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| Paulin de Nole | |
Paulin de Nole d'après un vitrail de la cathédrale deLinz (Autriche). | |
| Saint | |
|---|---|
| Date de naissance | né vers353, |
| Lieu de naissance | Burdigala (Bordeaux),Gaule aquitaine,Empire romain |
| Date de décès | |
| Lieu de décès | Nola près deNaples,Empire romain d'Occident |
| Nom de naissance | Meropius Pontius Paulinus |
| Vénéré à | cathédrale de Nola |
| Vénéré par | lescatholiques et lesorthodoxes |
| Fête | 22 juin |
| Attributs | Bâton pastoral,cloche,chaîne |
| Saint patron | desjardiniers et desmeuniers |
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Paulin de Nole, de son nom romainMeropius Pontius Paulinus, né vers353 àBordeaux et mort le àNola (près deNaples), est un aristocrate et poètegallo-romain qui, après une carrière politique brillante, choisit de renoncer au monde, devient prêtre de l'Église chrétienne, puisévêque de Nole. Il est reconnusaint par l'Église catholique.
Jouissant d'un grand prestige politique et religieux, il est à son époque l'exemple emblématique d'une conversion aristocratique à l'ascétisme chrétien[2]. Figure importante de l'Empire romain tardif marqué par lesinvasions barbares et leregain du paganisme vers390, Paulin est vénéré par l'Église catholique et l'Eglise orthodoxe comme unsaint.
Cette personnalité estinterrogée[pas clair] par les travaux des chercheurs modernes sur les récits d'édification paulienne véhiculés par l'historiographie traditionnelle et conformes au modèle médiéval de l'exemplum, et sur l'influence de son œuvre dans le cadre du développement dumonachisme chrétien occidental[3].
Né en 353 sous le nom deMeropius Pontius Paulinus[4], il est issu d'unefamille sénatoriale chrétienne de Bordeaux (Burdigala), capitale de laprovince d'Aquitaine à partir duIer siècle et une des grandes villes des Trois Gaules (aquitaine,lyonnaise,belgique). Au moment de sa naissance, le christianisme est autorisé dans l'Empire romain depuis l'empereurConstantin, mais n'est pas encore la seule religion autorisée.
Paulin est le fils dePontius Paulinus, un aristocrate de Bordeaux. Son frère,Pontius Celsusépouse une femme nomméeAnicia[réf. nécessaire], dont il a plusieurs fils (neveux de saint Paulin) :
Paulin est aussi le cousin desainte Mélanie (vers 350-410).
Il est éduqué par le poète bordelaisAusone, un ami de son père.
Destiné à une carrière politique, il gravit les échelons ducursus honorum à Bordeaux, puis àRome.
Consul suffect en378, il estproconsul deCampanie vers 380, époque où débute sa conversion[5]. C'est à cette occasion qu'il fait construire un hospice àascétère àNole, près de la tombe dumartyr saint Félix[6].
Après être retourné enAquitaine à la demande de sa mère, il se rend enEspagne où il épouse en 385 une femme chrétienne fortunée,Tharasia (en).
Revenu en Aquitaine, il est baptisé en 389 par l'évêqueDelphin de Bordeaux[7].
Paulin et sa femme s'installent en Espagne où ils subissent des épreuves, notamment le décès en bas âge de leur fils Celsus, puis la mort violente du frère de Paulin. Ce sont peut-être ces circonstances tragiques qui les incitent à renoncer à leurs privilèges pour mener une vie de chasteté[8].
Le couple vend ses terres et décide de quitter le monde séculier en embrassant lavie monastique[9].
Le jour de Noël 393 ou 394[5], Paulin, qui se trouve àBarcelone, est ordonné prêtre malgré lui, sous lapression populaire.
Il part ensuite pour l'Italie et passe àMilan, dont l'Église est dirigée par l'évêqueAmbroise. Puis il crée unascétère àNole (Campanie), près de la tombe desaint Félix de Nole.
Entre 402 et 404, il y fait construire, enutilisant sa fortune, un complexe religieux dédié à saint Félix, notamment une basilique[9], tout en poursuivant une vie monastique, même quand il est choisi comme évêque de Nole (entre 408 et 413[4]). Il y promeut un pèlerinage en mémoire de saint Félix, dont il rédige une biographie hagiographiqueVie et passion de saint Félix.
Installé au premier étage d'un hospice, il reste jusqu'à sa mort en relation avec les empereurs et lespapes, prenant position dans plusieurs controverses théologiques (pélagianisme,priscillianisme)[10].
Le prêtre Uranius, son disciple, laisse un sa mort dans un texte hagiographiqueDe obitu Paulini[11].
AvecPrudence, saint Paulin de Nole est l'un des plus grands poètes latins chrétiens. Ilcorrespond avec des amis comme Ausone et des grandes figures religieuses de son époque commeAugustin,Ambroise de Milan,Jérôme de Stridon,Sulpice Sévère etMartin de Tours[12].
On a conservé de lui 35 poèmes, la plupart enhexamètres dactyliques. Parmi ceux-ci, il y a des « Laudes » annuelles en l'honneur du saint patron de Nole,Félix, trois paraphrases de Psaumes (genre littéraire qui aura une grande postérité) et deuxpropemptica (poèmes souhaitant un bon voyage).
De Paulin est aussi conservé un ensemble de 50 lettres.« Ses lettres, ses poèmes parlent surtout de l'ascèse dans la recherche d'une vie parfaite, de l'amitié chrétienne et du culte des saints » selonAndré Wartelle[9].
Paulin a su adapter la tradition poétique païenne reçue de son maître Ausone à des horizons chrétiens. Dans ce processus d'adaptation, il s'est inspiré de son contemporain le poètePrudence, qu'il a probablement rencontré[réf. souhaitée].
L'Histoire littéraire de la France lui consacre un chapitre[13].

Au cours des deux siècles qui suivent sa mort, la tradition hagiographique élabore des récits d'édification paulienne et forge l'image d'un saintthaumaturge[14].
La dévotion à saint Paulin est très répandue enFrance auGrand Siècle. De nombreuses confréries se créent vers1665-1670. Pour accélérer le recrutement, on fait entrevoir aux fidèles la possibilité d’obtenir des reliques du saint, mais elles ne seront disponibles qu'en1685[réf. souhaitée].
Paulin est aujourd'hui lesaint patron de Nole, deRatisbonne et de l'ordre de la Merci.
Dans l'iconographie, il a commeattribut un esclave captif, des chaînes, un jardin, une église et une cloche[15].
LaCampanie, notamment la ville deNole, étaitréputée dès l'Antiquité par la qualité de l'airain de ses cloches[réf. nécessaire].La tradition en fait le fondateur des cloches d'église occidentales modernes[pas clair], légende née d'uneétymologie populairefaisant une confusion grossière entre deux cloches médiévales (nola qui était le nom d'une cloche, etcampana, le nom d'une cloche plus grosse)[pas clair][16].