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Pays-Bas bourguignons

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Pour les articles homonymes, voirPays-Bas (homonymie).

Pays-Bas bourguignons

13841556

Drapeau
Croix de Bourgogne
Blason
Armoiries des états bourguignons
Description de cette image, également commentée ci-après
Carte des Pays-Bas bourguignons en1477 (en niveau d'orange)
Informations générales
StatutUnion personnelle (Dix-Sept Provinces)
CapitaleMalines
Langue(s)Brabançon,flamand,néerlandais,wallon,luxembourgeois,français,parlers d'oïl

Entités précédentes :

  • multiples

Entités suivantes :

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LesPays-Bas bourguignons sont les provinces desPays-Bas historiques acquises par lesducs de Bourgogne de lamaison de Valois-Bourgogne puis par lesHabsbourg, entre lesXIVe et XVIe siècles. Leur territoire couvrait la majeure partie desPays-Bas, de laBelgique, duLuxembourg et desHauts-de-France actuels.

Au sein de l'État bourguignon, ils sont plus fréquemment qualifiés de « pays de par-deçà », pour les distinguer des « pays de par-delà », les possessions plus méridionales deBourgogne etFranche-Comté, avant que ne se développent les appellations « Dix-Sept Provinces », « pays bas » et « Belgica » (voire « Bourgogne », après l'annexion du duché proprement dit par laFrance)[1].

Ces territoires sont officiellement unis par laPragmatique Sanction que leur confèreCharles Quint en1549. En1555, ils sont légués àPhilippe,roi des Espagnes à partir de1556, et forment lesPays-Bas espagnols.

Politique

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Unification territoriale

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Territoires bourguignons.
Article détaillé :Dix-Sept Provinces.

Les ducs de Bourgogne unifient ces pays qui formaient des principautés séparées et parfois hostiles, faisant partie pour lecomté de Flandre duroyaume de France et pour lesduchés de Brabant, deLuxembourg, lescomtés de Namur, deHainaut, deZélande, deHollande et autres territoires duSaint-Empire.

Le premier d'entre eux,Philippe le Hardi, reçut leduché de Bourgogne en fief. Bien qu'il soit le cadet, on ne peut, dans le cas présent, parler d'apanage (terre donnée au cadet de la famille). En effet, à l'époque, l'apanage royal doit retourner au domaine royal si celui qui le détient n'a pas d'héritier mâle. Or, Jean II le Bon transmet cette terre à son fils sans aucune clause de ce type. Le duché pourra être transmis à des héritières féminines ou à des branches collatérales. Le duché ne retournerait donc au domaine royal que s'il y avait extinction totale de la lignée ducale. De plus, les ducs devraient foi et hommage au souverain, ce qui tend à démontrer qu'il s'agit bien d'unfief. Le duc de Bourgogne, par cet acte, devient levassal duroi de France.

En1369, Philippe le Hardi épousa la fille du comte deFlandre.

Toute la politique des ducs de Bourgogne consista ensuite à essayer de s'emparer des régions situées entre la Bourgogne et la Flandre et d'en faire un État entre la France et leSaint-Empire. Ils procédèrent par mariage, héritage ou achat (Jean sans Peur etPhilippe le Bon) ou conquête (Charles le Téméraire).

Les acquisitions des ducs s'étendaient depuis laPicardie et lecomté d'Artois, au sud, jusqu'àGroningue, au nord. Leduché du Luxembourg vint s'ajouter en1443 à leur territoire, à l'est mais séparé des autres provinces par laprincipauté de Liège, ce qui amena les ducs à établir sur cet évêché un protectorat rigoureux, dans un souci d'unification de leurs États.

Unification administrative

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Charles le Téméraire entreprit de doter ses seigneuries d'institutions communes. Le, il rédigea àThionville des ordonnances relatives à l'administration fiscale.

Les pays du duc de Bourgogne, juxtaposition de territoires ayant eu chacun leur propre histoire avant de se retrouver réunis, n'avaient aucune institution commune[2]. Les princes avaient généralement maintenu dans leurs seigneuries les chartes communales et les coutumes traditionnelles. Ils avaient nommé des baillis qui les représentaient mais il n'existait cependant aucune institution unique regroupant sous son égide les principautés bourguignonnes : le prince assisté de son chancelier et de son grand conseil constituaient les seuls éléments communs à ces contrées disparates.

Chaque seigneurie possédait une entité judiciaire (un parlement) et une entité financière (la chambre des comptes). Chaque seigneurie envoyait des députés des trois ordres (clergé, noblesse, tiers-état) à ce qui allait devenir leConseil d'État, gouvernement global, mais, au début, le duc les consultait séparément[3].

La constitution d'un État bourguignon à part entière impliquait, autant que faire se pouvait, le passage de cette pluralité de pouvoir au laminoir d'un pouvoir central unificateur. Ce fut l'objet des ordonnances de Thionville. Cependant, l'existence de deux ensembles territoriaux ne se prêtait pas à une centralisation unique :Charles le Téméraire se contenta donc de resserrer l'écheveau administratif de ses possessions septentrionales[4].

  • Dans le domaine financier, les deux chambres des comptes deLille et deBruxelles fusionnèrent en une institution unique que le duc établit à Malines.
  • Dans le domainejudiciaire, le duc conserva les parlements en place enFlandre,Brabant etHollande mais il les plaça dans le ressort d'une autorité souveraine créée de toutes pièces. À cette fin, il scinda le grand conseil en deux collèges fixés à Malines : le premier conserva le nom et les fonctions de l'instance d'origine ; le second constitua sous le nom deParlement de Malines, lacour suprême des Pays-Bas bourguignons[5].
  • La période a vu l'avènement des premières réunions entre députés des différents territoires, qui prirent éventuellement la forme desÉtats-Généraux des Pays-Bas réunissant des délégations de toutes dix-sept entités territoriales des Pays-Bas bourguignons[6].

Louis XI dénonça cette dernière initiative comme un crime de lèse-majesté, car le duc soustrayait ses possessions septentrionales françaises (Flandre etArtois) à la juridiction duparlement de Paris, à laquelle les sujets de ces possessions pouvaient faire appel en dernier ressort. La décision de Charles de Bourgogne était cohérente avec sadéclaration du 12 novembre 1471 dans laquelle il se considérait comme exempt de la juridiction du parlement de Paris.

Le duc s'était inspiré des structures françaises : lesordonnances de Thionville reproduisaient en bonne partie celles deMontils-lèz-Tours par laquelleCharles VII avait réorganisé le Parlement de Paris après le départ des Anglais en1454. La nouvelle cour se divisait en quatre chambres et comptait deux présidents, quatre chevaliers, six maîtres des requêtes, douze conseillers laïcs, huit conseillers ecclésiastiques, deux avocats, un procureur, un substitut, quatre secrétaires, trois greffiers, dix-neuf huissiers[4].

Le choix deMalines était probablement lié à la volonté d'échapper à la rivalité entre Lille et Bruxelles et aussi de revivifier une ville menacée par le déclin de l'industrie drapière, mais aussi au fait que cette ville donnée endouaire à son épouseMarguerite d'York n'appartenait à aucune principauté[7].

La politique centralisatrice des ducs de Bourgogne rencontra de grandes résistances parmi les communes, jalouses de leur autonomie, qui se révoltèrent sousPhilippe le Bon (Gand,Bruges), mais surtout sous son fils,Charles le Téméraire (Dinant,Liège), plus exigeant (subsides pour ses nombreuses guerres) et moins diplomate que son père.

Les quatre ducs de Bourgogne de la Maison de Valois

Éclatement de l'État bourguignon

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Article détaillé :Guerre de Succession de Bourgogne.

Le roi de France,Louis XI, était fort inquiet de la montée de la puissance bourguignonne. Il noua de nombreuses intrigues contreCharles le Téméraire ; par exemple, il incita les métiersliégeois à se révolter contre Charles le Téméraire et celui-ci réprima férocement le soulèvement, obligeantLouis XI à assister à l'incendie de la ville.

Patient, Louis XI profita du caractère impulsif de Charles le Téméraire, qui entreprit une politique de conquêtes. En occupant laLorraine, il s'attira l'hostilité desCantons suisses. Battu par eux à plusieurs reprises, il finit par être tué sous les murs deNancy en1477. AussitôtLouis XI se jeta sur les États bourguignons.

Lesétats généraux des Pays-Bas supprimèrent toutes les institutions centralisatrices desducs de Bourgogne, par leGrand Privilège. Ils conseillèrent àMarie de Bourgogne, fille de Charles le Téméraire, d'épouserMaximilien d'Autriche (famille deHabsbourg), afin de pouvoir faire face à l'invasion française malgré les avertissements de Louis XI.

Au terme de la guerre,Louis XI conserva leduché de Bourgogne (laBourgogne d'avant la réforme de 2016, dont lecomté de Nevers) mais dut abandonner les Pays-Bas ainsi que lecomté de Bourgogne (qui deviendra laFranche Comté)[8], qui passèrent sous la souveraineté desHabsbourg.

La Bourgogne ducale fut considérée comme unapanage réintégrant le domaine royal de France à l'extinction de la descendance masculine de Philippe le Hardi[Note 1].

Article connexe :Pays-Bas des Habsbourg.

Économie

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Sous le gouvernement des ducs de Bourgogne, la vie économique connaît une grande prospérité dans la région des Pays-Bas bourguignons. Ceci s'explique par la politique des ducs et par le fait que cette région connaît à ce moment (vers 1400-1450) une période de paix et d'ordre.

L'agriculture prospère particulièrement aucomté de Flandre, où l'on supprime lajachère en introduisant les plantes fourragères (elles enrichissent le sol et permettent de nourrir le bétail)

Quant à l'industrie, les villes drapières (Gand,Bruges,Lille,Ypres) entrent dans une période de déclin : elles sont en effet concurrencées par les drapsanglais et souffrent des prix élevés de la laine. En outre,Bruges voit son port s'ensabler. Les ducs prendront des mesures pour aider ces villes (taxes sur les draps anglais, travaux pour désensabler le port de Bruges), mais ces mesures resteront vaines, et ce sont d'autres villes qui prendront la relève. C'est le cas d'Anvers dès1442 ; bien situé au fond de l'estuaire de l'Escaut, son port deviendra un important centre d'échanges à l'échelleeuropéenne.

D'autre part la draperie rurale (lin) connaît un bel essor : il est rendu possible par la perte d'influence des grands centres drapiers (laine), par des règlements de fabrication plus souples et par des salaires plus bas. À la même époque, l'art de la tapisserie se développe àBruxelles, favorisé par la présence de la cour ducale dans l'ancien château des ducs de Brabant. En l'honneur des ducs et de clients de la noblesse sont créées des tapisseries représentant souvent des scènes historiques ou inspirées d'allégories antiques. De même, la dentelle de Bruxelles se développe en rapport avec la présence de la riche clientèle des seigneurs des Pays-Bas venus fréquemment pour participer aux États-Généraux.

Ainsi, les ducs, par leur présence fréquente dans les Pays-Bas, notamment à Bruxelles, engendrent le développement d'industries de luxe. Mais ils interviennent aussi activement dans l'essor du commerce enunifiant les monnaies et en contrôlant leur frappe. L'organisation du commerce international devient plus libérale dans de nouveaux centres tels qu'Anvers (qui n'a pas de halles, ce qui signifie la liberté de vendre où l'on veut). Mais, dans les centres anciens tels que Bruges, on reste attaché à une organisation corporative qui gêne les transactions commerciales.

Pour la pêche, ce sont surtout les villes de Boulogne, de Dunkerque et de Calais qui assurent le commerce du poisson.

Société, art et culture

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Un intérieur bourgeois.

Les ducs aiment le luxe, le faste et la richesse. Ils organisent leur cour en conséquence, s'entourent d'une noblesse soumise (création de l'ordre de la Toison d'or pour récompenser les nobles fidèles), organisent des fêtes fastueuses pour divertir cette cour.

Sur le plan vestimentaire, la mode est au pourpoint court, à la coiffure « en bol » et aux chaussures « à lapoulaine » pour les hommes ; les femmes se coiffent de hennins et leurs robes ont de longues traînes.

Les ducs sont de grands protecteurs des arts et des artistes :

  1. Architecture :
    Les artistes ne travaillent plus exclusivement pour l'Église, mais aussi pour de riches particuliers. Le style ogival (ou gothique) caractérise encore lesXIVe et XVe siècles, mais il subit une évolution : les formes sont de plus en plus légères ("dentelle de pierre"), les lignes donnent l'impression de flammes (d'où le nom de "gothique flamboyant"). Les exemples sont nombreux en Belgique : hôtels de ville deBruxelles,Louvain,Audenarde,Bruges, cathédrale d'Anvers, etc.).
  2. Peinture :
    Elle supplante peu à peu la miniature, qui sert encore à illustrer les livres manuscrits (par ex. « LaBible moralisée de Philippe le Hardi »). Elle connaît un développement particulièrement important. On peint sur des panneaux de bois et de toile et on utilise lapeinture à l'huile (qui fixe la couleur). La perspective est mieux rendue et les peintres font preuve d'un grand souci de précision (visages, tissus…). Les sujets restent essentiellement religieux.
    Plusieurs peintres originaires desPays-Bas marquent cette époque et illustrent la « Renaissance » flamande. Il s'agit par exemple deJan Van Eyck (L'Agneau mystique,Vierge au chanoine Van der Paele), deRogier van der Weyden (appelé aussi de le Pasture) (Les Sept Sacrements,Portrait de Philippe le Bon), deDirk Bouts (La Dernière Cène,La Justice d'Othon), deJérôme Bosch (Le Jugement dernier), deHans Memling,Gérard David, etc.
  3. Sculpture :
    Statues décorant les églises, les monuments publics et les tombeaux. Le sculpteur le plus connu estClaus Sluter (puits de Moïse àDijon enBourgogne).

Notes et références

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Notes

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  1. Voir l'articleapanage

Références

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  1. Jean Richard, “«Bourgogne» ou «Belgique» : les avatars d'un nom géographique”,Annales de Bourgogne, t. 35-1,p. 67.
  2. Anne Le Cam,Charles le Téméraire, un homme et son rêve, éd. In Fine, 1992,p. 262.
  3. Anne Le Cam,Charles le Téméraire, un homme et son rêve, éd. In Fine, 1992,p. 263.
  4. a etbAnne Le Cam,Charles le Téméraire, un homme et son rêve, éd. In Fine, 1992,p. 264.
  5. (nl) Hoge Raad derNederlanden, « Geschiedenis van de Hoge Raad », surHoge Raad(consulté le)
  6. EdouardPerroy, « Actes des États Généraux des anciens Pays-Bas. T. I. Actes de 1427 à 1477 Publiés par J. Cuvelier, avec la collaboration de J. Dhondt et de. R. Doehaerd (Académie Royale de Belgique, Commission Royale d'Histoire), 1948 »,Revue du Nord,vol. 32,no 126,‎,p. 173–175(lire en ligne, consulté le)
  7. Anne Le Cam,Charles le Téméraire, un homme et son rêve, éd. In Fine, 1992,p. 265.
  8. La Franche-Comté et les anciens Pays-Bas, XIIIe-XVIIIe siècles: Tome 1 : aspects politiques, diplomatiques, religieux et artistiques, Presses universitaires de Franche-Comté,(ISBN 978-2-84867-276-2 et978-2-84867-810-8,DOI 10.4000/books.pufc.24627,lire en ligne)

Voir aussi

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Articles connexes

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Bibliographie

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Lien externe

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