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| Paul Vergès | |
Paul Vergès en 2004. | |
| Fonctions | |
|---|---|
| Sénateur français | |
| – (5 ans, 1 mois et 11 jours) | |
| Élection | 25 septembre 2011 |
| Circonscription | La Réunion |
| Groupe politique | CRC |
| Successeur | Gélita Hoarau |
| – (8 ans, 3 mois et 4 jours) | |
| Élection | 23 septembre 2001 |
| Circonscription | La Réunion |
| Groupe politique | RASNAG(1996-1997) CRC(1997-2004) |
| Successeur | Gélita Hoarau |
| Président duconseil régional de La Réunion | |
| – (12 ans et 3 jours) | |
| Prédécesseur | Margie Sudre |
| Successeur | Didier Robert |
| Député européen | |
| – (3 ans, 2 mois et 14 jours) | |
| Élection | 13 juin 2004 |
| Circonscription | Outre-Mer |
| Législature | 6e |
| Groupe politique | GUE/NGL |
| Successeur | Madeleine de Grandmaison |
| – (10 ans et 7 jours) | |
| Élection | 10 juin 1979 |
| Réélection | 17 juin 1984 |
| Circonscription | France |
| Législature | 1re et2e |
| Groupe politique | COM |
| Député français | |
| – (3 ans et 12 jours) | |
| Élection | 28 mars 1993 |
| Circonscription | 2e de La Réunion |
| Législature | Xe(Cinquième République) |
| Groupe politique | NI(1993) RL(1993-1996) |
| Prédécesseur | Alexis Pota |
| Successeur | Claude Hoarau |
| – (1 an, 6 mois et 12 jours) | |
| Élection | 16 mars 1986 |
| Circonscription | La Réunion |
| Législature | VIIIe(Cinquième République) |
| Groupe politique | COM |
| Successeur | Laurent Vergès |
| – (2 ans, 10 mois et 19 jours) | |
| Élection | 2 janvier 1956 |
| Circonscription | La Réunion |
| Législature | IIIe(Quatrième République) |
| Groupe politique | COM |
| Maire duPort | |
| – (17 ans, 11 mois et 14 jours) | |
| Élection | 21 mars 1971 |
| Réélection | 20 mars 1977 13 mars 1983 |
| Prédécesseur | Paul Appolinaire Grondin |
| Successeur | Pierre Vergès |
| Biographie | |
| Nom de naissance | Paul Émile Marie Just Vergès[1] |
| Date de naissance | |
| Lieu de naissance | Ubon Ratchathani (Siam) |
| Date de décès | (à 91 ans) |
| Lieu de décès | Saint-Denis (La Réunion) |
| Nationalité | Française |
| Parti politique | PCR |
| Père | Raymond Vergès |
| Fratrie | Jacques Vergès |
| Enfants | Françoise Vergès Laurent Vergès Pierre Vergès |
| Profession | Journaliste |
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Paul Vergès, né le àUbon Ratchathani (Siam, actuelleThaïlande) et mort le àSaint-Denis (La Réunion), est unhomme politiquefrançais.
Fondateur duParti communiste réunionnais (PCR), plusieurs fois élu local (conseiller général,maire duPort, président duconseil régional de La Réunion), il estdéputé à trois reprises sous laQuatrième et laCinquième République,député européen de 1979 à 1989 et de 2004 à 2007, etsénateur de 1996 à 2004 et de 2011 à sa mort, en 2016.
Paul Vergès est le fils de Pham Thi Khang,institutricevietnamienne, et du docteurRaymond Vergès, consul de France auSiam lors de sa naissance.
Un desbiographes de son frèreJacques Vergès,Bernard Violet, a révélé que son père aurait fait un faux en déclarant la naissance des deux frères le même jour alors qu’ils avaient en réalité un an d’écart, Jacques Vergès étant sans doute né le, non au Siam comme son frère mais auLaos ; Raymond Vergès aurait profité de sa position de consul pour réaliser un « vrai-faux » état civil, afin de cacher une relation adultère avec Pham Thi Khang, alors que sa première épouse Jeanne-Marie Daniel, avec qui il avait déjà deux enfants, était encore vivante (elle décède en 1923). L'intéressé a toujours entretenu le mystère sur sa réelle date de naissance[2],[3].
Après la mort de sa mère en 1928 et jusqu'au retour de son père àLa Réunion en 1932, il est élevé par sa tante paternelle Marie Vergès[4] avec son frère Jacques[1].
Il est scolarisé aulycée Louis-le-Grand lors du congé de son père àParis (1937-1938), puis aulycée Leconte-de-Lisle deSaint-Denis, oùRaymond Barre etAuguste Legros font partie de ses camarades. Il obtient son baccalauréat en 1942, et s'engage alors dans lesForces françaises libres avec son frère[5]. Il intègre l'école d'officiers parachutistes deRibbesford (Royaume-Uni) en 1943, et l'année suivante, il est parachuté sur le territoire français[1].
Rentré àLa Réunion après laLibération, il s'engage contre lecolonialisme au sein duComité républicain d'action démocratique et sociale (CRADS), parti politique créé par son père,Raymond Vergès. Le, en pleinecampagne législative, le maireMRP deSaint-Benoît,Alexis de Villeneuve, adversaire de son père, est blessé mortellement par balle, en plein milieu de la foule amassée pour l'entendre, à proximité de lacathédrale de Saint-Denis. Paul Vergès, désigné par des témoins comme étant l'auteur des coups de feu, est arrêté, et l'arme du crime retrouvée est au nom de son père (une rumeur accusera son frère Jacques du crime)[6]. Grâce notamment aux appuis de son père, le procès est déplacé en métropole, où Paul est jugé avec ses supposés complices[7]. Aux assises deLyon, en, il est condamné à cinq ans de prison avec sursis pour avoir « volontairement porté des coups et fait des blessures àAlexis de Villeneuve […] sans intention de donner la mort ». Sa condamnation est ensuite annulée par la loi d'amnistie du[8],[7].
Devenu permanent de la section coloniale duParti communiste français (PCF) àParis, il épouse, en 1949, Laurence Deroin. De retour àLa Réunion en 1954, il devient directeur du quotidien communisteTémoignages, fondé par son père.

Après son action aux côtés des planteurs et ouvriers contre la fermeture de l'usine sucrière deQuartier Français, Paul Vergès est élu enconseiller général de La Réunion àSaint-Paul[1]. Lors desélections législatives de 1956, il succède à son père, député de 1946 à 1955, à l'Assemblée nationale.
Il fonde leParti communiste réunionnais en 1959 et reprend le journalTémoignages fondé par son père. Le, le leader du PCR entre en clandestinité. Sa cavale va durer vingt-huit mois, ridiculisant la police et le pouvoir. Il souhaitait ainsi protester contre une condamnation à trois mois de prison pour diffamation et contre des poursuites engagées par le gouvernement pour atteinte à l'intégrité du territoire, devant laCour de sûreté de l'État. Les poursuites étaient basées sur une quarantaine d'articles de presse s'échelonnant sur plus de quatre ans, de à. Paul Vergès ne réapparaît que le, après vingt-huit mois de cavale. Du fait d'une loi d'amnistie, il n'était plus inculpé à ce moment que d'« atteinte à l'intégrité du territoire ». Après s'être constitué prisonnier, il est transféré en métropole où il bénéficie d'une ordonnance de non-lieu de la part de la Cour de sûreté de l'État. Il devient maire duPort en 1971 etdéputé européen en 1979. Il réussit tout ceci en étant interdit deradio et detélévision, comme son parti, jusqu'en 1981.
En 1983, il est élu auconseil régional de La Réunion avec son filsLaurent[9]. Il démissionne de son mandat de député en 1987 pour manifester son désaccord sur la loi de parité sociale du, laquelle priverait les Réunionnais de leur droit à l'égalité sociale. Réélu député (RL) en, il laisse la direction du PCR àÉlie Hoarau en 1993. Ce passage de relais ne marque pas la fin de sa carrière politique.
Paul Vergès est élusénateur le. En septembre de la même année, il alerte l'opinion sur la nécessité de faire de l'étude des conséquences duréchauffement climatique une priorité nationale. Le, il fait voter, à l'unanimité des deux assemblées parlementaires, une loi reconnaissant cette priorité. Il est réélu sénateur le. Il est par ailleurs élu président duconseil régional de La Réunion en 1998 et réélu en.
En 2000, il fonde l'Agence régionale de l'énergie de La Réunion (ARER) et lui assigne les missions d'accompagnement et de développement du concept d'autonomie énergétique à 100 % d'énergies renouvelables à l'horizon 2025 de l'île de La Réunion, comme réponse au changement climatique, et de diffuser cette démarche aux autres îles de la planète.
En 2002, il est nommé président de l'Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique en France métropolitaine et dans les départements et territoires d'outre-mer, l'ONERC. D'une façon générale, l'environnement devient une source de préoccupation importante de son action politique. Il soutient activement le développement des énergies renouvelables.
En, il est éludéputé européen pour lacirconscription Outre-Mer, qui comprendLa Réunion,Saint-Pierre-et-Miquelon, laGuadeloupe, laMartinique, laGuyane,Mayotte, laNouvelle-Calédonie, laPolynésie française etWallis-et-Futuna et compte trois sièges sur 732 au total. En 2005, il est remplacé parGélita Hoarau auSénat pour ne pas demeurer en situation de cumul de mandats. Il démissionnera ensuite en 2007.
Père dePierre Vergès, il a été très marqué par la mort accidentelle en de son autre filsLaurent, député et conseiller général.
Lors de l'élection présidentielle de 2007, il apporte son soutien àMarie-George Buffet.
En, candidat à la députation dans la3e circonscription de La Réunion, il est largement devancé au second tour parDidier Robert (UMP), ne recueillant que 37,6 % des votes[10]. Sa liste est également devancée par celle de Didier Robert auxélections régionales de 2010 à La Réunion ; il perd alors la tête du conseil régional au profit de ce dernier.
Il est de nouveau élusénateur le. Alors qu'il annonce sa prochaine démission au profit deGélita Hoarau[11], sénatricePCR non réélue, le Parti socialiste le prie de conserver son mandat, du fait de l'étendue fragile de la nouvelle majorité issue dudernier scrutin sénatorial. En sa qualité de doyen d'âge duSénat, il préside, le (à 86 ans), la séance d'élection duprésident du Sénat[12], exercice qu'il renouvelle le (à 89 ans) à la suite desélections sénatoriales de septembre.
Aux côtés d'autres sénateurs, il est l'initiateur, en, de la loi criminalisant les massacres d'octobre à Paris en 1961 ; la résolution fut adoptée le par 174 voix pour et 168 contre[réf. nécessaire].
Paul Vergès meurt au CHU deBellepierre dans la commune deSaint-Denis deLa Réunion dans la nuit du au[13].Gélita Hoarau lui succède de nouveau au Sénat sur un siège renouvelable en septembre de l'année suivante[14].
Il est un des responsables politiques français qui détiennent le record de longévité dans des fonctions politiques ; il occupe en effet différents mandats après son élection comme conseiller général de La Réunion en 1955, totalisant 61 ans de vie politique à sa mort[15].Jean-Marie Le Pen, élu député pour la première fois en 1956, lui succède alors.
Paul Vergès a étévivement critiqué[Par qui ?] après avoir placé son fils à la vice-présidence duconseil régional de La Réunion lors de son mandat, et sa fille à la direction scientifique et culturelle de laMaison des civilisations et de l'unité réunionnaise.[réf. nécessaire]
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