Dans son acception politique, le terme est étroitement associé aucatalanisme, et pour cette raison sujet à de nombreuses critiques, en particulier mais pas seulement de la part desanticatalanistes ou desespagnolistes, parmi lesquels lesblaveros[1],[2].
L'anthropologue valencienJoan Francesc Mira, s'appuyant sur lesthèses fustériennes[3], considère que le concept de Pays catalans ne fait pas référence à unenation politique mais désigne plutôt d'une aire historique et linguistique ; un espace moderne de relations culturelles et d’intérêts divers (économiques, par exemple), liés ou partagés. Mira part du principe que « l'héritage historique », la continuité culturelle, la langue, etc., seront mieux sauvegardés et se développeront mieux dans un espace catalan partagé sur un pied d'égalité que dans un espace castillano-espagnol où la région aura toujours une importance marginale, périphérique[4].
Les Pays catalans sont parfois mentionnés comme le « pin aux trois branches » (encatalan :Pi de les Tres Branques) car leur territoire peut être divisé principalement en trois parties :
S'agissant d'une entité non reconnue sur le plan politique, mais menant des actions sur le plan culturel, il n'existe aucun symbole officiel des Pays catalans. Néanmoins, le drapeau traditionnel des rois d'Aragon et comtes de Barcelone (Senyera Reial) est le drapeau de la communauté autonome d'Aragon, de la communauté autonome deCatalogne, de la région de l'Alguer en Italie et du département français des Pyrénées-Orientales (Catalogne nord). De plus, les bandes catalanes sont présentes sur les drapeaux de laCommunauté valencienne, de la communauté autonome desîles Baléares, ainsi que sur l'écusson sur trouvant au centre de la bande centrale du drapeau de l'Andorre.
À présent le drapeau qui symbolise l'unité culturelle et politique des pays catalans et la revendication d'indépendance est l’estelada (étoilée). Ce drapeau a été inventé àCuba au début duXXe siècle par la diaspora catalane qui l'offrit au président de laGeneralitat (gouvernement de Catalogne)Francesc Macià. Il se compose de la Senyera catalane à laquelle on rajoute un triangle bleu au centre duquel se trouve une étoile blanche. L'estelada a pris une dimension mythique lors de la première guerre mondiale quand elle est devenue le symbole du régiment de catalans du sudVoluntaris Catalans intégrés à l'Armée française (un exemplaire est visible au musée des Invalides à Paris). Dans les années 1960 le triangle bleu a été remplacé par les mouvements indépendantistes de gauche par un triangle jaune avec une étoile rouge. Si, aujourd'hui, l’estelada blava reste la plus diffusée, c'est qu'elle est issue avant tout de la Catalogne, là où les mouvements autonomistes et indépendantistes sont les plus ancrés, comme l'a montré par exemple la manifestation du 10 juillet 2010 àBarcelone.On voit également souvent desestelades dans les graffitis, les manifestations d'étudiants, mais aussi à chaque match de football duFC Barcelone.[réf. nécessaire]
Les pays catalans selon deux conceptions divergentes : en orange figurent régions catalanophone et en jaune clair, les zones culturellement différentes : parties de l'Occitanie au nord (Val d'Aran etFenouillèdes) et parties castillanophones, frange occidentale au sud-ouest
Le territoire actuel des Pays catalans ne coïncide pas exactement avec les endroits où le catalan est la langue native. Par exemple, auVal d'Aran, dans le nord-ouest de laCatalogne, on parle l'aranais, un dialecte de l'occitan considéré comme langue maternelle (et officiellement reconnu par leStatut d'autonomie de la Catalogne), bien que lecatalan et lecastillan y soient également parlés. Dans toute une frange occidentale et au sud-ouest de la Communauté valencienne, le castillan est la seule langue parlée.
Cependant, il y a également quelques endroits catalanophones en dehors des Pays catalans, tels qu'El Carche (encatalan :El Carxe) dans larégion de Murcie et la ville d'Alghero (encatalan :l'Alguer) sur l'île deSardaigne (Italie). En France, isolée en pays occitan, la ville deMauguio, à l'est deMontpellier, est également partiellement catalanophone, ainsi que le quartier gitan de laCité Gély àMontpellier.
Le catalan est la langue officielle d'Andorre et, à ce titre, est représenté au Conseil de l'Europe et à l'ONU.
Interdit en public sousFranco (discours, documents, livres, théâtre…[6]), le catalan souffrit d'une sévère censure dans la diffusion de ses écrits, en particulier dans la première phase durégime franquiste (environ jusqu'en 1960). Depuis la nouvelleconstitution espagnole de 1978, cette langue est redevenue officielle enCatalogne, auxÎles Baléares et dans laCommunauté valencienne (sous la dénomination devalencien) à égalité avec le castillan (et l'aranais, variété degascon, auVal d'Aran). On trouve en Catalogne une abondante littérature rédigée en catalan, issue d'auteurs catalanophones ou de traductions. De même, lasignalisation routière est en catalan, seulement doublée encastillan sur les axes autoroutiers. En Catalogne nord, elle était autant censurée qu'il y avait des écriteaux « soyez propres parlez Français ! », on pouvait les retrouver sur le haut des entrées d’église, des mairies et tout endroit public et surtout fréquenté.
Dans les universités catalanes, la grande majorité des cours sont donnés en catalan. La plupart des thèses sont également soutenues en catalan. D'autres sont soutenues en castillan et une part non négligeable en anglais, toujours selon la base du volontariat du candidat.
Bien qu'il soit reconnu comme langue régionale par le conseil général desPyrénées-Orientales[7] depuis 2007, le catalan n'est pas reconnu officiellement en France, où la seule langue officielle est le français, en vertu de l'article 2 de laConstitution française modifié par la loi constitutionnelle du, qui proclame :La langue de la République est le français.
La presse en catalan est principalement développée en :
Andorre[8] : Diari d'Andorra, El Periòdic d'Andorra (antenne andorrane de El Periódico de Catalunya), BonDia (gratuit), Altaveu (électronique), etc.
Catalogne -principalement pour ce qui est des éditions papier-, Pays valencien et Îles Baléares (Espagne) :La Vanguardia,El Periódico de Catalunya,El Punt Avui (fusion des journauxAvui etEl Punt en 2011),Ara, Diari de Tarragona,Diari de Girona, ARA Balears ainsi que de nombreuses éditions électroniques, sans oublier quelques revues et magazines. À noter que le quotidien espagnol El País propose son édition électronique Catalunya en catalan.
Catalogne nord (France), où de rares parutions offrent des pages en catalan :La Semaine du Roussillon,L'Indépendant. Quant au journal électronique La Clau, il est le seul à proposer une édition totalement bilingue. Certaines publications des collectivités (Mairie de Perpignan, Département des Pyrénées-Orientales, ...) insèrent certains articles en catalan dans leurs publications.
Le domaine Internet.cat, introduit en 2005[9] en tant que premier domaine linguistique (non géographique), est destiné aux catalanophones et à la promotion de la culture catalane.
Utilisation de la langue à travers les Pays catalans
Un magasin du grand bazar d'Istanbul affiche que l'on parle catalan dans cette boutique.
Une demande de reconnaissance du catalan comme langue officielle a été effectuée par le gouvernement espagnol en2004 auprès de laCommission européenne[N 1].
Depuis, le catalan figure parmi les langues de diffusion des textes basiques de l'Union européenne et le droit d'en faire usage auprès de certaines administrations de l'Union est reconnu depuis 2006[13].
En Andorre, un département de la politique linguistique est chargé de la protection et du développement du Catalan :Servei de Política Lingüística i Àrea de Llengua Catalana[14]
↑Un argument fréquemment retenu en faveur de cette reconnaissance est le nombre de locuteurs : environ 10 millions de personnes pour le catalan enEurope, soit beaucoup plus que ledanois, lemaltais ou l'estonien et autant, par exemple, que lesuédois.