement pendant la période américaine

Définitions selon les sciences sociales

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Le mot paysan a été étudié par des théoriciens des structures sociales, aussi bien en sociologie, en anthropologie, qu'en géographie. La notion, en tant que telle renvoie à un collectif.Karl Marx théorise le mot paysan à partir de la notion declasse sociale.Ferdinand Tönnies envisage le paysan comme étant partie d'unvillage, d'unecommunauté.Émile Durkheim oppose le rural où s'exprime une« solidarité mécanique », faite de valeurs communes où les individus ne sont pas différenciés, en opposition avec la« solidarité organique » en ville, faite de différenciation et d'autonomie.Maurice Halbwachs, quant à lui, définit le paysan par son appartenance à un« groupe domestique rural », qui lie la vie domestique et la vie professionnelle.Robert Redfield, distingue les« primitifs » des paysans, à la suite de son étude de communautés rurale du Mexique, selon lui les paysans forment une« part society », intégrée, de façon plus large dans la société, qui fixe des règles, sans pour autant leur faire perdre leur autonomie, il y a une dépendance. Le travail anthropologie et folkloriste,Jean-Michel Guilcher ouAnatole le Braz, par exemple, a également conduit à chercher les détails de la paysannerie, qui se mêle à des études régionalistes. Plus récemment, ce sont lesgéographes qui étudient le terme[20].

L'étude du mot« paysan », est un thème central dans les études de géographie, dans le sens d'expliquer le lien entre le groupe social et son milieu. On peut citer plusieurs auteurs ayant travaillé sur ce sujet :Paul Vidal de la Blache,Jean Brunhes,Albert Demangeon. L'étude de monographies sur des portions de territoire, contribuent à définir le mot paysan dans sa diversité, pour en rechercher non pas le fondement, mais les adaptations locales[20].

Un statut protégé par la communauté internationale

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Déclaration de l'ONU

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Un paysan prépare son champ pour les semis, auMalawi, en 2009.

En 2018, l'Organisation des Nations unies (ONU) déclare que si les paysans sont à la base de l'alimentation des humains, ils rencontrent souvent des problèmes quant à leurs droits, par exemple à cause de politiques ou de relations économiques qui sont en leur défaveur[21]. De plus, leur activité est soumise au climat et à l'évolution du milieu local, ce qui va les fragiliser davantage avec les destructions environnementales dues aux hommes et les changements que va provoquer leréchauffement climatique en cours[21],[19]. Parmi les paysans et autres personnes vivant en zone rurale, il y a souvent desinégalités hommes-femmes, ces dernières étant souvent discriminées en ce qui concerne notamment le droit à la terre, son accès, son utilisation et son contrôle, en plus de recevoir des rémunérations moindres que leurs homologues masculins, autant de facteurs qui les rendent vulnérables[21].

LaHaut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme,Michelle Bachelet, a aussi rappelé que les paysans et les autres personnes travaillant en zone rurale contribuent à préserver la culture, l'environnement, les moyens de se nourrir et de vivre et les traditions des humains, et qu'il faut donc en tenir compte dans le cadre de l'Agenda 2030 pour le développement durable[21].

Droits des paysans dans le monde

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Femmes deVia Campesina, organisation internationale dont fait partie leMouvement des sans-terre durant le septièmeforum social mondial, Nairobi, 2007.

LaDéclaration des Nations Unies sur les droits des paysans et des autres personnes travaillant dans les zones rurales a été adoptée en par l'Assemblée générale des Nations unies : elle proclame une série de droits humains spécifiques aux paysans[22],[21].

Les paysans ou la paysannerie dans les arts

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Littérature

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Illustration de l'élevage d'après lesBucoliques dans leVirgile romain (Ve siècle)

Avant leXIXe siècle et dès l'Antiquité, les ouvrages concernant les paysans sont soit des traités d'agriculture, soit des ouvrages poétiques présentant la vie des paysans sous un jour idyllique. Le plus célèbre est sans doute lesBucoliques deVirgile (datant de -37). Même des écrivains connaissant très bien la vie des paysans commeRestif de la Bretonne (1734-1806) n'échappent pas à ce travers (La Vie de mon père)[23]. Cette situation ne change que vers 1850.

Articles détaillés :Poésie pastorale etRoman pastoral.

En France

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Articles détaillés :Roman paysan etLittérature de terroir française.

Au fil des siècles, des ouvrages célèbres mettent en scène des paysans, telsLe Paysan parvenu (1735) deMarivaux,Les Paysans (1844), d'Honoré de Balzac, plusieurs romans ou nouvelles deGeorge Sand,La Terre (1887) d'Émile Zola,Le Paysan de Paris (1926) deLouis Aragon, ouRegain (1930) deJean Giono.

À partir de la fin duXIXe siècle, apparaissent les écrivains ditsrégionalistes attachés à unterroir. Une partie de l'œuvre de George Sand peut être considérée comme précurseur en ce domaine, avec notammentLa Mare au diable (1846),François le Champi ou (1848)La Petite Fadette (1849). Le romanJacquou le Croquant (1896) d'Eugène Le Roy obtient un succès considérable. On peut encore citerMaria Chapdelaine (1913) deLouis Hémon dont le récit est situé au Québec.

Buste d'Émile Guillaumin àYgrande.

Le premier écrivain-paysan français[24] à produire une œuvre remarquable est sans douteÉmile Guillaumin avecLa vie d'un simple (1904), racontant la vie d'un paysan duBourbonnais. En 1920,Ernest Pérochon (Les Gardiennes,Les Creux de maisons), instituteur fils de petits paysans, duBocage bressuirais obtient lePrix Goncourt pourNêne. Le succès de lalittérature de terroir ne se démentira plus ensuite.

En Europe

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En Russie

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  • Léon Tolstoï :Une paysanne russe (1902) — récit dicté vers 1882 par Anissia Skvortsova à Tatiana Kouzminskaia (la belle sœur de l'écrivain) et publié en 1902 par Tolstoï[réf. nécessaire]. On trouve aussi de très intéressantes descriptions de la paysannerie russe et discussions sur la politique agricole russe dansAnna Karénine (1877).
  • Alexandre Serafimovitch,Le Torrent de fer[25] (1924)
  • Leonid Leonov,Les Blaireaux[25] (original russe paru en 1924, traduction française parue en 1931)

Nombre d'autres auteurs russes ou soviétiques ont écrit sur les paysans, dontLidia Seïfoullina,Vsevolod Ivanov,Isaac Babel,Dmitri Fourmanov,Mikhail Cholokhov[25]. Lacollectivisation en Union soviétique a aussi été prise en compte par des auteurs, dont Nikolai Kotchine, Kouzma Gorbounov, Ivan Makarov, Vassili Koudachev, Fedor Panferov[25].

Au Québec

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Article détaillé :Roman du terroir.

Enluminures du Moyen-Âge

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  • Les paysans représentés dans les enluminures
  • battage du blé
    battage du blé
  • des activités villageoises
    des activités villageoises
  • la fenaison
    la fenaison
  • vendange
    vendange
  • récolte et moisson
    récolte et moisson
  • Serfs sous la férule du régisseur.
    Serfs sous la férule du régisseur.

Peinture

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Différents artistes peintres ont réalisé des œuvres prenant pour thème le paysan ou la paysannerie, à différentes époques.

Il en est ainsi deLouis Le Nain[7] (1593-1648) dans les années 1630-1640.

Cinéma et télévision

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Plusieurs films de fiction font apparaître des paysans, commeLa Terre (1969, Égypte) deYoussef Chahine,Maudite pluie ! (2011, Inde) deSatish Manwar,Holy Field Holy War (2014,Pologne) deLech Kowalski,Bella e perduta (2015, Italie) dePietro Marcello,Les Gardiennes (2017, France) deXavier Beauvois, ouPetit Paysan (2017, France) d'Hubert Charuel[26],[27]. Dans l'ancienneUnion soviétique, des réalisateurs telsAlexandre Dovjenko,Boris Barnet ouSergueï Eisenstein ont aussi fait des « films paysans »[27]. Selon Raphaël Nieuwjaer, lecinéma français s'est particulièrement intéressé aux paysans, davantage que d'autres pays, au travers de fictions mais aussi de documentaires[27]. Certains de ces films traitent en particulier des conditions de vie de certains paysans : c'est le cas desRaisins de la colère (1940, États-Unis) deJohn Ford (d'après le roman deJohn Steinbeck),L'Hiver dernier (2011, Belgique, France, Suisse) de John Shank,Promised Land (2013, États-Unis) deGus Van Sant,Petit paysan, ouAu nom de la terre (2019, France) d'Édouard Bergeon[28],[29].

Les séries télévisées elles aussi s'emparent du monde paysan, commeLe Champ Dolent, le roman de la Terre, (2002, Belgique, France),Jeux d'influence (2019, France) deJean-Xavier de Lestrade et Antoine Lacombiez[28].

Différentsfilms documentaires traitent de la vie paysanne, commeFarrebique (1947) etBiquefarre (1983) deGeorges Rouquier, la trilogieProfils paysans (2001-2008) deRaymond Depardon,Les fils de la terre (2012) d'Édouard Bergeon ouLes vaches n'auront plus de nom (2019) d'Hubert Charuel[27].

Profils paysans, série de films documentaires français réalisés parRaymond Depardon dans les années 2000.

Notes et références

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  1. Daniel Faucher 1954,p. 10.
  2. ab etcSite du CNRTL : définition depaysan.
  3. abcd eteAlain Rey 2012,p. 2489ab (Dictionnaire Le Robert).
  4. abc etdSite du CNRTL : étymologie depaysan.
  5. a etbAlbert Dauzat, Jean Dubois et Henri Mitterand 1971,p. 545ab (dictionnaire étymologique).
  6. Site du CNRTL : étymologie de païen(lire en ligne)
  7. abcdef etgAcadémie française 1992,p. 1103 (définition de paysan).
  8. abc etdEstelle Deléage 2012,p. 117.
  9. a etbChristophe Foucault, Jean-Luc Mayaud et Armand Barniaudy 2009.
  10. (en) Kent Flannery,Origins and Ecological Effects of Early Domestication in Iran and the Near East : The Domestication and Exploitation of Plants and Animals, Chicago,Peter Ucko and G.W. Dimbleby,,p. 73-100
  11. (en) Natalie D. Munro, Leore Grosman, Assaf Yasur-Landau (dir.), Eric H. Cline (dir.) et Yorke Rowan,The social archaeology of the Levant : From prehistory to the Present, Cambridge University Press,, « The forager-farmer in the southern Levant (circa 20000-8500) »,p. 47-66
  12. Mette Bovin, « Nomadessauvages et paysanscivilisés : WoDaaBe et Kanuri au Borno »,Journal des Africanistes,nos 55-1-2,‎,p. 53-74(lire en ligne)
  13. https://gaffiot.fr/#2%20servus
  14. « Révolte des paysans », surWorld History Encyclopedia(consulté le)
  15. Les cosaques sont des paysans-soldats libres, pour beaucoup issus de populations de serfs en fuite.
  16. Eric John Hobsbawm (trad.  J. P. Rospars et N. Guilhot),Bandits,La Découverte, 2018 (1re  éd. 1969), Chapitre 7, (p. 127 de l'ed. anglaise de 1973.
  17. GeorgesBischoff,La Guerre des paysans l'Alsace et la révolution du Bundschuh, 1493-1525, Strasbourg, La Nuée Bleue,(OCLC 690503007,BNF 42173650)
  18. ab etcEstelle Deléage 2005,p. 13.
  19. abcd eteYves Dupont 2005,p. 25.
  20. a etbBertrand Hervieu et François Purseigle, « La question paysanne, une question sociologique (chapitre 1) »,Sociologie des mondes agricoles,‎,p. 11 - 56(lire en ligne)
  21. abcd ete« L'ONU se félicite de l'adoption de la Déclaration sur les droits des paysans », surONU Info,(consulté le)
  22. Chloé Maurel (historienne spécialiste de l'ONU), « UneDéclaration sur les droits des paysans adoptée à l’ONU »,L'Humanité,‎(lire en ligneAccès payant)
  23. Jean-Louis Quéreillahc, « Littérature paysanne et pensée rurale »[PDF] (essai), surAssociation des Ecrivains et Artistes Paysans
  24. N'oublions pasRobert Burns, leBarde de l'Écosse
  25. abc etdVsevolod Sourganov 1975.
  26. Michel Bezbakh 2021.
  27. abc etdRaphaël Nieuwjaer 2020.
  28. a etbCathy Lafon 2019.
  29. Laurence Houot, « "Au nom de la terre", premier film déchirant d'Edouard Bergeon, fils de paysan, sur le monde agricole », surFranceinfo,(consulté le)

Annexes

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Bibliographie

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Étymologie

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Sociologie et histoire

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Arts

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  • Michel Bezbakh, « Du hors-champ plein les champs : dix (bons) films sur le monde paysan »,Télérama,‎(lire en ligne)
  • Cathy Lafon, « DesRaisins de la colère àPetit paysan : quand le cinéma s’engage pour les agriculteurs »,Sud-Ouest (France),‎(lire en ligne, consulté le)
  • Raphaël Nieuwjaer, « Panorama du cinéma paysan »,Études - Revue de culture contemporaine,‎(lire en ligne, consulté le)
  • Vsevolod Sourganov, « Le paysan dans le roman soviétique » (Politique et littérature),Le Monde diplomatique,‎(lire en ligne)

Articles connexes

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Histoire de la paysannerie en France et dans le monde

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Guerres et rebellions

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Activités paysannes

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Documentaire

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Patrimoine lié à la paysannerie

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Droits sociaux

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Liens externes

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